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samedi, 31 mars 2007

voilà pourquoi le blogue n'est point trop "causant"

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Plus de soixante-dix lieux-dits à recenser ! Il y en aurait eu plus de cent, dit "Zinet". À localiser dans ce monde mouvant d'eaux, de rades, de bouquets, de levis flottants qui couvre trois mille hectares, l'été, et se gonfle à six mille après les pluies de l'hiver.

Les entendre dans le parler des Passis, identifier les diphtongues de ce dialecte mi-poitevin, mi-gallo. Tenter de transcrire en français.
Quand s'ajoute un idiolecte qui est propre à leur métier de pêcheurs : baillaïe, doue, groïn, levis, parièles, mières, pavoï...
Et l'éditeur nous somme de ne plus déraper : les documents à remettre à la fin de la semaine prochaine. Pour fêter la Coopérative centenaire en août.

J'appliquerais bien à mes copains de Passay ce que Char écrivait de ses compagnons des maquis de Provence :

Un officier, venu d'Afrique du Nord, s'étonne que mes « bougres de maquisards », comme il les appelle, s'expriment dans une langue dont le sens lui échappe, son oreille étant rebelle « au parler des images ». Je lui fais remarquer que l'argot n'est que pittoresque alors que la langue qui est ici en usage est due à l'émerveillement communiqué par les êtres et les choses dans l'intimité desquels nous vivons continuellement.

Feuillets d'Hypnos, 61.

jeudi, 29 mars 2007

Chronique portuaire XLVII

cette note, à Yann, mon neveu,
attentif lecteur de ces chroniques.


Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1731. — LE CAPITAINE D'ARAMBOURG.

Le 9 octobre 1731, le Roi envoyait une épée d'honneur au capitaine nantais Godefroy d'Arambourg.
Né le 31 juillet 1685, et reçu capitaine à l'Amirauté de Nantes en 1714, il s'était distingué sur le Charlemagne, de 200 tx. et 12 can., dans un combat mémorable contre un forban.Il mourut en 1743, à Sucé, où il s'était retiré.

1732. — JACQUES CASSARD ET DUGUAY-TROUIN.

Lors des bruits de guerre qui s'élevèrent en 1732, entre la France et l'Angleterre, un grand nombre de marins se rendirent à Versailles pour offrir leurs services au Roi et solliciter un commandement : de ce nombre étaient les deux Bretons Cassard et Duguay-Trouin. Le Malouin, accoutumé déjà à la Cour circulait avec aisance dans les salons encombrés de courtisans, et son costume ne le cédait en rien au leur en richesse et en rubans ; le rude Corsaire nantais, tout au contraire, mis sans aucune recherche et presque pauvrement vêtu, s'était assis dépaysé sur un banc, triste et rêveur. Duguay-Trouin, très entouré, l'aperçut soudain, et, quittant brusquement les grands seigneurs et les généraux stupéfaits, vint à lui. l'embrassa, et prenant son bras, conversa avec lui durant plus d'une heure.
« Quel est cet homme ? » lui demandèrent en riant les courtisans, lorsque Cassard se fut éloigné. « Cet homme, — reprit Duguay-Trouin, — c'est le plus grand homme de mer que la France possède. Je donnerais toutes les actions de ma vie pour une seule des siennes. Vous ne le connaissez pas, mais nos ennemis le connaissent bien, car avec un seul vaisseau il faisait plus qu'une escadre entière. C'est Jacques Cassard, de Nantes ! » (1)

1734. — LE CAPITAINE D'HAVELOOSE ET LE " SAINT-ADRIEN ".

Durant tout un jour, le 13 octobre 1734,1e corsaire nantais le Saint-Adrien, de 200 tx., 14 can, et 27 h., cap. Gille d'Haveloose, soutint un terrible combat contre le pirate algérien le SOLEIL, en vue du cap Saint-Vincent.
La Ville demanda pour d'Haveloose une épée d'honneur, mais on la lui refusa sous le prétexte qu'il n'avait lutté que contre un simple pirate. Triste prétexte ! Car les pirates barbaresques, et surtout le SOLEIL, causaient alors à notre marine un mal tout aussi considérable qu'un vaisseau de guerre anglais ; et les prisonniers qu'ils faisaient étaient le plus souvent réduits en esclavage ou torturés.
C'est un descendant de ce brave capitaine qui légua toute sa fortune aux pauvres de Nantes en 1846 (2).

