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mercredi, 27 décembre 2006

E.E. Cummings, puis balade au bord de Loire

Balade matinale et solitaire, France Cul dans les oreilles, quand Raphaël Enthoven* s'entretient avec Jean-Claude Milner, auteur de Le juif de savoir ; de quoi raboter les dernières aspérités d'une enfance qui ne fut pas vécue dans une ambiance pour le moins philosémite !
Sans doute quelque chemin encore à faire : un peuple "élu" me pose toujours question et l'appeler "les Innomables", hors la trop astucieuse perversité de Raphael Confiant, ne choque point le passionné du sens étymologique. Faut-il se soumettre à tous glissements maléfiques des mots ?
Innomables inommés ?

Mais hier, ce sont les Mardis littéraires qui m'ont ramené à cette semaine de Noël 1971, quand France Culture — mais était-ce déjà France Cul ?— diffusait le 28 décembre un "Who's Cummings ?" dont je possède la bande enregistrée sur le petit Uher 4000 report, mais qui est inatteignable à cause de ce chantier qui dure depuis quatre mois bientôt et condamne l'accès à ma "librairie", poussiéreuse en diable d'ailleurs et dont il me faudra bien une semaine pour la rendre vivable, époussetant étagère après étagère, les livres, les dossiers, les cassettes, les cd et autres dvd.

Lire Cummings, c'était aussi découvrir Ezra Pound et écouter John Cage. Mais cette torsion imposée à la langue, à la typographie, à la mise en page m'emmenait au-delà des jeux surréalistes, des écritures non-stop, des cut-up de Burroughs et de Pélieu.

Deux textes : le premier pour un poète, le second contre la guerre.

pas homme,si les hommes sont dieux;mais si les dieux doivent
être hommes,le parfois seul homme est ceci
(très commun,puisque chaque angoisse est sa douleur;
et,puisque sa joie est plus que joie,très rare)

un démon,si les démons parlent vrai;les anges brûlent

de leur propre lumière complètement généreuse,
un ange;ou(puisque divers mondes il repoussera
plutôt que de manquer au destin incommensurable)
lâche,pitre,traitre,idiot,rêveur,fauve—

tel était un poète et tel sera et tel est

—qui résoudra les abîmes de l'horreur pour défendre
avec sa vie l'architecture d'un rayon de soleil:
et taillera des jungles immortelles de désespoir
pour tenir le pouls d'une montagne dans sa main
(1942)



platon le lui

disait:il pouvait pas
le croire(jésus

le lui disait;il
voulait pas le
croire)lao

tsze
le lui disait
bien sûr,et le général
(oui

madame)
sherman;
et même
(croyez-le
ou

non)vous

le lui disiez.:je le lui
disais;nous le lui disions
(il ne le croyait pas,non

monsieur)il lui fallait
un bout nipponisé du
vieux métro

de la sixième
avenue;dans la boîte crânienne:pour le dire

à lui

(1940)


* Erreur grossière à la première rédaction de cette note : j'avais mentionné Ali Baddou qui anime habituellement les matins. Cette semaine, c'est Enthoven qui officie. Ils sont bien, ces "jeunes" gens !

lundi, 25 décembre 2006

pour le solstice d'hiver

À la flûte douce de Pierre, des mélodies irlandaises.
Il chante de vieux airs gallos.
Nicléane dit ses gestes de peintresse et je lis ces Noëls totalement désaccordés de Cadou qui était un instituteur laïc, inscrit au Parti et qui avouait que Dieu était son plus proche voisin.

Nous buvons des vins du Monde, un retsiné grec, un vin du Rhin, un cabernet chilien.

Au mitan de la nuit, accroche au mur de cette photo de Gianni qui danse en transe

medium_gian.jpg
sur le Magnificat de Carl Philip Emmanuel Bach.
Patrik a saisi cette éclaboussure de sang dans la nuit.
©Patrik André

dimanche, 24 décembre 2006

un noël en demi- teinte

...en demi-teinte, bien accordé à ce noël du monde de cet an.

Et maintenant que toute action de la Justice est éteinte
Achève ta truite ! va ! mène à bien ton péché
Ignoble au bonnet d'aubergiste
En ce soir de Nativité !
Mais vous bergers
Je vous donne rendez-vous sur le plus ancien mail
Dans la plus vieille mégisserie du monde
Oh ! quelle odeur ont cette nuit
Les lys tourmentés de la neige
À travers bois
À travers des couloirs trop longs
Des lits détruits
Voici que s'en vient un cortège
De rois et de gens ennemis
Qui sans lampions sceptres ni cierges
À la clarté de leur esprit
S'accordent à trouver au Fils
Même sourire qu'à la Vierge.

