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lundi, 02 décembre 2019

Entrée dans le temps de "l'avent"

Trois semaines durant le soleil va encore prolonger l'ombre de la maison quasi jusqu'au fond du jardin.


Les croyants vont attendre la "venue" du Christ.
Le païen que je suis devenu, — rejoignant les anciens Grecs aux dieux qui n'existent guère et quelques poètes de mon temps aux dieux qui n'existent pas, — attend sans fébrilité la revenue de la lumière dans mon jardin par delà le toit de ma demeure qui est mon gnomon, l'antique outil de mesure des équinoxes et solstices ; ce sera le troisième dimanche, au Solstice d'hiver, le dimanche 22 décembre 2019 à 05h19, l'avent de la lumière.

Le soir au zénith de mon pays, se côtoient la Croix du Cygne et Cassiopée qui s'ouvre en son W vers la Polaire.
Dans le suet, à son plus haut, Orion qui, au matin achèvera sa courbe dans mon ouest.

 

 

mardi, 14 mars 2017

une fin d'hiver printanière

Le pêcher est en fleurs, les seringas poussent leurs bourgeons, les pâquerettes "émaillent" la pelouse qui n'est plus qu'une vieille prairie heureuse. D'où le volontaire cliché de "la prairie émaillée".


J'écoute le"'Philosophe" de Haydn" par Il Giardino Armonico.


J'ai feuilleté "Une activité respectable" de Julia Kerninon, une de mes trop rares incursions dans les écritures d'aujourd'hui. Elle y narre qu'elle fréquentait toute jeunette de vieux poètes d'un "club interlope" (sic!) établi une ancienne usine de biscuits dans (sa) ville natale — qui n'y reconnaîtrait point le Lieu Unique  ? Audacieuse, cette jeunesse littéraire !

Je sors tout juste de la lecture des bouquins de vieux amis de naguère : Noé Richter et ses Institutions de Lecture Publique, Michel Chaillou et son Sentiment géographique qui favorise mes endormissements dans les vallées du Forez au XVIIe siècle où je crois bien,  je retrouve la Lumineuse de l'automne dernier qui errait, elle, aux confins des Landes d'Armagnac et du Pays d'Albret.

Je grogne en parcourant mon conscrit Philippe Sollers qui, dans son École du Mystère, cite Lucrèce lequel célèbre, dans son De rerum natura, Épicure, sans même citer le traducteur que donc je nomme, un certain José Kany-Turpin :

Humana ante oculos foede cum uita iaceret
in terris, oppressa graui sub religione
quae caput a caeli regionibus ostendebat,
horribili super aspectu mortalibus instans,
primum Graius homo mortalis tollere contra
est oculos ausus, primusque obsistere contra;
quem neque fama deum nec fulmina nec minitanti
murmure compressit caelum, sed eo magis acrem
inritat animi uirtutem, eriringere ut arta
naturae primus portarum claustra cupiret.
Ergo uiuida uis animi peruicit, et extra
processit longe flammantia moenia mundi,
atque omne immensum peragrauit mente animoque,
unde refert nobis uictor quid possit oriri,
quid nequeat, finita potestas denique cuique
quanam sit ratione atque alte terminus haerens.
Quare religio pedibus subiecta uicissim
opteritur, nos exaequat uictoria caelo.

La vie humaine, spectacle répugnant, gisait
sur la terre, écrasée sous le poids de la religion,
dont la tête surgie des régions célestes
menaçait les mortels de son regard hideux,
quand pour la première fois un homme, un Grec,
osa la regarder en face, l'affronter enfin.
Le prestige des dieux ni la foudre ne l'arrêtèrent,
non plus que le ciel de son grondement menaçant,
mais son ardeur, fut stimulée au point qu'il désira
forcer le premier les verrous de la nature.
Donc, la vigueur de son esprit triompha, et dehors
s'élança, bien loin des remparts enflammés du monde
Il parcourut par la pensée l'univers infini.
Vainqueur, il revient nous dire ce qui peut naître
ou non, pourquoi enfin est assigné à chaque chose
un pouvoir limité, une borne immuable.
Ainsi, la religion est soumise à son tour,
piétinée, victoire qui nous élève au ciel.

Lucrèce
Éloge d'Épicure
De Rerum Natura, I, 62-79

 

Je reprends ici l'intégralité de l'hommage à Épicure dont Sollers, étonnamment, ne cite que les quatre versets en gras et en... français, lui qui aime tant rallonger la sauce de ses chapitres par de nombreuses et longues citations, souhaitant atteindre chaque fois les plus de 180 pages dans ses récentes publication.