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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, p. 141.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 133-138.

mercredi, 28 mars 2007

lisant Mendès-France et Castoriadis

« Choisir un homme* sur la seule base de son talent (ou de son habileté électorale ou de son charme télégénique), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même, c'est une régression par rapport à une évolution que toute l'histoire nous a appris à considérer comme un progrès. »

Pierre Mendès-France,
La République moderne, 1962

* ou une femme ! (ndr : 2007)

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Le politique est tout ce qui concerne ce pouvoir explicite
(les modes d'accès à celui-ci, la façon appropriée de le gérer, etc.).

Ce type d'institution de la société recouvre la quasi-totalité de
l'histoire humaine. Ce sont les sociétés hétéronomes : elles créent
certes leurs propres institutions et significations, mais elles occul-
tent cette autocréation, en l'imputant à une source extra-sociale,
extérieure en tout cas à l'activité effective de la collectivité effecti-
vement existante : les ancêtres, les héros, les dieux. Dieu, les lois
de l'histoire ou celles du marché. Dans ces sociétés hétéronomes,
l'institution de la société a lieu dans la clôture du sens. Toutes les
questions formulables par la société considérée peuvent trouver
leur réponse dans ses significations imaginaires et celles qui ne le
peuvent pas sont non tellement interdites que mentalement et psy-
chiquement impossibles pour les membres de la société.

Cette situation n'est rompue, que l'on sache, que deux fois dans
l'histoire : en Grèce ancienne et en Europe occidentale, et de cette
rupture nous sommes héritiers, c'est ce qui nous permet de parler
comme nous parlons. La rupture s'exprime par la création de la
politique et de la philosophie (de la réflexion). Politique : mise en
question des institutions établies. Philosophie : mise en question
des idola tribus, des représentations collectivement admises.

Dans ces sociétés, la clôture du sens est rompue, du moins tend à
être rompue. Cette rupture - et l'activité d'interrogation incessante
qui va avec elle - implique le refus d'une source de sens autre que
l'activité vivante des humains. Elle implique donc le rejet de toute
« autorité » qui ne rendrait pas compte et raison, ne justifierait pas
la validité de droit de ses énonciations

Castoriadis
La montée de l'insignifiance, 1996,
pp. 224-225.

samedi, 24 mars 2007

vih

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Merci, et la mort s'étonne ;
Merci, la Mort n'insiste pas ;
Merci, c'est le jour qui s'en va ;
Merci simplement à un homme
S'il tient en échec le glas.

Fête des arbres et du chasseur
Les Matinaux

Char centenaire


cette note est dédiée à mon fils benjamin.

vendredi, 23 mars 2007

note nocturne

Scannant Gaston Bachelard — deux pages de La poétique de la rêverie — pour une amitié précieuse, cet épigraphe, tiré du Roman du lièvre, de Francis Jammes :

« J'ai tout à la fois l'âme d'un faune et d'une adolescente. »

Je les aime tant, ces deux anciens.
Poète, longue barbe, "philosophe", l'un. Philosophe, barbe longue, "poète", l'autre.

jeudi, 22 mars 2007

double entorse...

... aux pratiques énoncées dans ma note du 11 mars sur librairies, chaînes de distribution et Toile.

Je viens d'acheter Grammaire du français contemporain sur Amazon, après avoir entendu, la semaine durant sur France Cul, Jean-Claude Chevalier. Et comme je n'avais plus de grammaire à disposition...! Hier après-midi, quand je vais lorgner à la fnac les nouveaux MAC, j'aperçois Google-moi de Barbara Cassin * ; j'achète. Ça met des traces encrées dans les réflexions d'un site incontournable comme Affordance et je ressens encore la nécessité du papier.

Logiquement, j'eusse dû commander Cassin sur la Toile et Chevalier chez le libraire. Je fais souvent tout à l'envers, n'étant point à un paradoxe — ou une contradiction ? — près.

Au Lieu Unique — LU, les petits-beurres nantais — Bruno Blanckeman commente, pendant une heure trois-quarts, Faire l'amour de J-P Toussaint. C'est quasi aussi intéressant que la lecture du roman même. Mais je ressens un grand éloignement de ces écrits dits post-modernes.
Comme une "insignifiance" au sens que donne Castoriadis à cette notion.
Pour une meilleure attention à ce texte, il m'eût fallu temporairement remettre Char et Bachelard sur les étagères.
"Renouveler les imageries usées des lieux communs" ?
Ou s'abandonner au vide vain entretenu par le climat ennuyé qui s'étale devant notre impossibilité à maîtriser l'accélération des flux mentaux et émotionnels qui sont exigés de nous ?
Décider d'une halte ?

* Dans le Libé de ce jour, François Bon "humanise" Google en écrivant sur Matt Cutts, "tête chercheuse de Google" et donne l'url du bonhomme. Mais c'est en américain. Dommage.

