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dimanche, 21 décembre 2008

solstice d'hiver

Ce midi, à 12 heures 05 TU, par 47°10 Nord et 1°37 Ouest, le soleil était au plus bas de sa course, sa déclinaison était de moins 23°43.
Seul, le parterre au fond du jardin était ensoleillé.
Après-demain, le rai de lumière s'élargira et les bulbes, sous terre, à nouveau tiédiront..
Au solstice d'hiver, la remontée du soleil !

De grandes œuvres à façon, de grandes œuvres, durement,
se composent-elles aux antres de l'An neuf ?

Et l’Hiver sous l'auvent nous forge-t-il sa clef de grâce?

« ... Hiver bouclé comme un bison, Hiver crispé
comme la mousse de crin blanc,

Hiver aux puits d’arsenic rouge, aux poches d'huile
et de bitume,

Hiver au goût de skunk et de carabe
et de fumée de bois de hickory,

Hiver aux prismes et cristaux dans les carrefours
de diamant noir,

Hiver sans thyrses ni flambeaux, Hiver sans rosés ni piscines,

Hiver ! Hiver ! tes pommes de cèdre de vieux fer !
tes fruits de pierre ! tes insectes de cuivre !

Tant de vers blancs d’onyx, et d'ongles forts,
et de tambours de corne où vit la pieuvre du savoir,

Hiver sans chair et sans muqueuse, pour qui toute fraîcheur gît
au corps de la femme... »

Et la terre ancillaire, mise à nu, refait au Ciel d'hiver
le lit de sa servante.


Saint-John-Perse,
Vents II, 2.

Commentaires

Partout l'on fête cet instant où le soleil est au plus bas, où les jours sont au plus court et ne peuvent que rallonger et la terre se réchauffer...Partout ?... je le croyais. En réalité, cela n'a d'importance que sous nos latitudes où les saisons sont bien marquées, où trop de froid et de nuit nous font tant aspirer à plus de chaleur et de lumière que nous le symbolisons par cette bûche qui brûle encore dans nos cheminées ! Mais sous les tropiques ? ...c'est la mousson que l'on attend ! Une bûche dans la cheminée, ça ne signifie rien !....pas facile de décentrer notre regard, Montaigne, en son temps, le remarquait déjà !...

bon noël tout de même ! Pour nous, cela signifie toujours quelque chose !...
cordialement
alainB

Écrit par : alain BARRE | mercredi, 24 décembre 2008

Autres lieux, autres mœurs ! Certes.
Quand tu habites assez longtemps en ces terres de l'équateur, il est vrai que la bûche n'a que peu d'importance — quoique j'ai connu des fins de décembre sèchement refroidies par l'Harmattan et un bon feu de bois au matin dégourdissait agréablement le corps à peine éveillé.
Quand, entre Tropique et Équateur, tu observes, soleil au méridien, l'orientation de ton ombre, d'un solstice à l'autre, ce ne sont point variations si bénignes.
Et tu n'as pas attendu l'ami Montaigne pour te décentrer !

Écrit par : grapheus tis | mercredi, 24 décembre 2008

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