lundi, 16 octobre 2006
interruption plus ou moins longue
L'accès à la "librairie" est compromis et les livres ne sont point dans le "jardin". Le petit Mac et la "livebox" descendent au rez-de-chaussée.
Petits soucis de rénovation !
Quelques silences épars.
En guise de viatique, pour les lectrices et lecteurs de ce blogue, et de merci pour leur fidélité, cet épigramme qui ornait une des "fabriques"* de la Garenne Lemot, cette villa, cœur du site de Clisson-Gétigné, notre minuscule Toscane nantaise — nous la visitions encore hier, accompagnés de Do, notre amie de la Hesse.
Conserver dans l'obscurité
Ses loisirs à l'étude, à l'amitié sa vie
Voilà les jours dignes d'envie
Être chéri vaut mieux qu'être vanté.
C'est signé Antoine Peccot, neveu de l'architecte Mathurin Crucy, qui conçut, pour son ami Lemot, la Garenne et ses "fabriques".
*Fabriques : lieux d'agrément propices aux évocations historiques, artistiques ou littéraires.
Plus de dix de ces fabriques ponctuent la promenade qu'offre le parc, en bord de Sèvre.
08:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 15 octobre 2006
« le moi littéraire »
Il eût fallu parler de Harkis, le téléfilm, de Indigènes, le film, du bouquin de Virginie Despentes, King Kong Théorie - cinquante minutes très claires et sans concession dans Du grain à moudre, que j'avais podcastée ; on y reviendra.
Ce matin, c'est la mort de Jacques Sternberg qui me renvoie à mes étagères encore accessibles sous leurs draps protecteurs — Univers Zéro, l'étrange, Le Navigateur, l'océan et le cul, Sophie, la mer et la nuit, l'océan encore et le grand amour.
J'ai retrouvé dans une des cantines cabossées qui demeurent de mes voyages, le numéro 106 du Magazine littéraire de novembre 1975 ; il y tient — depuis combien de temps ? — une chronique : le moi littéraire, sans forfanterie, amer, peu amène.
« Je m'appelle Jacques Sternberg. ceci pourrait s'appeler un petit bilan... qui prouvera à certains qu'il est encore plus difficile de réussir en littérature que dans la conserve, le nautisme et la politique.
..............................................
Dans le patelin où je me suis perdu, anonyme, on m'aime bien. Parce que j'aime la mer par tous les temps et que je sais comment tenir mon bateau. On me considére comme un professionnel de la voile. Mais ce n'est pas vrai : je ne suis qu'un professionnel de l'écriture. C'est là où le mât blesse. »
Ce n°106 était sur Saint-John Perse, autre homme d'océan. Une proximité fortuite et totalement "décalée" !
La gravité un tantinet pompeuse et solennelle de l'un, l'humour noir et aicde de l'autre. Et pourtant, chez l'un et l'autre, il s'agit bien du même océan.
Il avait un tel souci de ne pas causer de dérangement qu'il referma la fenêtre derrière lui, après s'être jeté dans le vide du haut du sixième étage.
La timidité,
Univers Zéro et autres nouvelles
chez Éric Losfeld, Paris 1970
10:55 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 12 octobre 2006
Chronique portuaire de Nantes XXV
Au XVIIe Siècle
1628. — VAISSEAUX DE GUERRE NANTAIS.
Nantes dut fournir douze beaux vaisseaux de guerre pour renforcer la flotte royale attaquant la Rochelle, Ils y arrivèrent le 9 mars et prirent ce jour leur poste de combat. Elle devait en envoyer huit autres dans la suite, mais ils ne purent partir, faute d'argent pour les armer (1).
Les navires de guerre de cette époque étaient extrêmement riches, et leur château-arrière, très élevé, était orné à profusion de sculptures et de dorures. Ils étaient armés de deux ou trois rangées de bouches à feu, sans compter les pièces placées sur le pont.
1634. — RÉCLAMATION DES CAPITAINES FRÉQUENTANT LA LOIRE.