 


RenéGuy CADOU
Les biens de ce monde, 1949-1950

samedi, 23 décembre 2006

briser un crayon

Mercredi*, j'avais repris le geste qu'ont eu les Dogons quand Griaule fut inhumé symboliquement dans la nécropole où reposaient les Ancêtres : ils brisérent un crayon, l'outil de travail de l'ethnologue, marquant ainsi la fin de ses labeurs terrestres.
J'aurais pu, pour JeanClaude déchirer un livre de comptes, brisé une caméra, fut-elle numérique.
Je n'ai brisé qu'un modeste crayon de bois (!) mais qui est encore pour nombre d'entre nous l'outil d'acquisition, de production, de diffusion des savoirs. Je l'ai posé en croix de saint-André sur son cercueil.
J'aurais bien glissé aussi dans celui-ci quelques pellicules de Rouch : Les Maîtres-Fous, Moi un Noir, La chasse au lion à l'Arc...
Comme un viatique pour l'ami passant le Fleuve.

* Aller sur le blogue de l'association Bouguenais-Jumelage Coopération.

jeudi, 21 décembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXXIV

Au XVIIe Siècle


1692. — LE CORSAIRE "L'AIGLE-DE-NANTES" .

Le 18 septembre 1692, le corsaire nantais l'Aigle-de-Nantes, de 180 tonneaux, armé de 24 canons et 6 pierriers, ramenait à Paimbœuf la prise anglaise le PRINCE-DE-GALLES dont il s'était emparé.
Le PRINCE-DE-GALLES était un ancien corsaire français tombé aux mains des Anglais ; il fut incendié par mégarde en rade de Paimbœuf.
La même année l'Aigle-de-Nantes amarinait l'espagnol la NOTRE-DAME-DE-L'ASSOMPTION (1).

1693. — LES CORSAIRES : "L'OISEAU" ET LA "VILLE-DE-NAMUR" .

En 1693 le corsaire nantais la Ville-de-Namur, capitaine La Franquerie, rentrait au port horriblement endommagé. Il avait soutenu un combat de plus de deux heures avec un vaisseau anglais, qui, se voyant perdu, avait mis le feu à ses poudres et s'était fait sauter, emportant le gaillard arrière de son antagoniste,
La même année, le petit corsaire nantais l'Oiseau, armé seulement de 10 canons, rentrait en Loire avec deux prises, l'une hollandaise et l'autre portugaise ; chacune d'elles sensiblement plus grosse que lui (2),


1694. — CORSAIRES NANTAIS EN 1694 — LE " SAINT-PHILIPPE ".

C'est à la date de 1694 que remontent les registres d'armement du port de Nantes. Ils mentionnent pour cette année les armements de corsaires suivants :
• La Notre-Dame-de-Bon-Secours, de 6 tonneaux, montée de 21 hommes et armée de 2 pierriers ; expédiée le 21 mai ;
• La Fortune, de 8 tonneaux, 26 hommes et 6 pierriers ; expédiée le 6 juin ;
• La Friponne, de 30 tonneaux, 48 hommes, 7 canons et 6 pierriers ; expédiée le 2 juillet ;
• L'Aigle-de-Nantes, frégate de 180 tonneaux, 110 hommes, 24 canons et 6 pierriers, expédiée le 9 juillet
• La Ville-de-Namur, de 160 tonneaux, 151 hommes, 24 canons et 6 pierriers ; expédiée en septembre (3).

Le 8 juillet 1694, le capitaine de Nantes, Jean Crabosse, mettait à la voile avec la frégate le Saint-Philippe, de 60 tonneaux, armée de 12 canons, et montée de 74 hommes d'équipage. En une seule croisière de quelques jours, il amarinait le SANS-PAREIL, de Bristol, l'ESPÉRANCE et la FRIPONNE (4).

_________________________________________________________________________________

(1) A. PÉJU, La Course à Nantes aux XVII' et XVIII" siècles, p. 168.
GABORY, La Marine et le Commerce de Nantes au XVII" et au commencement du XVIIIe siècle, p. 118.
(2) GABORY, La Marine et le Commerce de Nantes, p. 118.
(3) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJERO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 41.
(4) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJERO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 74.

mardi, 19 décembre 2006

à nouveau dans de sombres parages

À nouveau dans les parages de la camarde.
Appel aux Dogons pour saluer ce compagnon de mes routes africaines : JeanClaude D était revenu, il y a deux ans de la Falaise de Bandiagara, je ne l'avais précédé que de cinquante ans. Mais que sont cinquante années sur cette piste où depuis, avant-hier, sa mort nous a engagés ?
Les Dogons, achevés les rites funéraires qui éloignent les désordres que nous causent "l'impureté" du mort et l'entraînent hors du domaine terrestre, vont rompre, dans la complexe érection d'une poterie-autel , les dernières attaches de ce défunt qui de la qualité de "mort" passe à la qualité d'ANCÊTRE vivant.