Je cesse tout bavardage, j'ai à planter rosier, fraisiers et autre échinacéa que ce matin j'ai soigneusement plongés dans un pralin de ma composition.
Je saute dans mes sabots.

dimanche, 17 juin 2012

météo, ce grand souci

 

 à Mau avec qui j'ai tiré quelques bords au bistrot

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Met Office view of 0000 UTC surface analysis

The low pressure system which brought strong winds and heavy rain to the UK on Friday and Saturday, has moved out into the North Sea, although the tail of an occluded weather front is trailing across Scotland, resulting in cloud and rain. High pressure across Eastern Europe is bringing dry and warm weather here. 
Updated: 0730 UTC on Sun 17 Jun 2012*

 

 Ça râle sur les marchés, dans les soirées "barbecue" et ce matin sans doute  sur le parvis des églises, à la sortie des messes, à l'entrée et dans les bureaux de vote. En avril, en mai, en juin, pluie encore, encore et encore.

Plaintifs qui ignorent tout de l'aridité des déserts, des steppes, des savanes aux herbes jaunies. Ô les pluies bienfaisantes, bienheureuses et fécondes !

Bulletins "météo" des télévisions avec des belles et des moins beaux qui serinent un jargon redondant sur des écrans délivrant des cartes de l'Atlantique Nord en pointant du doigt des courbes de hautes et basses pressions. Bref, tous n'ignorent plus ce qui les attend demain, mais qui avant d'ouvrir le parapluie ou de s'engoncer dans l'imperméable et autres capes, a levé le nez vers l'horizon.

Météos à touristes, à marins, à paysans, à jardiniers, pour piétaille et footballers. À la télé, à la radio, dans les journaux, sur les smartphones, les iPhones et autres "BlackBerry", sur la Toile, sur des sites et des sites avec des courbes agrémentées d'arcs arrondis ou aigus, de couleurs et d'icônes ?

Qui parle encore des nuages ?

 

 

Demeurent encore cachés dans de vieux grimoires, enfouis dans des almanachs, des dictons ancestraux, les uns fous et faux, archifaux quand ils prétendent excéder le lendemain et le surlendemain, les autres redoutables de justesse par la rigueur héraclitéenne des observations accumulées et méditées.

 

Mentira bien souvent
Qui prédira le temps
Mais beaucoup moins pourtant
s'il est bon observant.


Je vous l'assure, ce matin c'était :

Ciel pommelé
Femme fardée
ne sont point de longue durée.

Entre cartes, bulletins et dictons, pleuvra, sûr, entre 22 heures et 1 heure cette nuit sur la Bretagne Sud et l'estuaire de Loire. Tant pis pour le "Voyage à Nantes" et autres fariboles. Et toujours se rappeler que

Qui trop écoute la météo
Tire des bords au bistrot.

 

* Le système de basses pressions qui a apporté des vents forts et des pluies abondantes au Royaume-Uni,  vendredi et samedi, s'est éloigné sur la mer du Nord, tandis que la queue d'un front occlus se dirige rapidement vers l'Ecosse, entraînant nuages et pluie. Hautes pressions sur l'Europe apportant un temps sec et chaud. Mise à jour: 0730 UTC le Dim 17 juin 2012

 


mercredi, 11 janvier 2012

au décours de...

un mot au ...détour d'une notice d'information médicale sur l'anesthésie. Et surgit comme une sensation ruisselante, légère. Un mot nouveau dont je ressens imperceptiblement le sens. Je l'ai lu pour la première fois quelques minutes avant qu'on ne me fasse coucher dans un lit mobile d'où je ne vois en accéléré que les plafonds des longs couloirs, de l'ascenceur, d'autres longs couloirs, jusqu'à une vague aire de stationnement où semblent se croiser d'autres lits aussi mobiles que le mien.

au décours de...

Un visage aigu à lunettes qui se penche et me dit : « Je vais vous accompagner tout au long de l'intervention ! » Je pense : pourquoi ne dit-elle point "jusqu'au décours" ?

