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dimanche, 04 janvier 2009

Pour l'An NEUF

Retour d'un périple en Gascogne.
À toutes et tous, bonnes brises, beaux écrits sur beaux papiers et sur beaux écrans pour l'an Neuf.

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Je demeure fidèle à cette vieille image d'un "vieux" marin acagnardé au creux d'une dune qui cause aux oiseaux, aux herbes et au vent.

vendredi, 05 décembre 2008

j'ai fait l'école buissonnière

Prenant le tram de bonne heure et sous une pluie battante, je devais aller aux Chantiers pour suivre le cours hedomadaire de Grec ancien ; je n'avais traduit que les trois premières lignes d'un texte de Lysias, c'est-à-dire peu travaillé.
À la hauteur du pont de Pirmil, j'ai décidé de "sécher" le cours et de renouer avec une bonne vieille pratique enfantine que j'avais par deux fois mise en œuvre quand n'ayant pas appris mes leçons et oublier mes devoirs, je craignais les foudres d'un instituteur que je n'aimais pas et qui ne m'aimait guère : faire l'école buissonnière.

Et c'étaient journées de liberté entre le Jardin des Plantes — d'où le plaisir buissonnier — les camelots de la rue de la Marne bordée par les interminables et hautes vitrines des Grands Magasins Decré et le Celtic, antique salle de cinéma de la rue des Carmélites, rebaptisé récemment Le Cinématographe.
Hors la paresse pour traduire Lysias, aucune commune mesure avec la situation de l'écolier de jadis, sinon d'affirmer pour le plaisir du pas de côté, ce que Nicléane m'a renvoyé le midi, quand je lui ai "avoué" l'écart, un attrait certain et constant pour célébrer l'éloge de la fuite.

Je ne suis pas allé au Jardin des Plantes, je ne suis pas entré au Cinématographe. Je suis entré à la Fnac et j'ai feuilleté, deux heures durant, quelques bouquins que je n'acheterai pas, amusant comme ce "Chers imposteurs" de Bothorel qui éreinte Onfray, Sollers et autre B.H. Lévy — mais ce ne sont que coups de pied au cul entre lettrés —, inintéressant comme cet "Art de bien veillir" d'un certain Anselm Grün — lire et relire de préférence "L'Art de vieillir", tout court, de John Cowper Powys, émouvant comme celui de Françoise Hardy, "Le désespoir des singes et autres bagatelles" — un titre comme l'air de certaines de ses chansons (mon côté fleur bleue) et d'autres de philosophie et d'histoire dont les titres et auteurs m'échappent désormais.

michea001.jpgJe suis quand même ressorti de la Fnac avec, ce qui est rare, un livre sur lequel deux modestes colonnes du Monde, signées de Nicolas Truong, avaient, vendredi dernier, attisé ma curiosité, très insatisfaite des avatars politiques que nous vivons ces jours : La Double Pensée : retour sur la question libérale de Jean-Claude Michéa. C'est inédit, en poche, ça ne coûte que 9 € et ça décape. Enfin, moi, j'y vois plus clair !
C'est très libertaire, radical, "orwellien" et paisible.
« La volonté orwellienne de réenraciner le projet socialiste dans les valeurs tradionnelles de la common decency* se situe... aux antipodes du moralisme qui caractérise les idéologies du Bien. » (p. 157).

Je suis allé ensuite rue de la Fosse, chez mon librairie préféré, retirer la Correspondance de Mallarmé. Les correspondances éclairent souvent aussi bien, sinon mieux que les commentaires critiques?


* Common Decency traduit habituellement par "honnêteté élémentaire" ou bien "décence commune".


mercredi, 03 décembre 2008

toi elles nous eux moi

Un texte à la Farenheit 451, à lire et à prolonger par les écrans de nos pensers, de nos images, de nos musiques.
Immodérément.
Sur la face B du tiers livre, infatigable agitateur.

mardi, 02 décembre 2008

le soleil d'Austerlitz

Il y a des matins comme ça ! Et celui d'aujourd'hui, ça fait plus de soixante ans que cela recommence : si le ciel est net de froid et que le soleil va se lever déjà étincelant, ce n'est pas « Marignan, 1515 » qui surgit dans la mémoire de l'écolier ; le 2 décembre, ce ne peut être qu'Austerlitz.

jpg_austerlitz.jpg


C'est si fort, ce matin d'Austerlitz, que je ne me souviens même plus de l'année. Un comble !