À la date de 1634, nous trouvons une longue réclamation des capitaines fréquentant la Loire, exposant que la navigation devenait impossible. À chaque instant, disaient-ils, des pirates les arrêtaient et les rançonnaient ; puis les agents des seigneurs riverains leur réclamaient des taxes qu'ils ne devaient point, ou majoraient le montant de celles qu'ils avaient coutume de payer ; d'autre part, par suite du manque de surveillance, un grand nombre de navires délestaient dans le canal et l'obstruaient rapidement.
Le Syndic des Bourgeois se joignit à eux pour demander la suppression de ces abus ; et cette longue supplique, écrite en latin, mais avec les délits dénoncés indiqués en français, fut envoyée au Roi (2).
1636. — L’ÉVÈQUE DE NANTES À LA TÊTE D’UNE FLOTTE.
En août 1636, une flotte de douze vaisseaux et une galère, sous les ordres de Monseigneur de Beauveau, évêque de Nantes, rejoignait près des îles Lérins la flotte française, composée des escadres de Bretagne, Guyenne et Normandie réunies, en croisière contre la flotte espagnole. L'évêque de Nantes n'était d'ailleurs nullement déplacé à la tête de sa flotte de renfort, car son chef hiérarchique, l'amiral d'Escourbleau du Sourdis, chef du Conseil du Roi en l'armée navale, était de son côté archevêque de Bordeaux (3).
________________________________________________________________________
(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 273.
(2) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. I, p. 388.
(3) 0. TROUDE, Batailles navales de la France, t. I, pp. 88-90.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de la France, t. III, p. 8.
Henri d'Escourbleau du Sourdis (1593-1645) remplaça son frère François, cardinal, à l'archevéché de Bordeaux, en 1629. Il prit part néanmoins à toutes les opérations militaires du règne de Louis XIII ; il fut même poursuivi à Rome pour avoir porté les armes, et dut se retirer à Avignon. Après la mort de Richelieu, qui l'avait fait nommer chef du Conseil du Roi en l'armée navale, il revint à Bordeaux et se consacra exclusivement à son diocèse. Eugène Sue a publié dans son Histoire de France, son intéressante correspondance maritime. La famille d'Escourbleau du Sourdis est d'ailleurs originaire de notre région ; établie depuis le XVe siècle au château de la Borderie-Sourdis, en la Verrie (Vendée), elle vint s'établir vers la fin du XVIIe siècle au château de Landebaudière, en la paroisse de la Gaubretière (Vendée), à quelques kilomètres du Comté Nantais.
07:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 10 octobre 2006
et AirBus Nantes disparaîtrait ?
Auront-ils donc saccagé le Cabernet, le Gamay et le Grolleau gris pour rien ?
Peu importe de célébrer deux ans de blogue ! J'ai plutôt envie de publier à nouveau cette note de l'automne dernier
jeudi, 22 septembre 2005
Grolleau gris contre Airbus
Ce n'était donc pas une rumeur.
Le monstre "Airbus" va laminer le dernier vignoble bouguenaisien. Et je n'ai entendu aucune protestation. Le domaine du Chaffault était certes un modeste vignoble. Mais son Cabernet rouge vieillissait bien ; le gosier se réjouissait d'un Gamay rosé allègre et le Grosleau gris, cet ancien "vin de maçon", qui naguère n'était donc que piquette, était devenu, par le talent de son vigneron, breuvage d'or. Et l'un des plus gouleyants de tout le Pays de Retz.
Entre les rangs de vigne, se lever et protester !
Mais contre des tonnes de métal et des emplois créés, la "dive bouteille" déjà s'est brisée.
Le futur des cépages me paraît cependant plus assuré que les ferrailles à venir.
La rumeur dit que le site de Nantes* sera fermé. Les carcasses des A350, A 380, n'auront même pas eu le temps de rouiller et les futurs chômeurs n'auront plus rien pour s'enivrer.
Que je sache, il n'y eu guère de toussotements de protestations, l'an dernier ! Des silences impudiques, oui ! Ils en sont devenus honteux.
* "Nantes" ? Pourquoi pas le site de Bouguenais, la localisation réelle ? Trop "plouc", n'est-ce pas ? On entend mal : Toulouse, Hambourg, Saint-Nazaire, Bouguenais...
Déjà, Chateau-Bougon, l'aéroport, fut débaptisé et rebaptisé Nantes-Atlantqique.
Ah la frime toponymique !
