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vendredi, 09 décembre 2005

Et la perluette alors ? Oui la & !

Décidément, est-ce l’influence des questionnements d’hier sur l’@, la typographie, les annotations ; mais ce matin, l’esprit se fixe sur des problèmes voisins.
D’abord : deux liaisons “mal t’à propos” sur France Cul ; ça doit arriver chaque jour ; je n’y fus sensible que ce matin :
à 7h35, quatre-z-années dans une revue de presse par une journaliste ; à 7h40, l’un des premiers-r-outils par un metteur en scène et comédien (normal, ces gens-là sont sensibles à l’ar-ti-cu-la-ti-on de tou-tes-les-syl-la-bes).
Et moi, demain, en lisant mes Baroques, sur combien de liaisons achopperai-je ?

Oreilles écorchées pour le restant de la matinée, j’allume ma “live box” - ne pourrait-on traduire “coffret de vie” - ou “carton” pourquoi pas ?
Et je prends conscience que France Télécom s’est approprié l’&.
Normal non, pour une institution qui voulut relier ! Oui mais, que va devenir le droit de propriété de tous les scripteurs sur ce signe typographique ? En ces temps où la propriété intellectuelle "privatisée" se répand sur tout, toutes et tous - mon nom, ma maison, mon paysage, mes arbres, mon surnom, mes mots, mes images - on peut s’inquiéter ! Non ?
Les ennuis qui harcèlent ces jours (lire son blogue du 3 décembre), “le Désordre” inclinent à nous “armer” de libertaires licences.

Fichue esperluette qui n’était qu’une banale ligature mérovingienne écrite PERLUETTE, le “es” ne s’ajoutant plus tard que pour les besoins de rimes ou d’euphonie ! Lire mon dico préféré.
J’aime beaucoup l’&, ne fut-ce que parce qu’un jour le directeur d’un service culturel de collectivité a failli me censurer un écrit parce que, volontairement je saisissais “&” et non “et” !

Le Monde des Livres* de ce vendredi n’est pas un “bon” numéro ; ma bourse étant plate les “beaux” livres ne me font que rêver.
Pourtant des titres et des thèmes

Joyce Mansour, une étrange demoiselle,
de Marie-Laure Missir
Playboy d’Helmut Newton
Algérie de Yann Artyhus-Bertrand
La chambre de Joë Bousquet, de Pierre Cabane
Incidences... Pierre Boulez, de Philippe Gontier.


Pour clore, une rogne : tout autant contre monsieur le ministre de l’Éducation que contre monsieur le secrétaire général du syndicat XYZ, à propos de la méthode globale en apprentissage de la lecture. Aussi ignares l’un que l’autre : l’un décrétant son “abandon une fois pour toutes”, l’autre assurant qu’elle a été “abandonnée depuis belle lurette”.
Mais comme elle n’a jamais été mise en œuvre ! Ou par si peu !
Les orthophonistes et autres formateurs d’adultes ont encore de beaux jours devant eux pour pallier (remédier aux) les carences de nos bonnes vieilles méthodes d’alphabétisation et pour enfin apprendre à lire aux adultes de demain !
“Amateurisme inquiétant” assure un président de fédération de parents d’élèves. Ignorance crasse, oui ! Du ministre et du syndicaliste.

J’aurais souhaité parler de Robbe-Grillet ; ses petites esclandres si peu académiques ont l’alerte et le piquant de certains de ses films.
En matière de publication, il fait du “Quignard” en plus restreint : trois livres quand même, en moins d’un mois.
J’y reviendrai. Plus que dans Duras, j’y trouvai des saveurs encore inconnues et fort décapantes.
Il refuse le port de l’Habit vert, il retarde le discours de réception. Pourquoi accepta-t-il la légion d’honneur ?

* J'ai encore raté le Libé-Livres !

Commentaires

Cher ami,
Merci beaucoup pour ces allusions à Robbe-Grillet. Engagé sur d'autres terrains (Duras, Sevestre, etc.), je suis passé tout à fait à côté ces derniers jours. N'était votre vigilance, je l'aurais raté !

Écrit par : Berlol | samedi, 10 décembre 2005

Berlol,
C'est plus calme que "chez" vous, ici.
Je vais vous lire,chaque jour, mais quel tohu bohu, prêtant à sourire, mais qui parfois assourdit votre propre journal !
En août 2004, vous vous désoliez de l'absence de commentaires ! Vous faudra-t-il pleurer de la pléthore ? Sans doute vous en riez.

Mais j'aimerais bien trouver la petite saillie faisant entendre un autre ton.
Bien à vous.

Écrit par : grapheus tis | samedi, 10 décembre 2005

J'ai bien lu votre chronique et j'en ai apprécié le style .
Néanmoins, le mot "esclandre" au féminin me choque . Pouvez-vous m'apporter la justification de ce genre inattendu voire incongru .
Merci

Écrit par : Amateur | lundi, 21 février 2011

Merci, "Amateur" de votre visite et de votre intérêt.
Je n'aime guère justifier.
Cependant par amour de la langue, je veux bien avouer mon penchant pour "une" esclandre au féminin : justification d'une euphonie, certes fautive pour une oreille puriste ; mais je suis flatté d'avoir deux prédécesseurs qui pratiquèrent cette "incongruité" :

•"La cordonnière, qui apprend cela par la cuisinière, vient me voir; nous nous montons la tête, elle veut faire une esclandre"
(BALZAC, Comédiens, 1846, p. 323).
•"Pour adoucir leurs regrets, ils ont l'espoir que le partage de leur défroque causera une belle esclandre"
(MÉRIMÉE, Lettres Delessert, 1870, p. 93)

Peut-être que cette passion pour la langue partage les locuteurs en deux mondes : les correcteurs qui brandissent la règle et les jouisseurs qui se laissent glisser dans le plaisir de la belle langue vivante au risque de faire rougir le grammairien borné.


Le bon Grevisse fait silence sur ce féminin coupable !

Écrit par : grapheus tis | mercredi, 23 février 2011

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