mercredi, 24 décembre 2008
à la manière de Cadou, une espèce de Noël
à toutes et tous ami(e)s qui viendront
cette nuit ou ce lendemain lire ce blogue,
pour cette lumière au-dessus d'eux.
Ma mère aux longs cheveux tu figures la Vierge
La Vierge un soir d’hiver en une salle d'auberge
II est des gens nombreux et comme au Moyen âge
On touche la servante et l'on brise les tasses
Ce tableau d'autrefois n'est dans aucun musée
Mais tu as les yeux bleus des riches épousées
Dans les faïences du vaisselier de noces tu te mires
Parmi les coqs tu mets les fleurs de ton sourire
Tu es toute tristesse pour les buveurs qui battent
Leurs chiens maigres à grands coups de savate
Et tu me montres à tous en t'excusant un peu
De promener cette lumière au-dessus d'eux
Les nuits d’hiver sont comme lampes à pétrole
Fumeuses et chargées d'un détestable alcool
Si bien qu'on ne voit plus les poils ni les rousseurs
D'un braconnier qui joue dans l'ombre au Donateur
Et qui mêle des doigts les valets et les reines
En balançant l'atout comme on lance la graine
Un soir de lents corbeaux dans un ciel plein de vent
Qu'elle vive à jamais dans le cœur de l'enfant !
René Guy Cadou
La femme à l'enfant
Le Cœur définitif
18:46 Publié dans Cadou toujours, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
NOËL D’AVENIR ! ! !
Hommes de toutes fois de toutes confessions
Peuples de ces beaux et merveilleux continents
Regardez cet air de fête illuminer
Le visage de ces adorables enfants
Ecoutez cet air de fête qui résonne
Dans le cœur de ces si paisibles chérubins
Voyez cette formidable joie qui berce
De bonheur et de tendresse tous nos enfants ;
Hommes de toutes vies de toutes religions
Peuples que tu sois de Terre ou d’Océan
Observe toute cette bonté rayonner
Qui t’apporte tout son esprit étincelant
La musique à tes oreilles chantonne
Nous sommes tous des voisins des cousins, humains
Alors enfin, que tout nôtre amour perce
Chez toutes et tous, des tout petits aux plus grands !
Henry CANAAN
Écrit par : Henry CANAAN | jeudi, 25 décembre 2008
Merci pour ce magnifique cadeau, j'avais oublié René Guy.
Merci encore.
Écrit par : Léonie Colin | vendredi, 26 décembre 2008
Cadou superbe et mélancolique !...
bonne année 2009
alainB
Écrit par : alain BARRE | mardi, 30 décembre 2008
Autre poème de saison, également "superbe et mélancolique" :
Amis pleins de rumeurs où êtes-vous ce soir
Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ?
Oh ! je voudrais pouvoir sans bruit vous faire entendre
Ce minutieux mouvement d’herbe de mes mains
Cherchant vos mains parmi l’opaque sous l’eau plate
D’une journée, le long des rives du destin !
Qu’ai-je fait pour vous retenir quand vous étiez
Dans les mornes eaux de ma tristesse, ensablés
Dans ce bief de douceur où rien ne compte plus
Que quelques gouttes d’une pluie très pure comme les larmes ?
Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi
De vous perdre sans cesse dans la foule
Ô crieurs de journaux intimes seuls prophètes
Seuls amis en ce monde et ailleurs.
("La Soirée de décembre", in "Les Biens de ce monde")
Écrit par : C.C. | mardi, 30 décembre 2008
Cette "soirée de décembre" comme le dernier chant.
Écrit par : grapheus | samedi, 03 janvier 2009
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