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mercredi, 24 décembre 2008

à la manière de Cadou, une espèce de Noël

à toutes et tous ami(e)s qui viendront
cette nuit ou ce lendemain lire ce blogue,
pour cette lumière au-dessus d'eux.


Ma mère aux longs cheveux tu figures la Vierge
La Vierge un soir d’hiver en une salle d'auberge

II est des gens nombreux et comme au Moyen âge
On touche la servante et l'on brise les tasses

Ce tableau d'autrefois n'est dans aucun musée
Mais tu as les yeux bleus des riches épousées

Dans les faïences du vaisselier de noces tu te mires
Parmi les coqs tu mets les fleurs de ton sourire

Tu es toute tristesse pour les buveurs qui battent
Leurs chiens maigres à grands coups de savate

Et tu me montres à tous en t'excusant un peu
De promener cette lumière au-dessus d'eux

Les nuits d’hiver sont comme lampes à pétrole
Fumeuses et chargées d'un détestable alcool

Si bien qu'on ne voit plus les poils ni les rousseurs
D'un braconnier qui joue dans l'ombre au Donateur

Et qui mêle des doigts les valets et les reines
En balançant l'atout comme on lance la graine

Un soir de lents corbeaux dans un ciel plein de vent
Qu'elle vive à jamais dans le cœur de l'enfant !



René Guy Cadou

La femme à l'enfant
Le Cœur définitif

dimanche, 21 décembre 2008

solstice d'hiver

Ce midi, à 12 heures 05 TU, par 47°10 Nord et 1°37 Ouest, le soleil était au plus bas de sa course, sa déclinaison était de moins 23°43.
Seul, le parterre au fond du jardin était ensoleillé.
Après-demain, le rai de lumière s'élargira et les bulbes, sous terre, à nouveau tiédiront..
Au solstice d'hiver, la remontée du soleil !

De grandes œuvres à façon, de grandes œuvres, durement,
se composent-elles aux antres de l'An neuf ?

Et l’Hiver sous l'auvent nous forge-t-il sa clef de grâce?

« ... Hiver bouclé comme un bison, Hiver crispé
comme la mousse de crin blanc,

Hiver aux puits d’arsenic rouge, aux poches d'huile
et de bitume,

Hiver au goût de skunk et de carabe
et de fumée de bois de hickory,

Hiver aux prismes et cristaux dans les carrefours
de diamant noir,

Hiver sans thyrses ni flambeaux, Hiver sans rosés ni piscines,

Hiver ! Hiver ! tes pommes de cèdre de vieux fer !
tes fruits de pierre ! tes insectes de cuivre !

Tant de vers blancs d’onyx, et d'ongles forts,
et de tambours de corne où vit la pieuvre du savoir,

Hiver sans chair et sans muqueuse, pour qui toute fraîcheur gît
au corps de la femme... »

Et la terre ancillaire, mise à nu, refait au Ciel d'hiver
le lit de sa servante.


Saint-John-Perse,
Vents II, 2.

vendredi, 19 décembre 2008

il ne fait pas bon avoir la tête épique

... en France. Du moins !

Et la récente biographie parue sur Alexis Léger dit Saint-John Perse* semble bien confirmer l'adage littéraire. Aux dires des critiques, Jacque Julliard dans le Nouvel Obs de la semaine dernière et Philippe Lançon dans le LibéLivres d'hier, la stèle érigée par le diplomate-poète lui-même commencerait de se lézarder.
Ce ne sont que critiques de critique.

Julliard appuye là où sans doute le jeune universitaire auteur de la biographie fait déjà mal — ce serait surtout le diplomate qui serait visé, ouf !, affabulateur... problème d'identité... don de réécriture de l'histoire... pseudomanie galopante... ondoyant et divers... dissimulé, calculateur, opportuniste. Julliard clôt son article assez bêtement : « Il y aura toujours des unhappy few pour préférer Éluard, Char et Saint-John Perse à Apollinaire, Aragon et Desnos. » Mais non, mais non ! monsieur Julliard, qui n'aimez point Saint-John Perse, le lecteur peut préférer (!) les six à la fois.

