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Tréac'h Er Béniguet

L’an 2040, le printemps finissant, un enfant qui pêchait des ormeaux découvrit sur Tréac'h Er Béniguet les cadavres enlacés d'une femme et d'un homme. La peau ridée et les toisons blanchies dénotaient un grand âge. De haute stature, l'homme, à plat dos, barbe et cheveux longs, tenait, blottie dans ses bras, la femme à demi-couchée sur lui. Le visage reposant sur l'épaule de l'homme gardait une fascinante beauté sous la neige de la chevelure. Les cuisses étaient si fortement nouées que les corps ne purent être séparés.


La mort que l'on crut par immersion avait laissé sur les visages une telle sérénité que les Iliens vinrent longuement contempler ces gisants apportés par la houle.
Un observateur attentif eût remarqué l'infime incision aux poignets gauches du couple. En dépit des tentatives réitérées pour les séparer - certains soutinrent que la mort les avait couverts dans leur ultime acte d’amour - ventres et cuisses demeurèrent littéralement soudés.

Les corps, déposés sur un bûcher de bois d'épave, furent brûlés lors de la nuit du solstice d'été et les cendres dispersées sur l'Océan...


En 3040, un barde qui recherchait le passé dans un ermitage de la Grande Terre ouvrit un mince codex épargné par le cataclysme nucléaire qui ravagea le ponant de ces terres dans les dernières années du troisième millénaire.


II y déchiffra lentement le récit de la mort de Muirgen et de Owârn.

Écrit par grapheus tis Lien permanent | Commentaires (0)

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