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lundi, 17 novembre 2014

un regard s'est éteint

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Cet homme a encore les yeux ouverts sur les jaillissements d'écume que lui offraient à pleine vague les Néréides de ses rêves.

Qui était-elle, celle qui s'ouvre ainsi dans la jubilation des eaux ?

Εὐδώρη La Généreuse ?

Εὐλιμένη L'Accueillante ?

Κυμώ La Houleuse?

Γλαυκονόμη La Lumineuse ?

Et qu'est ce corps lui-même, qu'image et forme du navire ? Nacelle et nave, et nef votive, jusqu'en son ouverture médiane...

Saint-John Perse
Amers IX, II, 2

 

Pour un merci au regard de Lucien Clergue

 

vendredi, 10 octobre 2014

Dix ans

et depuis quelques mois, pas mal d'écrans vides quand on ouvre "grapheus tis" !

Eût-il fallu les meubler avec les hésitations du penser, les errances des lectures, le tohu bohu des contradictions qui jamais ne seront des contraires qui s'harmoniseraient d'héraclitéenne manière ?
Dix ans et cependant pas du tout l'intention de clore.


Les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'eux

L'aphorisme de Char, affirmé le 10 octobre 2004 est toujours de saison. Sans doute me suis-je laissé submerger par les livres, les auteurs, leur imaginaire et le mien...

Ainsi depuis septembre après un séjour au pays de Jean Giono et de René Char et avant le recommencement de l'atelier de Grec ancien, l'invasion de l'Odyssée, de ses avatars, de ses traducteurs : le vieil Homère, qu'il ait, ou non, été aveugle, qu'il fût un, double ou multiple...


Le seul vraiment "nobélisable" si une vie antérieure était imaginable.

Ce 10 octobre 2004, j'avais salué Derrida et son interrogation : « Sommes-nous des Juifs ? Sommes-nous des Grecs ?» suivie de la réponse joycienne :« Jewgreek is Greekjew. Extremes meet” »

Que ce soit Joyce l'Irlandais qui énonce la réponse, me fait sans vergogne fabriquer un trépied qui est le mien :

GREC      JUIF
CELTE

Que les dix années à venir me soient fécondes !

samedi, 06 septembre 2014

au pays de René Char II

Au matin, on s'éveille et le Monde, des frontières de l'Ukraine au cœur de l'ancienne Mésopotamie en passant par les petites crottes humides d'une république parisienne en dérive, étale sa merde jusqu'à nous contraindre de lassitude à boucher nos oreilles - et le nez. René Char, se référant à Héraclite, nous maintient debout, loin de la nausée :

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Manuscrit d'Héraclite d'Ephèse
III. Grands astreignants...
Recherche de la base et du sommet, 1971

 

Quelques années auparavant, appuyé à Georges de La Tour, dans le maquis de Céreste, il écrivait :

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 La reproduction en couleur du Prisonnier de Georges de La Tour que j'ai piquée sur le mur de chaux de la pièce où je travaille, semble avec le temps, réfléchir son sens dans notre condition. Elle serre le cœur mais combien désaltère !
....................................
Le Verbe de la femme donne naissance à l'inespéré mieux que n'importe quelle aurore....

 

Feuillets d'Hypnos, 178
1943-1944

in Fureur et Mystère, 1962

 

 

 

 René Char achevait son texte par un salut au peintre :

« Reconnaissance à Georges de La Tour qui maîtrisa les ténèbres hitlériennes avec un dialogue d'êtres humains. »

 

Reconnaissance à René CHAR dont le poème, aujourd'hui, me MAINTIENT.

 

 

 

 

 

 

 

mercredi, 03 septembre 2014

au pays de René Char

 

Des deux ou trois heures passées dans les rues d'une Isle-sur-Sorgue où sur la présence/absence de l'homme René Char semblent s'insinuer de sournoises querelles entre veuve, municipalité, association des amis du poète, ne retiendrais-je donc que cette image ?