Ancêtre qui vient du latin antecessor, celui qui précède, d'abord attesté comme terme militaire au sens de « éclaireur ».
Les ancêtres comme des éclaireurs !
Les Dogons ne sont pas loin de me fournir une amorce de réponse à l'interrogation de l'immortalité et de l'éternité.
Et si c'était de notre ressort à nous, les encore vivants, de continuer nos morts bien au delà du simple souvenir ?

Char écrivant sur la mort de Camus se rapproche des Dogons :

Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n’est pas le silence. Qu’en est-il alors ? Nous savons, ou croyons savoir. Mais seulement quand le passé qui signifie s’ouvre pour lui livrer passage. Le voici à notre hauteur, puis loin, devant.


Jeudi, au sortir de ses funérailles, je pourrai dire de JeanClaude : « Salut ! L'Ancêtre ! »

dimanche, 17 décembre 2006

quelques matins tristes et ...un rêve inabouti

Il ne faudrait point penser qu’après avoir égratigné un magazine littéraire, j’en célébrerais un autre. Non, je ne suis pas un abonné fervent du Magazine littéraire. J’y ai souvent trouvé ce que je me nomme une critique vaine, qui tourne à vide, qui ne me “cause” guère.
Néanmoins, il m’est souvent venu de l’acheter pour un dossier, un thème, un écrivain, parce qu’il allait m’être proposé une bonne bibliographie, une iconographie inédite, un entretien, qui allaient m’entraîner vers la rue de la Fosse ou la place du Bon Pasteur pour y vider ma bourse — dernier vécu en date, à propos de Cees Nooteboom.

Hier, un peu par hasard, je tombe donc sur le numéro anniversaire du mensuel quadragénaire — à vilaine couverture dorée —.
Quarante ans de littérature ! Donc au moins, quarante tout autant, pour le lecteur en son jardin ; sur presque soixante-dix ans — même si la lecture et les bébés n’était pas encore une pédagogie "puériculturelle" à la mode, c’est un bon bail.

Je me suis surpris à en prendre la lecture à rebours, une fichue et mince colonne bleuâtre, courant tout au long des cent trente pages, m’ayant foutu le bourdon.
Parce que ça ressemble à la rubrique nécrologique qu’un lecteur fidèle peut tenir quand au fil des jours, des semaines, des mois, des années, de ses horizons langagiers, disparaissent des noms, des visages, et au-delà des phrases, des chapitres, des titres.
J’ai bien écris “horizons langagiers” et non littéraires ; parce que un matin ou par radio ou par journal, j’ai appris la mort de telle ou de tel, c’est la tristesse profonde causée par la fin d’un vrai corps qui ne sera jamais plus, au-delà de ce mince objet sur l’étagère ou la table, vivant.
Perte irrémédiable d’un élargissement de la langue — de “ma” langue, d’une possible effervescence des mots et des idées que même la publication d’ouvrages posthumes n’atténuera point.

Ce n’est sans doute pas très gai, quoique ça m’incite à de folles relectures, mais ça donne ceci :

2006 - le 10 avril, meurt Jean Grosjean,
2005 - le 17 septembre, meurt Jacques Lacarrière,
le 6 juillet, Claude Simon,
2004 - le 28 décembre, meurt Susan Sontag,
2003 - le 11 décembre, meurt Ahmadou Kourouma,
2001 - le 20 décembre, meurt Senghor,
1997 - le 6 août, meurt Guillevic,
le 2 août, William Burroughs,
le 6 avril, Allen Ginsberg,
1994 - le 2 mai, meurt Louis Calaferte,
1991 - le 13 décembre, meurt André Pieyre de Mandiargue,
le 2 janvier, Edmond Jabès,
1990 - le 30 septembre, meurt Michel Leiris,
1988 - le 6 août, meurt Francis Ponge,
le 19 février, meurt RENÉ CHAR,
1987 - le 17 décembre, meurt Marguerite Yourcenar,
1986 - le 14 juillet, meurt JORGE LUIS BORGES,
le 14 avril, Simone de Beauvoir,
1984 - le 19 octobre, meurt HENRI MICHAUX,
1982 - le 24 décembre, meurt Louis Aragon,
1981 - le 4 octobre, meurt Albert Cohen,
1980 - le 14 octobre, meurt Louis Guilloux,
le 7 juin, Henry Miller,
1977 - le 11 avril, meurt Jacques Prévert,
le 14 janvier Anaïs Nin,
1976 - le 8 janvier, meurt PIERRE JEAN JOUVE,
1975 - le 20 septembre, meurt SAINT-JOHN PERSE,
1970 - le 9 octobre, meurt JEAN GIONO.

