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mardi, 18 mai 2010

« Le Verfügbar aux enfers »

 

Survivre, notre ultime sabotage.

 Germaine Tillion


 J'étais sceptique sur la représentation de ces écrits de résistance de Germaine Tillion. Elle aussi sans doute puisqu'elle a retardé, jusqu'à la dernière année  de sa vie, la décision de faire chanter.cette "opérette". Première réalisation pour la scène, en juin 2007 ,au Châtelet, que nous devons grâce à la mise à jour des airs par Nelly Forget, une "ancienne" des Centres sociaux éducatifs en Algérie — elle en fut l'une des premières, j'en fus un des derniers — qui accompagna les annnées ultimes de l'ethnologue des Aurès !

 L'interprétation, à Nantes, par mes collègues de l'atelier d'interprétation vocale de l'Université permanente — vingt-huit femmes évoluant en chœur antique alentour d'un vaste bat-flanc à trois étages, tour à tour wagon de déportation et bat-flanc d'un bloc du camp  — fut d'une forte beauté, renforçant l'humour ravageur, la crudité des corps et l'imbécile cruauté du système nazi.

 

Merci à vous, Femmes.

 

Dans le hall de la salle Vasse, était affiché un texte de René Guy Cadou. L'avais-je oublié ?

 

A Ravensbruck en Allemagne
On torture on brûle les femmes

On leur a coupé les cheveux
Qui donnaient la lumière au monde

On les a couvertes de honte
Mais leur amour vaut ce qu'il veut

La nuit le gel tombent sur elles
La main qui porte son couteau

Elles voient des amis fidèles
Cachés dans les plis d'un drapeau

Elles voient Le bourreau qui veille
A peur soudain de ces regards

Eles sont loin dans le soleil
Et ont espoir en notre espoir.


Ravensbruck
Pleine poitrine

1944-1945

lundi, 22 février 2010

nostalgie, nostalgie...

Nostalgie : de Νὀστος — nostos —  le retour et de Ἂλγος — algos — la douleur.
« Aucun adieu n'abolit complètement la passion du passé.»
 
inarcadia.jpg
 
En écoutant ce matin, les nouveaux chemins de la connaissance, — malgré les préciosités philosophico-syntaxiques de son animateur — me plongent à nouveau dans ce sentiment inextinguible qui me façonne au plus profond depuis l'enfance.
Depuis la contemplation de ce tableau de Poussin qui était un petit tableau noir et blanc dans un cadre argenté sur la tapisserie désuète du logis ouvrier de mes parents.
Depuis cette fréquentation adolescente, amoureuse, des grèves, prairies et vallons de Loire que jadis arpenta Joachim Du Bellay.
 
Et les départs pour d'autres rives, d'autres vents, et les années dans la luxuriante forêt tropicale, dans l'aridité pétrifiée des Aurès, dans les dunes mouvantes du grand Erg oriental, dans les solitudes houleuses des traversées océanes, furent des exils désirés, vécus certains moments en des larmes heureuses d'être en si lointains pays. Car la nostalgie n'est pas mélancolie ni tristesse...
 
Dès lors, le retour ne fut pas déception dans les retrouvailles avec les grèves, les prairies, les vallons,, les rives et les vents d'Ouest ; s'y dessina alors, dans cette toujours si étonnante harmonie des contraires, la nostalgie des exils de naguère et cette fine émotion de l'irrévocable, manière de vivre les avenirs qui s'annoncent même s'ils s'amenuisent et n'ont plus l'étendue espérée de naguère.
 
Dans les brumes douces de ce qui ne sera plus, tant de visages amis qui ne seront plus convoqués, mais qui sont dans l'inoubliable.
 
Relire et réécouter
 
Orphée et son Eurydice
Homère et son Ulysse,
Joachim et son Loyr gaulois,
Baudelaire et sa Vie antérieure,
Brassens, ses amis, sa liberté, son soleil.
 
" Et moi aussi j'ai vécu en Arcadie"
 

Note-bene : Désolé, je ne suis pas proustien.

samedi, 30 janvier 2010

entre nocturne et sône **

J'aurais voulu célébrer la tombée d'une chevelure qui voile un visage de femme au dernier accord du septième Nocturne, le halètement d'une madone des steppes quand ses longues mèches enroulent leur noirceur dans les chevilles et la volute de son violoncelle.

Et son profil aigu se retourne à demi vers le visage de la pianiste pour clore le largo de la sonate en sol mineur de Chopin*.