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©Nicléane

Mais quelle roue dans le cœur de l'enfant aux aguets tournait plus fort, tournait plus vite que celle du moulin dans son incendie blanc ?

Déclarer son nom
Au-dessus du vent
La Parole en archipel 1952-1960

 

 

 

 

 

 

mercredi, 27 août 2014

« Les terres du couchant » ou le retour des cendres de Julien Gracq

.............................................Ou quand une déception d'avant-hier devient joie pour demain.

Ouest-France du 25 août annonçait une rentrée littéraire qui va laisser dans les brumes de l'automne les 600 livres annoncés par l'appareil éditorial ; voilà que les éditions José Corti, gérées par Bertrand Fillaudeau, vont publier le 9 octobre, un texte inédit de Julien Gracq, Les terres du couchant. Resurgissent dans l'histoire du lecteur cette fabuleuse Presqu'ile et l'un des trois textes qui la composent, La Route.

Le 17 décembre 2006, j'écrivais ceci :

Cette Presqu’île et un Roi Cophétua, qui inspira à André Delvaux ce “Rendez-vous à Bray” que j’aimerais tant revoir pour la nue beauté d’Anna Karina, sont donc précédés par un premier texte, La Route, que Gracq avoue être comme le vestige unique d’un livre mort parce qu’il n’avait “pas choisi, pour l’attaquer le ton juste...” Et pourtant quelle fascination dans cet incipit qui annonçait un immense western, une épopée à la Tolkien ou à la ...Homère. Dommage, dommage, Julien Gracq — je me permets de m’adresser à vous qui êtes bien vivant et qui marchez le long de notre fleuve commun — dommage que vous ayez décidé que “le sujet ne (vous) tenait pas assez à cœur”. Notre horizon en eût été tellement plus riche. La première ligne :

Ce fut, si je m’en souviens bien, dix jours après avoir franchi la Crête que nous atteignîmes l’entrée du Perré ; l’étroit chemin pavé qui conduisait sur des centaines de lieues de la lisière des Marches aux passes...

Et la dernière, hélas ! :

Je me souviens de leurs yeux graves et de leur visage étrangement haussé vers le baiser comme vers quelque chose qui l’eût éclairé — et le geste me vient encore, comme il nous venait quand nous les quittions, avec une espèce de tendresse farouche et pitoyable, de les baiser au front.

Serait-ce qu’après les formidables huis-clos du Château d’Argol, du Rivage des Syrtes, l’ouverture de ces espaces pressentis vous ait coupé le souffle ?

 

Je renvoie à l'article du quotidien régional quand Fillaudeau justifie cette publication.
Le lecteur se réjouit de poursuivre l'aventure avec ces femmes qui hantent les lisières des Marches.

 

dimanche, 17 août 2014

pour achever un périple de mer

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Si haut que soit le site, une autre mer au loin s'élève, et qui nous suit, à hauteur du front d'homme : très haute masse et levée d'âge à l'horizon des terres...et très haut seuil de flamme à l'horizon des hommes de toujours, vivants et morts de même foule.
Saint John Perse Chronique, 1.
Dac'hlmat, demain, embouque l'estuaire de Vilaine.

mardi, 29 juillet 2014

dans le théâtre des vents

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Temps de demoiselle dans le nord des Glénan. Mais la noirceur des nuages s'épaissit à terre

Les vents sont forts ! Les vents sont forts ! Écoute encore l'orage labourer dans les marbres du soir.

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©Nicléane

Le vent s'accroisse sur nos grèves et sur la terre calcinée des songes !
    Les hommes en foule sont passés sur la route des hommes,
Allant où vont les hommes, à leurs tombes. Et c'est au bruit
   des hautes narrations du large, sur ce sillage de splendeur vers l'Ouest, parmi la feuille noire et les glaives du soir...
   Et moi j'ai dit :« N'ouvre pas ton lit à la tristesse. Les dieux s'assemblent sur les sources,
  Et c'est murmure encore de prodiges parmi les hautes narrations du large.

