lundi, 13 mars 2006
Oublier rondement ?
Dans un vide mental.........
Restreindre son espace ce n'est pas si anodin !
Une parcelle de terre qui ne sera plus foulée, des arbres qui seront dissimulés.
« C'est la vie ! » me dit cette femme qui mesure mon lopin. Conne !
« C'est l'argent ! », lui ai-je répondu.
René Char dans ce va-et-vient de tristesse
....................................................
La pelouse et les arbres,
La paresse endormie
L'espace ténébreux
.....................................................
Puisqu'il faut renoncer
À ce qu'on ne peut retenir
Qui devient autre chose
Contre ou avec le cœur, —
L'oublier rondement
Puis battre les buissons
Pour chercher sans trouver
Ce qui doit nous guérir
De nos maux inconnus
Que nous portons partout.
Le deuil des Névons
Pas facile "d'oublier rondement" quand va se restreindre sans retour la familiarité d'un paysage !
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mercredi, 08 février 2006
de ci, de là... avec quelque gravité
Un bon vieux copain, hier plus de dix heures, lucide, sur la table d'opération : il lutte depuis dix ans face à la maladie de Parkinson : on va penser à lui lors de notre randonnée hebdomadaire du mercredi.
Dac'hlmat ! Tiens bon, JeJ, Briéron au grand cœur !
Je ne regarderai point (regarder ?) les travaux de la commission parlementaire du procès d'Outreau, cet après-midi. Le curé innocenté, Dominique Weill, a écrit dignement, il y a quelques jours, la raison de son absence ; je crois "entendre" le besoin qu'ont les autres victimes innocentées d'être silencieusement confrontées à l'un de leurs juges.
Mais ce n'est pas une pratique citoyenne que de participer à une curée médiatique !
Ailleurs.
Commençant la lecture folle du Bonheur fou écrit par un chroniqueur fou :
«...capable de concevoir une action courageuse et de l'entreprendre, l'odeur d'un jasmin dépassant la crête d'un mur l'en détournait. »
07:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 23 janvier 2006
Une fin de semaine ordinaire
Soirée amicale chez Is. et Jl. à Basse-Indre, cette mince arête granitique qui borde la rive nord de la Loire. Anté-pasti et festival de pâtes longues aux poissons : lotte et rougets.
Rencontre avec JC. Br, un peintre qui par de minuscules calligraphies trace et construit des voyages et des villes.
Nous avions pris le bac à Indret ; durant l’attente de la traversée, remontée nocturne d’un cargo. Nous nous regardons, Nicléane et moi, toujours émus par ces petits événements marins qui sécrètent une douce et quasi secrète nostalgie : repousser le quai du pied !
Le matin même, après l’écoute de Répliques, décision prise d’abandonner Finkielkraut, quels que soient ses invités ; pour moi, ce matin-là, avec ses allusions aux valeurs qui ne se transmettraient que par les seules lignées d’”héritiers” - il égratigne au passage Bourdieu tout en n’étant d’ailleurs pas fichu de se souvenir du nom de Passeron ! - il outrepasse les limites de ma patiente tolérance qui m’avaient jusqu’à ce matin fait écouter son émission. Car nous avons besoin de nous “étriller” le penser !
Monsieur ! Les paysans et les ouvriers transmettaient AUSSI à leurs “héritiers” des valeurs tout aussi démocratiques - plus même - que celles des intellectuels, bourgeois ou nobles.
Monsieur, lisez donc - sans doute, vous ne les lûtes point, il ne suffit pas de bien lire Péguy - Fernand Pelloutier, Marcel Martinet, Michel Ragon et autres Hoggart (pour élargir à une Europe proche).
Ce qui m’ennuie, c’est que la nouvelle technique du “podcasting” n’autorise point une réécoute immédiate de l’émission ; il semble qu’il faut attendre plusieurs jours avant que l’émission souhaitée ne soit chargée le logiciel de chargement - ITunes en ce qui me concerne.Je n'ai donc pu vérifier l'exacte teneur des propos de notre philosophe sur la transmission des valeurs. Bref, ça écorcha les oreilles du descendant de laboureurs ! "Z'avaient de la culture, ces gens-là, Môssieu !"
