mercredi, 07 mars 2007
....ils s'en vont, il s'en va....
Le corps se fait plus lourd, plus dense de jour en jour, insensiblement, sans changer presque de poids ni de forme, il se charge d'un poids mort qui s'ajoute à la charge utile du vivant. C'est comme si l'élasticité l'abandonnait pour laisser place à la force gravitationnelle. Il s'éloigne de la danse et se rapproche de la masse. Il s'éloigne du mouvement originel et se rapproche de la mort.
Baudrillard ! Je l'avais un peu délaissé au profit des vieux grecs et ses bouquins relégués au second rayon, hors ses Cool Memories, toujours à portée de lecture.
Il m'avait dopé le penser et revitalisé les pratiques de mon "métier". Mon premier bouquin lu et relu, conseillé, prêté : Simulacres et simulation, tout notre temps et ses géographies y sont, c'est "borgésien" en diable. Certes, comme pour Barthes, Bourdieu, Castoriadis, Morin, il fallait avec ténacité m'approprier son lexique.
C'est dans l'effort qu'il nous est nécessaire d'entendre les "prophètes" de notre ère
Ses Cool Memories étaient la merveilleuse inscription de son corps, de ses émotions, de ses amours dans le conceptuel de sa réflexion.
Bien sûr qu'il faut rêver de toutes les femmes. Il n'en est aucune qui ne serait blessée qu'un homme ne rêve de toutes à travers elle.
L'homme se jette dans la benne à ordures en criant : « Je suis une ordure ! ». On l'arrache, il s'y jette à nouveau en criant :« Je suis une ordure ! ». Il avait perdu l'usage de la métaphore.
Baudrillard était voisin de Michaux.
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dimanche, 04 mars 2007
Dites-moi, Monsieur si je veux...
Suite à l'émission Masse critique, toujours piquante de Fréderic Martel - le samedi à 8 h 15 sur France Cul ....
Dites-moi, Monsieur, si je veux me faire publier, à qui dois-je envoyer, maintenant, mon manuscrit ? à un éditeur ? ou à un agent littéraire ?En plus clair, à Gallimard, à Minuit, à Denoël... ou à monsieur Samuelson ? à monsieur Borchardt ? *
À dieu le Père, tiens ! ou mieux encore, à Zeus !
Messsieurs, allez donc vous faire voir chez Caron.
Moi, je lis, de Joël Martin, LA CONTREPÈTERIE**
Comment traiter l'abus des élites littéraires ? Le contrepet, vous dis-je !
Nous, lecteurs et lectrices — j'en connais quelques-unes — les verbes nous agitent.**
* Le Monde des livres (2 mars 2007), que ne semblent guère aimez les agents littéraires. Et d'autres aussi.
** Ces deux dernières lignes sont des emprunts au trois mille sept cent quarantième Que sais-je ?, plus haut cité.
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jeudi, 01 mars 2007
Chronique portuaire XLIII
Du commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution
1713. — CAMPAGNE DE JACQUES CASSARD EN 1712.
À la tête d'une division de six vaisseaux et deux frégates, et muni d'une Commission provisoire de capitaine de vaisseau, grade qui lui fut confirmé le 25 décembre, Jacques Cassard ravagea en 1712 les colonies hollandaises, portugaises et anglaises. Il avait sous ses ordres toute l'élite de la jeune marine française : un La Garde, un de Sabran, un de Grasse, un de Pienne, etc., fiers de faire leurs premières armes sous les ordres du brave marin nantais,
En juillet, il enlevait l'île de Montserrat, l'une des Antilles ; en octobre, il rançonnait Surinam ; en février 1713, il prenait Curaçao ; et chaque fois qu'il revenait à la Martinique, dont il avait fait son quartier général, les habitants couraient en foule au devant de lui, et du plus loin qu'ils apercevaient ses vaisseaux criaient joyeusement ; « Voilà encore Cassard avec les trésors de l'ennemi ! »
La paix se négociait en ce moment, et le gouvernement, craignant qu'un hardi coup de main du brave Nantais ne vint la rendre impossible, se hâta d'envoyer dans ses parages une escadre avec un chef d'un grade supérieur au sien qui pût tant soit peu modérer son courage (1).
CORSAIRES NANTAIS EN 1712 .
Le 18 mars, le Hardy-Guépin, corsaire nantais, de 140 tx. et 26 can,, armé en société par Jean-Baptiste Le Masne et Jean Tanquerel, son capitaine, amarinait le CONQUÉRANT, de Guernesey, à hauteur de l'île d'Yeu.
Le Maréchal-d'Estrée amarinait la même année : le TIGRE, de Dublin ; le SAINT-JOSEPH et la REINE, de Corck, le FRANÇOIS, de Londonderry ; la KATHERINE, de Wesfort ; le HAMPTON-GALLEY, de Bristol ; la MARIE ; le SAINT-ANTOINE ; le SAINT-NICOLAS et I'ÂNNIBAL. Il rentra à Nantes le 23 août avec cette dernière prise, faite près du Pilier et évaluée à 10.000 livres.
Enfin, le Lusançay capturait les Anglais : le GREENBOROUGH et le DRAGON (2).
1713. — CAMPAGNE DE JACQUES CASSARD EN 1713.
Jacques Cassard continua dans les premiers jours de 1713 à piller les colonies des puissances en guerre contre la France ; et ses succès contribuèrent largement à la paix d'Utrecht, signée le 11 avril. Les puissances, effrayées de ses succès, voulaient obtenir à tout prix le rappel immédiat de son escadre en France (3).
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(1) DE LA PEYROUSE-BONFILS, Histoire de la Marine Française, t. II, p. 139.
L. GUÉRIN, Histoire Maritime de France, t. IV, pp. 169 et suiv.
RICHER, Vie de Cassard, pp. 55 et suiv.
(2) A. PÉJU, La Course à Nantes aux XVIIe et XVIIIe siècles, p. 169.
S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 72.
(3) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 115-117.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908
07:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)