Et puis, et puis, l'écolier l'avait sans doute oublié, mais point le vieux marin : quelques semaines avant la gloire d'Austerlitz, c'était Trafalgar.
Et le commencement de la fin de l'histoire du petit Corse s'inscrivait déjà, là, au large de cette pointe sableuse de l'Andalousie Atlantique.

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dimanche, 19 octobre 2008

retour à à la Possonière, terre de Ronsard

Ce matin un commentaire d'Alain B. et voilà mon projet de note autour de Montaigne et de l'émission de jeudi dernier, Une vie, une Œuvre, repoussé à un autre jour, parce qu'Alain cite un voyage en Vendômois, à la Possonière, manoir de Ronsard.
J'ai, à la suite de mes lectures de Michel Chaillou le "sentiment géographique" très développé qui m'est un puissant excitant à l'ouverture d'une œuvre.
Je ne quitterai donc point ce cher XVIe siècle, j'ouvre les Amours de Marie, cette brune Fleur angevine, paysanne pucelle de quinze ans. Alain soutient que Ronsard est le poète le moins superficiel de la langue française ; ça me chiffonne un peu pour mon Du Bellay préféré.
J'ai passé un après-midi enchanteur et ensoleillé dans les allitérations, les pétraquismes, les yeux, les poils, les roses, les herbages, les tétins, les aporismes et l'élégie la plus ivre : je suis revenu avec ce geste désespéré que j'adresse à Alain, mon compagnon de bord de mer qui a le mal de mer, mais célèbre si bien dans ses images et la mer, et les roses, et la femme.


Je veux, me souvenant de ma gentille Amie,
Boire ce soir d'autant, et pource, Corydon,
Fais remplir mes flacons, et verse à l'abandon
Du vin pour réjouir toute la compagnie.

Soit que m'amie ait nom ou Cassandre ou Marie,
Neuf fois je m'en vais boire aux lettres de son nom,
...........................................................
..........................................................
Gagnons ce jour ici, trompons notre trépas :
Peut-être que demain nous ne reboirons pas.
S'attendre au lendemain n'est pas chose trop prête.



et trois sonnets plus loin, cette épitaphe désespérée


Celui qui gît ici sans cœur était vivant,
Et trépassa sans cœur, et sans cœur il repose
.



Le moins superficiel ? Ne sais. L'un des plus graves, souventes fois.

mercredi, 15 octobre 2008

un après-midi peu ordinaire

Passionnant d'arpenter une zone commerciale particulièrement monstrueuse avec FB : il râle, maugrée, mais son regard est en alerte et l'appareil photo prend les notes.
Un parking de quarante mille places. Au nord, le Zénith ; au sud, Ikéa ; à l'est, Décathlon et Boulanger, à l'ouest, Leclair Atlantis — une injure à l'océan proche. Et puis encore UGC-Ciné, Flunch, PathéCiné et un cube culturel noir, ONYX.
Nous échangeons devant un café noir, dans l'interminable galerie marchande Leclerc près des "travellators" d'Ikéa. FB maugrée toujours sur cet espace, mais nous évoquons l'océan, l'île de Houat, Saint-Simon, l'aventure du remue.net ancien, du publie.net nouveau — comme un vin —, de Gracq, de ce que j'écris dans ma paresse, de Calaméo, de mon année Char, des Chroniques portuaires.
Passe l'ombre d'une religieuse âgée qui, dans un autre centre commercial, précédait FB, en y déposant, à la caisse, une paire de collant "Golden Lady" et ce sont des pages de Tumulte qui s'ouvrent.

Tout à l'heure, nous allons entrer sous le chapiteau ceinturé de ganivelles qui fait verrue parmi les quarante mille véhicules. La médiathèque de Saint-Herblain — son adjoint à la Cultre et son bibliothécaire — donne à feuilleter son nouveau site Danslalecture*.
Puis FB va dialoguer avec le secrétaire général de la Société des gens de lettres sur la création littéraire à l'heure du numérique. Dialoguer enfin, ce seront deux parallèles qui parfois se courbent jusqu'à se rapprocher, mais tout aussi vite s'éloignent : que peuvent-elles tracer d'autre entre un monsieur très correct qui avoue ne pouvoir écrire de la poésie qu'avec un crayon et du papier et un "huluberlu" échevelé qui agite un SonyReader contenant certainement tout Rabelais et Saint-Simon, en reconnaissant qu'il ne sait peut-être plus calligraphier le moindre mot.