Dimanche sur Mezzo, les Noces de Figaro : nullité de la mise en scène, des décors et autres costumes.
Mais les voix de Kiri Te Kanawa, Ileana Cotrubas et Frédérica von Stade... !
Et le Figaro de Knut Skram est le double d’un Mozart qui s’y entendait pour se venger des coups de pied au cul et faire danser les fats du pouvoir !
Il me faudra écrire à propos du Hussard sur le toit, le film de Rappeneau, mais surtout, surtout le roman de Giono. J'y reviendrai !
Cet après-midi, “humain et inhumain” aux Chantiers et ce soir à Mauves chez les Th., flûtes douces du XVIIIe siècle et poètes baroques du XVIIe : je dois réviser Abraham de Vermeil, Jean Auvray, Théophile de Viau, Honorat Bueil de Racan, Antoine Girard de Saint-Amand, François Tristan l’Hermite et Vincent Voiture.
Volutes, outrances, arabesques, préciosités, soumission et insoumission au nouveau pouvoir qui prétend gérer la langue : c'est ces rapports aux académies, grammairiens et autres lexicographes qui me fascinent et me font les proposer à l'audition indulgente de mes amis.
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samedi, 31 décembre 2005
Un bel et large horizon pour 2006 *
Aux compagnes, aux compagnons, aux amis rencontrés en 2005.
Aux visiteuses et visiteurs de ce blogue !
*Élogio del Horizonte
d'Eduardo Chillida
Sculpture qui domine le promontoire de Santa Catalina, à Gijon, en Asturies.
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jeudi, 29 décembre 2005
Visite chez Louïse
De mes rives bretonnes, je m'en vas, pour quelques jours, rendre visite à Dame Louïse Labé en sa bonne ville de Lyon.
En ces lieux où l'on voit tranquillement la Saône
se laisser entraîner entre les bras du Rhône
et où le mouvement du courant est si lent
qu'elle entre dans son lit sans trop savoir comment
Je me prends à rêver d'une rencontre, en avril 1553, entre Louïze et Joachim du Bellay en chemin vers Rome.
Sans doute ne faudrait-il jamais oublier la parole d'Alexandre à Ptolémée, sur les crêtes glacées de l'Indu Kush ?
« Les femmes ramènent toujours les hommes à leur patrie ! »
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mardi, 13 décembre 2005
Pallier une loi ou pallier à une loi ?
Dans ma précédente note où je jouais* l’érudit typographe à propos de l’&, le grammairien apprenti que je demeure fut pris en flagrant délit d’incorrection par mon cher neveu Y. que je chargeai naguère de surveiller ce blogue. Aussi féru de grammaire que sa bien-aimée mère, une des plus ferventes puristes que je connaisse, il n’a pas manqué de relever l’emploi incorrect du verbe “pallier” suivi d’un complément d’objet indirect. Je suis toujours piqué au vif, mais je ne cherche point de justification à mes ignorances. Cependant, j’ai consulté le plus beau roman de la langue française que je connaisse : le Grevisse. Voici :
Pallier s’emploie traditionnellement avec un objet direct :
(exemples cités de Chateaubriand, Gide, Duhamel, Beauvoir.)
la construction °pallier à, due à l’analogie de parer à, remédier à, cherche à s’introduire, mais l’opposition des grammairiens (et celle de l’Acad. mise en garde du 5 nov. 1964) freine sa diffusion dans la langue écrite :
(exemples cités de Gide à nouveau, Camus, H. Bazin, F. Marceau, M. Foucault, Dhôtel, A. Sarrazin.)
Hist. — Emprunté au bas lat. palliare « couvrir d’un manteau, d’un pallium », puis « cacher ». En fr., le verbe a d’abord eu ce dernier sens (que représentent encore certains des ex. donnés ci-dessus), puis en médecine, il a signifié « guérir en apparence » ; de là le sens élargi « remédier à » et les analogies qui menacent la construction traditionnelle.