Une infime piqure sur le dos de la main gauche. Le même visage me propose un masque d'oxygène : « Air alpin ou air pyrénéen ? » me propose-t-elle.
Elle ne peut savoir d'où je viens : « Air marin ! » Je lui suggère. Elle nous, elle et moi, embarque en paroles apaisantes dans l’air salin, les beaux nuages et le bleu de la mer.
Moi, je ne perçois au plafond qu’un assemblage de tuyaux crèmes mais sereins je n’entends plus les mots je deviens attentif à cette lourdeur qui m’empoigne paisiblement les épaules la nuque mon regard qui efface l’assemblage et entre dans l’autre monde — non, un autre monde — c’est bien ainsi oui ça doit être ainsi au décours de...

au décours de....    j’entends mon nom         le nom d’un autre que je ne suis pas        mon nom        l’air salin dans la bouche      bruissements de voix claires froides trop claires         je n’ai encore cette fois ramené aucun rêve         seule cette impression d’un temps abrégé      déjà !      Et le retour trop lucide par les mêmes longs couloirs le même ascenseur et les autres longs couloirs

L’air salin dans la bouche, ce n’est que le goût salé de mon sang. Ce n’est rien qu’un simple aléa dentaire dû à l’adolescence du grand âge.
La saveur fraîche d’une compote.
La vie revient neuve.

Mais la note d’information médicale du Service Anesthésie et Réanimations de l’Hôtel-Dieu précise bien “qu’au décours de l’intervention, l’anesthésie peut provoquer, etc.”

Allons, le décours me plaît bien.

mardi, 08 mars 2011

pour vous, Femmes

Avancer modestement derrière le poème pour saluer celles à qui je dois tant.

 

UN soir de pauvreté comme il en est encore
Dans les rapports de mer et les hôtels meublés
Il arrive qu'on pense à des femmes capables
De vous grandir en un instant de vous lancer
Par-dessus le feston doré des balustrades
Vers un monde de rocs et de vaisseaux hantés
Les filles de la pluie sont douées si je hèle
A travers un brouillard infiniment glacé
Leur corps qui se refuse et la noire dentelle
Qui pend de leurs cheveux comme un oiseau blessé
Nous ne dormirons pas dans des chambres offertes
A la complicité nocturne des amants
Nous avons en commun dans les cryptes d'eau verte
Le hamac déchiré du même bâtiment
Et nous veillons sur nous comme on voit les pleureuses
Dans le temps d'un amour vêtu de cécité
A genoux dans la gloire obscure des veilleuses
Réchauffer de leurs mains le front prédestiné.

 

René Guy Cadou

Femmes d'Ouessant,
Le diable et son train
Hélène ou le Règne végétal, 1952

 

 

dimanche, 06 mars 2011

forme brève

En ces jours de "décabouinage", rangement et allègement du débarras familial — le cabouin — lectures et écritures sont, sinon absentes, du moins renvoyées aux formes brèves.

Bonheur des haïkaï.

 

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clapotis d'une carpe
jeux des ombres et de l'eau
l'éclat du forsythia

 

 

 

Librement adapté de Uryû de l'école de Bashô.

 

La lumière des bambous, traduction, présentation, illustration de Alain KERVERN, Éditions Folle Avoine, mars 1988.

 

 

 

 

samedi, 12 février 2011

taiseux, le blogue

Entre deux quintes de toux, quelques accès de fièvre, de multiples éternuements, lectures par bribes :

 

Il faut écouter Glenn Gould de très près, de
préférence une fin d'après-midi d'été, devant
un paysage ouvert sur l'océan, les oiseaux, le sel.
Le vieux Bach sourit... Une mouette plane vers vous
pour une bénédiction furtive.

Philippe Sollers, Les Voyageurs du temps

 

Rien de bien grave. Il importe de demeurer enfoui sous la couette. Après un vin chaud.

Dommage ! De beaux nuages cavalent dans un beau ciel.

samedi, 12 juin 2010

au jardin

Les lys sont ouverts.

Fleurit la treille.

Bientôt, l'olivier va la suivre !

 

Je ne parle ni des roses, ni des seringas, ce jasmin des poètes, ni des pivoines.

Ce fut profusion.

 

Pluvieuse mais féconde fin du printemps.

lundi, 03 mai 2010

ils n'étaient que sous-entendus

 

Saluons donc les "vieux travailleurs" !

 

Pour contenter le commentaire de PI, j'use d'une bonne vieille expression, jadis employée, mais qui en suggère plus que l'injuste terme de "retraités".

De quoi nous serions-nous mis en retrait ?

Le "vieux travailleur" — je n'oublie point la vieille travailleuse — laisse entendre qu'il est toujours sur le chantier.

samedi, 01 mai 2010

un Premier Mai

 

Salut aux travailleuses et aux travailleurs !

 

(Mais que les banquières et les banquiers aillent se faire f...!)