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jeudi, 14 septembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXII

Au XVIIe siècle


1616. — LE PORT DE NANTES EN 1616.

Josse Sincère (Jean Zinzerling), décrit ainsi Nantes dans son : « Itinerarium Galliœ », publié en 1616 :
« C'est une ville commerçante à cause de la commodité de son port sur la Loire, où le flux marin commence à se faire sentir. Les navires qui parcourent l'Océan montent jusque là ; mais non les grands qui sont obligés de s'arrêter à cinq ou six lieues au-dessous » (1).
Paimbœuf était en effet, à ce moment, l'avant-port de Nantes. On y voyait parfois, nous disent les chroniqueurs, plus de cent grands vaisseaux ancrés dans sa rade ; et son quai et môle étaient, si on les en croit, parmi les plus beaux du monde. Paimbœuf était d'ailleurs une simple succursale de Nantes ; les commerçants et armateurs de cette ville y possédaient des magasins et des agents ; les constructeurs de navires y avaient établi leurs cales pour les grands vaisseaux ; les navires dépassant un certain tonnage s'y armaient et s'y désarmaient, et les cargaisons qu'ils embarquaient ou qu'ils débarquaient venaient de Nantes ou s'y rendaient sur des gabares et des barges. Mais tout ce mouvement maritime se rattachait à Nantes ; la petite bourgade de Paimbœuf ne possédait par eIle-même aucune activité commerciale ; et devait retomber dans le calme et le sommeil dès que l'amélioration du fleuve permit aux Nantais de se passer de leur avant-port.

1617. — PIRATES BARBARESQUES.

Le commerce était encore peu sûr et les mers infestées de pirates. L'embouchure de la Loire, en particulier, semblait le rendez-vous de ces écumeurs de mers, attirés par les riches cargaisons entrant à Nantes. En 1617, trois navires de Nantes, armés en société par les Marchands à la Fosse, furent ainsi enlevés à leur sortie de la rivière par des pirates barbaresques ; c'étaient le Saint-Pierre, de 200 tonneaux, le Saint-Nicolas, de 50 tonneaux et la Renée, de 40 tonneaux. La perte était évaluée à 200.000 livres ; les équipages prisonniers ; et le Saint-Pierre, monté par ses capteurs, prit rang parmi les plus terribles pirates de ces régions. Ces trois prises, qui eurent lieu coup sur coup, causèrent à Nantes un émoi considérable ; et le Bureau de Ville adressa même une lettre au Roi pour le supplier de purger l'embouchure de la Loire de ces pirates. Cette réclamation demeura sans effet ; on peut supposer cependant que les équipages revinrent à Nantes, grâce aux Frères de la Merci ; association charitable dont le but était de racheter les malheureux tombés entre les mains des infidèles et des pirates (2).

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(1) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays Nantais, p. 143.
(2) S. de la NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 132-3.

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