Trois grands — pour moi — oubliés :

1998 - le 17 février, meurt NICOLAS BOUVIER,
1989 - le 28 octobre, meurt KATEB YACINE,
1984 - le 29 décembre, meurt José Corti, l'Éditeur.

Par delà ce cénotaphe, au cœur de ce Magazine à la laide dorure, il est aussi du VIVANT. Bien vivant et paisible, un aïeul, un très grand aïeul, de quatre-vingt dix-sept ans qui marche le long des rives de Loire, évoque, justement, dans un entretien, un de ces horizons langagiers qui aurait pu s’ouvrir, mais qu’il avoue avoir laissé dans une impasse : La Route.
C’est l’un des trois textes du recueil de Julien GRACQ, La Presqu’île* ; ce titre évoquant le récit central d’une attente amoureuse, parcours géographique d’une presqu’île guérandaise qui m’est bien familière, où l’art de la toponymie et la précision des atmosphères sonores aiguisent à l’extrême la tension érotique de l’amant qui “meuble” la vacuité des heures :

...le gong lointain d’une casserole heurtée, passant par une porte ouverte — l’épais froissement de roseaux d’une toue invisible, le râclement mou, étouffé, de la proue plate glissant pour l’accostage sur la vase de la berge, et le bruit final de bois heurté de la gaffe reposée sur les planches, pareil au verrou tiré sur la journée finie.


Cette Presqu’île et un Roi Cophétua, qui inspira à André Delvaux ce “Rendez-vous à Bray” que j’aimerais tant revoir pour la nue beauté d’Anna Karina, sont donc précédés par un premier texte, La Route, que Gracq avoue être comme le vestige unique d’un livre mort parce qu’il n’avait “pas choisi, pour l’attaquer le ton juste...”
Et pourtant quelle fascination dans cet incipit qui annonçait un immense western, une épopée à la Tolkien ou à la ...Homère.
Dommage, dommage, Julien Gracq — je me permets de m’adresser à vous qui êtes bien vivant et qui marchez le long de notre fleuve commun — dommage que vous ayez décidé que “le sujet ne (vous) tenait pas assez à cœur”. Notre horizon en eût été tellement plus riche.

La première ligne :
Ce fut, si je m’en souviens bien, dix jours après avoir franchi la Crête que nous atteignîmes l’entrée du Perré ; l’étroit chemin pavé qui conduisait sur des centaines de lieues de la lisière des Marches aux passes...

Et la dernière, hélas ! :
Je me souviens de leurs yeux graves et de leur visage étrangement haussé vers le baiser comme vers quelque chose qui l’eût éclairé — et le geste me vient encore, comme il nous venait quand nous les quittions, avec une espèce de tendresse farouche et pitoyable, de les baiser au front.


Serait-ce qu’après les formidables huis-clos du Château d’Argol, du Rivage des Syrtes, l’ouverture de ces espaces pressentis vous ait coupé le souffle ?

* En ex-libris,
à L'Heptaméron,
Angoulême, le 16 juin 1970,
en la mort d'Elsa
!

vendredi, 15 décembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXXIII

Au XVIIe Siècle
Enfin, Jacques Cassard !


1679. — NAISSANCE DE CASSARD — LA QUINTAINE EN LOIRE.

Jacques Cassard, le hardi Corsaire nantais, le digne émule des Duguay-Trouin, des Jean Bart et des Duquesne, naquit le 30 septembre 1679, et fut baptisé le 2 octobre suivant dans l'église Saint-Nicolas de Nantes ; il était le huitième enfant de Guillaume Cassard, Marchand à la Fosse, et de Jeanne Drouard, son épouse. Les Cassard habitaient, non loin de la rue actuelle de la Verrerie, « un logis situé au bas de la Fosse, sur le devant d'icelle, consistant en une chambre basse, deux chambres hautes, et grenier au-dessus, coupvert de pierres d'ardoises. »
Ils devaient fournir chaque année les accessoires de la quintaine du Roi, qui se tirait le premier dimanche d'août. Un poteau orné d'un écusson était placé dans la Loire, en face la maison des Tourelles ; et les mariés de l'année, montés dans un bateau conduit par vingt rameurs, venaient rompre une lance contre l'écusson. Ceux qui ne réussissaient pas à la briser étaient accueillis par les lazzis de la foule, car il était alors tenu pour certain « qu'ils n'avaient pas épousé des rosières ».
S'ils se dérobaient à cette épreuve, ils devaient payer une amende de soixante sols ; dans tout les cas, il leur fallait donner quatre deniers aux canotiers, et présenter un saumon frais à l'Evêque. Les Cassard étaient tenus de fournir pour cette quintaine, l'écusson armorié, les lances de fer et la barque montée de vingt rameurs (1).