14:30 Publié dans Les blogues, les civiques | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 08 octobre 2006
si....
Si... les gravats, les carrelages, le parquet, les lambris, le nouvel escalier... si..si...l'accès à la Toile est possible sans trop de difficultés, il y aura, pour les deux ans de Grapheus tis la mise en liberté avec un site — par Spip — et un blogue — grâce à DotClear !
Ô logiciels libres !
L'accès est malaisé, mais y parvenir est un bonheur.
23:50 Publié dans Les blogues | Lien permanent | Commentaires (5)
vendredi, 06 octobre 2006
versatilité
Quasi toute une journée pluvieuse à installer Spip sur Free...
Et cette foutue sauvegarde de la base de données qui se refuse au transfert d'un hébergeur coopératif, mais payant, à un hébergeur sans qualification, mais gratuit.
Mini incomptatibilité idéologique sur la Toile due à ma versatilité ?
DotClear est bien loin d'être, pour mes deux années de blogue, installé à la racine du site Free ? Ou Hautetfort va-t-il me foudroyer pour mes ingratitudes internautiques ?
Décidément, je verse dans la pensée magique bien éloignée de la rigueur des algorithmes !
Je ne me sors point des chantiers et des gravats ! Est-ce si déplaisant ?
Que faut-il penser de Christine de Pisan et de Virginie Despentes quasi accotées dans le Monde des Livres de ce vendredi ?
L'une :
Le vieux monsieur s'est reboutonné, est redevenu courtois et m'a félicité :
« Vous avez été délicieuse. »
L'autre :
Com turte suis sanz per toute seulette
Et com brebis sanz pastour esgarée
23:40 Publié dans Les blogues | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 05 octobre 2006
Chronique portuaire de Nantes XXIV
Au XVIIe Siècle
1624. — PROLONGEMENT DU QUAI DE LA FOSSE.
En 1622, la Municipalité de Nantes avait fait marché pour la construction d'un nouveau quai à la Fosse, et cent-vingt-sept toises avaient été adjugées à 7 livres la toise ; en 1624, ce quai fut prolongé de 200 toises.
La Ville profita de ce travail pour faire curer les ports de la rivière obstrués par les sables. Tous les mendiants valides y furent employés à raison de 6 sous par jour pour les hommes et 4 sous pour les femmes et les enfants ; les sables et les vases recueillis par deux grandes gabares étaient ensuite étendus sur les quais et les places publiques pour les exhausser (1).
1625. — ARMEMENT DES NAVIRES FLAMANDS.
Le 30 janvier 1625, un arrêté du Bureau de Ville ordonnait d'armer en guerre les navires flamands qui se trouvaient dans le port, et de leur permis de remonter la rivière (2).
Nantes entretenait alors avec les Flamands et les Hollandais un commerce très actif, et leurs « hourques » pesamment chargées déposaient sur nos quais des épiceries de toutes sortes et des poissons salés, pour remporter du vin d'Orléans, du brande-vin de Blois et des « clincailleries ».
1626. — ORIGINE DE LA COMPAGNIE DES INDES.
Lors de son passage à Nantes, en juillet 1626, Louis XIII approuva le projet de Richelieu de fonder par toute la France une grande Compagnie commerciale destinée à développer le commerce maritime. Cette Compagnie, que le ministre appelait du nom bizarre de Compagnie de la nacelle de Saint-Pierre fleurdelisée, devint en 1644 la Compagnie des Indes (3).
_____________________________________________________________________
(1) MEURET, Annales de Nantes, t. II, pp. 176-7.
MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, 1.1, p. 277.
(2) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 249.
(3) RENOUL, Le Tribunal consulaire à Nantes, pp. 104-116.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de ta France, t. II, p. 409.
11:30 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 04 octobre 2006
retour à plus de sérieux
Le guain de notre estude, c'est en estre devenu meilleur et plus sage.
Montaigne,
lettre à Diane de Foix, I, 26
Ce matin, "rentrée des classes" pour celles et ceux que notre société effrénée de travail nomme les "inactifs".
Aux Chantiers, inscription pour l'année 2006-2007, comme une joyeuse émulation, dans ces corps aux marques bien affirmées de l'avancée en âge, qui se croisent, se reconnaissent.