Saint-John Perse
Vents, VII.

jeudi, 24 juillet 2014

Dans un des vire-court de l'Odet

Lisant Montaigne dans l'un des vire-court de l'Odet,- le Saut de la Pucelle - amarré au corps-mort d'un bateau baptisé "Eol Song"  - le Chant du Vent - l'homme qui déconseille de faire boire de l'eau à un Breton de soixante-dix ans et d'enfermer un marin dans une étuve, écrit fort justement sur le vent.

" Moy, qui me vente d'embrasser si curieusement les commoditez de la vie, et si particulierement : n'y trouve, quand j'y regarde ainsi finement, à peu pres que du vent. Mais quoy ? nous sommes par tout vent. Et le vent encore, plus sagement que nous s'ayme à bruire, à s'agiter : Et se contente en ses propres offices : sans desirer la stabilité, la solidité, qualitez non siennes. »                                           Michel de Montaigne, Les Essais - Livre III, 13,
1595. 
 Quand je pense que je me suis inventé un pseudo tiré du grec ancien "ανεμολιος" qui peut se dire "proche du vent" ou plus près de Montaigne ,"vide de vent"- une outre vide, quoi ! On peut m'y écrire : anemolios@free.fr
L'outre se remplira peut-être un jour.
Bon vent !

mardi, 22 juillet 2014

vieilles coques

 

aux vieux matelots du Marche-Avec
et aux quatre "poulies-coupées"
qui avaient embarqué.

 

Ce n'était point prévu quand ces jours, Dac'hlmat fit escale à Concarneau.
Fûmes invités par l'amitié sur le Marche-Avec, une belle "vieille coque" rapide et puissante qui jadis ramenait à la Criée la pêche des sardiniers qui chalutaient au large dans le Nord Gascogne.

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©Bernavanax

 Grand âge, nous voici. Rendez-vous pris, et de longtemps, avec cette heure de grand sens.

Le soir descend, et nous ramène avec nos prises de haute mer. Nulle dalle familiale où retentisse le pas d'homme. Nulle demeure à la ville ni cour pavée de roses de pierre sous les voûtes sonores.

Il est temps de brûler nos vieilles coques chargées d'algues. La Croix du Sud est sur la Douane ; la frégate-aigle a regagné les îles; l'aigle-harpie est dans la jungle avec le singe et le serpent-devin. Et l'estuaire est immense sous la charge du ciel.

Saint-John Perse
C
hronique, V.

 

lundi, 14 juillet 2014

largué !

 Nous serons bien de retour un jour.

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 Et nous voici soudain de ce côté du soir et de la terre où l'on entend croître la mer à nos confins de mer...

 

Saint-John Perse
Amers

mardi, 08 juillet 2014

Dac'hlmat reprend la mer

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Après des avatars motorisés — le comble pour un voilier — Dac'hlmat reprend la mer avec pour tout viatique deux vers d'un terrien qui n'alla sans doute jamais en mer, champenois qu'il était, poète modeste, mais grand musicien et grand amoureux, deux vers tirés d'une somme de 9009 vers écrite par un amant vieillissant à une belle "jeunesse" :

N'elle prins nul autre atour n'a
Fors que les euvres de Nature

Guillaume de Machault

 

lundi, 23 juin 2014

mort d'Hélène

À peine refermés les bouquins de Cadou, quand furent notées les cents et plus occurrences du Bleu dans ses textes, voici que le quotidien local annonce ce matin :

La poétesse Hélène Cadou n'est plus.
Elle venait d'avoir 92 ans.
Elle est partie retrouver son René Guy,
le poète de Louisfert disparu à 31 ans.

Ces soixante-et-un ans d'écart ne sont que datation ratée.   
Entre lui et elle, il n'y a qu'un immense printemps au dernier jour duquel peut-être se sont-ils re-joints — joints à nouveau.

Il s'en était allé le 21 mars, elle n'est plus, le 21 juin. C'est bien l'écart d'un printemps, n'est-ce pas ?