1683. — PÊCHE DE LA BALEINE ET DE LA MORUE.

Les navires nantais se livraient alors activement à la pêche de la morue et de la baleine. Nous en trouvons la preuve dans un Mémoire adressé en 1683 par les Nantais à M. de Senancour, et dans lequel ils se plaignaient des incessantes vexations que leur faisaient subir les Anglais, leurs rivaux dans ces deux sortes de pêche (2),


1690. — PRISES AMENÉES EN LOIRE.

Le corsaire nantais le Saint-Anthoine amenait en Loire, en 1690, la prise hollandaise le JEUNE-THOBIE. La même année, un corsaire de Saint-Malo : la Joyeuse y faisait entrer deux prises ; le Jacques, de la Jamaïque, et la Diligence, de Limerick (3).


1691. — CRÉATION DE L'AMIRAUTÉ DE NANTES.

L'Amirauté de Nantes fut créée par un édit de Louis XIV, daté de juin 1691 et enregistré au Parlement le 5 juillet suivant (4). La juridiction de ce tribunal était ainsi composée : un Lieutenant général, un Lieutenant particulier et quatre Conseillers ; un avocat du roi, un greffier, un huissier visiteur et délesteur, et un huissier-audiencier. Un receveur des droits de l'Amiral ; trois interprètes des langues étrangères ; un officier lesteur et délesteur ; un maître de quai ; deux professeurs d’hydrographie, dont l'un au Croisic ; quatre courtiers français ; deux jaugeurs de vaisseaux ; deux chirurgiens et un apothicaire étaient également attachés au tribunal de l'Amirauté (5).

___________________________________________________________________

(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, p. 5, 6.
LESCADIEU et LAURANT, Histoire de la Ville de Nantes, t. 1, p. 290.
(2) LE BŒUF, Du Commerce de Nantes, pp. 117-8.
(3) A. PÉJU, La Course à Nantes aux XVIIe et XVIIIe siècles, p, 168.
GABORY, La Marine et le Commerce de Nantes au XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe siècle, p. 117.
(4) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 442.
(5) EXPILLY, Dictionnaire des Gaules, Article Nantes.

jeûne internaute

L'ADSL en rideau dans le sud Loire, la liveBox réduite, pendant trois, quatre jours, à un unique "feu scintillant rapide" — report au Livre des Feux (Almanach du Marin breton, ouvrage réglementaire) : ça explique le silence !
La Vilaine en crue et la navigation interdite entre l'écluse de Guipry et le barrage d'Arzal : ça justifie la sédentarité !
Le tout donne un lecteur silencieux, mais... heureux.

Je retrouve le pupitre en fin de semaine.

samedi, 09 décembre 2006

un beau soir, à la Roche

Jeudi, je m'en fus à la Roche pour entendre François Bon lire Michaux. J'en suis revenu heureux doublement : un Bon en vrai corps, en vraie voix, en vrai sourire.
Un Michaux lu et relu depuis cinquante ans, mais entendu comme une première fois, ; j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce dire en transe, scandé par un souffle et, plus en arrière la pulsation sourde d'un rythme cardiaque. Une juste ambiance sonore pour un Michaux qui écrivit aussi : «..comme on traîne un landau sous l'eau».


Quand je suis arrivé à la tombée du jour dans les parages de la bibliothèque municipale, le premier homme rencontré fut Louis Dubost avec qui nous avons évoqué les compagnons de haut-bord : Roger B., Étienne G.
Louis, très grand "petit" éditeur de L'I'(DÉ)E BLEU(E), mais aussi trop discret poète de L'Ile d'elle*.
Je me suis souvenu avoir animé avec lui, fin des années 70, une soirée autour de la poésie, dans je ne sais plus quelle maison de quartier.
Les Yonnais ont parcouru un bon bout de chemin jusqu'à ce colloque Michaux. Il est vrai que Cathy, Florian, Gwenael et d'autres ont, depuis cette enclave d'écriture qu'est la Maison Gueffier, élargi l'horizon.

