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lundi, 24 septembre 2007

rapport de mer

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Chante, douceur, à la dernière palpitation du soir et de la brise, comme un apaisement de bêtes exaucées.
Et c'est la fin ce soir d'un très grand vent. La nuit s'évente à d'autres cimes. Et la terre au lointain nous raconte ses mers.

Saint-John Perse
Vents, IV,6


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d'un crépuscule à une aurore, quand Nicléane bascule ses horizons marins !

samedi, 22 septembre 2007

en mer

Amarres larguées pour les premiers jours d'un bel automne;

Je sais qu'au fond des golfes assouvis, comme des fins d'Empires, la charge mâle du désir fait osciller la table des eaux libres.


Saint-John Perse
Vents, 3

vendredi, 31 août 2007

retour encore incertain ! pour le rugby, peut-être ?

Ce soir, ou demain à l'aube, je largue.
En solitaire.
Jusqu'aux Glénan, si les dieux qui n'existent guère sont favorables ?

Brandan — cf. la note de la veille — n'avait point tel souci :


Brandan s'en vait d'iloec avant
Ben set de Deu ad bon guarant
E li muine bien sevent tuit
Que segur sunt al Deu cunduit


Post-scriptum (qui n'a rien à voir avec ce qui précède) :
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Ma bien chère filleule, Anne, a mérité un bel article dans le magazine du Conseil régional d'Aquitaine. Certes, il y aura de belles empoignades à regarder dans nos lucarnes, mais son bouqin, ÊTRE RUGBY, nous guide encore un peu plus, et avec humour, dans la compréhension de la mêlée.
À lire.
Je suis fier de ma filleule !

jeudi, 26 juillet 2007

un archipel ? au delà ?

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Pour saluer François J. qui a choisi Molène pour la dispersion de ses cendres.
Retour de mer et de passage, trop brièvement, dans "mon jardin", j'envoie ce message par delà l'horizon vers je ne sais trop quel archipel inespéré : cette image et un aphorisme qui procèdent de l'harmonie des contraires.

La parole soulève plus de terre que le fossoyeur ne le peut.
René CHAR
Recherche de la base et du sommet

dimanche, 01 juillet 2007

de amicitia II


« Chance... que l’amitié ait pris entre nous cette force qui enjambe l’absence... »
Camus à Char, janvier 1954


En feuilletant parallèlement et par hasard, chez Co et Jo, un chaleureux livre d'amitié, Le marin à l'ancre, quand, épistolairement (!) Bernard Giraudeau fait "voyager" Roland, son copain en fauteuil. La sensualité y est belle, plus populaire certes, mais
« Ré n'est pas Nuku Hiva. »
C'est certain, mais moi qui, comme vous, Bernard Giraudeau, ai abordé les deux îles, je ne suis pas sûr que, dans l'instant où l'une et l'autre nous sont apparues sur l'horizon, il n'y ait pas eu la même émotion. Comme ce soir encore quand la mémoire les fait à nouveau surgir pour des partages amicaux.
Je lis avec bonheur et Giraudeau et Camus.

mercredi, 27 juin 2007

parce que c'était lui parce que c'était moi

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« Aux soirs de grande sécheresse sur la terre, nous deviserons des choses de l’esprit. Choses probantes et peu sûres. Et nous nous réjouirons des convoitises de l’esprit... »
Saint-John Perse
Amitié du Prince
La Gloire des Rois.


Depuis deux ans, nous attendions de croiser ensemble.
Nous nous étions quittés en août 1955 sur les bords de l'Odet. La veille, nous avions débarqué la cargaison de thons d'une marée de trois semaines ; son père était patron-pêcheur de Douarnenez.
Cinq ans durant, nos adolescences catholiques fréquentèrent les mêmes bancs de salle d'études — il me précédait d'une année — et de chapelle, chez les Bons Pères, les mêmes terrains de foot-ball et les mêmes pistes d'athlétisme : nous étions volontiers "olympiques".
En novembre 2005, cinquante ans plus tard, nous nous étions quittés... la veille !
Nous avons seulement ajouté à l'amitié la passion de la mer et de la voile et une certaine épaisseur à nos corps d'athlètes de jadis.

