jeudi, 12 octobre 2006
Chronique portuaire de Nantes XXV
Au XVIIe Siècle
1628. — VAISSEAUX DE GUERRE NANTAIS.
Nantes dut fournir douze beaux vaisseaux de guerre pour renforcer la flotte royale attaquant la Rochelle, Ils y arrivèrent le 9 mars et prirent ce jour leur poste de combat. Elle devait en envoyer huit autres dans la suite, mais ils ne purent partir, faute d'argent pour les armer (1).
Les navires de guerre de cette époque étaient extrêmement riches, et leur château-arrière, très élevé, était orné à profusion de sculptures et de dorures. Ils étaient armés de deux ou trois rangées de bouches à feu, sans compter les pièces placées sur le pont.
1634. — RÉCLAMATION DES CAPITAINES FRÉQUENTANT LA LOIRE.
À la date de 1634, nous trouvons une longue réclamation des capitaines fréquentant la Loire, exposant que la navigation devenait impossible. À chaque instant, disaient-ils, des pirates les arrêtaient et les rançonnaient ; puis les agents des seigneurs riverains leur réclamaient des taxes qu'ils ne devaient point, ou majoraient le montant de celles qu'ils avaient coutume de payer ; d'autre part, par suite du manque de surveillance, un grand nombre de navires délestaient dans le canal et l'obstruaient rapidement.
Le Syndic des Bourgeois se joignit à eux pour demander la suppression de ces abus ; et cette longue supplique, écrite en latin, mais avec les délits dénoncés indiqués en français, fut envoyée au Roi (2).
1636. — L’ÉVÈQUE DE NANTES À LA TÊTE D’UNE FLOTTE.
En août 1636, une flotte de douze vaisseaux et une galère, sous les ordres de Monseigneur de Beauveau, évêque de Nantes, rejoignait près des îles Lérins la flotte française, composée des escadres de Bretagne, Guyenne et Normandie réunies, en croisière contre la flotte espagnole. L'évêque de Nantes n'était d'ailleurs nullement déplacé à la tête de sa flotte de renfort, car son chef hiérarchique, l'amiral d'Escourbleau du Sourdis, chef du Conseil du Roi en l'armée navale, était de son côté archevêque de Bordeaux (3).
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(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 273.
(2) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. I, p. 388.
(3) 0. TROUDE, Batailles navales de la France, t. I, pp. 88-90.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de la France, t. III, p. 8.
Henri d'Escourbleau du Sourdis (1593-1645) remplaça son frère François, cardinal, à l'archevéché de Bordeaux, en 1629. Il prit part néanmoins à toutes les opérations militaires du règne de Louis XIII ; il fut même poursuivi à Rome pour avoir porté les armes, et dut se retirer à Avignon. Après la mort de Richelieu, qui l'avait fait nommer chef du Conseil du Roi en l'armée navale, il revint à Bordeaux et se consacra exclusivement à son diocèse. Eugène Sue a publié dans son Histoire de France, son intéressante correspondance maritime. La famille d'Escourbleau du Sourdis est d'ailleurs originaire de notre région ; établie depuis le XVe siècle au château de la Borderie-Sourdis, en la Verrie (Vendée), elle vint s'établir vers la fin du XVIIe siècle au château de Landebaudière, en la paroisse de la Gaubretière (Vendée), à quelques kilomètres du Comté Nantais.
07:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Notre évêque à la tête d'une flotte ! Mais qu'allait t-il faire dans ces galères ? J'ai voulu en savoir plus sur Monsieur de Nantes lorsqu'il faisait l'amiral.
Écrit par : patbdm | dimanche, 17 février 2008
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