mardi, 01 avril 2008
vous avez dit "hétéroblogues" ?
Encore une plate-forme efficace en mise en page à trouver et j'en serai à mon septième blogue !
Je ne tiens point, cependant, à concurrencer les soixante-douze — ou quinze — hétéronymes de Fernando Pessoa qui se créa même un orthonyme, un certain très secret Fernando Pessoa, qui portait le même nom que lui, sans être lui !
J'y répandrai d'anciens écrits : cahiers d'adolescence, plus ou moins intimes (!), notes griffonnées, poèmes, ébauches romanesques, jeux "littéraires", citations, exergues pour les écrits d'aujourd'hui. Bref, comme des sortes de malles informatiques qui me renvoient avec humilité à la malle du Lisboète aux 27 543 textes.
Je n'en ai point tant.
19:30 Publié dans Les blogues, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, blogues
dimanche, 30 mars 2008
le temps rongé
La semaine avec "Lulle" (la note du 25 mars, un peu alambiquée selon certain lecteur très proche) m'a entraîné dans des explorations qui rongent mes temps de lecture et d'écriture.
Je crois bien avoir exploré une quinzaine de "plates-formes" pour blogueurs.
S'inscrire, choisir, modifier, publier au moins une note.
Avec soudain cette difficulté pour supprimer ce blogue nouveau-né... qui est tellement mieux — polices et mise en page surtout — que ce petit maigrichon de quatre ans qu'autorise la gratuité d'Hautetfort.
C'est ainsi que je crains (!) me retrouver avec cinq, six, ou sept hétéronymes — non, hétéroblogues — contaminé par ma lecture conjointe de Pessoa et vaincu par mon impuissance à cliquer sur "supprimer le blogue".
Mais peut-être bien que ce serait le chemin pour éviter les insolubles accès aux squelettes de Spip ?
Et pendant ce temps-là, des échanges si passionnants, suivis à grand'peine, dans les blogues de ma colonne de gauche sur "blogues, tout et n'importe quoi", "blogues littéraires" — cliquer sur Bon, Berlol, Lignes de fuite et autres — et des écoutes qu'il me faut bien podcaster sur la Société numérique ou les rotomontades du directeur d'UGC-Ciné-Citées dans Masse Critique .
J'ai quand même trouvé le temps de relire le Supplément au voyage de Bougainville après avoir visionné les trois épisodes de Capitaine Cook sur Arte ; ce vieux Diderot supplée avantageusement, avec deux cents ans d'avance, à tous les écrits postérieurs qui auront trait aux empires coloniaux, aux sombres avatars des colonisations et autres décolonisations, aux actuelles dérives religeuses et républicaines (si ! si !) dans l'ordre du moral, de l'amoral, de l'immoral.
Une observation assez constante, c'est que les institutions surnaturelles et divines se fortifient et s'éternisent, en se transformant, à la longue, en lois civiles et nationales ; et que les institutions civiles et nationales se consacrent, et dégénèrent en préceptes surnaturels et divins.
Le temps de me retourner vers Ernst Junger pour penser la guerre — il va bien me falloir clôre la réflexion sur mes trente-deux mois de guerre coloniale dont dix de "commando de chasse", avant la fin 2008 — par la vertu d'une citation (!) d'Annah Arendt :
...de l’extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n’ont plus aucune expression visible.
Et pour achever, le temps de découvrir, enfin !, un vrai de vrai :
Poisson hameçonné, donc, mais pas encore arraché à la flaque bavarde, je sais combien ma lecture est fragile. Les mots n'ont pas encore trouvé leurs racines, le phrasé demeure branlant comme une dent sous le davier, je dois fermer les yeux que je serais incapable d'écarquiller pour mieux voir les limites de l'écran qu'interpose la lecture.
C'est Clairo, dans Madman Bovary. Rien que le "bruit" que fait le titre, et je suis sur le point d'être conquis !
17:34 Publié dans Les blogues, les civiques, les lectures, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blogues, littérature, guerre
mardi, 26 février 2008
mannequin ou cafetière ? que vois-je ?