Lançon écrit plus mesurément sur le diplomate, mais sans l'épargner : « Craignant d'être tué sous les bombes, il rejoint aussitôt les États-Unis. Il y nuit avec efficacité à l'image gaullienne. » Et la chute de l'article qui ébranle le "monument" Pléiade, après les allusions aux manœuvres diplomatiques pour obtenir le Nobel : « Le mausolée de la Pléiade roule la pierre sur cette destinée accomplie entre élévations et reniements. Quelques vers splendides, de beaux hommages, cette extraordinaire cadence verbale statufiée, continuent de s'en échapper. Et cette question sans réponse, posée dès l'âge de 20 ans : "sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus ?..." Rien. »

Critique de critiques ! Certes. Faudra-t-il lire le livre de Renault Meltz ? Sinon la curiosité. Quand les statues sont ébranlées, la lecture n'en peut être que libérée.
Mais, que m'ont apporté récemmment, les biographies de Greisalmer sur Char, de Martin sur Michaux, passé un certain premier malaise dans le dévoilement de "l'humain, trop humain" de ces hommes ?
Des années de lecture furent dans l'ignorance des petitesses et des grandeurs ; le retour aux textes estompent très vite, sinon effacent, les gênes biographiques tant qu'il n'est en question que les trivialités des vies quotidiennes et que les valeurs de la common decency** ne sont point lézardées.

Demeure la grande vendange de la langue et du rythme. Scribes dépassés par leur propre labeur : ils seraient demeurés anonymes, le lecteur n'en serait pas moins comblé.

Un des ultimes textes de Perse me parait être à la fois un aveu, un plaidoyer et une réponse au biographe et à ses critiques.


LES voici mûrs, ces fruits d’un ombrageux destin. De notre songe issus, de notre sang nourris, et qui hantaient la pourpre de nos nuits, ils sont les fruits du long souci, ils sont les fruits du long désir, ils furent nos plus secrets complices et, souvent proches de l’aveu, nous tiraient à leurs fins hors de l’abîme de nos nuits... Au feu du jour toute faveur ! les voici mûrs et sous la pourpre, ces fruits d'un impérieux destin — Nous n’y trouvons point notre gré




Soleil de l’être, trahison ! Où fut la fraude, où fut l’offense ? où fut la faute et fut la tare, et l'erreur quelle est-elle ? Reprendrons- nous le thème à sa naissance ? revivrons-nous la fièvre et le tourment ?... Majesté de la rose, nous ne sommes point de tes fervents : à plus amer va notre sang, à plus sévère vont nos soins, nos routes sont peu sûres, et la nuit est profonde où s'arrachent nos dieux. Roses canines et ronces noires peuplent pour nous les rives du naufrage.




Les voici mûrissants, ces fruits d’une autre rive. « Soleil de l’être, couvre-moi ! » — parole du transfuge. Et ceux qui l’auront vu passer diront : qui fut cet homme, et quelle, sa demeure ? Allait-il seul au feu du jour montrer la pourpre de ses nuits ?... Soleil de l’être, Prince et Maître ! nos œuvres sont éparses, nos tâches sans honneur et nos blés sans moisson : la lieuse de gerbes attend au bas du soir. — Les voici teints de notre sang, ces fruits d’un orageux destin.

À son pas de lieuse de gerbes s'en va la vie sans haine ni rançon.

Nocturne
1972.


* Alexis Léger dit Saint-John Perse, par Renault Meltz, Flammarion.
** ma note du 5 décembre : j'ai fait l'école buissonnière.

mardi, 16 décembre 2008

Lisant Mallarmé 2

Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
À n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

Salut
Le sonnet qui ouvre le recueil Poésies.

Mallarmé, c'était depuis la fin de l'adolescence un "trou noir". J'avais gaîment sauté de Verlaine et Rimbaud à Claudel.
L'Azur, le Tombeau d'Edgar Poe, Le Vierge, le Vivace et le Bel demeureraient des obscurités très belles à murmurer et qui le sont encore cette nuit. Mais obscurités cependant.
L'atelier animé par Stanguennec se propose d'exposer Mallarmé sous les lumières de ...Kant. De l'un à l'autre, les schèmes et les symboles procèderaient, à un siècle d'écart, d'un cheminement identique. Me faudra-t-il me glisser dans les raisons kantiennes autre "trou noir".

L'analogie marine du Salut, déjà effleurée dans ma lecture de Au seul souci de voyager me guidera peut-être jusqu'à Mes Bouquins refermés qui clôt le recueil en évoquant Paphos le village ceint d'écume qui vit naître Aphrodite.
D'écume en écume !
Le poète ose donner une forme sensible aux Idées de la raison... en les élevant au-delà des bornes de l'expérience, grâce à une imagination qui s'efforce de rivaliser avec la raison.
Emmanuel Kant,
Critique de la faculté de juger, 1798.
... la patience de la lecture du poème par la philosophie !

Et par la chanson : me revient un air populaire que ne désavouerait point
Mallarmé, quand aux vers 5 et 6, il souligne d'un rejet fortement marqué ses amitiés :
Nous naviguons, ô mes divers
Amis...
Cet air ? Les copains d'abord.
Kant et Brassens en lisant Mallarmé, ça me va !
Prenons le temps. Nous l'avons.
Et soyons hilares.
Ses fluctuat nec mergitur
C'était pas d'la littérature
N'en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat'lots
N'étaient pas des enfants d'salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord

lundi, 15 décembre 2008

lisant Mallarmé...