Nicléane a pris les Traditions de sagesse et la Révolution française, j'ai accumulé le Grec ancien, où conscient de mon laxisme en grammaire, je me suis rétrogradé en seconde année, des Jalons pour une éthique, une initiation à Linux — la nique à Bill Gates et Steve Jobs — et une approche du système colonial : fondements, mythes, ambitions, réalites, manière de me faire "gratter la couenne" de mon histoire africaine personnelle — je pressens quelques grognes et rognes !
Mais cet après-midi, je m'en vais jouer au "conteur", alors que j'ai toujours refusé lors de mon compagnonnage avec Jaulin, Pottier, Berthet et autres Desprez de me mettre en cette posture.
C'est à propos du film "Le vieil homme et la mer" et les filles de CinéMioches m'ont sollicité : je leur ai affirmé que je ne contais point, mais que je pouvais peut-être dire des histoires de mer.
Ça me va mieux, les gens de mer ne sont point conteurs, ils tiennent leur livre de bord et racontent, non ce qu'ils auraient inventé en regardant l'océan, mais ce qu'ils ont affronté sur la "peau du diable" de celui-ci.
J'ai décidé de parler des grands ancêtres — pêle-mêle et... dans l'ordre - de Jason, d'Ulysse, de Brandan, d'évoquer d'autres moins connus : Jeanne de Belleville, Alvize Ca'da Mosto, Fridtjof Nansen, Charcot, d'autres plus contemporains, Le Toumelin ou Moitessier, Tabarly ou la petite — et très grande — Ellen MacArthur..
Que les Mioches aient quelques repaires pour lire des livres, des bandes dessinées, pour voir d'autres films et même des feuilletons télévisés, pour aller contempler les étoiles et rêver sur les quais du port.
14:20 Publié dans Les blogues | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 octobre 2006
l'une pisse, l'autre chie... et c'est beau !
Plus poliment :
« L'une urine, l'autre défèque », mais c'est moins beau !
En me préparant à suivre un atelier de quatre soirées autour de Pascal Quignard, au Lieu Unique* — un peu pour apprendre et beaucoup pour échanger —, j'ai rouvert La Frontière. Il me fut aisé de faire remonter à ma mémoire un autre auteur, deux peintres et une photographe.
Je ne commente point. Cependant, cet moment trivial dans l'un et l'autre récit est un événement fondateur qui détermine le parcours à venir du héros, sinon de l'héroïne !
Le hasard voulut qu’il vit une jeune femme qui s’approchait en hâte dans l’obscurité. Monsieur de Jaume se cacha aussitôt derrière un grand camélia.
La femme s’approcha des feuillages d’un laurier et s’accroupit soudain dans un grand bruit de jupes froissées. Elle tourna un visage anxieux vers la façade intérieure du palais et Monsieur de Jaume reconnut aussitôt que c'était Mademoiselle d'Alcobaça qui s'était accroupie.
Elle releva davantage ses jupes en poussant un soupir.
Le visage de Mademoiselle d'Alcobaça rayonnait. Les seins et le front rond étaient dorés. Les cheveux noirs se répandaient sur ses épaules et se relevaient ensuite vers le cercle de perles blanches qui les retenaient. Ses lèvres étaient deux taches de rouge et formaient elles-mêmes un arc de cercle tandis qu'elle poussait une part d'elle qui retombait sur la terre.
Monsieur de Jaume resta dans l'ombre du camélia alors que Mademoiselle d'Alcobaça se redressait et rajustait l'apparence de sa robe. Son esprit ne put plus se défaire de ce spectacle qu'il avait surpris. Il prit conscience que la petite enfant qu'il avait connue était devenue une femme, que ses fesses étaient très belles et robustes et qu'il la désirait.