 

La Beauté s'écoutait ainsi, hier matin, dans la seizième des Folles Journées.

 

Mais cet après-midi, la gueule ravagée d'un ange a éclaboussé les écrans : Xavier Grall, ses cinq filles et sa femme, l'homme des contre-chants, aux bronches lourdes de crachins, le nostalgique des oliviers, des argiles berbères, le célébrant des errances marines et des laminaires échouées.

L'une des cinq, Catherine, me fut compagne de labeur au service des lectures ouvrières. Elle m'offrit de son père, à mon départ, Cantique à Mélilla.

Ce soir, j'ouvre le Rituel breton à l'audacieuse dédicace :

 

"Pour Ulysse, s'il revient en Armorique"

 

 

...j'ai pleuré sur la splendeur
des mers sarrazines désertées.
Et j'ai rêvé de toi, gardienne
de l'extrême Ouest.
Ah quand allierai-je à tes noroîts
le miel des aurores africaines ?
Ah quand allierai-je la vigueur de tes chênes
à la sensualité des figuiers ?

Et ceci sera mon testament
à mes parents je lègue
ce rituel résidence de ma poésie
et ceci sera mon testament
à mes parents je lègue ma souvenance
des navires trépassés
qui s'en venaient comme des filles
d'Islande ou de Mauritanie

Et ceci sera mon testament
à mes Berbères je lègue
les oiseaux des Glénan
et le sourire de Concarneau
à mes Berbères je lègue
l'allégresse des fontaines
et les printemps du pays Gallo

Et ceci sera mon testament
à mes amis je lègue
l'alliance de l'Ouest et du Sud
le mariage des dolmens
et des mosquées
et les fiançailles des roses
d'avec les oliviers.

 

 

* Nocturne en ut dièze mineur par Claire Désert, sonate pour violoncelle et piano en sol mineur par Jingh Zhao et Claire Désert.

** Quant à la "sône" : une balade ? Une complainte ?

dimanche, 22 novembre 2009

une musique parfois...

...encore dans les flottements légers du sommeil et la tiédeur de la couette, dans les écouteurs du petit mp3, "tes boucles d'oreille musicales" dit ma voisine.

Une mélodie bien connue, des trilles suspendues dans les aigües, qui s'allongent, se répètent, et puis comme un sentiment que la cadence se rallonge indéfiniment, la mélodie se désaccorde, les trilles reviennent soutenues par des roulements aux timbales, inhabituels . La mélodie toujours insoutenable de beauté qui semble s'égarer dans un labyrinthe dont le violon ne souhaite point la sortie.

 

Inouï, si le mot n'est pas aporie en écrivant de musique.

 

À pleurer parfois — chez l'écoutant, se rapprochent des jours qui chaque annnée, si lointains et trop proches,  s'obscurcissent d'une ombre bien-aimée.

 

Une écoute si neuve ! Ne suis qu'un piètre mélomane, dans les limites de l'illetrisme musicale.

À réécouter : c'est disponible sur France Mu pendant tout ce dimanche et, pendant trente jours, écoutable "à la carte"en cliquant sur le lien marqué au rouge et en patientant quelques minutes... ou quelques secondes, le temps de dérouler en accéléré le journal et la présentaiton de l'émission.

 

Réécoutez, vous-dis-je !

 

 

dimanche, 08 novembre 2009

ajout à la liste V


La Prière mise en musique par Brassens est une de deux Prières écrites par Francis Jammes. J'ai publié la seconde Prière pour aller au Paradis avec les ânes dans ma note du 12 avril 2005.

La mélodie de La prière est identique à celle d 'Il n'y a pas d'amour heureux, le poème d'Aragon.

Lequel fut le premier texte mis en musique ?

Qu'importe. Le poignant de cette musique s'accorde tant avec l'un et l'autre que je ne les ai jamais confondus. Sans doute l'interprétation très engagée de Brassens, dans l'une et dans l'autre chanson : le bougre savait être grave.

 

Dans ma recherche sur la Toile, je suis tombé par You Tube sur cette curieuse interprétation de La Prière.

Le suranné de certaines images n'atténue en rien l'émotion, à fortiori quand une ou deux gravures, plus que sulpisciennes, évoquent les murs d'une chambre de la petite enfance. Étonnante de mauvais goût, cette vidéo, mais la voix, à l'opposé de la rocaille savoureuse de Brassens, s'étend dans une plainte saisissante.

samedi, 07 novembre 2009

« vertige de la liste » V, la pénultième

 

à AH, le copain d'adolescence

 

Où l'on revient à la litanie ! Elle peut s'écouter a-religieusement.