Il était dit que ce "sacré" Bon me permettrait de renouer des liens très anciens : dans la cohue chaleureuse du pot qui suivit la lecture de Michaux : Bernadette et Jean-Damien Chéné.
Toujours ce petit miracle des durables amltiés. Dernière rencontre, dans les derniers jours de 1986, sur les quais de Port-Joinville (j'y traînais mes bottes de marin, même l'hiver ; depuis je me suis assagis !). Jean-Damien, dix auparavant, chômeur au sortir de l'Université — déjà ! — pris comme assistant dans des stages qui n'étaient pas encore des "ateliers" d'écriture, Jean Damien édité par Louis quand celui-ci faisait tourner sa ronéo entre 77 et 82, éditant alors "pour le plaisir et aux dépens d'un amateur" :

Louis. Tu es décidément l'éditeur de ce banc de textes. Tu m'assignais la braise :l'eau fit préemption. En un instant, la Loire eut ses inondations, puis se retira.
Éprouver dans mon sable la trace insistante de mots, cela m'irritait, m'émeut. Je n'y décelais que marée décharnant mes fossiles. c'est en amont, ce sont des pieux, où s'épavent mes effilochés. C'est dans la vase, humus et limon : résurgences, mes mots.**


Merci, François. Voici ce que cette soirée, qui n'était une venue à ta lecture de Michaux, m'a offert par surcroît.
J'ai failli te crier "chiche" quand pour clôre tu proposas à l'assistance que nous passions la nuit à lire l'œuvre complète de Michaux. Mais tu avais atelier le lendemain matin et, moi, je devais regagner mes rives de Loire avant la tempête de l'aube.
Aurais-je aimé un moment encore, de toi, un texte apaisé, pour entrer dans la nuit :

Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.

Dans l'attelage d'un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l'haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.

Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Sur les tapis des paumes et leurs sourires,
Dans les corridors des os longs, et des articulations.

Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.

Emportez-moi in Mes propriétés




* Louis DUBOST, L'Évidence d'elle (précédé de) L'Ile d'elle , éd. Le Castor Astral, 2000. Pour moi, un de ses plus beaux recueils.
** Jean Damien CHÉNÉ, résurgences, mes mots, Le Dé bleu, 1982, (édition ronéotée).

vendredi, 08 décembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXXII

Au XVIIe Siècle


1677. — NAISSANCE DU MARIN NANTAIS VIÉ.

Le 28 avril 1677 était baptisé en l'église de Notre-Dame de Nantes, Jean Vié, fils aîné de Georges Vié, tailleur, et de Roberte Sauzais, son épouse. Jean Vié devint l'un des plus célèbres marins de son temps, et l'une de nos plus belles gloires maritimes nantaises (1).
Il est pénible de constater que Nantes a trop souvent méconnu Jean Vié, comme un peu du reste tous ses héros et toutes ses illustrations. Rien dans nos monuments ou dans les dénominations de nos rues ne rappelle son souvenir ; et trop de Nantais ignorent totalement ce marin fameux, que la plupart de nos chroniqueurs et annalistes ont passé sous silence (2).

1678. — COMBAT DU " SAINT-FRANÇOIS-DE-PAULE ".

Le 3 avril 1678, le navire Saint-François-de-Paule, de 200 tonneaux, sorti de Nantes avec 35 hommes d'équipage et 17 passagers, était aperçu au large par un gros corsaire hollandais qui se lança à sa poursuite. Le Nantais, de beaucoup inférieur en forces, se couvrit de voile et prit chasse. Après trente-deux heures, le Hollandais était à sa hauteur et lui lâchait sa bordée à laquelle ce dernier riposta vivement. Le combat durait depuis une heure et demie, malgré l’énorme disproportion des forces des deux adversaires, lorsque le feu prit aux poudres du Saint-François-de-Paule ; en un instant, l'héroïque navire nantais disparut sous la vague, son pavillon battant toujours fièrement à la corne. Sur ses cinquante-deux hommes, dix-sept survivaient et furent emmenés prisonniers ; quant au Hollandais, sur un équipage de quatre-vingt-sept hommes, trente seulement, dont un grand nombre de blessés, étaient encore vivants à son bord (3).

__________________________________________________________________________________________

(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 89.
(2) BARON G. DE WISMES, Les Personnages sculptés des monuments religieux et civils de Nantes, p. 100.
(3) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 59.

jeudi, 07 décembre 2006

colloque sur un "marin" disparu

Aujourd'hui, entorse à la publication des Chroniques portuaires de Nantes. Il y sera question cependant d'un "marin" — il embarqua à bord de cargos qui l'emmenèrent sur l'Atlantique.
Manière de refuser le terrestre, de voyager contre lui-même :
«Ce que je sais, ce qui est mien, c'est la mer indéfinie.»