Grevisse
Le bon usage
p. 402, § 280 a 9°
Merveilleux Grevisse !
Merci à Y. pour avoir provoqué cette rubrique. Le partisan convaincu que je fus de la “Méthode globale” a bien failli déconsidérer à jamais des pratiques pédagogiques désormais interdites par de Robien.
Au fait, j’aimerais bien savoir par le truchement de quelles méthodes la lecture fut enseignée à ces messieurs du Parlement : l’interrogation s’élargissant jusqu’aux abords de la présidence de la République.
Car oui ou non, ont-ils été capables de bien lire ce que dit de la colonisation certaine loi scélérate votée et promulguée ?
* Jouer valse aussi de l'objet direct à l'objet indirect. Grevisse, § 291 b.
15:30 | Lien permanent | Commentaires (36)
vendredi, 09 décembre 2005
Et la perluette alors ? Oui la & !
Décidément, est-ce l’influence des questionnements d’hier sur l’@, la typographie, les annotations ; mais ce matin, l’esprit se fixe sur des problèmes voisins.
D’abord : deux liaisons “mal t’à propos” sur France Cul ; ça doit arriver chaque jour ; je n’y fus sensible que ce matin :
à 7h35, quatre-z-années dans une revue de presse par une journaliste ; à 7h40, l’un des premiers-r-outils par un metteur en scène et comédien (normal, ces gens-là sont sensibles à l’ar-ti-cu-la-ti-on de tou-tes-les-syl-la-bes).
Et moi, demain, en lisant mes Baroques, sur combien de liaisons achopperai-je ?
Oreilles écorchées pour le restant de la matinée, j’allume ma “live box” - ne pourrait-on traduire “coffret de vie” - ou “carton” pourquoi pas ?
Et je prends conscience que France Télécom s’est approprié l’&.
Normal non, pour une institution qui voulut relier ! Oui mais, que va devenir le droit de propriété de tous les scripteurs sur ce signe typographique ? En ces temps où la propriété intellectuelle "privatisée" se répand sur tout, toutes et tous - mon nom, ma maison, mon paysage, mes arbres, mon surnom, mes mots, mes images - on peut s’inquiéter ! Non ?
Les ennuis qui harcèlent ces jours (lire son blogue du 3 décembre), “le Désordre” inclinent à nous “armer” de libertaires licences.
Fichue esperluette qui n’était qu’une banale ligature mérovingienne écrite PERLUETTE, le “es” ne s’ajoutant plus tard que pour les besoins de rimes ou d’euphonie ! Lire mon dico préféré.
J’aime beaucoup l’&, ne fut-ce que parce qu’un jour le directeur d’un service culturel de collectivité a failli me censurer un écrit parce que, volontairement je saisissais “&” et non “et” !
Le Monde des Livres* de ce vendredi n’est pas un “bon” numéro ; ma bourse étant plate les “beaux” livres ne me font que rêver.
Pourtant des titres et des thèmes
Joyce Mansour, une étrange demoiselle, de Marie-Laure Missir
Playboy d’Helmut Newton
Algérie de Yann Artyhus-Bertrand
La chambre de Joë Bousquet, de Pierre Cabane
Incidences... Pierre Boulez, de Philippe Gontier.
Pour clore, une rogne : tout autant contre monsieur le ministre de l’Éducation que contre monsieur le secrétaire général du syndicat XYZ, à propos de la méthode globale en apprentissage de la lecture. Aussi ignares l’un que l’autre : l’un décrétant son “abandon une fois pour toutes”, l’autre assurant qu’elle a été “abandonnée depuis belle lurette”.
Mais comme elle n’a jamais été mise en œuvre ! Ou par si peu !
Les orthophonistes et autres formateurs d’adultes ont encore de beaux jours devant eux pour pallier (remédier aux) les carences de nos bonnes vieilles méthodes d’alphabétisation et pour enfin apprendre à lire aux adultes de demain !
“Amateurisme inquiétant” assure un président de fédération de parents d’élèves. Ignorance crasse, oui ! Du ministre et du syndicaliste.