La mer dont mieux vaudrait se taire que de l'inscrire dans une parenthèse si, avec, n'y entre le firmament — de même se disjoint, proprement, de la nature. Quelque drame d'exception, entre eux, sévit qui a sa raison sans personne.
Grands faits divers,
Divagations

Poésie/Gallimard, p. 316.
brume2.jpg

Brume d'automne au large de Penerf.
...qui a sa raison sans personne ? Peut-être Mallarmé a-t-il oublié les oiseaux ?

vendredi, 12 décembre 2008

Héraclite "nobélisé"

Le dernier homme que cite Le Clézio, lors de son discours de réception* du Nobel 2008, est Héraclite.
Héraclite dit :

hérac001.jpg
Le temps est un enfant qui joue en déplaçant les pions : la royauté d'un enfant.**

Le Clézio ne dissout-il point la tension polémique de l'aphorisme dans l'innocence d'un futur que susciterait une enfantine royauté ?
La grande bonté est naïve : faut-il pour autant l'en amoindrir ?


* Merci à FB pour avoir mis en ligne une version propre et nette .
** La traduction proposée est celle de Marcel Conche ; dix autres pourraient être offertes : les pions — "pesseuône"— sont objet de variations. Les hellénistes sont de vieux grands enfants qui n'achèveront jamais leur jeu de ...gloses.

Post-scriptum :
J'aime beaucoup dans la signature du bas de dernière page la notation du lieu : J.M.G. Le Clézio, Bretagne, 8 novembre 2008.

mercredi, 10 décembre 2008

variations sur la liberté d'opinion et d'expression

de la Déclaration des droits de l'homme, 26 août 1789.

DDH89.gifLa libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Article XI.


de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, 10 décembre 1948.

Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
Article XIX.


De quelles manipulations ne sommes-nous point l'objet ?
Les "bourgeois" de 1789 flairaient qu'à l'appui de leur si belle affirmation, il leur fallait glisser ce "sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi"
(Et quand la loi est iniquité, qu'advient-il de la liberté du citoyen ?)

À remarquer que de 1789 à 1948, la Déclaration passe de l'homme et du citoyen à l'individu.
Sacré glissement philosophique !
Non ?
Je ferme mes oreilles aux politiques, je les ouvre aux penseurs.

lundi, 08 décembre 2008

un très grand marin

desjoyeaux.jpg


Michel Desjoyeaux, né en 1966,
vit à la Forêt-Fouesnant, Finistère,
se balade actuellement dans l'hémisphère sud, du côté du 40° Est/48° Sud.

V. Curutchet/VendéeGlobe)

samedi, 06 décembre 2008

pour saluer Théo Lésoualc'h

Il est des "commentaires" que parfois on ne souhaiterait pas recevoir si tôt et qui dans le moment même vous convainquent de l'intérêt de cette Toile et de son tissage de vie et de mort.

J'ai très bien connu Théo... Ma famille de coeur.
Théo a été incinéré mercredi 03/12/2008.
Beaucoup de peine et la perte d'un GRAND homme
Écrit par : POMPIDOU | vendredi, 05 décembre 2008

Le mime vagabond est mort.

Lesoualc'h.jpg

Je l'avais rencontré à l'automne 72, grâce à l'amitié de Marcel Dortort, le musicien. La vie vite, son premier livre, avait zébré l'année littéraire de son écriture toute en fulgurances, en percussions.
Avec Kérouac, il partageait la celtitude et la route. Il importait dans la langue française les cadences syncopées, surgies des cu-up, de la Beat Generation.
Ses Phosphènes, parus la même année, m'avaient un peu aveuglé et Marayat, dans sa fête charnelle, transcendait hautement l'érotique post-soixante-huitarde du film à succès "Emmanuelle" dont Emmanuelle Arsan, qui inspira le scénario, n'était autre que celle qui avait été, quelques années plus tôt, le sexe-femme flamboyant au creux de Marayat.

Je perdis la trace et de l'auteur et de l'homme. La banalité d'une rentrée littéraire, en 2006, me fit réouvrir La Vie Vite et je publiai à cette occasion deux notes sur ce blogue.
Des textes pouvaient être retrouvés en manipulant les "ascenceurs" dans la revue Blockhaus.
Je découvre cet aujourd'hui que dans les années 80, il publia encore deux livres :
La Porte de papier qui semble creuser la thématique de Marayat et L'Homme clandestin qui marquerait un retour à une Bretagne fantastique de l'enfance.