Ce jour, se déroule à l'Iut de La Roche-sur-Yon un colloque à propos d'Henri Michaux au titre d'une densité certaine : Henri Michaux et la peinture, le franchissement du détroit.
Je ne peux y assister que ce soir lors d'un prolongement assuré par une lecture de François Bon à la Maison Gueffier.
Peu me chaut de rater le colloque : je redoute ce genre de manifestation autour de "mes auteurs" ; sans doute le côté "grognon envieux, mauvais coucheur" du lecteur autodidacte qui s'est creusé ses "sens" dans la solitude, aidé du peu de livres disponibles alors. Je me suis fait ainsi "abimer" mes lectures dans des colloques sur Cadou et Char.
Sans le flatter, je me fais grand bonheur d'aller écouter et... rencontrer FB.
Que lira-t-il du "marin" disparu — le colloque mentionne dans les marges de la présentation un sous-titre à la terrible responsabilité Conversation avec les morts ?

Ce que j'aimerais lire pour François Bon :


Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire
dans ce qui souffre, dans ce qui suinte
dans ce qui cherche et ne trouve pas
dans le chaland de débarquement qui crève sur la grève
dans le départ sifflant de la balle traceuse
dans l'île de soufre sera sa mémoire.

Dans celui qui a sa fièvre en soi à qui n'importent les murs
dans celui qui s'élance et n’a de tête que contre les murs
dans le larron non repentant
dans le faible à jamais récalcitrant
dans le porche éventré sera sa mémoire.

Dans la route qui obsède
dans le cœur qui cherche sa plage
dans l'amant que son corps fuit
dans le voyageur que l'espace ronge.

Dans le tunnel
dans le tourment tournant sur lui-même
dans celui qui ose froisser les cimetières.

Dans l'orbite enflammée des astres qui se heurtent en éclatant
dans le vaisseau fantôme, dans la fiancée flétrie
dans la chanson crépusculaire sera sa mémoire.

Dans la présence de la mer
dans la distance du juge
dans la cécité
dans la tasse à poison.

Dans le capitaine des sept mers
dans l'âme de celui qui lave la dague
dans l'orgue en roseau qui pleure pour tout un peuple
dans le jour du crachat sur l’offrande.

Dans le fruit d'hiver
dans le poumon des batailles qui reprennent
dans le fou dans la chaloupe.

Dans les bras tordus des désirs à jamais inassouvis
sera sa mémoire.


Qu'il repose en révolte
(Inédit -1945)
in Henri Michaux, par René Bertelé, Collection Poètes d’aujourd’hui, éditions Seghers, 1957

mardi, 05 décembre 2006

attendre

Hier soir, au Beaulieu, Attente, film de Rashid Mashharawi, Palestinien, à mi-chemin entre Bresson - le décalé des dialogues - et Godard -les images qui insistent à longueur d'écran : c'est du cinéma.
Poignante diaspora de ces gens sans terres qui s'alignent dans des ruelles et s'accumulent dans des antichambres et des patios à demi ruinés. Randonnée contradictoire dans l'enfermement des camps
Le burlesque pour vous tordre le ventre.

J'ai laissé mon regard errer sur le visage et le corps d'Areen Omary.


Elle dit : Me vois-tu ?
J'ai murmuré : il me manque pour le savoir
l'écart entre le voyageur et le chemin

Mahmoud Darwich
Ne t'excuse pas

lundi, 04 décembre 2006

...ou je suis plus nul...

que..les nuls ?
Ou la clôture du jardin de grapheus tis est parfaitement étanche aux écumes de la littérature de masse.

En lisant cette nouvelle revue, “Le magazine des Livres”, j’apprends l’existence, en quatre pages et demie, d’un “écri-vain” dont j’avais à peine ouï le nom lors des années qui viennent de s’écouler. Marc Lévy ? Ah, bon !
Les Delly, Max du Vieuzit, Guy des Cars de tous temps ont eu la ponte annuelle généreuse, après Coelho Paulo, Marc Lévy serait leur digne rejeton.

Ce magazine semble vouloir “ratisser” large : et pourquoi pas ?
Le “cahier des livres, en vingt-cinq pages, recense une cinquantaine de livres, récemment parus. L’horizon de la classification décimale universelle est correctement balayé, les sciences pures étant hors-jeu.
Heidegger, Beckett, Delerm, Zweig sont les objets de chroniques, rencontres, bonnes feuilles, portraits souvenirs. Même le génie (?) de Jean-Edern Hallier est, inédit, évoqué.

Se ressent comme un flou dans la ligne éditoriale et dans la charte graphique.
Pour la qualité de la première de couverture, il n’est que de se reporter aux pages 78 et 79. Les deux précédentes ne sont pas mal non plus dans la mesure ou s’affiche l’entrepreneur-éditeur qui ne néglige point ses propres titres. Sûr ! À ne point souhaiter faire "lettré", le bimestriel sera noyé dans les accumulations des rayons de presse de mon hyper-U (10 mètres de long, 2,20 mètres de hauteur et les publications se chevauchent sur une, deux, trois épaisseurs).