Elle me revient de très loin, de la fin de l'adolescence.


podcast


 

 

vendredi, 20 février 2009

le quatrième avatar et la suggestion d'un cinquième...

Il sera musical.
Ulysse s'éveille sur une grève d'Ithaque, mais il ne reconnaît point le rivage

Toutes choses à ses yeux semblaient autres,
les longs chemins, les ports de mouillage sûr,
les rocs escarpés, les bois touffus.
Il se tint debout, contemplant sans la reconnaître sa terre natale.
Il pleura. Paumes ouvertes se frappant les cuisses,
Gémissant : « Sur quel rivage, ai-je encore échoué ? »


Claudio Monteverdi livre son avant-dernier opéra, Le retour d'Ulysse dans sa patrie. Il est au sommet de son art, il est dans l'au-delà de ses soixante-dix ans, il est toujours dans le stile recitativo de son Orféo, mais la déclamation s'est approfondie.

Dans l'atelier de la Tisserande qui ignore encore l'échoué de la plage, s'élève le lamento.


Je me demande parfois, si mon cher Joachim — autre très mince, mais génial avatar — n'a pas trop anticipé le bonheur du marin.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage

regrets001.jpg



Joachim Du Bellay, l'homme qui tissait déjà une toile d'amitié et de nostalgie — de "nostos", en grec, le retour —, dans ses cent quatre-vingt-onze "notes d'un blogue" qu'il intitulait Les Regrets.
C'était quasi un siècle avant l'œuvre de Monteverdi et plus de dix ans avant la traduction de l'Odyssée par Pelletier du Mans.

mardi, 03 février 2009

Epaules nues et gueule burinée

à M et A H
pour ces jours dans la chaleur de l'amitié,
de la musique et de la mer.


Entre la Folle Journée — avec un pluriel —, de Heinrich Schütz à Jean-Sébastien Bach et le VendéeGlobe, le blogue s'est effacé devant les écoutes, les échanges, les balades et l'amitié.
Il y eut de belles épaules nues sous les projecteurs du palais des Congrès, et l'on peut soupçonner en écoutant le Magnificat en ré majeur de Bach que Gabriel, le visiteur de la future vierge-mère ait eu une archangélique érection spirituelle — il ne venait point pour lui, mais pour l'Esprit-Saint, et il avait annoncé, six mois auparavant, une nouvelle identique à la cousine âgée de :

Miriâm dit au messager :" Comment cela peut-il être
puisqu'aucun homme ne m'a pénétrée ?"
Le messager répond et lui dit :
"Le souffle sacré viendra sur toi, la puissance du Suprême t'obombrera.
Ainsi celui qui naîtra de toi, sacré, sera appelé Bèn ÉLohîm."

Et Miriâm visitant sa cousine, d'entonner le chant :
Oui, le Puissant a fait en moi de grandes choses et sacré est son nom.*

L'archange peut être satisfait de sa tâche de messager, et nous de la musique céleste de Bach qui soulève si allègrement les épaules nues des belles cantatrices.

La Passion selon Mathieu avec le grand vieillard qu'est désormais Michel Corboz fut une longue et paisible méditation nocturne ; je craignais l'ennui sinon l'endormissement, les trois heures furent de haute veille.
Le lendemain, une sonate de Dietrich Buxtehude — les concerts de Schütz et consorts avaient été dévorés par les grands matinaux de la première semaine de janvier qui avaient fait la queue aux portes du palais dès deux heures du matin — et la Cantate 150 de Bach par le Capriccio Stravagante de Skip Sempé et les Solistes de Pygmalion : une musique à pleurer de joie, interprétée dans l'airain des voix et la douceur des cordes.
Comment le père Bach, sur des textes aussi débiles, à en perdre la foi ...si vous l'avez encore, écrivait-il de pareilles compositions ?

Sur Arte, il y a encore de beaux restes à écouter et voir !
Pour la première fois sur ce blogue, je vous propose d'écouter les sons qui vont suivre ; c'était jeudi soir dans la Grande Halle ! La "négraille" d'Aimé Césaire, à sa façon, célèbre Bach et c'est tout aussi fascinant que le soulèvement des épaules blanches et nues des belles du Magnificat.