Pascal Quignard, La Frontière, 1992
J'entendis venir de loin une voiture lourde, à petit train ; je me cachai et me tins coi : le plein soleil frappait la route et j'étais là dans l'ombre à regarder cette route au soleil, pas plus haut que la terre, invisible. A dix pas de moi et de mes porcs dans la lumière de l'été un carrosse s'arrêta, peint, chiffré, avec des bandes d'azur ; de cette caisse armoriée jaillit une fille très parée qui riait, elle courut comme vers moi ; elle m’offrit ses dents blanches, la fougue de ses yeux ; toujours riant elle se suspendit à la limite de l'ombre, résolument me tourna le dos, un interminable instant elle se campa dans ce soleil marbré de feuilles où flambèrent ses cheveux, ses jupes d'azur énorme, le blanc de ses mains et l'or de ses poignets, et quand dans un rêve ces mains se portèrent à ses jupes et les levèrent, les cuisses et les fesses prodigieuses me furent données, comme si c'était du jour, mais un jour plus épais ; brutalement tout cela s'accroupit et pissa. Je tremblais. Le jet d'or au soleil sombrement tombait, faisait un trou dans la mousse. La fille ne riait plus, tout occupée à serrer haut ses jupes et sentir d'elle s'évader cette lumière brusque ; la tête un peu penchée, inerte, elle considérait le trou que cela fait dans l'herbe. La défroque d'azur lui bouffait à la nuque, craquante, gonflée, avec extravagance offrant les reins. Dans le carrosse, dont la porte peinte battait encore un peu tant la pisseuse l'avait allègrement poussée, il y avait un homme accoudé, en pourpoint de soie défait, qui la regardait. Il avait autant de dentelles à son col qu'elle en avait aux fesses...
Pierre Michon, Le Roi du bois, 1996
Le premier tableau est de Rembrandt,
la photographie de Sophy Rickett — elle fut exposée, il y a quelques années, au Musée des Beaux-Arts de Nantes —, (je la pose là, comme un contre-point ),
le second tableau est de Picasso.
* Les cours de l'Université Pop'littérature seront diffusés sur la radio web de France Cul, dans "Les sentiers de la création".
Les ateliers autour de Quignard auront lieu les 11,18, 25 octobre et 8 novembre 2006.
13:30 Publié dans les autres... arts, les lectures, quelquefois Quignard | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 29 septembre 2006
toujours en rogne, et plus que jamais
Ce matin, au marché, à l'étal de mon marchand de brioches — il nous revient fidèlement (!) chaque automne après nous avoir abandonné les trois mois de l'été pour les estivants de nos plages d'ouest —, abruptement, après que j'eus glissé dans mon cabas le long et appétissant pain doré : « Et vous ? Que pensez-vous du désistement de Jospin ? » — le matin déjà, une légère altercation avec Nicléane à propos de l'éventuelle candidature "royale" — je crains fort que mes amies ne succombent à des sirènes faussement féministes – je lâche ma rage sur cette démocratie d'opinion, ces sondages, ces manchettes, ces commentaires d'experts qui rongent notre civisme.
Je lui parle de Pierre Rosanvallon et de sa "CONTRE démocratie", entendu lundi matin sur France Cul. Évidemment !
J'ai perçu les mots de démocratie grecque, de surveillance, de contrôle : le fameux "CONTRÔLE OUVRIER" que j'agite depuis plus de trente ans comme nécessaire CONTRE-point à la représentation citoyenne qui ou s'étiole ou se sclérose dans la durée des mandats.... ce bon vieux CONTRÔLE OUVRIER — ouvrier, mot issu de "opera", ouvrage, labeur, travail, bien au-delà des classes sociales — mais un contrôle, à tous les échelons de nos institutions élues et administratives, par celles et ceux qui "agissent".
CONTRÔLE OUVRIER, vieille séquelle toujours remuante, héritée de nos quelques mois d'autogestion bien réelle dans les petites entreprises de Biskra, désertées par leurs patrons pieds-noirs ou métropolitains que se réappropriaient les ouvriers et employés algériens.
Rien d'un passé "d'anciens combattants", mais une idée toujours tenace et sans doute complètement dingue à mettre en œuvre.
Mais, mais...ça maintient droit face à ce verbeux qui tente, chaque matin, chaque soir, de nous engluer !
Je vous construirai une ville avec des loques, moi !
Henri Michaux
Contre, in La nuit Remue.
Comme quoi, la littérature n'est jamais très loin !
18:20 Publié dans les civiques | Lien permanent | Commentaires (8)
jeudi, 28 septembre 2006
Chronique portuaire de Nantes XXIII
1619. — FORBANS À L'EMBOUCHURE DE LA LOIRE.