La nuit du parking nous a séparés. Merci, François ! L'après-midi fut belle dans "l'horreur" mercantile que tu vitupères.
Au printemps prochain bien établi, nous arpenterons les grèves de Houat.

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le mouillage de Houat En-Tal au mois de juin 2008 - Photo de Nicléane- manière de se laver les yeux de la zone Atlantis de Saint-Herblain !


Ce soir, au cinéma le Beaulieu, le passé rattrape quelques-un(e)s d'entre nous : Germaine Tillion et ses images oubliées. D'actualité bien vivante après la semaine du Colloque de Blois : naguère acteurs, nous serons témoins, conteurs d'une Algérie douloureuse qui nous tient au cœur..

* Y. A. qui est un grand bibliothécaire prétend qu'une anthologie — ce que veut être Danslalecture — ne peut être que subjective. Je rêve d'une anthologie collective qui rassemblerait les choix des lectrices et des lecteurs d'une collectivité citoyenne, bien sûr, à l'usage non-exclusif de cette collectivité... avec un flux RRS pour les textes nouveaux qui s'y aggloméreraient. N'est-ce pas, François.


dimanche, 12 octobre 2008

dans cet automne de douce lenteur, encore de si pesantes questions

La dernière grappe de la treille a été coupée. Cette treille, elle est tardive, abondante aux lourdes grappes sucrées.
Je ne suis pas mécontent de descendre d'aïeux vignerons.

Hier, invitation à la Médiathèque Condorcet, pour l'inauguration de l'exposition "Femmes en résistances" : "hénaurme" absence de Germaine Tillion, nulle part nommée.
Je ne sais que trop pourquoi ! Désormais, ce silence peut prêter au sourire.
Quand on se tenait à l'écart des doctrines et des modes de pensée, on ne pouvait que s'attendre à ce silence — quand ce n'était pas aux injures — des tenant(e)s de la pensée correcte anti-colonialiste.

« Si le mal répond au mal, quand le mal finira-t-il ? »

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Toute l'œuvre de Tillion est un essai lucide, inquiet mais jamais désespéré, d'approfondir la question que pose cette enfant aurésienne*

* En feuilletant L'Algérie aurésienne de Germaine Tillion, aux éditions de la Martinière, 2001.

vendredi, 03 octobre 2008

tout-venant du jour

Je crains d'être parfois trop sérieux. J'envie Berlol qui peut lire en pédalant. Moi, je ne peux rien faire en nageant !
Ce matin, non pas rentrée littéraire — ça tarde à venir, ma petite "matière de Bretagne", ça s'écrit, ça se lira — mais ma rentrée "scolaire"... "universitaire" — université de tous les âges !!! — pour donner dans la "pompe" : je reprends le Grec ancien ; l'aventure avec Aristote rapportant les propos d'Héraclite dans ses "chiottes" ne fait que m'y encourager (voir la note du 8 février de l'année en cours, j'y reviendrai).
Après Jardins et philosophie, je me balance dans Poésie et philosophie selon Mallarmé deux fois par mois. Rien que ça ! Et j'espère : six soirées sur SPIP, ma "belle Arlésienne".

J'irais en pointillé aux Ateliers de liitérature contemporaine du Lieu Unique. Claro y revient à propos de Pynchon, mais le programme et son artisan, Bruno Blanckeman, me paraissent avoir été phagocytés par la petit maffia "Mondaine" : Savigneau, Valérie Marin La Meslée, Kéchichian, Houssin y intervenant.
Après le post-modernisme, nous allons dans le post-exotisme. C'était déjà très tendance à l'ancienne usine des Petits-Beurre* nantais, ça le devient furieusement !
Bon en vrac, y seront abordés Tournier, Manbanckou, Sollers, Simon ! Et puis viendront Dames Garréta, Lenoir, Detembel, Caligaris, Minard ; s'intercaleront Volodine, Federman, Énard, Viel ! L'indigestion aux petits-beurre, vous dis-je. Et quand j'ajouterai que dans quelques jours, Dame Angot à l'écrirure si rapide viendra y lire à propos de ses problèmes de "trous", le fossé sera comblé !
Je mets terme à mes éructations cacochymes, ça va se sentir que j'ai des soucis avec le lieu "in" de la culture nantaise.

