mardi, 08 mars 2011
pour vous, Femmes
Avancer modestement derrière le poème pour saluer celles à qui je dois tant.
UN soir de pauvreté comme il en est encore
Dans les rapports de mer et les hôtels meublés
Il arrive qu'on pense à des femmes capables
De vous grandir en un instant de vous lancer
Par-dessus le feston doré des balustrades
Vers un monde de rocs et de vaisseaux hantés
Les filles de la pluie sont douées si je hèle
A travers un brouillard infiniment glacé
Leur corps qui se refuse et la noire dentelle
Qui pend de leurs cheveux comme un oiseau blessé
Nous ne dormirons pas dans des chambres offertes
A la complicité nocturne des amants
Nous avons en commun dans les cryptes d'eau verte
Le hamac déchiré du même bâtiment
Et nous veillons sur nous comme on voit les pleureuses
Dans le temps d'un amour vêtu de cécité
A genoux dans la gloire obscure des veilleuses
Réchauffer de leurs mains le front prédestiné.
René Guy Cadou
Femmes d'Ouessant,
Le diable et son train
Hélène ou le Règne végétal, 1952
07:00 Publié dans Cadou toujours, les diverses, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Merci
Écrit par : La Fanchon | mardi, 08 mars 2011
Merci
Écrit par : noelle | mercredi, 09 mars 2011
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