Cette HÉLÈNE du règne végétal.

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Ma mère, très soupçonneuse des poètes que je lisais, m'avait avoué, feuillettant le bouquin de Manoll : « C'est une très belle femme. » Je n'ai jamais avoué à ma mère bien aimée qu'il y avait grande ressemblance de beauté entre Hélène Cadou et elle.

Cette HÉLÈNE du règne végétal.
Qui confiait dans un entretien *


 « Mais écoutez, parce que c'était Cadou ! Il m'a donné la parole, ça c'est une vérité.
C'est extraordinaire de pouvoir dire ça, qu'on rencontre quelqu'un qui vous donne la parole. Je me suis mise à parler, spontanément. Et il avait ce pouvoir là. Il m'a apporté la vie... Il m'a redonné la vie, il m'a donné le jour...Je suis née deux fois.»

Qui écrivait dans Le Livre perdu :

À terme
il suffira d'une buée
D'une petite chose
Poignante

Comme
Un pan d'écharpe
Sur Ton épaule

Pour y loger
Notre amour

Quand la terre
Tombera dans la fosse.

 

Naguère dans un pan de cet immense printemps, lui, Cadou avait écrit à cette HÉLÈNE végétale :

 

Tu étais la présence enfantine des rêves
Tes blanches mains venaient s'épanouir sur mon front

Parfois dans la mansarde où je vivais alors
Une aile brusquement refermait la lumière

J'appelais je disais que vienne enfin la grande
La belle la toujours désirable et comblée

Et j'allais regarder souvent à la fenêtre
Comme si le bonheur devait entrer par là

Ce fut par un matin semblable à tous les autres
Le soleil agitait ses brins de mimosa

Des peuplades d'argent descendaient la rivière
Les enfants avaient mis des bouquets sur le toit

Aussitôt que je vis tes yeux je te voulus
Soumise à mes deux mains tremblantes à mes lèvres

Capable de reprendre à la nuit son butin
De fleurs noires et de vénéneuses caresses

Tout le jour je vis bleu et ne pensai qu'à toi
Tu ruisselais déjà le long de ma poitrine

Sans rien dire je pris rendez-vous dans le ciel
Avec toi pour des promenades éternelles.

17 juin 1943

 

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Longtemps j'ai souhaité maintenir l'énigme de ce ovale féminin esquissé.
Et si c'était bien le visage de cette femme qui s'en est allée l'autre soir, que la terre n'a pas encore recouvert ?

 

 À vous mes ami(e)s, d'ici le prochain printemps.

 

 

 *Entretien avec Luc Vidal dans le film d'Emilien Awada, René Guy Cadou ou les visages de solitude

 

 

 

mercredi, 18 juin 2014

l'odeur des lys m'a mené à la langue bleue

Au fond du jardin, est une bouillée de lys. Un matin de la semaine passée, leur parfum m'a fait ouvrir mes "Cadou".

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Pourquoi n'allez-vous pas à Paris ?
— Mais l'odeur des lys ! Mais l'odeur des lys !

—  Les rives de la Seine ont aussi leurs fleuristes
—  Mais pas assez tristes oh ! pas assez tristes !

Je suis malade du vert des feuilles et de chevaux
De servantes bousculées dans les remises du château

—  Mais les rues de Paris ont aussi leurs servantes
—  Que le diable tente ! que le diable tente !

Mais moi seul dans la grande nuit mouillée
L'odeur des lys et la campagne agenouillée

Cette amère montée du sol qui m'environne
Le désespoir et le bonheur de ne plaire à personne

—  Tu périras d'oubli et dévoré d'orgueil
—  Oui mais l'odeur des lys la liberté des feuilles !


Le diable et son train
Hélène ou le Règne Végétal

 

Et des lys, je me suis réembarqué dans les mêmes "Cadou" pour une quête du "bleu".