La culture nantaise qui retrouve sa culture maritime ! Quatre PEN-DUICK dans le bras de la Madeleine : le II, le III, le V et le VI. Tabarly était un enfant de cette ville.
Mais c'est bien mesquin quand on rêve au passé des Chantiers.
Ô tempora, Ô mores !

* J'ai hésité à propos de l'orthographe : un petit-beurre, des petits-beurre. L'usage veut beurre au singulier ; il est sage, l'usage, il s'agit bien de petits gâteaux... au beurre.

jeudi, 11 septembre 2008

ça pourrait commencer mieux

À peine revenu et voilà que resurgit la publicité sur ce bon site de Hautetfort.
Voilà ce que c'est de ne souhaiter vivre, sur la Toile, que de gratuité. Il va falloir songer à migrer vers d'autres "jardins".
Mais que faire de ces bientôt quatre années de notes, sauvegardées certes, mais difficilement transférables...
À moins qu'une visiteuse, un visiteur puissent proposer un outil !

Quant aux jardins, Harrisson érige Homère en philosophe — d'autres, l'établissant parmi les PréSocratiques, l'avaient précédé à propos de l'immanence, de la violence, de l'insatisfaction, de la sagesse et de la vieillesse.

Voilà qu'Ulysse s'emmerde ferme dans le jardin de Calypso aux belles boucles et rêve sur la plage déserte des aridités rocailleuses d'Ithaque et de sa vieillissante Pénélope. Homère, implicitement, de contester le bosquet des dieux de Gilgamesh, les jardins des Champs-Élysées, ceux des Îles Fortunées...
Et par delà les siècles à venir, les Paradis terrestres des juifs, chrétiens et autres musulmans.

Que serait un jardin sans soucis ?

Thoreau — autre bonheur de l'été à l'écoute des conférences de Onfray — écrit dans Walden :
« Qu'elle soit vie ou mort, nous implorons seulement la réalité. »

mardi, 15 juillet 2008

de ci de là

Partent toutes et tous pour l'été, tous ces amis de ma "colonne de gauche" !
Hors ! Hors les grands "ancêtres" : le Journal Littéréticulaire et Remue.net, entre autres !

Et je vais de ci de là.
Au gré des vents et de quelques rares écrans !

Mes "Donzelles" arrivant, nous continuerons donc d'aller de grèves en ports.
Manière d'un vieillir jeune qui, chaque matin, fait inaugurer une nouvelle et modeste vie*.

* Pour inciter à lire un article dans le Libé-Livres du 10 juillet sur un bouquin "Vieillir, une découverte", qui devrait prolonger ces lectures de post-adolescence que sont L'art de vieillir de John Cooper Powys et Vivant jusqu'à la mort de Paul Ricœur.

mardi, 08 avril 2008

dans le tohu bohu de mes écrivailleries


Tout ne commence pas avec nous. Le sol que nous foulons n’est pas vierge mais sillonné de traces enchevêtrées, hérissé d’interdits et de barrières, grevé de mains mortes. Des ombres inapaisées la parcourent. L’inné, c’est l’acquis antérieur, les pertes, aussi, surtout. C’est le récit lacunaire, effacé qui précède notre petit chapitre, celui que nous tentons d’écrire à la clarté de la conscience tardive, effrayante, qui nous a été concédée. Il importe d’identifier ceux que nous avons été, avant, pour leur rendre justice, bien sûr, mais pour s’en libérer, aussi, vivre au présent, être soi.
Pierre BERGOUNIOUX,
La puissance du souvenir dans l’écriture, Pleins Feux, 2000.