J’aurais souhaité parler de Robbe-Grillet ; ses petites esclandres si peu académiques ont l’alerte et le piquant de certains de ses films.
En matière de publication, il fait du “Quignard” en plus restreint : trois livres quand même, en moins d’un mois.
J’y reviendrai. Plus que dans Duras, j’y trouvai des saveurs encore inconnues et fort décapantes.
Il refuse le port de l’Habit vert, il retarde le discours de réception. Pourquoi accepta-t-il la légion d’honneur ?
* J'ai encore raté le Libé-Livres !
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lundi, 31 octobre 2005
ça gère mal
“Ça déborde. Je gère.” écrit Berlol.
Chez grapheus tis, ça déborde aussi. Et ça ne gère guère !
Tout à la fois pas grand’chose et soudain trop.
Une semaine avec Noémie et Célia : nous jouons, lisons, faisons les devoirs (!), regardons des dvd, allons sur la Vilaine, pétons l’axe de l’hélice de la petite annexe, ramons une bonne heure sur l’affluent de notre Amazone bretonne ; nous nous engueulons, nous nous embrassons, nous jouons. Tout va !
Et puis le samedi tout se précipite : parce qu’il faut bien écouter sur France Cul, Finkeilkraut et Bruckner causer pornographie - ils écrirent naguère à deux mains “Le nouveau désordre amoureux” -, parce qu’allant pour des tirages photos, concernant les susdites demoiselles, j’ai une heure à perdre dans un “espace culturel”, objet parfois de mes sarcasmes, et que cherchant Artamène de Mademoiselle Madeleine de Scudéry, je tombe sur un folio, le 4260, “Aventuriers du monde”, qu’y lisant les noms de Brazza, Binger, Samory, Marchand, Lamy, Charcot, Ségalen commentés par Autissier, Coatalem, Guillebaud, Kourouma, Lacouture, M’Bokolo, Marie Seurat, Kenneth White, je m’emballe dans les souvenirs de mes lectures d’enfance qui un beau jour d’octobre me feront prendre le Banfora, parce que, un rayon plus loin, je suis accroché par les mots Design, Wen, Internet, qui me renvoient à mon site Dac’hlmat que je laisse végéter depuis un an, que j’estime désormais bien trop traditionnel, complètement livresque, totalement conservateur, absolument ringard, qu'il me faut entretenir et que je ne modifierai point d'une balise html, qui me font souvenir que Patrik a projet, mais pas temps, pour s’en créer un, alors qu’il faudrait vraiment qu’il se décide pour valoriser ses images d’eaux, de danses et d’avenirs, parce que, deux heures après, je me retrouve donc devant ” l’ordi” comme dit Noémie, avec une émission, trois bouquins, trente photos, un “tadjine” à préparer, des chrysanthèmes - blancs à grosses boules - à porter sur une tombe, un blogue à entretenir et deux petites-filles qui tiennent à regarder un Don Quichotte en dvd.
M’avez-vous suivi ? Un de mes récents et fidèles lecteurs ayant souligné mes divagations spatio-temporelles...
Je ne sais trop si j’ai désir d’être plus ordonné, il est vrai !
Donc, dans le désordre, à bloguer au moins les jours qui viennent :
...de la pornographie - un regard phallique et furtif - n’ayant point l’art de Pierre Molinier (cf. Le Monde de ce jour) pour exalter ma part de féminité
...des aventuriers du monde et d’un projet d’écriture à venir, avec Lo., le "petit" frère, à propos d’une grande-tante, religieuse et aventurière,
...d’un voyage d’il y a cinquante ans qui arrive à son terme dans l’exotisme et la pacotille coloniale, des années 50,
... de vin, dont il n'a pas encore été question, mais qui est toujours un sujet abordé, retour de cimetière, en certaine cave d'obédience familiale
05:20 | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 12 octobre 2005
Enfin, la pluie
Depuis ce matin, six heures, la pluie !
La pluie, école de croissance, rapetisse la vitre par où nous l’observons.
