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lundi, 23 janvier 2006

Une fin de semaine ordinaire

Soirée amicale chez Is. et Jl. à Basse-Indre, cette mince arête granitique qui borde la rive nord de la Loire. Anté-pasti et festival de pâtes longues aux poissons : lotte et rougets.
Rencontre avec JC. Br, un peintre qui par de minuscules calligraphies trace et construit des voyages et des villes.
Nous avions pris le bac à Indret ; durant l’attente de la traversée, remontée nocturne d’un cargo. Nous nous regardons, Nicléane et moi, toujours émus par ces petits événements marins qui sécrètent une douce et quasi secrète nostalgie : repousser le quai du pied !

Le matin même, après l’écoute de Répliques, décision prise d’abandonner Finkielkraut, quels que soient ses invités ; pour moi, ce matin-là, avec ses allusions aux valeurs qui ne se transmettraient que par les seules lignées d’”héritiers” - il égratigne au passage Bourdieu tout en n’étant d’ailleurs pas fichu de se souvenir du nom de Passeron ! - il outrepasse les limites de ma patiente tolérance qui m’avaient jusqu’à ce matin fait écouter son émission. Car nous avons besoin de nous “étriller” le penser !
Monsieur ! Les paysans et les ouvriers transmettaient AUSSI à leurs “héritiers” des valeurs tout aussi démocratiques - plus même - que celles des intellectuels, bourgeois ou nobles.
Monsieur, lisez donc - sans doute, vous ne les lûtes point, il ne suffit pas de bien lire Péguy - Fernand Pelloutier, Marcel Martinet, Michel Ragon et autres Hoggart (pour élargir à une Europe proche).

Ce qui m’ennuie, c’est que la nouvelle technique du “podcasting” n’autorise point une réécoute immédiate de l’émission ; il semble qu’il faut attendre plusieurs jours avant que l’émission souhaitée ne soit chargée le logiciel de chargement - ITunes en ce qui me concerne.Je n'ai donc pu vérifier l'exacte teneur des propos de notre philosophe sur la transmission des valeurs. Bref, ça écorcha les oreilles du descendant de laboureurs ! "Z'avaient de la culture, ces gens-là, Môssieu !"

Dimanche sur Mezzo, les Noces de Figaro : nullité de la mise en scène, des décors et autres costumes.
Mais les voix de Kiri Te Kanawa, Ileana Cotrubas et Frédérica von Stade... !
Et le Figaro de Knut Skram est le double d’un Mozart qui s’y entendait pour se venger des coups de pied au cul et faire danser les fats du pouvoir !

Il me faudra écrire à propos du Hussard sur le toit, le film de Rappeneau, mais surtout, surtout le roman de Giono. J'y reviendrai !

Cet après-midi, “humain et inhumain” aux Chantiers et ce soir à Mauves chez les Th., flûtes douces du XVIIIe siècle et poètes baroques du XVIIe : je dois réviser Abraham de Vermeil, Jean Auvray, Théophile de Viau, Honorat Bueil de Racan, Antoine Girard de Saint-Amand, François Tristan l’Hermite et Vincent Voiture.
Volutes, outrances, arabesques, préciosités, soumission et insoumission au nouveau pouvoir qui prétend gérer la langue : c'est ces rapports aux académies, grammairiens et autres lexicographes qui me fascinent et me font les proposer à l'audition indulgente de mes amis.

Commentaires

À propos de Fienkielkraut et consorts, je partage votre agacement... On peut regretter l'époque où quelques intellectuels bourgeois faisaient l'effort de comprendre le peuple et sa culture, plutôt que de vitupérer la populace ou de s'ébaubir devant les clabauderies qui tiennent lieu de discours à une tourbe acéphale.
Relire dans ce contexte les "Visites aux paysans du Centre", de Daniel Halévy, est particulièrement réconfortant. Qui, aujourd'hui, a encore cette ouverture d'esprit, cette curiosité, cette attention à l'autre, cette intelligence et cette bienveillance ?

Écrit par : C.C. | mardi, 24 janvier 2006

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