Chronique portuaire XLVI

Elles ont désormais accès à la Toile. Je dédie cette quarante-sixième chronique du port de Nantes à Noémie et Célia, mes deux moussaillonnes préférées et à leur maman, avec lesquelles depuis pas mal d'années nous parcourons les mers en chantant la chanson du Forban.


Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1724. — LA DEUXIÈME BOURSE DES MARCHANDS.

La première Bourse des marchands ayant été jugée insuffisante, le Bureau de Ville décida de construire un nouvel édifice sur le Port-au-Vin (Place du Commerce). Les travaux furent adjugés à l'architecte Caillaud, pour la somme de 90.000 livres, et la première pierre en fut posée, le 22 mars 1724, par le maire Gérard Mellier (1).


AMÉNAGEMENT DE LA FOSSE.

Un premier arrêt du Conseil d'Etat. en date du 7 mars 1724, puis deux autres des 29 mai et 9 décembre 1725, ordonnèrent l'alignement des maisons de la Fosse, et. en général, l'aménagement des « quays, calles, aqueducs, maisons et magasins » pour la plus grande « utilité du public. de la navigation, du commerce et de la ville de Nantes ». Les travaux de quais sur ie terrain de la Chézine, prescrits par ces arrêts, commencèrent en 1726, et la première pierre du quai, appelé quai du Port d'Estrée, fut posée le 21 août (2).


1729. — LE FORBAN LE "SANS-QUARTIER".

Le 20 mars 1729, un navire ayant toutes les allures d'un pirate ou forban armé de 12 can. et 12 pier., vint mouiller dans la baie du Pouliguen. Son capitaine, Thomas Jean du Lain, vint à terre dans une chaloupe, et se rendit chez sa mère qui habitait lacôte. Il lui avoua que son équipage et lui étaient las de cette vie de vols et de crimes ; et la supplia de se rendre à Nantes pour lui obtenir l'amnistie.
Cette femme s'y rendit en effet, et l'amnistie qu'elle sollicitait pour son fils, lui fut accordée le 23 mars ; le forban le Sans-Quartier fut amené à Nantes et consigné entre les mains des officiers de l'Amirauté avec ses armes et appareaux. Le règlement de ces pirates, débutant par une invocation religieuse « Laus Deo », est conservé (en 1842) à la Bibliothèque Nationale, ainsi qu'un dessin représentant leur pavillon : une tête de mort sur deux tibias en croix de Saint-André, et un homme nu tenant un sabre d'une main et un sablier de l'autre ; le tout en blanc sur fond noir. C'était, d'ailleurs, le pavillon traditionnel des forbans (3).

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(1) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes. t. I, pp. 228-291.
GUIMAR, Annales Nantaises, p. 490.
(2) MEURET, Annales de Nantes, t. II, p. 275.
(3) Le Magasin Pittoresque, Année 1842, pp. 223-4.

mardi, 20 mars 2007

le plein d'images

La lourdeur chamarrée et l'enfermement armé, incestueux de la Cité interdite, monde qui m'enfonce dans l'exotisme des films de cape et d'épée et des westerns, dans le feuilletage naïf du Magasin pittoresque quand je m'isolais dans le grenier de la maison bourgeoise de la rue Rosière d'Artois. Visages et rites qui ramènent à la mémoire le bouquin de Lucien Bodard, La Vallée des roses. Dix siècles entre le roman et le film et ce sentiment d'une immobilité de l'histoire de Chine.
Couloirs d'or et de sang, gorges abruptes, d'un bleu proche de la nuit, quand virevoltent les poignards.

La mélancolie et un apaisement pour clore les tensions mentales et physiques des Témoins et de La vie des autres : univers si récents, et proche, trop proche encore, pour la menace du VIH.
Au-delà de la pellicule, Téchiné et Henckel von Donnersmarck ! Grands témoins.

Feuilletage de Char : Bachelard, le rêveur de mots, me vient en aide pour "aplanir les rapports".
Mais que cette lecture m'éloigne de mes mercredis à venir pour préparer la rencontre avec Jean-Philippe Toussaint, au Lieu Unique.

