dimanche, 14 octobre 2012
la pulpe des pommes écrasées
Ce matin, les mains dans la râpe extrêmement odorante des pommes, des "draps d'or", qu'ici en gallo, on nomme aussi pommes de Chailleux. Pluie à verse au dehors du pressoir. Et ce sont des bribes automnales de poèmes de Cadou qui me reviennent... toujours les mêmes, lancinantes et douces au bord du cliché, inépuisabes cependant qui suivent le geste de mes mains aplanissant la râpe, comblant les angles et refermant les jutes sous la presse encore haute qui, bientôt descendue, va extraire le jus mordoré.
Cadou, depuis avant-hier déjà relu dans la belle revue 303 qu'a édité la Région en 2009, et qui cette fois rappelle Cadou, Bérimont et l'École de Rochefort : je scanne pour Nicléane quelques portraits qui illustrent la revue, croqués par Guy Bigot, Roger Toulouse, Jean Jégoudez, les amis de Cadou.
Et revient "l'habituel" portrait de Cadou par lui-même, que je retrouve à tout bout de champ dans les plaquettes, les dépliants, les revues, mais si souvent amputé de cette esquisse féminine qui livre seulement l'ovale d'un visage et la sensualité d'une chevelure reliée à celle même de Cadou. Le dessin serait daté du 19/9/48.
Cette esquisse féminine ? Comme une énigme.
Sans t'avoir jamais vue
Je t'appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s'ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l'auberge
Aux portes des villages
La vie rêvée, 1943.
18:49 Publié dans Cadou toujours | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Paradoxe — ou dilemme : pour faire l'éloge de cette poésie, si belle dans sa simplicité — sa pudique nudité —, on ne trouve que des épithètes superlatives...
Écrit par : C.C. | mercredi, 17 octobre 2012
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