Oui, un vrai tohu bohu amplifié encore par l'écoute des Mardis littéraires sur France Cul, quand à propos de Mémoires, un "jeune homme" cause de la guerre d'Algérie... D' une guerre sans fin ; c'est son droit de l'évoquer ainsi à travers jugement et indulgence. Son droit de marteler l'énormité, après tant d'autres de ces générations qui nous suivent, du silence des pères à leur retour. Et longtemps après. Jusqu'à ces jours.
De leur silence ? De notre silence ?

De mon silence ?
Mais, en suis-je revenu jamais ? Et je ne me suis pas tu, et ce n'est pas "ma" guerre dont ils parlaient ce matin, et je m'en veux d'être depuis plus de trente ans dans des atermoiements pour dire et écrire au delà de mes cercles de compagnonnage, d'amitié de vie.

« Achève, n'achève pas ! Publie, ne publie pas ! »
Parce que prédominait cette insatisfaction de la forme du récit ?
Parce que l'incipit était déjà prémonition ?

Je sais que je n'écrirai pas cette histoire. ...............
et quelques pages plus loin
.............
Lui faudra-t-il donc vraiment écrire cette histoire ?

Bergounioux, cet après-midi, achevant son parcours d'Homère à Faulkner sur la Grande Prose occidentale, a parlé assez obscurément "de l'impossible équivalent mental de ce qui aurait été accompli par corps".
Cette parole, je l'ai entendue comme une sentence qui m'était adressée.

Alors porter sur la Toile ce que j'ai renoncé à porter sur le papier ?





mardi, 01 avril 2008

vous avez dit "hétéroblogues" ?


Encore une plate-forme efficace en mise en page à trouver et j'en serai à mon septième blogue !

Je ne tiens point, cependant, à concurrencer les soixante-douze — ou quinze — hétéronymes de Fernando Pessoa qui se créa même un orthonyme, un certain très secret Fernando Pessoa, qui portait le même nom que lui, sans être lui !
J'y répandrai d'anciens écrits : cahiers d'adolescence, plus ou moins intimes (!), notes griffonnées, poèmes, ébauches romanesques, jeux "littéraires", citations, exergues pour les écrits d'aujourd'hui. Bref, comme des sortes de malles informatiques qui me renvoient avec humilité à la malle du Lisboète aux 27 543 textes.

Je n'en ai point tant.


dimanche, 30 mars 2008

le temps rongé

La semaine avec "Lulle" (la note du 25 mars, un peu alambiquée selon certain lecteur très proche) m'a entraîné dans des explorations qui rongent mes temps de lecture et d'écriture.
Je crois bien avoir exploré une quinzaine de "plates-formes" pour blogueurs.
S'inscrire, choisir, modifier, publier au moins une note.
Avec soudain cette difficulté pour supprimer ce blogue nouveau-né... qui est tellement mieux — polices et mise en page surtout — que ce petit maigrichon de quatre ans qu'autorise la gratuité d'Hautetfort.
C'est ainsi que je crains (!) me retrouver avec cinq, six, ou sept hétéronymes — non, hétéroblogues — contaminé par ma lecture conjointe de Pessoa et vaincu par mon impuissance à cliquer sur "supprimer le blogue".
Mais peut-être bien que ce serait le chemin pour éviter les insolubles accès aux squelettes de Spip ?
Et pendant ce temps-là, des échanges si passionnants, suivis à grand'peine, dans les blogues de ma colonne de gauche sur "blogues, tout et n'importe quoi", "blogues littéraires" — cliquer sur Bon, Berlol, Lignes de fuite et autres — et des écoutes qu'il me faut bien podcaster sur la Société numérique ou les rotomontades du directeur d'UGC-Ciné-Citées dans Masse Critique .

J'ai quand même trouvé le temps de relire le Supplément au voyage de Bougainville après avoir visionné les trois épisodes de Capitaine Cook sur Arte ; ce vieux Diderot supplée avantageusement, avec deux cents ans d'avance, à tous les écrits postérieurs qui auront trait aux empires coloniaux, aux sombres avatars des colonisations et autres décolonisations, aux actuelles dérives religeuses et républicaines (si ! si !) dans l'ordre du moral, de l'amoral, de l'immoral.

Une observation assez constante, c'est que les institutions surnaturelles et divines se fortifient et s'éternisent, en se transformant, à la longue, en lois civiles et nationales ; et que les institutions civiles et nationales se consacrent, et dégénèrent en préceptes surnaturels et divins.