Aujourd'hui, Printemps du cinéma, comme hier dans les bourrasques de neige (?) : Le voile des illusions, Danse avec lui, et un autre encore dont le choix demeure indécis. Il est certain que j'ai perdu en endurance, je suis loin des cinq films en un après-midi et une soirée de naguère...

dimanche, 18 mars 2007

week-end d'aide-soignant

Guère le temps, ni le goût de rédiger une note quand votre "peintureuse" préférée revient après quinze jours d'hôpital — du service public, nous y tenons — et une prothèse en son foyer. On pousse le fauteuil roulant, on passe les cannes, on mijote de petits plats : mais, rien n'est triste, car, et elle ...et moi, nous allons vers un mieux quand la prothèse sera intégrée.
À peine le temps de jeter un coup d'œil aux vacheries qu'un certain Corcuff débite dans Le Monde sur un "Jean Baudrillard (qui) n'a pas eu lieu".
Quand la modestie sans doute d'un honorable penseur laisse sourdre comme de l'envie ?

Demain, Printemps du cinéma: quatre ou cinq films à attraper avant qu'ils ne disparaissent des chaînes à consommer : Le voile des illusions, Les témoins, La vie des autres, Danse avec lui, Par effraction, Lettre d'Iwojima, Blood diamond, Volem rien foutre al païs, La Cité Interdite.
Comme jadis à la Cinémathèque d'Alger, à peine sorti de l'obscure salle et déjà rentré.

Je n'oublie pas les "mots" chez René Char. C'est par ce chemin qu'il m'eût fallu commencer l 'évocation de "mon" poète centenaire.
Les mots qui vont surgir..., c'était l'épigraphe de la première note de ce blogue en octobre 2004.

jeudi, 15 mars 2007

Chronique portuaire XLV

Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1718. — CASSARD DÉCORÉ.

Jacques Cassard reçut le 17 juin 1718 la décoration de chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis (1). Toutefois cette décoration, arrachée au gouvernement par le cri de l'opinion publique, lui fut accordée sans pension, alors que Cassard avait dépensé des sommes considérables pour nourrir Marseille et ravitailler la Provence.


1721. — QUARANTAINE ET "PARFUMAGE" DES NAVIRES DANS LE PORT DE NANTES.

Deux lettres du Conseil de la Marine, l'une en date du 9 juillet 1721, l'autre en date du 15, nous indiquent les mesures prises à cette époque pour empêcher les navires venant de contrées contaminées de répandre dans le pays les germes dont ils pouvaient être infestés. Elles portent que le vaisseau l’Union, de Gênes, depuis trois mois dans le port de Nantes sans avoir été déchargé, le serait de la manière suivante : l'équipage devait débarquer la cargaison dans une île déserte de la Loire et l'y mettre « à l'évent », c'est-à-dire étendue à l'air, et pendant quarante jours équipage et marchandises devaient rester confinés dans leur île. Le navire, de son côté, devait être « submergé » pendant deux ou trois marées ; après quoi on devait le « parfumer», c'est-à-dire le désinfecter en y faisant brûler des aromates. Ces différentes formalités accomplies,
on estimait « qu'il ne devait plus rester aucun scrupule de mauvais air » (2).


1723.— AMÉNAGEMENT DE LA GRÈVE DE LA SAULZAYE.

En 1723, vingt-quatre riches commerçants et armateurs de Nantes fondèrent entre eux une société pour aménager la grève jusqu'alors déserte et nue de la Saulzaye, et y construire de superbes maisons, des cales et des quais. Cette grève appelée l'île Feydeau, du nom de l’ intendant de Bretagne Feydeau de Brou, se couvrit bientôt de riches palais habités par les marchands de l'époque : tandis que ses cales et quais, en resserrant notablement le lit du fleuve amélioraient son cours. Le pont de la Bourse fut construit trois ans après, en 1726, pour permettre l'accès de ce nouveau quartier (3).

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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, p. 122.
(2) EXFILLY, Dictionnaire des Gaules, Article Nantes.
(3) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 464.

mardi, 13 mars 2007

dans la nuit de printemps... prier !

Char centenaire

Gardez-nous la révolte, l'éclair, l'accord illusoire, un rire pour le trophée glissé des mains, même l'entier et long fardeau qui succède, dont la difficulté nous mène à une révolte nouvelle. Gardez-nous la primevère et le destin.
Prière rogue
Pauvreté et privilège, in Recherche de la base et du sommet.


Voilà ce qui peut surgir dans le mental quand la solitude se meuble aussi d'inquiète douleur...
Eh ! Oui, prier, prenant ce verbe en forme intransitive.
Comme pleurer, crier, hurler.
Pour Hl et dédiée à Mj

dimanche, 11 mars 2007

librairie ? quand même !