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Des jours de mer s'annoncent pour Eon Vor et Dac'hlmat !
Longtemps encore, à croiser ensemble.
Si les dieux de la mer — qui n'existent pas plus que les autres — nous prolongent dans leur miséricorde, les vigueurs de notre jeunesse.

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mardi, 26 juin 2007

stèle du Driasker

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«... sous ses grandes amulettes de guerre agrafées de vieux cuivre, la rude bête arquée entre ses boucliers d’honneur, qui porte à ses crocs d’attelage, comme un amas d’entrailles et d’algues... »

Saint-John Perse
Amers
Chœur

lundi, 25 juin 2007

ciels pour marin(e)s breton(ne)s


Maugréantes les mers sous l'étirement du soir, comme un tourment de bêtes onéreuses engorgées de leur lait.
Murmurantes les grèves, parmi l'herbe grainante, et tout ce mouvement des hommes vers l'action.


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J'aurais aimé un phare pour qu'à nouveau JCB lève le nez de sa pelouse et se reprenne à rêver d'avoir été gardien de phare ; j'avais pensé aux Birvideaux — 2 éclats blancs, 6 secondes —, mais nous nous sommes écartés du plateau que ce phare balise.
Voilà donc, pour acquiescer au souhait de F, une galerie de ciels ; les dépressions atlantiques nous ont abreuvés de grands gris intenses et mouvants plus épiques que les bleus tropicaux. Les houles furent clémentes et Nicléane, la "peintureuse" qui est aussi et barreuse et dame d'artimon à bord de Dac'hlmat — la Dame du grand-mât, disaient les marins des voiliers longs-courriers de la femme du capitaine —a saisi ces "trouées de fièvre du ciel".

Chante, douceur, à la dernière palpitation du soir et de la brise, comme un apaisement de bêtes exaucées.
Et c'est la fin ce soir du très grand vent. La nuit s'évente à d'autres cimes. Et la terre au lointain nous raconte ses mers.

Saint-John Perse
Vents.

dimanche, 24 juin 2007

retour de mer

à André, l'ami d'adolescence, patron d'ÉON VOR

Après trois semaines de houles, de pluies, de vent et d'amitié, Dac'hlmat est à nouveau depuis la nuit dernière au mouillage de Vilaine.

Pour me relier à nouveau à celles et ceux qui fréquentent les modestes parages de ce blogue.

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Aux Glénan, calme d'un matin de juin


«... Il a plu, c’est le jour. Lune couleur d’alun. Et le ciel au levant prend couleur de sarcelle. À toute grâce, bienvenue !
L’aube d’Été est, sur la mer, le premier pas d’amante nue hors de son linge foulé bas...
Et peut-être n’a-t-il plu : si douce, ô pluie, fut ton approche... »

Saint-John-Perse
Strophe,
Amers.

lundi, 04 juin 2007

larguez !

Ils ne font jamais pompeux, ces mots, quand on les lit sur les houles.

... Plus loin, plus loin, où sont les premières îles solitaires — les îles rondes et basses, baguées d'un infini d'espace, comme des astres — îles de nomenclateurs, de généalogistes; grèves couvertes d'emblèmes génitaux, et de crânes volés aux sépultures royales...

... Plus loin, plus loin, où sont les îles hautes — îles de pierre ponce aux mains de cent tailleurs d'images; lèvres scellées sur le mystère des écritures, pierres levées sur le pourtour des grèves et grandes figures averses aux lippes dédaigneuses...

... Et au-delà, les purs récifs, et de plus haute solitude — les grands ascètes inconsolables lavant aux pluies du large leurs faces ruisselantes de pitié...