René Char
Encart
Le chien de cœur
10:10 | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 10 octobre 2005
Un dimanche en Baugeois
Invité à une promenade à travers la campagne, les bois, les ateliers et les petits vignobles, je suis entré dans cette métairie fantôme.
J'ai revu l'ami Vilbo, celui qui m'a réconcilié avec les natures mortes et ses campagnes sont à l'image des terres qui encerclent son atelier des Rairies.
À Durtal, j'ai revu l'amie Rogine Doré qui, après ses marines, explore avec la même violence des territoires qui laissent entrevoir des trouées qui mèneraient à la lumière.
Proche de son atelier, en haut d'un raide escalier en colimaçon, j'ai découvert l'œuvre d'un fascinant verrier : Serge Nouailhat. Il pratique le "fusing". Il crée des vitraux pour le Pérou et l'extrême Sibérie. Il est croyant, baroque et n'aime point trop l'austérité cistercienne de Soulages à Conques la romane.
La journée fut belle, tiède, comme alanguie. Mais n'est-ce pas inquiétant cet été de la Saint-Michel qui se rapproche trop de la Toussaint ?
19:02 | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 06 octobre 2005
Petit labeur à propos du plus ancien des jeunes éditeurs de "jeunesse"
Journée de labeur, consacré à la préparation de la soirée autour du Sourire qui mord avec La et Br.
L'irruption, en 1976, de l'équipe éditoriale réunie autour de Christian Bruel se confirme comme un événement qui n'a pas encore eu un équivalent depuis lors.
Il ne suffit point de s'engouffrer dans des thématiques longtemps tues, sinon autocensurées, et dans des graphismes de plus en plus raffinés pour innover. Le Sourire qui mord pose les questions et offre les éléments pour que le lecteur - l'enfant, l'adulte - décide de la conclusion *.
Demain, de bon matin, je vais longer mon fleuve natal, retrouver les lieux où mon père construisait des navires et m'inscrire à l'Université permanente : à nouveau, je choisis "lire le grec ancien" et quelques heures de réflexion philosophique sur la crise du sujet, la violence et la raison ; j' y ajoute quatre jours pour éclairer le mythe d'Orphée, traversant la littérature, la musique, la peinture et le cinéma.
Mais je ne suis pas un bon étudiant, je ne rattrape pas un temps perdu ; j'étanche quelque soif en suivant au plus près le précepte :
J’étudiay, jeune, pour l’ostentation ; depuis, un peu, pour m’assagir ; à cette heure, pour m’esbatre ; jamais pour le quest.
Essais III, 3
De l'ami Montaigne, naturellement.
Et à cela, il y a une légère ivresse !
* Thierry Lenain - avec son H.B. chez Sarbacane, 2003 - est à situer dans ce courant d'auteur(e)s d'une littérature "Jeunesse" adulte !
nota-bene :
Les "bébés" sont ceux, (;-)), de Nicole Claveloux, dans Quel genre de bisous ?, au Sourire qui mord, Paris 1990.
Je leur imagine quelque ressemblance avec certains d'entre nous, tendres blogueurs dépités de la Toile !
23:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2005
Pluie après tonte ?
Tonte avant pluie ?
Hier, tonte du paillasson qu’est devenue ma prairie que jamais je n’ai osé nommer “pelouse”. Viendra-t-elle, l’ondée bienheureuse ?
La terre est bosselée, mais la tonte me laisse toujours dans un état de béate satisfaction devant l’aplani qui résulte de cette heure et demie de labeur !
Réouvert , par hasard (?) comme souvent, pour les livres viatiques, “L’art de vieillir” de John Cowper Powys.* Les cours de grec vont bientôt reprendre. Eh, oui ! On ne peut se déprendre tout à fait de ce phénomène qu’on appelle “la rentrée”. Elle n’est ni scolaire, ni universitaire, ni sociale -quoique, là, parfois !
Elle est de jouissance paisible et s’étale dans d’improductives activités.
Mais où donc la langue espagnole a-t-elle déniché ce terme si jubilatoire de “jubilatos” pour désigner l’état bienheureux de ces vieux travailleurs enfin au repos ?
Bientôt neuf ans que je suis donc entré en cette jubilation qui ne s’atténue point !
