samedi, 24 septembre 2005
à bientôt
Quelques jours de silence.
Je quitte la librairie et le jardin pour mes îles du Ponant.
Mais il y a à glaner chez les compagnons dans la rubrique adjacente des "journaux fréquentés".
13:40 Publié dans les marines | Lien permanent | Commentaires (0)
Les jolies colonies...
Les jolies colonies de la France, c'était le titre un tantinet cynique de J. B. Marongiu dans le Libé-Livres de jeudi.
Il est parfois dommage qu'il faille attendre la parution d'une étude d'historiens pour faire entendre à voix plus haute ce que beaucoup d'entre nous pensent et ce pourquoi nous militons au côté de nos amis africains.
L’occultation du fait colonial dans la mémoire collective n’est pas sans effet sur l’actuelle politique de l’immigration. D’un côté, on fait mine d’ignorer que les immigrés plus ou moins clandestins viennent des anciens pays colonisés par la France, parlent le français et pensent à tort ou à raison, que la République leur est obligée. De l’autre, la France ne veut rien savoir de ses anciennes colonies, comme si elle n’était pour rien dans les dévastations du passé et les ruines du présent. On ferme la porte à la plupart de ces immigrés et on somme les autres de s’intégrer au plus vite...
J.B. Marongiu
Libé-livres - jeudi 22 septembre 2005
à propos du livre
La fracture coloniale, La France au prisme de l’héritage colonial, Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, Éd. La Découverte.
Le Monde des Livres d'hier mentionne l'ouvrage dans sa page Essais.
Mais est-ce dit encore à assez haute voix ?
08:17 Publié dans les civiques | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 23 septembre 2005
Matin d'automne
Épais brouillard dans la vallée
corne de brume d'un cargo descendant l'estuaire
prairie roussie.
10:10 Publié dans les marines | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 septembre 2005
Grosleau gris contre Airbus
Ce n'était donc pas une rumeur.
Le monstre "Airbus" va laminer le dernier vignoble bouguenaisien. Et je n'ai entendu aucune protestation. Le domaine du Chaffault était certes un modeste vignoble. Mais son Cabernet rouge vieillissait bien ; le gosier se réjouissait d'un Gamay rosé allègre et le Grosleau gris, cet ancien "vin de maçon", qui naguère n'était donc que piquette, était devenu, par le talent de son vigneron, breuvage d'or. Et l'un des plus gouleyants de tout le Pays de Retz.
Entre les rangs de vigne, se lever et protester !
Mais contre des tonnes de métal et des emplois créés, la "dive bouteille" déjà s'est brisée.
Le futur des cépages me paraît cependant plus assuré que les ferrailles à venir.
21:30 Publié dans les civiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 21 septembre 2005
Une dette envers Assia Djebar
Hier soir, lors de "Bouguenais bouquine", j'ai proposé "Ces voix qui m'assiègent". J'ai clos par cette citation qui illumine les premières pages , dans la note "Assise au bord de la route dans la poussière" et qui fait référence à ses rencontres et son travail dans son djebel natal du Chenoua :
« Ils m'ont donné l'impatience ardente de vieillir. »
Merci, Madame !
20:00 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Au bout des mémoires du monde
Pour Jacques Lacarrière
Même parti très loin, je ne sais
Quel est le plus réel, de ma mémoire ou de ces routes,
Quel est le vent qui pousse ce bateau,
Quelle est la mer qui pousse ces oiseaux.
Je suis arrivé près de lagunes ocrées
Où la patience des sauriens ruminait
Le long enfantement de l'homme.
Ainsi de toi, lointaine, jusqu'à moi :
Ta main est ce serpent lacustre dont le sommeil
M'attend au bout des mémoires du monde.
les nouvelles géorgiques
Chemins d'écriture
ou encore le paraphrasant
...il s'éloigne du quai. Ses gestes, dans l'horizon vindicatif, dessinent une fresque où je tente de lire une démarche sans détresse. Sur la mer, le bateau poursuit une signature inutile....
17:20 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 septembre 2005
Entre France Cul et têtes de gondoles
En écoutant les invités de Finkeilkraut tenter de parler de la langue, de la langue ouvrière*, je corrige ma dernière note "Humeur", ayant quelques remords quant à mes souhaits de longévité de vie à l'intention de monsieur Dantzig - à propos de son livre, recension modérément critique de P. K. dans le Monde des Livres d'hier. Dernière remarque sur son dictionnaire - et on n'en parle plus - il a repris 2 pages sur la dernière version du Nouvel Obs . Quels écrivains ont été rajoutés ? Le prix est le même !