Non, nous ne sommes pas allé aux jetées des Sables d'Olonne. La foule de la Folle Journée nous suffisait et la bise de Nordé ne devait être guère accueillante. Mais, belle est la victoire du grand à la gueule burinée, grand parmi les marins de la vallée des Fous — ainsi nomme-t-on le vallon où s'ouvre Port-La Forêt.
Amants, nous ne sommes point gens de labour ni valets de moisson. Pour nous la haute et libre vague que nul n'attelle ni n'oblige. Et pour nous, sur l'eau neuve, toute la nouveauté de vivre, et toute la grande fraîcheur d'être...**


Après la musique, l'eau devait manquer aux vieux marins, point fous, que nous sommes devenus, le village de Passay nous accueillit et Grand'Lieu s'étendait comme le long recitativo secco d'une passion de Schütz !

Grand'Lieu - copie.jpg


Post-scriptum :
*Les brefs passages cités — Luc, I, 34-35 — sont extraits de la Bible traduite et présentée par André Chouraqui, chez Desclée de Brouwer, 1989.
** Saint-John Perse, Amers, Poésie/Gallimard, 1970.

L'image du lac est de Nicléane.

dimanche, 01 juin 2008

de la bonne chanson à l'opéra : pourquoi pas ?

Agréable, fort agréable soirée avec les ami(e), d’Arc-en-Sol. Ils ont fait des progrès énormes depuis l’an dernier : enfin des attaques bien marquées. Un programme nostalgique et doux à souhait avec la Ballade irlandaise, le Tourbillon de la vie, la Maman des poissons de Lapointe, Emmène-moi au bout de la terre qui évoquera toujours pour moi plus que le sympathique Aznavour, le torrentueux Blaise Cendrars, qui, lui, nous emmena au bout du monde.
Away, Haul Away manquait un peu de nerf : les gars d’Arc-en-Sol ne sont point hisseurs de drisse, ni brasseurs d’écoutes.
Mais cette soirée m’a glissé une foutue tristesse au cœur et je n’ai pu m’empêcher de penser à JeanJo qui, les autres années, mettait en page affiche et programme.
Vacheries maudites de la “Parkinson”, du désespoir et de la camarde !

Ce matin, par hasard, sur Arte, La grande parade d’Olivier Py : voilà un jeune (!) homme qui me raccorderait avec le théâtre, dont je ne gardais jusqu’alors que les vieux Grecs, Racine et Claudel.
J’ai le dvd de Tristan et Isolde qu’il avait monté pour le Grand Théâtre de Genève et qui sera joué à Nantes en mai 2009.

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J’ai feuilleté sa traduction de l’Orestie qu’il met en scène d’ailleurs ces jours-ci,... mais à Paris.
Ah ! si Puig nous proposait de tels travaux de traduction en atelier de Grec ancien pour novembre prochain. nous avons terminé l’année sur le Phédon et les inévitables "Chant du Cygne" et "mort de Socrate."..

J’ai achevé la matinée par le premier acte de Cosi fan tutte, monté par Chéreau à Aix : à se diluer de bonheur — toujours dans la dominante nostalgique — à l’écoute de ces duos, trios, quintettes. Il y a du suave et du radieux dans ce génie de mettre en scène l’art de la réciproque tromperie amoureuse.
À ne rien comprendre aux crimes passionnels. Cosi, c’est l’anti-Tristan.
Quand Chéreau montera-t-il Tristan et Py, Cosi ?

La journée s’achève sur des suavités plus graves : celles que nous fait entendre depuis plus de quarante ans, Gustav Leonhardt auquel France Mu a consacré le dimanche en son entier.
Bref, une fin de semaine apaisante après les lectures tourmentées, mais dans un profond encore ignoré, salutaires, de Pierre Guyotat, lui-même passionné de musique.

lundi, 04 février 2008

folles journées

...Trois jours durant, la maison, bruissante de Schubert...

vendredi, 06 avril 2007

vendredi-saint : de vieux restes et une émotion certaine

à l'homme du Lycosthène et à sa compagne

Le vendredi-saint, ma grand-mère ne descendait jamais laver le linge des autres à la rivière.
Laver un drap aurait été laver un suaire.

Comme un chœur très très lointain, en hommage aux vieux copains partis avant ce printemps, la musique de Jean Sébastien Bach :
Wir setzen uns mit Tränen nieder

Nous nous asseyons en pleurant
Et sur ton tombeau, nous te disons :
Repose doucement !
Repose doucement !
Reposez, membres épuisés !
Dans la joie suprême, se ferment alors les yeux.

Höchst vergnügt schlummern da die Augen ein.