En huit pages, on me rebat les oreilles à propos d’une polémique (?) qui, je le croyais, existe depuis que, par testament, les frères Goncourt ont fondé la “chose”. Ce sont les crues automnales de ce genre de ragots. Fallait-il en rajouter ? Et à quelles fins ?

Dans la foulée des pages, sept sont consacrées à développer un thème au titre accrocheur “Pourquoi deux millions de Français veulent écrire... et vous ?
Ce “...et vous ?” intrigue le modeste blogueur et me propose une “balade au pays des écri-vains”.
Tiens ! un jeu à la Lacan ; y aurait-il donc des écrivains et des écri-vains ?
Ou des écrivains qui écriraient vainement ?
Et ces deux millions, ils veulent écrire ? Ou écrivent-ils ? Mon "grapheus tis" va s'y perdre.
Je m’enfonce, malgré un sous-titre qui me navre. Au terme des huit pages, le lecteur ne saura jamais si le rédacteur a pris défense, a plaidé pour ces deux millions qui écrivent. Ou si, les tournant en dérision, il justifie la noblesse hautaine des éditeurs qui n’estimeraient rien de ce qui leur parvient par la Poste — il est vrai que vu l’état actuel de ce Service public...
À ménager la chèvre et le chou, le rédacteur s’est-il demandé si ce qu’il me servait, c’était du lard ou du cochon.

Monsieur Ploton, mais dites-moi donc le nom de cet éditeur,

généraliste qui préfère garder l’anonymat,
éditeur masqué,
éditeur mystère,
éditeur à couvert
.

Qui est-ce, monsieur Ploton ?
À moins que ce ne soit votre éditeur futur, pour lequel vous fites votre marché sur la Toile et que vous ne souhaitiez préserver la publication à venir de vos écrits vains !
Vous auriez haussé votre mise en problème en développant votre encart “Le blog, nouvel eldorado ou antichambre ?” Mais la potée “lard ou cochon” m’est à nouveau resservie.

Vient ensuite une autopromotion “maison” : la “toute jeune dans la cour des grands” — ça s’éclaircit : nous sommes chez les éditeurs, les vrais — Max Monnehay tient chronique, mais est aussi le sujet d’un entretien de trois pages à propos de son bouquin qui a obtenu le prix du premier roman 2006. Elle serait du 0,1%, envoyé par la Poste et cependant accepté.
Je fûs naïf, elle m'aurait appris que les pièces ont deux faces — citation, page 141 de son livre —, je fus gardien de but et capitaine de l'équipe des juniors de mon lycée, les arbitres me demandaient toujours : « Pile ou face ? », les arbitres de naguère avaient quelques connaissances en numismatique, jamais le plus borné d'entre eux — il y en eut ! — ne m'a proposé : « Face ou face ? ». Il n'y avait d'arbitre dans le jury du Prix du premier roman 2006.

À signaler quelques coquilles. Berlol en cite une ou deux. Je peux en ajouter trois ou quatre. Ce n’est plus une exception, depuis que, dans les logiciels de traitement de texte et de mise en page, il existe des correcteurs orthographiques. Qu’importe d’ailleurs, puisque l’acuité visuelle du lecteur est renvoyée aux oubliettes depuis que le ministre de l’Éducation se pique de pédagogie en matière de la lecture.

Mansuétude pour un numéro 1* ? Sans doute.
Achéterai-je le second numéro?
Curieusement, je vais quand même aller faire un tour du côté de la Presse littéraire en espérant qu’il n’y ait pas trop de coquilles et d’écri-vains.

* Jadis, pour que les vents soient favorables, les imprimeurs attribuaient le n° 0 à la première parution.
Mais les traditions de l'imprimerie sont comme les correcteurs, elles disparaissent.
« Sauvons-nous, nous-mêmes ! » proclamaient les "écriveurs" prolétaires. Cet aphorisme, je l'ai déjà cité trop récemment ; je radote.

samedi, 02 décembre 2006

un citoyen satisfait... ou presque

Le temps a été pris...
Mais ma petite cité a enfin son site.
Un modeste souhait : la Toile n'est point la panacée qui remédiera aux maux des fonctionnements démocratiques actuels.
Que chaque citoyenne, chaque citoyen s'engage sur le chemin de la démocratie participative ! Nous y sommes quelque peu sur ce chemin, ici.
Avec la plupart des élu(e)s de la majorité — et quelqu'un de l'opposition — à qui nous avons confié notre cité, "ÇA" peut le faire.

Graphiquement, j'aurais aimé un peu moins de convention, un peu plus de novation !