J"ai fait mon tour des "gondoles" à l'espace culturel Leclerc voisin : amusant de voir s'affairer à l'échafaudage des piles "poches" une jeune vendeuse qui avait dû lire le Libé-livres de jeudi ; elle ressortait les bouquins "poche" de Thomas Gunzig et autre Lélu... Il paraîtrait que ces deux-là "font la peau à quinze années de roman générationnel".
Le peu que j'ai pu en parcourir ne m'a livré que de bien tristounettes sexualités.
La promotion des "poches" ne concerne point que ces deux-là : les Jauffret, Fleutiaux, Houellebecq, Nothomb, Besson, Dantec, Claudel et autres, et autres, etc. Ça envahit tout !
Il est rare, très rare, que j'achète en ces lieux que je n'utilise habituellement que comme "catalogues" ou "revues de presse" en situation. Eh bien ! Cela même ne devient plus possible. Mais pourquoi aussi s'obstiner à aller y voir ?
Là, je me suis enfui !
À "Répliques", Finkeilkraut ou Mordillat mentionnent Richard Hoggart à propos du relâché dans le parler ouvrier.
Je réouvre "33, Newport street"
« ..."Les flics ne chient pas des roses." C'est la phrase populaire type ». page 175.
Plus loin, page 215,
« Il y avait, bien sûr, des filles qui voulaient bien montrer "tout ce qu'elles avaient pour quelques sous :"Un sous pour voir, deux sous pour toucher / Trois sous pour tirer les poils du frisé" (assez originale celle-là).
Comme une sorte de gaieté face aux grisâtres "trous de balle" de Thomas Gunzig !
J'ai toujours un frémissement de plaisir quand j'entends citer des gens qui m'ont "formé" - ainsi l'autre soir au conseil d'administration de notre asssociation de coopération, Jl évoquant un "développement conscientisant" et c'est Paolo Freire qui resurgit !
Ces grands bonshommes de la culture populaire ne sont donc point oubliés !
* Débat loin d'être clos : il s'agit bien, encore et maintenant, de ce que doit être un lettré, même issu du milieu populaire, quand il "écrit" - transcrit/traduit/trahi ? -les parlers qu'il souhaite faire lire. "Répliques" m'a paru à côté de la plaque, la référence sous-jacente demeurant la langue lettrée.
11:05 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 15 septembre 2005
Humeur
La forfanterie de monsieur Dantzig* m’amuse et m’emmerde. Du moins, avec le peu que je puisse en lire dans ce qu’il livre aux journalistes, Pierre Lepape, Didier Jacob et autres... Lecteur à 7 ans de Verlaine, de Baudelaire à 10 ans ? Fichtre ! Quel lecteur !
Je ne suis point fils de lettrés et ma grand-mère lavait, aux bords de Vilaine, le linge sale des nobles de sa paroisse. À 7 ans, je lisais le Général Dourakine, à 10 ans, le Dernier des Mohicans, Les Chasseurs de loups, Cœurs vaillants et la semaine de Suzette, à 11 ans - et c’était un exploit - La Reine Margot.
Il m’amuse quand il renvoie Claudel - que j’aime - à la fonction de grand emmerdeur... Saint-John Perse - que j'aime aussi -aux pompes... et Sade - que je n'ai jamais été foutu de lire sans en avoir les poils hérissés - à "l'un des romans les plus mal écrits de la langue française"
J’irai le lire - je n’achèterai point - j’irai le lire en l’empruntant, même pas en le volant. Je le lirai cependant avec quelque doute sur ses capacités de lecteur.
À cause de cet aveu :« Ce sera pour ma vieillesse, Montaigne. Huit fois j’ai décidé de lire les Essais ; allez, cette fois-ci, en entier jusqu’au bout ! Huit fois, j’ai abandonné, la plus longue après deux cents pages. Il ne me parle pas beaucoup ; ou je ne l’entends pas beaucoup. Pour tout dire, il m’emmerde.»
Je doute, que, vieillard, s’il y parvient, il puisse lire Montaigne de telle manière** !
À la neuvième tentative, lui restera-t-il assez de jours, pour franchir le cap - pour lui, fatidique - du chapitre XXXI, Livre I, page 202, de l’édition aux Presses universitaires de France ?
Qui contient, page 205, cet admirable passage :
Or, je trouve, pour revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage...
Sans doute devrais-je appliquer ce sage et tolérant principe “montaignien” à ma propre lecture de monsieur Dantzig !
