mardi, 13 août 2019
apprendre le plateau de Millevaches
à Mau, vieux compagnon
d'errances marines
à Sylvie, sa compagne
qui partage si bien sa passion d'herboriser
Quand, à neuf cents mètres d'altitude, sur le plateau de Millevaches*, ayant plongé dans la tourbière du Longeyroux, aux sources spongieuses de la Vézère, y ayant admiré le voisinage — un quasi cousinage — de la commune bruyère violette — dite Erica Cinéréa — et de la callune rose pâle — dite Calluna Vulgaris — le voyageur âgé se surprend à rêver d'un mouillage à Houat, sur Tréac'h Salus... afin d'y respirer, à la tombée du jour, l'odorante Immortelle des dunes — dite Helichrysum stoechas.
© Nicléane
*Millevaches : au diable l'histoire d'un troupeau de bovins abandonné à Satan par une paysanne effarée par l'orage, retour à une étymologie branlante entre latin ou gallo-romain qui évoque par ce "melo vaccua" un espace vide ou un millier de riens ou quand s'y ajoute une origine celte, "mille batz", les mille sources.
12:16 Publié dans les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 23 juillet 2019
dans la volière sauvage de René Char
Sur la motte la plus basse, un bouvreuil... Sa gorge a la couleur de la lune d'avril. Il était pour partir quand je suis arrivé.
Se rencontrer paysage
avec Joseph Sima
II, un jour entier sans controverse
Fenêtres dormantes et porte sur le toit.*
Relisant CHAR depuis combien d'années ?
*René CHAR, Fenêtres dormantes et porte sur le toit, Gallimard, 1979.
10:24 Publié dans Char à nos côtés | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 juillet 2019
Ha-Huka, un Homme et son arboretum
Décidément, l'année 1999 n'est pas terminée.
Quand une visite à l'expo de la semaine dernière "La Mer en XXL" me ramène à Ua-Huka.
Il y avait un stand sur l'Océanie avec une superbe carte jusqu'aux côtes américaines et une île minuscule non identifiée dans l'est du Mexique. À haute voix, je m'étonne que Clipperton — c'est d'elle qu'il s'agit — n'est point été nommée.
À côté de moi, une dame s'exclame et, tout de go, me questionne. Brièvement, je lui narre ma navigation "Pacifique" d'il y a vingt ans...
Et nous voilà à nous entretenir de Ua-Huka et de son arboretum, de notre rencontre avec Nicolas, cet homme qui l'a créée.
Elle est... du coin. Elle a un certain âge, le teint cuivré d'une Océanienne. Elle est chaleureuse.
Elle me rassure : « Nicolas est toujours bien vivant. c'est sa fille qui a gère l'arboretum qu'il a beaucoup, beaucoup — elle insiste —développé au point qu'il est devenu la référence océanique pour la sauvegarde et le renouvellement de la végétation du Pacifique. »
Me souviens bien qu'il nous avait dit avoir fait le tour du Pacifique Sud jusqu'aux Amériques pour collationner arbres et plantes et créer cet arboretum.
J'ai pensé tout de suite que je me devais d'en informer mes deux compagnons, en reprenant une page de mon blogue écrit en 2007 et qui, déjà, leur était dédiée.
http://grapheus.hautetfort.com/archive/2007/10/20/nostagiedesmarquises.html#comments
Pour moi, une de mes plus fortes rencontres, comme celles, tout aussi rares, que j'avais pu faire, jadis et naguère, de ces quelques femmes et quelques hommes qui luttaient pour la vie de leur Terre, en Côte d'Ivoire, en Algérie, au Sénégal.
17:14 Publié dans îles, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 25 mai 2019
Pacifique XII - Quatre ciels pour conclure
Entre les 120° et 90° méridiens Ouest
Entre les parallèles 20° Sud et 20° Nord
Quarante-huit jours durant, cette alternance de ciels qui pourront paraître des clichés, mais qui sont le réel des situations météorologiques, vécues le long de cet Équateur Pacifique,
il y a vingt ans, entre le 25 février et le 14 mars 1999.