Aux pirates barbaresques s'ajoutaient également un certain nombre de forbans, recrutés parmi les seigneurs sans foi ni loi ou les déserteurs. Le plus terrible d'entre eux était le sieur de la Fresnaie-Volvant, qui tenait la mer avec un grand vaisseau, et dont la retraite se trouvait aux environs de la Roche-Bernard.
Le 5 mai 1619, le Bureau de Ville fut saisi d'une plainte des Marchands à la Fosse relative à ces forbans ; mais aucune mesure ne semble avoir été prise contre eux (1).
1620. — RÉCLAMATION CONTRE LES TAXES ET PÉAGES.
La Commmunauté de Nantes, considérant que le commerce et la navigation de la Loire étaient tellement ruinés par les vexations des seigneurs riverains, que les marchands abandonnaient son port pour aller s'approvisionner à la Rochelle, décidait en 1620, de nommer un député, chargé de se réunir aux envoyés des autres villes de la Loire, pour demander la liberté et la franchise du commerce. M. Grandamy, conseiller du Roi, secrétaire et auditeur de ses comptes en Bretagne, fut chargé de cette mission (2).
1622. — GALÈRES ET GABARES DE LA VILLE.
A l'occcasion de la venue de Louis XIII à Nantes, en 1622, la Ville fit équiper et orner trois gabares pontées, portant soldats et mariniers, et dont l'une fut disposée en forme de galère. Elles furent envoyées à Ancenis au-devant du Roi qui arrivait de Tours par eau, et servirent aux seigneurs de sa suite (3).
GALÈRES ROYALES ET GALÉRIENS.
Les prisons de Nantes étaient remplies de prisonniers destinés aux galères ; et chaque jour les armées royales, alors en campagne contre les Calvinistes commandés par Soubise, en envoyaient de nouveaux.
En juillet et en septembre 1622, la Ville en fit embarquer un grand nombre sur les galères royales de la station de Nantes, ancrées en rade de Couëron sous les ordres de Philippe-Emmanuel de Gondi, Général des galères et Lieutenant général pour le Roi es mers du Levant et armée de mer. Les galères ne pouvant les contenir tous, et de nouvelles bandes arrivant fréquemment, la Municipalité peu soucieuse de payer leur nourriture, promit la liberté à tous ceux qui abandonneraient leurs erreurs protestantes. Le plus grand nombre s'empressèrent d'abjurer et furent évacués hors de la ville (4).
____________________________________________
(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 22S.
(2) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. II, p. 364.
(3) MEURET, Annales de Nantes, t, II, p. 174.
(4) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, pp. 237, 8, 9
LESCADIEU et LAURANT, Histoire de Nantes, t. I, p. 287,
18:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 26 septembre 2006
malédictions à tous vents html et php
Maudit soit Spip.
Maudite soit la base MySQL d'Ouvaton.
Je bute sur l'inactivité de ma base !
Aucune lueur !
La fin de semaine, cependant, avait été douce et humide sur la Vilaine et à la première lueur de l'aube, Sirius portant en équilibre la magnificence d'Orion était dans le suet.
Le matin d'orage orangeait la vallée et Nicléane allait chassant petits rosés et tendres cèpes sous les châtaigniers et les chênes.
Mais voilà, la base MySQL refuse de s'activer.
je suis loin, très, très loin, d'être le "bon" docteur Grapheux auquel FB et JM le Montagnard font si gentiment allusion dans leur commentaire de la note précédent.
Ça merde dur et ça dure !
19:55 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (4)
vendredi, 22 septembre 2006
spip suite
Les connexions des synapses tellement rompues par les CSS, les squelettes Spip et autres, s'accumulant sur mon méchant handicap de "macintoschiste forcené" dans mes démélés avec "ouindose XP" et ces satanés "clics droits", j'en ai raté la publication des chroniques portuaires de Nantes — je sais certaines lectrices qui n'en seront point déçues.
Do, une copine du Beaulieu, notre cinéma d'Art et d'essai, m'ayant sollicité pour une lecture, lors d'un mercredi CinéMioches, Je me suis replongé (!) avec plaisir dans "Le vieil homme et la mer" ; ce doit être comme la lecture de l'ami Montaigne : il faut être parvenu à un certain âge pour savourer mieux encore le non moins vieil Hemingway.