J'avais entrepris naguère une recherche des occurences du "sang".
Mais depuis ce colloque de mars dernier où je me suis fermement ennuyé, me traînait cet air de la Lettre à des amis perdus, mise en chant par Julos Beaucarne — je n'aime guère Cadou chanté — mais cette fois, le Julos m'a séduit avec ces deux versets.

et j'ai traduit diverses choses
en langue bleue que vous savez

Il y aux murs de la maison des encres de Nicléane, je souhaitais les légender en miens mots. Et de lys en langue bleue, c'est Cadou qui me revient.

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"Mon" Cadou donc que je relis dans la lenteur, la sensualité, les larmes qui me lavent le regard, irrépressible mémoire de la fin d'adolescence.

Ce banc du Jardin des Plantes, il y a soixante années, quasi jour pour jour, après un échec à l'oral de la première partie du baccalauréat pour une sinistre "colle" algébrique, l'attente de la "micheline" pour Ancenis et ces deux lignes, dans un prospectus de Seghers, comme une langue entendue pour la première fois :

Je prends dans mes deux mains vos deux mains qui s'éteignent
Pour qu'elles soient chaudes et farineuses comme des châtaignes
Quand la braise d'hiver les a longtemps mûries.


Quelques jours plus tard, ce sera la première fille dans mes bras sous Liré, à l'extrémité d'un cul-de-grève de Loire, dans l'ombre bleue des léards

Cadou donc avec ses vins noirs, ses lampes, ses "femmes en cheveux" — j'aime  — ses "bleus", ses lilas et mes lys.

Il me faudra, bien sûr, légender les encres bleues de Nicléane.

(Elle) avait dans sa veste un godet de ciel bleu
Des images marines

Forges du vent, 1938.

 

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vendredi, 16 mai 2014

Bilbao, Guggenheim et... Ernesto Neto

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Passées les rudesses acérées des falaises, Bilbao la tentaculaire et son "Guggenheim" cette ferraille inoxydable de rigidité qu'en son ventre, Neto le plasticien brésilien a subverti de sensualité dans des rêves de Terre Mère.

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Il suffit de pénétrer, de parcourir, de humer, de heurter, de caresser. J'ai donc pénétré, parcouru, humé, heurté, caressé.  Ce que dit Neto de ce qu'il me propose :

« Je vois en grande mesure le corps comme un paysage – comme une mer, un champ — et la sculpture aussi est un paysage».

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Du doux bord à la maison des rêves, n'aie pas peur du chaos, me suggère encore Ernesto Neto.

 

 

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Neto s'en va le 18 mai.

Ce sera Georges Braque. Perdureront dans la "ferraille" bilbaïna, la nature, les paysages et les oiseaux.
Pour consoler celles et ceux qui n'auront pas encore cette fois rencontré les suavités odorantes, lourdes et rondes de l'enchanteur brésilien.

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Post-scriptum :  au plus haut étage, la veuve Lennon proposait des installations, des photos, des vidéos, des bruits. Le tout — et c'est beaucoup, beaucoup trop — plutôt "trash".
Seul voisinage avec Neto : un nu au sexe joliment velu, parcouru par quelques mouches, ses propres fesses affaissées, bien connues se trémoussant et deux préservatifs, lamentables pendentifs emplis d'un liquide incertain, nommés "Toi et Moi".
Décidément, Noémie et Célia ont raison d'affirmer que je me suis arrêté "avant les Beatles" !,,

mercredi, 14 mai 2014

Allant aux Asturies

Cette beauté farouche des falaises basques et dans leurs déchirures, les ports de pêche. Guetaria

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Ondarroa

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Leiketio

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Elantxobé

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Pour achever le sinueux périple dans l'estuaire du Rio Guernika, à Mundaka, la référence basque des surfeurs et autres bodyboarders.

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Le lendemain, à Bilbao, ville-poulpe, ce sera Ernesto Neto, ses exaltations femelles et mâles, ses exhalaisons poivrées et giroflées, ses trocs sensuels et les pieds nus des visiteurs qui font vibrer les formes.