Retour de Gascogne avec Noémie et Célia pour des vacances nantaises et pluvieuses ; ce fut une virée de voûtes romanes et cisterciennes : Uzeste, Bazas, La Romieux, Moirax (ci-dessous) !
Mais je tiens à revenir à Robbe-Grillet. Il ne fut pas dans mes livres de chevet. De ce qu'on appela — à tort ? à raison — le Nouveau Roman, je ne retiens guère que le bonheur de lecture de La route de Flandres de Claude Simon et de La Jalousie de Robbe-Grillet. Vives furent les polémiques entre littérateurs, critiques et romanciers eux-mêmes ! Robbe-Grillet, le plus théoricien de tous les tenants de ce nouveau roman, en rajouta des tonnes. Ce furent des lectures austères, "obligées", laborieuses. J'avoue que les bouquins s'empoussièrent sur les hauts des étagères. Je ne puis cependant échapper à l'écriture quasi hypnotique du "Mannequin" — que j'ai toujours nommé "la Cafetière".
Le regard ne s'ébrouera que dans les dernières lignes sur le parfum du café chaud.
La cafetière est sur la table.
C'est une table ronde à quatre pieds,recouverte d'une toile cirée à quadrillage rouge et gris sur un fond de teinte neutre, .un blanc jaunâtre qui peut-être était autrefois de l'ivoire — ou du blanc. Au centre, un carreau de céramique tient lieu de dessous de plat ; le dessin en est entièrement masqué, du moins rendu méconnaissable, par la cafetière qui est posée dessus.
La cafetière est en faïence brune.
Elle est formée d'une boule, que surmonte un filtre cylindrique muni d'un couvercle à champignon. Le bec est un S aux courbes atténuées, légèrement ventru à la base. L'anse a, si l'on veut, la forme d'une, oreille, ou plutôt de l'ourlet extérieur d'une oreille ; mais ce serait une oreille mal faite, trop arrondie et sans lobe, qui aurait ainsi la forme d'une « anse de pot ». Le bec, l'anse et le champignon du couvercle sont de couleur crème. Tout le reste est d'un brun clair très uni, et brillant.
Il n'y, a rien d'autre, sur la table, que la toile cirée, le dessous de plat et la cafetière.
A droite, devant la fenêtre, se dresse le mannequin.
Derrière la table, le trumeau de cheminée porte un grand miroir rectangulaire dans lequel on aperçoit la moitié de la fenêtre (la moitié droite) et, sur la gauche (c'est-à-dire du côté droit de la fenêtre), l'image de l'armoire à glace. Dans la glace de l'armoire on voit à nouveau la fenêtre,tout entière cette fois-ci, et à l'endroit (c'est-à-dire le battant droit à droite et le gauche du côté gauche).
Il y a ainsi au-dessus de la cheminée trois moitiés de fenêtre qui se succèdent, presque sans solution de continuité, et qui sont respectivement (de gauche à droite) : une moitié gauche à l'endroit, une moitié droite à l'endroit et une moitié droite à l'envers. Comme l'armoire est juste dans l'angle de la pièce et s'avance jusqu'à l'extrême bord de la fenêtre, les deux moitiés droites de celle-ci se trouvent
seulement séparées par un étroit montant d'armoire, qui pourrait être le bois de milieu de la fenêtre (le montant droit du battant gauche joint au montant gauche du battant droit). Les trois vantaux laissent apercevoir, pardessus le brise-bise, les arbres sans feuilles du jardin.
La fenêtre occupe, de cette façon, toute la surface du miroir, sauf la partie supérieure où se voient une bande de plafond et le haut de l’armoire à glace.
....Une bonne odeur de café chaud vient de la cafetière qui est sur la table...
Le mannequin
Instantanés
Dans la note du 19 février, j'évoquais "L'Éden et après"...
Voici, retrouvée dans mes classeurs, une image, tout aussi fascinante que la... "cafetière !
11:28 Publié dans les lectures, Parfois un film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lecture, littérature