lundi, 04 décembre 2006
...ou je suis plus nul...
que..les nuls ?
Ou la clôture du jardin de grapheus tis est parfaitement étanche aux écumes de la littérature de masse.
En lisant cette nouvelle revue, “Le magazine des Livres”, j’apprends l’existence, en quatre pages et demie, d’un “écri-vain” dont j’avais à peine ouï le nom lors des années qui viennent de s’écouler. Marc Lévy ? Ah, bon !
Les Delly, Max du Vieuzit, Guy des Cars de tous temps ont eu la ponte annuelle généreuse, après Coelho Paulo, Marc Lévy serait leur digne rejeton.
Ce magazine semble vouloir “ratisser” large : et pourquoi pas ?
Le “cahier des livres, en vingt-cinq pages, recense une cinquantaine de livres, récemment parus. L’horizon de la classification décimale universelle est correctement balayé, les sciences pures étant hors-jeu.
Heidegger, Beckett, Delerm, Zweig sont les objets de chroniques, rencontres, bonnes feuilles, portraits souvenirs. Même le génie (?) de Jean-Edern Hallier est, inédit, évoqué.
Se ressent comme un flou dans la ligne éditoriale et dans la charte graphique.
Pour la qualité de la première de couverture, il n’est que de se reporter aux pages 78 et 79. Les deux précédentes ne sont pas mal non plus dans la mesure ou s’affiche l’entrepreneur-éditeur qui ne néglige point ses propres titres. Sûr ! À ne point souhaiter faire "lettré", le bimestriel sera noyé dans les accumulations des rayons de presse de mon hyper-U (10 mètres de long, 2,20 mètres de hauteur et les publications se chevauchent sur une, deux, trois épaisseurs).
En huit pages, on me rebat les oreilles à propos d’une polémique (?) qui, je le croyais, existe depuis que, par testament, les frères Goncourt ont fondé la “chose”. Ce sont les crues automnales de ce genre de ragots. Fallait-il en rajouter ? Et à quelles fins ?
Dans la foulée des pages, sept sont consacrées à développer un thème au titre accrocheur “Pourquoi deux millions de Français veulent écrire... et vous ?”
Ce “...et vous ?” intrigue le modeste blogueur et me propose une “balade au pays des écri-vains”.
Tiens ! un jeu à la Lacan ; y aurait-il donc des écrivains et des écri-vains ?
Ou des écrivains qui écriraient vainement ?
Et ces deux millions, ils veulent écrire ? Ou écrivent-ils ? Mon "grapheus tis" va s'y perdre.
Je m’enfonce, malgré un sous-titre qui me navre. Au terme des huit pages, le lecteur ne saura jamais si le rédacteur a pris défense, a plaidé pour ces deux millions qui écrivent. Ou si, les tournant en dérision, il justifie la noblesse hautaine des éditeurs qui n’estimeraient rien de ce qui leur parvient par la Poste — il est vrai que vu l’état actuel de ce Service public...
À ménager la chèvre et le chou, le rédacteur s’est-il demandé si ce qu’il me servait, c’était du lard ou du cochon.
Monsieur Ploton, mais dites-moi donc le nom de cet éditeur,
généraliste qui préfère garder l’anonymat,
éditeur masqué,
éditeur mystère,
éditeur à couvert.
Qui est-ce, monsieur Ploton ?
À moins que ce ne soit votre éditeur futur, pour lequel vous fites votre marché sur la Toile et que vous ne souhaitiez préserver la publication à venir de vos écrits vains !
Vous auriez haussé votre mise en problème en développant votre encart “Le blog, nouvel eldorado ou antichambre ?” Mais la potée “lard ou cochon” m’est à nouveau resservie.
Vient ensuite une autopromotion “maison” : la “toute jeune dans la cour des grands” — ça s’éclaircit : nous sommes chez les éditeurs, les vrais — Max Monnehay tient chronique, mais est aussi le sujet d’un entretien de trois pages à propos de son bouquin qui a obtenu le prix du premier roman 2006. Elle serait du 0,1%, envoyé par la Poste et cependant accepté.
Je fûs naïf, elle m'aurait appris que les pièces ont deux faces — citation, page 141 de son livre —, je fus gardien de but et capitaine de l'équipe des juniors de mon lycée, les arbitres me demandaient toujours : « Pile ou face ? », les arbitres de naguère avaient quelques connaissances en numismatique, jamais le plus borné d'entre eux — il y en eut ! — ne m'a proposé : « Face ou face ? ». Il n'y avait d'arbitre dans le jury du Prix du premier roman 2006.
À signaler quelques coquilles. Berlol en cite une ou deux. Je peux en ajouter trois ou quatre. Ce n’est plus une exception, depuis que, dans les logiciels de traitement de texte et de mise en page, il existe des correcteurs orthographiques. Qu’importe d’ailleurs, puisque l’acuité visuelle du lecteur est renvoyée aux oubliettes depuis que le ministre de l’Éducation se pique de pédagogie en matière de la lecture.
Mansuétude pour un numéro 1* ? Sans doute.
Achéterai-je le second numéro?
Curieusement, je vais quand même aller faire un tour du côté de la Presse littéraire en espérant qu’il n’y ait pas trop de coquilles et d’écri-vains.
* Jadis, pour que les vents soient favorables, les imprimeurs attribuaient le n° 0 à la première parution.
Mais les traditions de l'imprimerie sont comme les correcteurs, elles disparaissent.
« Sauvons-nous, nous-mêmes ! » proclamaient les "écriveurs" prolétaires. Cet aphorisme, je l'ai déjà cité trop récemment ; je radote.
15:05 Publié dans Les blogues, les lectures | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Eh ben !... il y a des oreilles qui vont siffler en stéréo !
Voyez donc mon relevé de poncifs... Moi, je n'en suis qu'à la page 11.
Écrit par : Berlol | lundi, 04 décembre 2006
Merci de m'éviter d'acheter le numéro 1 et les suivants ! par contre achetez-les pour continuer à nous faire passer un bon moment !
Écrit par : jcb | mardi, 05 décembre 2006
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