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Semana santa, Rota - Andalousie, mars 2002, de Nicléane

dimanche, 21 janvier 2007

ensoleillée, la Loire

Balade ensoleillée dans la vallée gorgée d'eau.
Envol d'aigrettes, une puis deux, puis cinq, deux hérons cendrés restent impassibles. J'ai dans les oreilles l'Élégie pour la mort de son père de Dietrich Buxthehude, comme une tendre plainte bien accordée à ce ciel de traîne.

Dommage que les compagnons "vététistes" labourent certains sentiers, le piéton n'en finit plus de patiner. Par pluies abondantes et durables, il faudrait que l'usage des ces chemins leur soit déconseillé.

Avant-hier, je suis allé voir La Flûte Enchantée filmée par Kenneth Brannagh ; contre les critiques acerbes, j'ai beaucoup aimé. De quelle guerre s'agit-il ? Ce n'est pas si sûr que ce soit celle de 14-18, même si les tranchées sinuent dans l'horreur loufoque. Les pantins s'agitent et chantent.
Échapppe à la dérision l'atelier de Sarastro, un monde chaleureux d'ouvriers et d'artisans, très fouriériste. Mozart, chanté en anglais, acquiert une légèreté que mon mauvais goût apprécie. Et après cette ènième écoute de la Flûte, c'est, pour moi, hors de doute, je suis du côté de Papagéno.

J'ai enchaîné ma soirée en allant avec Jac, Se, mes voisins, et Nicléane voir Le grand appartement de Pascal Thomas. Nous y avons souri ert ri.
Mes tendances sensuelles se sont réjouies de l'éloge des aisselles poilues et j'ai admiré fugitivement l'abondante et brune toison "jouvienne" de Lætitia Casta qui, je l'espère, n'était point un pudibond postiche.

samedi, 28 janvier 2006

Quand naît Mozart

À Nantes, ce sont certes les "Folles Journées".
Ce fut d'ailleurs la première "La Folle Journée Mozart" en février 1995. J'y étais ! J'avais débuté l'après-midi par le Concerto pour violon K 218 et achevé la soirée par le Quintette pour clarinette K 581 qui me fait si souvent monter les larmes aux yeux.

Aujourd'hui, il neige sur Nantes et c'est une belle harmonie des Nations. Beaucoup de gens doivent songer à Mozart !

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Sur la longueur de ses deux lèvres, en terre commune, soudain l'allégro, défi de ce rebut sacré, perce et reflue vers les vivants, vers la totalité des hommes et des femmes en deuil de patrie intérieure qui, errant pour n'être pas semblables, vont à travers Mozart s'éprouver en secret.

— Bien-aimée, lorsque tu rêves à haute voix, et d'aventure prononces mon nom, tendre vainqueur de nos frayeurs conjuguées, de mon décri solitaire, la nuit est claire à traverser.

René Char
Débris mortels et Mozart

samedi, 14 janvier 2006

...pour l'amour de Mozart

J'ai décidé d'ouvrir le Mystérieux Mozart de Philippe Sollers ; j'ai toujours entretenu un capricieux rapport avec cet homme.
Entre livres qui me tombèrent des mains et dévoration nocturnes !
Cet après-midi, je ré-entre en Mozart par Sollers - il a du goût ! - me guidera dans mes écoutes.

Déjà, la Sonate n°8 et la cantate Die Maurerfreude - la joie du Maçon.
Je pense à Cœur de Ptah.

Après avoir cité des extraits du texte de la cantate, Sollers commente :

Il s'agit de chanter et de se réjouir, de sorte que la jubilation résonne et "pénètre jusque dans les salles les plus intimes du temple jusqu'aux nuages". La nature est un temple où de vivants piliers prouvent que les couleurs, les métaux, les parfums et les sons se répondent.


Il est dit que Mozart écrivit la sonate n°8 au chevet de sa mère agonisante. Je ne suis qu'un modeste mélomane du ressenti. Je viens d'écouter ; ce sont vingt minutes de vigueur.

Ce sacré Mozart, il m'a toujours "réparé" !

vendredi, 11 novembre 2005

Fin de nuit limpide

Insomnie heureuse.
À quatre heures du matin, dans le cadre de la fenêtre étroite, seule dans le sud et le ciel pur, Sirius, scintillante.

S'élève le chant de Monteverdi "Ogni amante è guerrier", par l'ensemble vocal de Nadia Boulanger (1937 !).


Que la nuit soit de glace ou qu'elle soit sereine
l'amant et le guerrier l'occupent à veiller