Manquent ! Manquent les splendeurs nocturnes de la voûte étoilée, quasi inégalées hors les nuits de saison sèche en Moronou et les nuits estivales de Biskra au pied des Aurès.
La majesté ondulante de la constellation du SCORPION face à la rigueur géométrique d'ORION.
* L'étoile Polaire et la Croix du Sud ne sont que des banalités astronomiques, certes utiles aux navigateurs. Elles guident mais ne font point rêver !
11:00 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 21 mai 2019
Caribean Sea — VI Fort-de-France
Le vendredi 21 mai 1999, à 00H30 heure locale
par 14°36,0 Nord et 61°04,20 Ouest
Ancre mouillée en baie de Fort-de-France.
Le périple s'achève.
10:12 Publié dans îles, Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 20 mai 2019
Caribean Sea — V
Le jeudi 20 mai 1999, à 12 h 00 heure locale
par 14°28,30 Nord et 62°25,50 Ouest
À 75 mn... de Fort-de-France.
Y serons-nous dans la nuit ?
13:48 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 mai 2019
Caribean Sea - entre le 16 et le 20 mai 1999
Ultimes événements
des 500 derniers milles
De Mathieu
Départ sous le vent de l'île où nous repérons un kitesurfer qui se fait embarqué au large.
En annexe, nous nous approchons de lui et lui demandons de monter à bord ce qu'il refuse de faire. Xavier s’énerve et avertit les gardes-côtes.
Un bateau moteur vient vers nous avec à son bord des personnes qui ont clairement abusé de produits illicites colombiens.
Je me souviens d'un mec avec un casque allemand complètement en vrac. Ils nous demandent si nous avons vu un gars en kitsurf. Nous leur indiquons une route sachant que nous avons perdu le mec de vue.
Est-il arrivé jusqu'en Colombie? A-t-il été mangé par les requins? Les mecs l'ont-ils retrouvé?
Et l'odeur de la terre pour la dernière fois !
De Xavier
Après un dilemme écologique : fallait-il mieux les laisser sombrer et se dégrader par 4000 m de fond ou les confier à l'improbable processus de valorisation des déchet d'une île caribéenne (fusse-t-elle un département français !) nous avions jeté la veille nos deux gros bidons orange de réserve de gasoil complémentaire qui étaient et ne nous seraient plus utile d'ici la Martinique.
Dans les heures qui ont suivi et probablement sans lien de cause à effet nous avions été survolés par un avion. Puis un navire de la marine américaine est apparu dans notre arrière droit à 16 miles suivant notre radar.
Au petit matin il a appelé à la radio. Mathieu est venu me réveiller. La marine américaine me demandait de décliner l'identité du navire et son dernier port de passage. Ils voulaient probablement savoir si nous avions accosté les côtes colombiennes.
Je leur ai dit que nous venions directement de Colòn. Et après quelques heures à nous suivre encore (peut-être le temps de vérifier mes dires), ils ont disparu à l'horizon...
De Jacques
Ce n'est plus l'impatience du quai. C'est l'impatience d'autres quais.
09:02 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 mai 2019
Caribean Sea — IV
Le dimanche 16 mai 1999
par 12°34,19 Nord, 70°03,35 Ouest
Depuis deux jours, au mouillage sur ancre en baie de Paradera,
dans le noroît d'Aruba.
L'alizé d'est a soufflé à 30 nœuds.
Au soir du 16, il est enfin calmé.
Nous appareillons vers 19 heures.
Paré le phare de California, cap à l'ENE sur la Martinique à 530 mn.
Au moteur, dans la moiteur tropicale.
Adieu les rêves pirates de Maracaïbo !