* Dictionnaire égoïste de la littérature française, par Charles Dantzig, Grasset, 968 pages. Ça a un prix, quoiqu'en dise Jérôme Garcin : 28,50 €. (À noter que le bouquin fait 1 000 pages dans le Magazine littéraire et qu'il se réduit à 968 dans le Nouvel Obs. Trente-deux pages à la trappe !)
** Il eût fallu conseiller à monsieur Dantzig de lire "à sauts et à gambades" le chapitre 3, du Livre III du dit Montaigne, pp. 818 à 829, dans l'édition précédemment citée. Il a 44 ans, dit-on ! J'étais un bien mûr quinquagénaire, quand je découvris cette "clé". Peut-être, n'est-ce pas, pour lui, trop tard ?
15:20 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (1)
Brouillards matinaux
Brume dans le vallon.
“Vieux livres” à réouvrir, comme l’écrit François Bon, le 12 de ce mois.
Les bois étaient recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux ;
Longtemps avait soufflé ce vent du Nord où passent
Les Enfants Sauvages, fuyant vers d’autres cieux,
Par grands voiliers, le soir, et très haut dans l’espace.
Patrice de la Tour du Pin,
Les Enfants de Septembre,
La quête de la joie.
Sans doute n’ai-je lu du poète que ce recueil, mais chaque matin de brouillard, ce sont ces mots qui émergent dans ma nostalgie de fin d’été s’imprègnant des vendanges, de la cueillette des pommes et déjà des fraîcheurs affirmées des petits matins.
Je suis allé sur “Google” : La Tour du Pin ne semble pas oublié ; il serait toujours un livre “ouvert” , mesuré au nombre de pages recensées ; il est vrai que son côté “catholique” semble aujourd’hui le plus pratiqué....
Ce qui naguère me fascinait dans la Quête de la joie, c’était son lyrisme qui charrie dans ses libres alexandrins les influences du Romantisme et du Symbolisme.
Il est chez lui des ciels et des paysages hautains que ne renieraient pas Tolkien et ses épigones cinéastes.
13:20 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 14 septembre 2005
Marche, pommes et musique
Deux jours de “reprise”. J’ai beau vouloir échapper aux contraintes sociales, l’amitié me rattrape.
Et c’est avec Br et La, la préparation de “l’heure avec le Sourire qui mord”. Et c’est avec le ”Jumelage”, les rivages sahéliens qui sollicitent notre solidarité. J’avoue que je me détache peu à peu de mes passions africaines, mais j’ai proposé mon expérience d'internaute pour organiser circulation des informations et débats critiques dans un blogue. Les “commentaires” seront-ils enfin utilisés ?
J’ai souvenir des légers découragements de Berlol, en août 2004 sur les silences de la rubrique ; depuis deux jours, il a porté l’estocade à U-blog qui laissait traîner, après lecture de son journal, un méchant placard publicitaire de drague internaute; désormais, il navigue en eaux libres avec “Dotclear”.
Quand vais-je franchir ce gué, à mon tour ? Non que “Hautetfort" soit contraignant - les flammes publicitaires qui étaient réapparues, se sont à nouveau éteintes et l’outillage est certes un des plus performants.
Je montre une certaine ingratitude à l’égard de monsieur Desavoye qui doit me garder quelque rancune de ma critique acerbe de son livre, au fond très sérieux et bien documenté, mais si mal fagoté quant à la langue.
Ce matin, petite randonnée de trois heures. La Couillauderie, les Bauches-du-Désert, La Mouchonnerie, la Roche-Ballue, le chemin de la Mandine, le chemin de la Sangle : les amis se retrouvent et arpentent à nouveau leurs chemins creux.
Cet après-midi, cueillette de pommes aux vergers de Grand’Lieu : les Belles-de- Boskoop ont de ces rondeurs !
Quand je quitte l’écran, je pense à ce que je souhaitais évoquer et que, souventes fois, je perds entre les touches du clavier et mes doigts.
Comment n’ai-je point évoqué la mort de Luc Ferrari ? Il fut mon entrée dans la musique contemporaine, lors d’une tournée qu’il fit dans les Centres culturels français en Algérie, dans le courant de l’année 1965. J’ai découvert le paysage sonore à l’écoute sa “Promenade symphonique à travers un paysage musical” :
« Voici comment se raconte l’histoire, et c’est bien une promenade symphonique qui a été effectuée à travers un paysage.