J'aime bien le titre de la note de FB "librairie tiers livre, quand même".
Enfin ! Surtout son "quand même" qui laisse entendre tout le cumul de petites (!) saloperies qui lui furent écrites.
François, quant à moi, qui ne suis plus dans mes lointains tropicaux, sahariens ou maritimes, — tu m'aurais fichtrement été bien utile en ces temps — je continuerai d'aller QUAND MÊME

du Bon-PasteurVent d'ouest
par la Contrescarpe
à la Fosse Coiffard.

samedi, 10 mars 2007

cherche un front du refus

Suite d'une soirée à l'initiative de mes voisins qui me sont amis :
Cherche un front du refus

qui n'accepte plus cette mascarade démagogique qui nous est imposée depuis bientôt cinquante ans.


De "l'éthique de la conviction" — mon vote du premier tour — et "l'éthique de la responsabilité" —mon vote du second tour — cette fois encore, je refuse le chemin.

Choisir un homme (ou une femme) sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige (ou de son habileté électorale), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même, c'est une régression par rapport à une évolution que toute l'histoire nous a appris à considérer comme un progrès.

Pierre MENDÈS-FRANCE
La République moderne, 1962

jeudi, 08 mars 2007

journée de la femme

À propos d'écriture de femme et/ou de littérature "féminine".

Il y a , à l'intérieur du champ littéraire, comme ailleurs, une lutte des sexes et je vois la mise en avant d'une « écriture féminine » ou de l'audace de l'écriture des femmes comme une énième stratégie inconsciente des hommes devant l'accès de celles-ci en nombre plus grand à la littérature pour les en écarter en restant les détenteurs de la « littérature », sans adjectif, elle.

Annie ERNAUX
L'écriture comme un couteau

— bouquin qu'une très ancienne et très chère amie m'a vivement recommandé.

Enfonçons l'épine : comme l'écrit dans un courrier un lecteur de Libé « ce 8 mars, journée de la femme, anomalie calendaire au milieu des 364 journées de l'homme » !

Chronique portuaire XLIV

Du commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1717. — MORT DE JEAN VIÉ.

Jean Vie, passé au service des Républiques de Gênes et de Venise, alliées de la France, fut emporté par un boulet le 16 juin 1717, dans une bataille navale contre les Turcs. Il commandait le vaisseau-amiral de la République de Venise (1).

CORSAIRE CONTRE FORBANS.

Le corsaire nantais, le Saint-Michel, de 150 tx., 12 .can., 40 h. d'équipage et 28 passagers, sorti de Nantes le 18 août 1717 sous le commandement du capitaine Jean de Jonchery-Dubois, fit la rencontre le 20 octobre suivant de deux forbans qui lui appuyèrent chasse et le joignirent à midi ; le plus gros arbora pavillon anglais et l'assura d'un boulet.
Aussitôt le Nantais ordonna le branle-bas de combat, et hissa sa couleur à sa corne. Le forban à cette vue hala sur le pont son premier pavillon, et hissa à sa place un « pavillon noir ayant une esquelette au milieu, tenant d'une main un dard et de l'autre une horloge ».
En présence de la force des deux forbans, portant l'un 14 can. et l'autre 12 ; et sachant que les pirates ne faisaient jamais quartier à ceux qui leur résistaient, les passagers forcèrent le capitaine du Saint-Michel à se rendre. Les prisonniers furent conduits à bord du plus gros des deux forbans, lequel comptait 140 h., en majorité anglais : et le 25, les deux pirates amarinaient trois autres navires, dont un Nantais : la Gracieuse, cap. François le Barbier.
Les marins et passagers furent d'ailleurs conduits sains et saufs à la côte, après avoir été toutefois dépouillés (2).

APPAREIL À DISTILLER L'EAU DE MER

Vers 1717, un médecin de Nantes, nommé Gauthier, inventa un curieux appareil pour distiller l'eau de mer, et résoudre ainsi la question de l'approvisionnement d'eau douce des navires au large.
Pour se rapprocher autant que possible de l'évaporation naturelle, il plaçait son foyer, d'une forme particulière, au-dessus de la masse d'eau à distiller. Il parvint à fournir 140 pintes d'eau par vingt-quatre heures ; et un récit de l'Académie de cette époque confirme la découverte du médecin nantais, et mentionne que les expériences faites à bord du navire Triton dans le port de Lorient furent des plus satisfaisantes. Pendant un mois les marins de ce vaisseau se servirent exclusivement de l'eau ainsi distillée pour la boisson, la fabrication du pain, et la cuisson des aliments. Toutefois, l'appareil ne put être employé sous voile, le mouvement du navire mélangeant l'eau de mer et l'eau déjà distillée (3).
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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les'Corsaires de Nantes, p. 22.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 3-4.
(3) VERGER, Archives curieuses de Nantes, t. I, p.153.