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dimanche, 27 août 2006

Houat ou l'Angélus* du matin

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Er Ryoc'h dans l'Est.

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La grève de Tréac'h Gouret dans l'Ouest — y débouche Lann er Hoet, petit val de l'île, où se retira en ermitage Gweltas (Gildas), le moine gallois qui avait fondé l'abbaye de Rhuys où, six siècles plus tard, Abélard vint cacher son émasculation. —

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Quasi déserte !

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Qui paraît quasi déserte.

Henri Thomas** y vécut, dit-on, entre 1982 et 1986. Je l'ai peut-être croisé, ces années-là, vers le Béniguet. Vint-il, lui enfant de paysans vosgiens, y vivre les ultimes nostalgies de ses pérégrinations maritimes ?

Je cherche et j'ai trouvé des poèmes au bord de la mer, comme on cherche des fragments de bois ou de pierre étonnamment travaillés et polis par les flots.


Ces poèmes résultent eux aussi du long travail, du long séjour de quelque chose dont l'origine, la nature première m'échappent (comme je ne saurais dire d'où viennent ce galet, ce poisson de bois lourd), dans un milieu laborieux qui est moi-même - conscience ou inconscient continuellement en mouvement.

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La longue forme confondue
Avec l'eau bleue qui la remue
Et le soleil multiplié;

Crinière humide sur le sable,
Jambes ouvertes au ciel pur,
Grande, enfantine, insaisissable,

Combien de jours aux blancs nuages,
Combien de nuits auront passé,
Et dans ses yeux quelles images?

Vais-je garder, inépuisé,
Le goût de sel de ces baisers
Sur tout son corps, après la nage ?


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Ainsi le nageur, la mer le soulève,
Et l’offre au soleil, et le resssaisit,
Il voit l’avenir, une immense grève,
Où se coucher nu dans l’après-midi.

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La mer est belle, mais le jeu des muscles lisses
Est plus beau, qui s'achève en sursaut de délice

Dans la noirceur mouvante où je suis le nageur
Jamais las de renaître et mourir sur ton cœur

Et fouler de baisers le golfe de tes cuisses

Comme après le naufrage on chérit son sauveur.



* Pour celles et ceux qui ignoreraient le rite catholique de l'Angélus, le site "Serviam". Très allergiques aux "choses pieuses" (!), s'abstenir. Les cloches tintent trois fois trois coups suivis d’une volée.
Ne retenons peut-être que la beauté certaine de ce rite dans le paysage sonore !

**Henri Thomas, Poésies, Poésie/Gallimard, 1970
• Deux sites :
- Esprits nomades
- Calou, l'Ivre de lecture

Commentaires

C'est beau comme un baiser multiplié ...

Un site à ne pas manquer, chez vous !

Écrit par : endora | dimanche, 27 août 2006

merci, Jacques pour ces superbes poèmes de Henri THOMAS !...

Écrit par : alain barré | mardi, 29 août 2006

Grand merci à mes deux commentateur(e)s, l'un bien bien connu, l'autre, inconnu(e) !
Il me fallut arpenter Houat pour que la sensualité marine de Henri Thomas se dévoile.

Écrit par : grapheus tis | vendredi, 01 septembre 2006

Les commentaires sont fermés.