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jeudi, 29 mars 2007

Chronique portuaire XLVII

cette note, à Yann, mon neveu,
attentif lecteur de ces chroniques.


Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1731. — LE CAPITAINE D'ARAMBOURG.

Le 9 octobre 1731, le Roi envoyait une épée d'honneur au capitaine nantais Godefroy d'Arambourg.
Né le 31 juillet 1685, et reçu capitaine à l'Amirauté de Nantes en 1714, il s'était distingué sur le Charlemagne, de 200 tx. et 12 can., dans un combat mémorable contre un forban.Il mourut en 1743, à Sucé, où il s'était retiré.

1732. — JACQUES CASSARD ET DUGUAY-TROUIN.

Lors des bruits de guerre qui s'élevèrent en 1732, entre la France et l'Angleterre, un grand nombre de marins se rendirent à Versailles pour offrir leurs services au Roi et solliciter un commandement : de ce nombre étaient les deux Bretons Cassard et Duguay-Trouin. Le Malouin, accoutumé déjà à la Cour circulait avec aisance dans les salons encombrés de courtisans, et son costume ne le cédait en rien au leur en richesse et en rubans ; le rude Corsaire nantais, tout au contraire, mis sans aucune recherche et presque pauvrement vêtu, s'était assis dépaysé sur un banc, triste et rêveur. Duguay-Trouin, très entouré, l'aperçut soudain, et, quittant brusquement les grands seigneurs et les généraux stupéfaits, vint à lui. l'embrassa, et prenant son bras, conversa avec lui durant plus d'une heure.
« Quel est cet homme ? » lui demandèrent en riant les courtisans, lorsque Cassard se fut éloigné. « Cet homme, — reprit Duguay-Trouin, — c'est le plus grand homme de mer que la France possède. Je donnerais toutes les actions de ma vie pour une seule des siennes. Vous ne le connaissez pas, mais nos ennemis le connaissent bien, car avec un seul vaisseau il faisait plus qu'une escadre entière. C'est Jacques Cassard, de Nantes ! » (1)

1734. — LE CAPITAINE D'HAVELOOSE ET LE " SAINT-ADRIEN ".

Durant tout un jour, le 13 octobre 1734,1e corsaire nantais le Saint-Adrien, de 200 tx., 14 can, et 27 h., cap. Gille d'Haveloose, soutint un terrible combat contre le pirate algérien le SOLEIL, en vue du cap Saint-Vincent.
La Ville demanda pour d'Haveloose une épée d'honneur, mais on la lui refusa sous le prétexte qu'il n'avait lutté que contre un simple pirate. Triste prétexte ! Car les pirates barbaresques, et surtout le SOLEIL, causaient alors à notre marine un mal tout aussi considérable qu'un vaisseau de guerre anglais ; et les prisonniers qu'ils faisaient étaient le plus souvent réduits en esclavage ou torturés.
C'est un descendant de ce brave capitaine qui légua toute sa fortune aux pauvres de Nantes en 1846 (2).

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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, p. 141.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 133-138.

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