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mercredi, 27 août 2014

« Les terres du couchant » ou le retour des cendres de Julien Gracq

.............................................Ou quand une déception d'avant-hier devient joie pour demain.

Ouest-France du 25 août annonçait une rentrée littéraire qui va laisser dans les brumes de l'automne les 600 livres annoncés par l'appareil éditorial ; voilà que les éditions José Corti, gérées par Bertrand Fillaudeau, vont publier le 9 octobre, un texte inédit de Julien Gracq, Les terres du couchant. Resurgissent dans l'histoire du lecteur cette fabuleuse Presqu'ile et l'un des trois textes qui la composent, La Route.

Le 17 décembre 2006, j'écrivais ceci :

Cette Presqu’île et un Roi Cophétua, qui inspira à André Delvaux ce “Rendez-vous à Bray” que j’aimerais tant revoir pour la nue beauté d’Anna Karina, sont donc précédés par un premier texte, La Route, que Gracq avoue être comme le vestige unique d’un livre mort parce qu’il n’avait “pas choisi, pour l’attaquer le ton juste...” Et pourtant quelle fascination dans cet incipit qui annonçait un immense western, une épopée à la Tolkien ou à la ...Homère. Dommage, dommage, Julien Gracq — je me permets de m’adresser à vous qui êtes bien vivant et qui marchez le long de notre fleuve commun — dommage que vous ayez décidé que “le sujet ne (vous) tenait pas assez à cœur”. Notre horizon en eût été tellement plus riche. La première ligne :

Ce fut, si je m’en souviens bien, dix jours après avoir franchi la Crête que nous atteignîmes l’entrée du Perré ; l’étroit chemin pavé qui conduisait sur des centaines de lieues de la lisière des Marches aux passes...

Et la dernière, hélas ! :

Je me souviens de leurs yeux graves et de leur visage étrangement haussé vers le baiser comme vers quelque chose qui l’eût éclairé — et le geste me vient encore, comme il nous venait quand nous les quittions, avec une espèce de tendresse farouche et pitoyable, de les baiser au front.

Serait-ce qu’après les formidables huis-clos du Château d’Argol, du Rivage des Syrtes, l’ouverture de ces espaces pressentis vous ait coupé le souffle ?

 

Je renvoie à l'article du quotidien régional quand Fillaudeau justifie cette publication.
Le lecteur se réjouit de poursuivre l'aventure avec ces femmes qui hantent les lisières des Marches.

 

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