... Et au-delà, dernière en Ouest, l'île où vivait, il y a vingt ans, le dernier arbrisseau : une méliacée des laves, croyons-nous — Caquetage des eaux libres sur les effondrements de criques, et le vent à jamais dans les porosités de roches basaltiques, dans les fissures et dans les grottes et dans les chambres les plus vaines, aux grandes masses de tuf rouge...


Saint-John Perse,
Vents, IV, 2.

dimanche, 03 juin 2007

phares et livres

trois semaines durant, le blogue s'affichera dans un silence blanc. Les cybercafés et cyberbases sont rares en Bretagne-sud et je n'ai ni carte Airport, ni "ouiphi" pour relier mon petit Mac à mes phalanstères.

M'en vas — enfin ! — en mer. Pas loin, mais en mer. J'emporte — FB m'a "contaminé" — mes Pléiades "Char" et Perse".
Pierres et vent, quoi !
Je n'irai donc point rencontrer FB au Lieu Unique pour la présentation de ses "Déplacements". Dommage, dommage.
Sortant de l'estuaire de Vilaine, je vais seulement m'éviter des rognes à propos des manifestations qui prétendent célébrer de façon "branchée" et populaire — une aporie, non ? — l'estuaire de Loire.
FB n'y est pour rien, c'est l'homme qui dirige le Lieu Unique et qui est aussi l'instigateur d'Estuaire 2007 qui suscite mon ire.
Mes préférences nantaises vont plutôt au "petit" homme qui agite les Folles Journées... Les vieux cons ne se refont pas !

Je penserai fort à JCB.
N'allant pas en Iroise cette fois, je ne pourrai contempler Ar-Men. Ni Kéréon — celui dont je rêve.
Je vais arrondir les Cardinaux dans le sud-est d'Hoëdic et les Birvideaux entre Belle-Île et Groix. Plus humbles, moins exposés aux vents et aux courants...
Quoique !

vendredi, 04 mai 2007

carénage et autres

On n'abat plus en carène ; je le fis naguère : on échouait le bateau sur une plage, d'un côté à marée basse, puis de l'autre à la marée suivante. Aujourdh'hui, on sort le voilier de l'eau et on le pose sur un ber.
Il est beau, Dac'hlmat sur son ber.
Donc carénage et ponçage, lessivage et lasurage : modestes chantiers tardivement entrepris dans un printemps précoce !

Certain(e)s ne pourront plus me taxer d'incivisme, je suis revenu sur ma décision "nihiliste" : je voterai par procuration.
Entre deux deux banalités, y'a pas le feu ! L'eau féminine est la moins trouble ! Mais elle me semble encore lointaine, cette VIe République.

Le blogue est donc remisé, quelques jours, dans la cabane du jardin, le blogueur redevenant vieux marin.

Et même, point de chroniques portuaires : ça en réjouira certaines, en attristera d'autres.
Ainsi vont les eaux des océans et des rivières.
Ce pourrait un aphorisme d'Héraclite. À moins qu'un Char...

Tenez, de Char, pour son centenaire :

Quand on a mission d'éveiller, on commence par faire sa toilette dans la rivière. Le premier enchantement comme le premier saisssement sont pour soi.

lundi, 26 février 2007

Foleux, fin de l'hiver

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Une journée pour faire le point du réarmement proche de Dac'hlmat. Il y a déjà dix jours, Jean-René, un des pêcheurs de Passay nous disait : « Ça y est ! Les oies sont passées, l'hiver est fini ! ».
Ce midi, des bernaches broutaient sur les platins rocheux de l'anse de Pen-Bé

lundi, 30 octobre 2006

je n'aime guère...

Je n’aime guère ces grandes “araignées d’eau” qui font route sur la Guadeloupe. J’ai un penchant pour les monocoques, les gros et les moins gros.
Cependant la plus grande estime pour tous ces marins : les fous de vitesse et les amateurs de lenteur.
La Route du Rhum 2002 a trop vite été rangée aux profits et pertes. Cette fois, ils sont partis dans un temps de demoiselle.
Que cette météo les accompagne jusqu’aux alizés !

