jeudi, 24 août 2006
Chronique portuaire de Nantes XIX
Au XVIe Siècle
1573. — ARMEMENT DE LA " LUCRESSE ".
Par lettre du 5 Mai 1573, M. de Bouille, lieutenant général du roi en Bretagne, demandait à la ville de Nantes cinq vaisseaux pour se réunir à la flotte française destinée à chasser les Anglais de Belle-Ile.
Cet ordre portait : «Tault que ladite ville de Nantes fournisse à faire l'avance d'armer lesdits cinq navires d'artillerye et munitions, et autres choses nécessaires, fournir de vitailles pour ung moys ou six sepmaines, et de bons mariniers, harquebuziers au plus grant nombre qu'ilz pourront et le reste de ce qu'il sera requis de mettre d'arquebusiers davantaige, on les fournira estant icy ».
Après d'interminables pourparlers et atermoiements, la ville fut contrainte d'obéir à cet ordre et arma d'abord la Lucresse, de Nantes, que Nicolas Gérard et le sieur Lailler, « cappitaines et maistres après Dieu », promettent d'équiper : « en bon équipage et comme apartient à ung navire de guerre, pour faire service à Dieu, au Roy, et à ladicté Ville par le temps de seix sepmaines avec les aultres navires que fourniront à ladicté fin les dits sieurs, suyvant ledict voulloir et intention dudict sieur de Bouille.
Scavoir est que lesdits Gérard et Lailler mectront dans ledict navire jusques au numbre de soixante troys bons hommes mariniers, eulx comprins, et les maistres, contre-maistres, carsonnniers, maistres vallectz, canonniers, barbier, trompette et aultres mariniers jusques au nombre de soixante et troys, bien esquipez et garniz de harquebuses et aultres armes requises et nécessayres..... Item seix grosses pieczes de fonte montées sur roues, et quatre passe-vollans en bois (faux canons destinés à faire nombre parmi les autres).....
Item saeze aultres pieczes d'artillerye, quatre douzaines de picques et ce qui leur sera requis de pouidres à canon et de munition, avec boulletz de tous les calibres, mèches, potz et barils à feu, et aultres munitions de guerre.....
Et oultre feront faire iceulx Lailler et Gérard, à leurs despans, une enseigne de taffetas à six lez noir et blanc, qu'est la livrée de ladicté ville, avec ung escuszon par le millieu, portant les armes de ladicté ville, au dessus duquel sera escript, en lettres d'or aparantes ce mot Nantes... » (1).
Les Nantais armèrent dans les mêmes conditions la Fleur-de-Lys, capitaine André Mabilaut ; l'Espérance, capitaine Pierre Brunel ; et la Francoyse, capitaine Guillaume Magouet.
______________________________________________
(1) Annales de Bretagne, t. III, pp. 469-489, t. IV, pp. 3-29.
06:35 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.