19:23 Publié dans îles, Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 mai 2019
Caribean Sea — III
le jeudi 13 mai 1999
fin d'après-midi, au large du golfe de Maracaïbo
par 12°31,01 Nord, 70°02,20 Ouest
entre les digues du port d'Oranjestad
ARUBA, Antilles Néerlandaises.
10:14 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 mai 2019
Caribean Sea — II
Le mercredi 12 mai 1999
à 15h00 heure locale
par 12°28,09 Nord, 71°00,00 Ouest
Arrondie la pointe de la Gallina à l'extrémité NE de la Colombie, signalée par son phare.
Plus de 500 mn depuis Colòn.
15:29 Publié dans Les chroniques portuaires, Les nocturnes, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 09 mai 2019
Caribean Sea — I
Le dimanche 9 mai 1999
à 12 h00 heure locale
par 09°23,49 Nord, 79°54,54 Ouest
En rade de Colòn, on lève l'ancre. Pluie et grains depuis la veille.
Passe de Cristobal
par 09°22,53 Nord, 79°53,47 Ouest
Décision de longer la côte Colombienne, sans y faire escale.
11:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 mai 2019
Panama, Ô mon canal !
Franchies les deux écluses montantes de Miraflorès, la troisième, à un mille, sera celle de Pedro Miguel.
Puis la longue tranchée de Culébra taillée dans la montagne au début du XXe siècle, au prix de plusieurs milliers de morts, le Rio Chagrès et le lac Gatun : Plus de 35 milles nautiques jusqu'aux écluses descendantes de Gatun.
Nous entrerons dans l'écluse et serons mis à couple d'un énorme semi-rigide panaméen.
Et ce que, dans Miraflorès, nous avions devant, sera dans la descendante de Gatun sur notre arrière, et plus impressionnant !
À 18 heures, nous serons, versant Atlantique,
par 09°16,57 Nord et 79°55,14 Ouest,
à 7 milles nautiques de la passe de Cristobal qui nous ouvrira, quelques jours plus tard, la mer des Caraïbes.
18:17 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
L'Adieu au Pacifique — VI
Le jeudi 6 mai 1999,
à 9 h00 heure locale
mouillage de Balboa
Embarquent à bord l'officier-pilote panaméen et 2 lamaneurs, père et fils.
Ancre relevée, nous gagnons l'entrée de la double écluse de Miraflorès, précédés d'un cargo et suivis d'un yacht américain de 20 mètres de long, assisté d'un officier-pilote, américain lui aussi — la Compagnie du Canal étant encore cogérée par les États-Unis et l'État Panaméen. Ils se mettront à couple de notre catamaran.
S'éloigne le Pont des Amériques qui, à 'époque, est encore le seul pont franchissant le Canal et reliant les deux Amériques.
Se referme la Porte du Pacifique.
Nous sommes alors
par 8°59,27 Nord et 79°35,06 Ouest.
15:48 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 mai 2019
Côtes américaines du Pacifique —V
Le dimanche 2 mai 1999
à 17 h 30 heure locale
par 08°56,08 Nord et 79°33,18 Ouest
sur ancre au Yacht Club de Balboa (Panama)
Soixante-six jours de mer depuis les Marquises
C'est le lendemain, mais c'est bien vrai ! Et ce n'est pas encore fini.
17:35 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 30 avril 2019
Côtes américaines du Pacifique — IV
Le vendredi 30 avril 1999
longeant les côtes de Panama
par 07°10,29 Nord et 81°48,22 Ouest
Longeant la côte panaméenne, au matin, par le travers de la route, à 3 milles dans l'est,
l'île de Montuosa, une sorte d'Irus ou de Logoden — mes îles du golfe du Morbihan — plus élevée, équatoriale, l'ÎLE PACIFIQUE, quoi !
Après le grand et splendide désert Pacifique, comme une nostalgie.
À 16 h 15, nous arrondirons l'Isla Jicarita. Deux nuits encore, et à 130 milles, la punta Mala parée, s'ouvrira le golfe de Panama !
15:53 Publié dans îles, Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)