Je suivrai, malgré tout, parmi les “araignées d’eau”, celle de Thomas Coville, parce qu’il a dit avoir emporté à son bord, comme lecture, Saint-John Perse.
Mêler les grandes houles et les vastes versets procurent en bouche une ivresse aussi certaine que les accélérations dans les surfs.

Lecture d’Albucius, pour la rencontre du 8 novembre avec Pascal Quignard . Mais comme une déception, après Carus et les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia,, l'ouvrage sent un peu trop le procédé d’érudit et il est loin d’avoir la minceur incisive des Tablettes et de certains des premiers Petits traités.
Je n’ose parler de ma énième tentative de lecture de l’étude qu'il propose de l’œuvre de Michel Deguy en 1975, chez Seghers. Les yeux m’en tombent. Entre Tel Quel et Critique, les proses critiques de cette décennie oscillaient entre jargon et ésotérisme structural...
J'échappe au naufrage par la vertu d'un long chapitre d’Actes que cite Quignard sur Sappho et sa “sonorité éolienne”.


Maison toujours en rénovation ; “librairie” quasi inaccessible, malgré l'échelle de meunier.
Sans doute serait-il bon d’être en mer ?
Noémie et Célia sont agitation bruissante et souriante quand, au jardin, les dahlias jouent au “dernier dahlia dans un jardin perdu” de Cadou.

dimanche, 27 août 2006

Houat ou l'Angélus* du matin

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Er Ryoc'h dans l'Est.

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La grève de Tréac'h Gouret dans l'Ouest — y débouche Lann er Hoet, petit val de l'île, où se retira en ermitage Gweltas (Gildas), le moine gallois qui avait fondé l'abbaye de Rhuys où, six siècles plus tard, Abélard vint cacher son émasculation. —

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Quasi déserte !

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Qui paraît quasi déserte.

Henri Thomas** y vécut, dit-on, entre 1982 et 1986. Je l'ai peut-être croisé, ces années-là, vers le Béniguet. Vint-il, lui enfant de paysans vosgiens, y vivre les ultimes nostalgies de ses pérégrinations maritimes ?

Je cherche et j'ai trouvé des poèmes au bord de la mer, comme on cherche des fragments de bois ou de pierre étonnamment travaillés et polis par les flots.


Ces poèmes résultent eux aussi du long travail, du long séjour de quelque chose dont l'origine, la nature première m'échappent (comme je ne saurais dire d'où viennent ce galet, ce poisson de bois lourd), dans un milieu laborieux qui est moi-même - conscience ou inconscient continuellement en mouvement.

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La longue forme confondue
Avec l'eau bleue qui la remue
Et le soleil multiplié;

Crinière humide sur le sable,
Jambes ouvertes au ciel pur,
Grande, enfantine, insaisissable,

Combien de jours aux blancs nuages,
Combien de nuits auront passé,
Et dans ses yeux quelles images?

Vais-je garder, inépuisé,
Le goût de sel de ces baisers
Sur tout son corps, après la nage ?


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Ainsi le nageur, la mer le soulève,
Et l’offre au soleil, et le resssaisit,
Il voit l’avenir, une immense grève,
Où se coucher nu dans l’après-midi.

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La mer est belle, mais le jeu des muscles lisses
Est plus beau, qui s'achève en sursaut de délice

Dans la noirceur mouvante où je suis le nageur
Jamais las de renaître et mourir sur ton cœur

Et fouler de baisers le golfe de tes cuisses

Comme après le naufrage on chérit son sauveur.



* Pour celles et ceux qui ignoreraient le rite catholique de l'Angélus, le site "Serviam". Très allergiques aux "choses pieuses" (!), s'abstenir. Les cloches tintent trois fois trois coups suivis d’une volée.
Ne retenons peut-être que la beauté certaine de ce rite dans le paysage sonore !

**Henri Thomas, Poésies, Poésie/Gallimard, 1970
• Deux sites :
- Esprits nomades
- Calou, l'Ivre de lecture