J'échappe ainsi à la tension "spipienne" qui me laisse cependant présager pour mes petits écrits épars un bel avenir sur la Toile — si la pédagogie de l'enseignement "Informatique" est encore à inventer, j'apprécie fort l'ambiance de cette formation "universitaire (?), qu'animent de jeunes "loups" qui se meuvent dans les alentours très "libres" de Linux-Nantes !
07:45 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 18 septembre 2006
je "spippe", tu "spippes,
...nous "spippons"...
Et d'autres font les vendanges.
Bien lointaines, "mes" îles, Houat, Hoëdic, sa bataille des Cardinaux et sa maison des filles perdues...
J'y reviendrai.
Ailleurs, le Vatican dérape et, dans l'imbroglio de ses citations tronquées et de ses apitoiements rétrospectifs prêterait à rire s'il n'avait révélé... quelque vérité.
Les monothéismes nous EMMERDENT !
Encore excepterais-je quelques studieux rabbins, quelques cisterciens silencieux et quelques çoufis en extase dans leur zaouia aux confins du désert.
22:45 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (5)
jeudi, 14 septembre 2006
Chronique portuaire de Nantes XXII
Au XVIIe siècle
1616. — LE PORT DE NANTES EN 1616.
Josse Sincère (Jean Zinzerling), décrit ainsi Nantes dans son : « Itinerarium Galliœ », publié en 1616 :
« C'est une ville commerçante à cause de la commodité de son port sur la Loire, où le flux marin commence à se faire sentir. Les navires qui parcourent l'Océan montent jusque là ; mais non les grands qui sont obligés de s'arrêter à cinq ou six lieues au-dessous » (1).
Paimbœuf était en effet, à ce moment, l'avant-port de Nantes. On y voyait parfois, nous disent les chroniqueurs, plus de cent grands vaisseaux ancrés dans sa rade ; et son quai et môle étaient, si on les en croit, parmi les plus beaux du monde. Paimbœuf était d'ailleurs une simple succursale de Nantes ; les commerçants et armateurs de cette ville y possédaient des magasins et des agents ; les constructeurs de navires y avaient établi leurs cales pour les grands vaisseaux ; les navires dépassant un certain tonnage s'y armaient et s'y désarmaient, et les cargaisons qu'ils embarquaient ou qu'ils débarquaient venaient de Nantes ou s'y rendaient sur des gabares et des barges. Mais tout ce mouvement maritime se rattachait à Nantes ; la petite bourgade de Paimbœuf ne possédait par eIle-même aucune activité commerciale ; et devait retomber dans le calme et le sommeil dès que l'amélioration du fleuve permit aux Nantais de se passer de leur avant-port.
1617. — PIRATES BARBARESQUES.
Le commerce était encore peu sûr et les mers infestées de pirates. L'embouchure de la Loire, en particulier, semblait le rendez-vous de ces écumeurs de mers, attirés par les riches cargaisons entrant à Nantes. En 1617, trois navires de Nantes, armés en société par les Marchands à la Fosse, furent ainsi enlevés à leur sortie de la rivière par des pirates barbaresques ; c'étaient le Saint-Pierre, de 200 tonneaux, le Saint-Nicolas, de 50 tonneaux et la Renée, de 40 tonneaux. La perte était évaluée à 200.000 livres ; les équipages prisonniers ; et le Saint-Pierre, monté par ses capteurs, prit rang parmi les plus terribles pirates de ces régions. Ces trois prises, qui eurent lieu coup sur coup, causèrent à Nantes un émoi considérable ; et le Bureau de Ville adressa même une lettre au Roi pour le supplier de purger l'embouchure de la Loire de ces pirates. Cette réclamation demeura sans effet ; on peut supposer cependant que les équipages revinrent à Nantes, grâce aux Frères de la Merci ; association charitable dont le but était de racheter les malheureux tombés entre les mains des infidèles et des pirates (2).
___________________________________________________________________________________
(1) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays Nantais, p. 143.
(2) S. de la NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 132-3.
12:30 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)