Je m'en vais lire L'homme clandestin et me remémorer la longue soirée d'échange, dans mon petit appartement angoumoisin, sur l'écriture et la nécessité d'une absolue solitude en l'attente du train qui ramènerait Théo à la quasi ruine de son mâs ardéchois.

Salut, l'Artiste !



vendredi, 05 décembre 2008

j'ai fait l'école buissonnière

Prenant le tram de bonne heure et sous une pluie battante, je devais aller aux Chantiers pour suivre le cours hedomadaire de Grec ancien ; je n'avais traduit que les trois premières lignes d'un texte de Lysias, c'est-à-dire peu travaillé.
À la hauteur du pont de Pirmil, j'ai décidé de "sécher" le cours et de renouer avec une bonne vieille pratique enfantine que j'avais par deux fois mise en œuvre quand n'ayant pas appris mes leçons et oublier mes devoirs, je craignais les foudres d'un instituteur que je n'aimais pas et qui ne m'aimait guère : faire l'école buissonnière.

Et c'étaient journées de liberté entre le Jardin des Plantes — d'où le plaisir buissonnier — les camelots de la rue de la Marne bordée par les interminables et hautes vitrines des Grands Magasins Decré et le Celtic, antique salle de cinéma de la rue des Carmélites, rebaptisé récemment Le Cinématographe.
Hors la paresse pour traduire Lysias, aucune commune mesure avec la situation de l'écolier de jadis, sinon d'affirmer pour le plaisir du pas de côté, ce que Nicléane m'a renvoyé le midi, quand je lui ai "avoué" l'écart, un attrait certain et constant pour célébrer l'éloge de la fuite.

Je ne suis pas allé au Jardin des Plantes, je ne suis pas entré au Cinématographe. Je suis entré à la Fnac et j'ai feuilleté, deux heures durant, quelques bouquins que je n'acheterai pas, amusant comme ce "Chers imposteurs" de Bothorel qui éreinte Onfray, Sollers et autre B.H. Lévy — mais ce ne sont que coups de pied au cul entre lettrés —, inintéressant comme cet "Art de bien veillir" d'un certain Anselm Grün — lire et relire de préférence "L'Art de vieillir", tout court, de John Cowper Powys, émouvant comme celui de Françoise Hardy, "Le désespoir des singes et autres bagatelles" — un titre comme l'air de certaines de ses chansons (mon côté fleur bleue) et d'autres de philosophie et d'histoire dont les titres et auteurs m'échappent désormais.

michea001.jpgJe suis quand même ressorti de la Fnac avec, ce qui est rare, un livre sur lequel deux modestes colonnes du Monde, signées de Nicolas Truong, avaient, vendredi dernier, attisé ma curiosité, très insatisfaite des avatars politiques que nous vivons ces jours : La Double Pensée : retour sur la question libérale de Jean-Claude Michéa. C'est inédit, en poche, ça ne coûte que 9 € et ça décape. Enfin, moi, j'y vois plus clair !
C'est très libertaire, radical, "orwellien" et paisible.
« La volonté orwellienne de réenraciner le projet socialiste dans les valeurs tradionnelles de la common decency* se situe... aux antipodes du moralisme qui caractérise les idéologies du Bien. » (p. 157).

Je suis allé ensuite rue de la Fosse, chez mon librairie préféré, retirer la Correspondance de Mallarmé. Les correspondances éclairent souvent aussi bien, sinon mieux que les commentaires critiques?


* Common Decency traduit habituellement par "honnêteté élémentaire" ou bien "décence commune".


mercredi, 03 décembre 2008

toi elles nous eux moi

Un texte à la Farenheit 451, à lire et à prolonger par les écrans de nos pensers, de nos images, de nos musiques.
Immodérément.
Sur la face B du tiers livre, infatigable agitateur.

mardi, 02 décembre 2008

le soleil d'Austerlitz

Il y a des matins comme ça ! Et celui d'aujourd'hui, ça fait plus de soixante ans que cela recommence : si le ciel est net de froid et que le soleil va se lever déjà étincelant, ce n'est pas « Marignan, 1515 » qui surgit dans la mémoire de l'écolier ; le 2 décembre, ce ne peut être qu'Austerlitz.

jpg_austerlitz.jpg


C'est si fort, ce matin d'Austerlitz, que je ne me souviens même plus de l'année. Un comble !

Et puis, et puis, l'écolier l'avait sans doute oublié, mais point le vieux marin : quelques semaines avant la gloire d'Austerlitz, c'était Trafalgar.
Et le commencement de la fin de l'histoire du petit Corse s'inscrivait déjà, là, au large de cette pointe sableuse de l'Andalousie Atlantique.

trafalgar.jpg