Le temps de me retourner vers Ernst Junger pour penser la guerre — il va bien me falloir clôre la réflexion sur mes trente-deux mois de guerre coloniale dont dix de "commando de chasse", avant la fin 2008 — par la vertu d'une citation (!) d'Annah Arendt :
...de l’extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n’ont plus aucune expression visible.


Et pour achever, le temps de découvrir, enfin !, un vrai de vrai :
Poisson hameçonné, donc, mais pas encore arraché à la flaque bavarde, je sais combien ma lecture est fragile. Les mots n'ont pas encore trouvé leurs racines, le phrasé demeure branlant comme une dent sous le davier, je dois fermer les yeux que je serais incapable d'écarquiller pour mieux voir les limites de l'écran qu'interpose la lecture.

C'est Clairo, dans Madman Bovary. Rien que le "bruit" que fait le titre, et je suis sur le point d'être conquis !

mardi, 25 mars 2008

quand les vieillards........

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Voilà pourquoi grapheus tis est quasi muet !
Plus de vingt ans qu'ils fréquentaient les nouveaux écrans, évitant les langages informatiques, Basic, Fortran, Pascal, ou plutôt les laissant avec prudence à leurs compagnons d'éducation populaire qui investissaient ces domaines étranges.

Ils mettaient en œuvre les logiciels de PAO, PageMaker, XPress, rêvant aux merveilles utopiques d'éditions libres à la portée de toutes et tous. En 1996, ils s'égaillèrent sur la Toile : petits sites avec de bons outils qui ressemblaient à leurs logiciels préférés : ainsi parurent Dac'hlmat en 2000, puis Reconnaissances en 2002. Ils frôlaient bien le "html", mais les plates-bandes leur étaient encore familières... Ils étaient encore dans le "ouizyouigue", le WYSIWYG, l'acronyme de "what you see is what you get". Tel écran, tel écrit !
Seulement, la Toile est grande dévoreuse et leur compagnonnage, toujours aussi fervent, vit s'effacer des visages, être sournoisement envahi de solitude et se teinter d'une certaine impécuniosité.

Mais ce n'est point raison, parce qu'il sont entrés dans "l'adolescence du grand âge", pour poser les sacs des petits portables.
Sites ou blogues ? Blogues ? Sites ? Sites et blogues ? Et gratuits, si possible !

Cinq jours à sillonner la Toile pour jauger DotClear, Hautetfort, Over-Blog, TyPad, à mesurer NUV et KompoSer, SPIP et ses squelettes. Difficile d'échapper au "html" et autres PHP... — il y aurait même le "wiki" !
Voila pourquoi...ils sont entrés dans "la fosse à bitume" et qu'il ne leur est guère possible de ne pas se mettre enfin à ces fichues balises, pour la graisse des caractères, pour les retraits des paragraphes, pour les titres et sous-titres et d'autres encore... qui ne peuvent être écrits, ici même, sous peine de laisser un blanc. Les feuilles de style et les CSS ont encore quelque mystère...

Voilà pourquoi les "vieillards" — cela fait plus de dix ans qu'ils se dénomment ainsi dans leur verdeur — sont dans une attention dubitative !
Ce compagnonnage Flamand-Breton autorise toutes les ténacités. Vains dieux !

mercredi, 27 février 2008

qui parle de contenu abusif ?

Puisque Hautefort , notre plate-forme préférée (!) nous maltraite avec gentillesse, MAIS sans nous en avertir, je saisis ces légères pertubations pour laisser à demain ou après-demain les voûtes cisterciennes et les instantanés "robbe-grilletiens" et proposer aux lectrices et lecteurs de la petite Toile où s'inscrit "grapheus tis" la visite de quelques sites que Yann vient de me communiquer, visite déconseillée à celles et ceux qui, en mai dernier, ont porté à la présidence de la République l'agité trop connu accompagné de ses potes et autres copines...
Peut-être suis-je en retard d'une alerte, mais trop fort n'a jamais manqué, disent les vieux marins bretons.

Sur le site du parti Pirate (!!!)
sur le site du Monde
ou sur un site de techniciens paraissant plus anodins, à lire en deux épisodes : un et deux,

Merci, Yann !