C’est le matin. Un promeneur vient du désert,. L’air est silencieux, mais l’accoustique est habitée.... »
Il suivait des chemins secrets, de lui seul reconnus. J’ai retrouvé lors de l’hommage que France Cul lui a rendu, il y a une semaine, l’une de ses randonnées musicales : il glissait dans les conches nocturnes du Marais poitevin. Sa voix confidente et sourde se dépliait dans les bruissements de la perche qui propulsait la barque. Il arrachait de la beauté aux silences.
Décidément, nous hantions les mêmes paysages.
Écrivant ceci, j’écoute les sonates du Rosaire de Heinrich Ignatius Biber - il eût aimé, je pense - et j’ai une Belle-de-Boskoop à demi croquée sur la table.
Normal non ! Quand le pupitre est un iBook !
Post-scriptum :
À lire de foutus beaux "tumultes" dans la rubrique "De l'écriture".
« On aimait encore nos vieux livres : mais ils parlaient de temps trop anciens, et nous étions de plus en plus rares à les préserver, à les ouvrir. Bien sûr il y avait ce bavardage, les rencontres, les débats, les journaux, les forums, ce qu’on se disait au téléphone, ce qu’on entendait à la radio : la langue était partout, la langue était interminable... »
Ne pas hésiter à s'égarer dans le tumulte BON !
18:45 Publié dans Les musiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 12 septembre 2005
La vie, l'œuvre de Char
Bien bonne émission dans la série de France Cul, "Une vie, une œuvre" sur René Char.
Des voix nouvelles qui disent leur compagnonnage avec l'homme et ses écrits. Comme un rafraichissement !
Je pense qu'il s'agit là d'une émission qui peut amener à la lecture et à en aplanir la rudesse.
Nicléane et Em m'avaient averti de la diffusion, ce soir du dimanche 11 septembre. Je leur en sais gré.
Elle est en déjà dans mes cassette, s'ajoutant aux huit autres qui vont de 1970 à ce jour, de "Terres mutilées", d'Hélène Martin à mes modestes lectures faites pour la "bibliothèque sonore" de Laval : Le Marteau sans maître et Moulin Premier.
L'émission se clôt sur une extraordinaire lecture par René Char lui-même de L'inoffensif :
... Je n'ai pleuré en vérité qu'une seule fois. Le soleil en disparaissant avait coupé ton visage. Ta tête avait roulé dans la fosse du ciel et je ne croyais plus au lendemain.
Lequel est l'homme du matin et lequel celui des ténèbres ?
La parole en archipel
Poèmes des deux années
Le rempart de brindilles
1962
Sur ce blogue, dans la rubrique "Poètes, vos papiers !" du 8 février de cet an, une brève présentation du premier "René CHAR" de la collection Poètes d'aujourd'hui, chez Seghers.
12:15 Publié dans "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 11 septembre 2005
Assia Djebar a écrit...
...La poésie populaire reste devant ; un phare dans les ténèbres de l’éclipse d’hier. Une raison aujourd’hui d’espérer en finir avec le déchirement d’un bilinguisme qui semble boiter des deux jambes.
En finir un jour de parler sa langue maternelle comme un enfant qui apprend à marcher, et sa langue de culture comme un étranger masqué.
Assia Djebar
Préface à
Poèmes pour l’Algérie heureuse
SNDED, Alger
18:27 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Lectures algériennes et autres
Reprise des projets pour les mois à venir. Avant hier, je suis allé à Condorcet - la médiathèque.
J’y suis revenu hier matin pour prendre “Ces voix qui m’assiègent” d’Assia Djebar. C'est quelques minutes avant le bulletin "météo marine" de France Inter que j'ai appris le 15 juin dernier, en plein golfe de Gascogne, l'élection de Djebar à l'Académie française ; ce fut une sacrée joie. Ce sont Yacine, Feraoun, Sénac, Mammeri, Anna Gréki, Dib, qui y entrent dans son beau sillage de femme.
Je tiens "Ces voix qui m'assiègent" pour un des bouquins les plus forts sur la confrontation linguistique qu'avait déjà abordée Kateb Yacine dans Le Polygone étoilé :
« ...Quand j’eus sept ans... mon père prit soudain la décision irrévocable de me fourrer sans plus tarder dans la “gueule du loup”, c’est-à-dire à l’école française.
Il le faisait le cœur serré :
— Laisse l’arabe pour l’instant. Je ne veux pas que, comme moi, tu sois assis entre deux chaises... La langue française domine. Il te faudra la dominer, et laisser en arrière tout ce que nous t’avons inculqué dans ta plus tendre enfance. Mais une fois passé maître dans la langue française, tu pourras sans danger revenir avec nous à ton point de départ. »
Le Polygone étoilé, page 180.