Bref, le bouquin de Powys est de bon conseil et son chapitre IX “ La Vieillesse et la Littérature”, un exercice de méditation à l’usage des lectrices et lecteurs de certain âge :
«Le contraste est la cause principale du plaisir humain. Le contact le plus simple à la disposition d’un vieillard qui a vu du pays, et qui a aussi la chance de ne pas avoir de visiteurs, varie entre “naviguer par temps calme” sur un océan serein de mots familiers et plonger dans les eaux bourdonnantes des pages d’un dictionnaire afin de résoudre le mystère de mots bizarres et étranges.
Heureux, oui trois fois heureux, le vieillard qui, sans être par nature ce que nous appelons un érudit, garde encore assez de souvenirs de son passage sur les bancs de l’école pour savoir se servir du Dictionnaire grec de Scott et Liddell ! »
Le Bailly, chez nous !
Voilà, aujourd’hui est jour de marché : le marchand de brioches nous est-il revenu des marchés saisonniers de la “Côte” ? Ma poissonnière à la belle matité de Juive oranaise offrira-t-elle encore de belles moules, bien pleines, de Pénestin ? Et le boudin ? Aura-t-il moins de viande, plus de sang et de gras ?
Cette chronique, qui, donc, est chronique d'anniversaire, je la dédie à mon "petit" frère, qui depuis un an m'a rejoint, avec tout autant de jubilation, dans cet état de vacance, "littéralement et dans tous les sens".
*L’art de vieillir, John Cowper Powys, traduit de l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, coll. “en lisant en écrivant”, Éditions José Corti, Paris 1999.
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mercredi, 06 avril 2005
Sur de tristes choses qui arrivent à tous
"Laisse les morts ensevelir leurs morts !"
Luc, 9, 60
Pourquoi le croyant ne suit-il pas la consigne à la lettre ?
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dimanche, 20 mars 2005
Comme transition
Entre une table rimbaldienne surchargée dont il ne restera, mardi, que peu d'écrits
et le petit disque dur qui s'est éteint après plus de quinze mille heures de vaillant travail par monts, mers et vaux
il fallait bien au quelconque lecteur un matin printanier aux bords de Vilaine.
On ne peut, tous les jours, longer l'Équateur et contempler la fabuleuse constellation du Scorpion s'enfonçant à l'aube dans les eaux du grand Sud !
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samedi, 26 février 2005
Tailles d'hiver finissant
Timide fut la neige et le soleil abondant, cette semaine.
Nous avons entrepris la taille des arbustes, de la glycine, de la treille.
Ce matin, écouté distraitement Répliques avec Finkielkraut autour de "heurts et malheurs de l'autofiction". La grande question sur la Littérature (!) tourne gravement autour du cul et de l'argent. C'est ainsi depuis le commencement du monde de l'écrit.
Seulement ces temps-ci, ça rétrécit et théoriser ne fait rien à l'affaire qui se rabougrit - côté cul - proportionnellement à l'augmentation - côté fric - des signes imprimés.
Ennui !
Je m'en suis allé entendre Giono sur la petite radio satellite de France Cul. J'ai prolongé la balade radiophonique dans les herbiers de Coïmbra avec Gilles Lapouge.
Là, elle respirait, la langue !
Et la séduction des herbiers m'a transporté à travers la péninsule ibérique aux jardins de Ronda ; c'était dans les premiers jours de mars 2002. Entre glycines et pivoines, je choisis la pivoine.
Parmi les belles macros de Florence Trocmé et celles de Berlol qui embaument la Toile, Nicléane m'autorisera bien à faire s'épanouir une pivoine de Ronda.
...il est ici à Ronda
dans la pénombre douce de l'aveugle,
un silence concave dans les cours,
le loisir d'un jasmin
et la rumeur de l'eau, qui conjurait
toute mémoire de déserts.
Jorge Luis BORGES
Ronda, Les Conjurés.
Substituons au jasmin la pivoine. L'eau s'emperle aux fontaines de Ronda !
21:45 | Lien permanent | Commentaires (1)