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vendredi, 20 janvier 2006

Quand les gens du peuple parlent...

...aux gens du peuple !

"Outreau" est effectivement à suivre : je crois que ce direct "non codifié" effraie les bonnes âmes de certains lettrés effarés que le peuple voit et entende le peuple.

François Jost, théoricien de l’image et professeur à la Sorbonne nouvelle Paris-III, dans le Libé d’hier, "gêné par cette retransmission (qui) repose sur l’idéologie de la transparence", la chronique de Alain Gérard Slama sur France Cul, ce matin, qui n’accepterait qu'une retransmission limitée "à des moments codifiés” montrent bien l’effarement lettré d’une classe intellectuelle.

Écouter attentivement sans interrompre, sans presser, sans effets de caméra, - merci, mesdames, messieurs les représentant(e)s du peuple, merci messieurs les cameramen - les treize innocents-acquittés, j’ai une attention plus particulière pour David Brunet, Thierry Dausque, Daniel Legrand fils et la sœur de François Mourmand - c’était écouter pour une des toutes premières fois, la parole hésitante, hachée, brusquement précipitée par l’émotion, s’excusant modestement des entorses au bien parler, mais avançant avec ténacité dans la douleur, dans la protestation, dans l’explication, dans la pensée.

Qu’auraient transmis “les moments codifiés” souhaités par Slama ?
Rassurer sur cette crainte de la “justice populaire” ?
Qu’entend-on par “justice populaire” ? Que conçoit-on dans “idéologie de la transparence” ?
J’eusse aimé en apprendre un peu plus sur ces notions.
Après tout, qu’importe ? Messieurs Jost et Slama énoncent bien le lieu d’où ils parlent.

La culture du pauvre* était là, hors des thèses, des mémoires et des rapports, hors des sciences humaines, dans une vraie linguistique du parler quotidien.


* Des "banlieues" à la commission parlementaire, il y a quelque intérêt à relire :
Richard Hoggart, la culture du pauvre, coll. le sens commun, aux éditions de Minuit, 1970.
Mais lire est-il suffisant ? Peut-être faut-il avoir vécu - ou au moins côtoyé - la pauvreté ?

Commentaires

oui, inusable Hoggart - hommage très discret à la fin de mon livre Daewoo et au tout début de la pièce de théâtre : un "voyage en car en Angleterre" en souvenir de ce chapitre où il raconte les voyages vers l'horizon marin des ouvriers du centre de l'Angleterre

un livre généreux, et qui continue de poser des pbs essentiels, la lecture des magazines au lieu des livres, les musiques qu'on écoute, et à qui ça appartient, la culture

et salut (non pas d'aurore, mais pendant que les Ulmiens peinent sur un texte de Bernard Noël en atelier d'écriture!

Écrit par : FB | vendredi, 20 janvier 2006

Pendant les entretiens de cette commission, j'ai souvent pensé à DAEWo et au travail de écriture que tu/vous as/avez réalisé sur la parole des ouvrières.

Écrit par : grapheus | vendredi, 20 janvier 2006

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