Le bouquin de Djebar rassemble quinze ans de textes - poèmes, interventions lors de colloques, conférences, articles, où elle se confronte souvent dans un déchirement douloureux avec cet “tangage des langues”.
« Femme algérienne... “femme arabo-berbère” et en sus “d’écriture française” ».
Je le présente aux “coups de cœur” de Bouguenais bouquine du 20 septembre.
Quand j’entre à Condorcet, c’est comme si je n’avais pas quitté le métier. Même accueil chaleureux que naguère, quand je venais y animer des ateliers d’écriture ou des journées autour de la littérature de jeunesse.
Avec Mg, nous avons survolé les deux ou trois actions où je dois - encore ! - intervenir.
“Les heures avec ...” : une heure avec le Sourire qui mord. Nous nous revoyons, mardi avec Br qui a déjà rassemblé tous les albums qu’a édités ce sacré Christian Bruel.
Un petit tour au coin “multimédia” où nous reparlons avec Jl de la relance des deux blogues “Bouguenais bouquine” et “Croque-livres” ; mai et juin ne furent que de timides amorces. Il n’est sans doute pas encore naturel, pour la lectrice, le lecteur, d’affirmer leurs convictions critiques, même quand il ne s’agit que de témoigner de leur intérêt pour un texte.
À lire les quelques interventions que consacre à la “chose” critique le Magazine littéraire de septembre - pp.26-28 et plus particulièrement celle de Bertrand Leclair : Bouvard et Pécuchet font de la critique. En rappel, le blogue de Berlol, le jeudi 3 février 2005.
Be me confie les deux CD sur Cadou chanté. J’avais l’intention de solliciter un compagnon, bon guitariste, bon chanteur, pour accompagner mes lectures dans “Une heure avec René Guy Cadou” en février 2006...
Mais je me réinterroge sur cette idée. Car, toujours la même déception à l’écoute de ces poèmes chantés. Je m’étais accroché assez violemment avec Luc Vidal quand, dans les années 90, il édita, au Petit Véhicule*, Môrice Bénin. J’estimais le résultat franchement mauvais ! Chanter les poètes ? Il n’y a guère que Ferré et quelques exceptions, rares, Caussimon, Hélène Martin, Francesca Solleville, par exemple. Quinze ans après, même quand à Bénin, s’ajoutent des gens, ailleurs talentueux , comme Julius Beaucarne et Marc Robine, ça n’enrichit rien.
Laissez-nous donc les lire, nos poètes !
Mieux vaut bon diseur que piètre chanteur.
Naguère, en mes années de jeunesse, le débat était autour de Brassens sur “chanteur et poète”.
Aujourd’hui, c’est plus dérisoire encore ; en écoutant Finkielkraut, hier matin dans Répliques, j’ai cru comprendre que le thème glissait désormais sur “chanteur et sociologue” (l’exemple : Pierre Perret et sa chanson Mimi - il était déjà sexologue avec son zizi , le brave homme !).
Hier au soir, tard dans la nuit, “fête du village”. Bof ! Beaufs ! L’urbanisation n’arrange guère mes penchants relationnels à certains voisinages.
* Les éditions du Petit Véhicule, association plus militante que mercantile, font une belle part à la poésie. Elles publient une revue, SIGNES, consacrée à la littérature et à la peinture.
http://www.petit-vehicule.asso.fr/
16:00 Publié dans Cadou toujours, les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2005
Pluie après tonte ?
Tonte avant pluie ?
Hier, tonte du paillasson qu’est devenue ma prairie que jamais je n’ai osé nommer “pelouse”. Viendra-t-elle, l’ondée bienheureuse ?
La terre est bosselée, mais la tonte me laisse toujours dans un état de béate satisfaction devant l’aplani qui résulte de cette heure et demie de labeur !
Réouvert , par hasard (?) comme souvent, pour les livres viatiques, “L’art de vieillir” de John Cowper Powys.* Les cours de grec vont bientôt reprendre. Eh, oui ! On ne peut se déprendre tout à fait de ce phénomène qu’on appelle “la rentrée”. Elle n’est ni scolaire, ni universitaire, ni sociale -quoique, là, parfois !
Elle est de jouissance paisible et s’étale dans d’improductives activités.
Mais où donc la langue espagnole a-t-elle déniché ce terme si jubilatoire de “jubilatos” pour désigner l’état bienheureux de ces vieux travailleurs enfin au repos ?
Bientôt neuf ans que je suis donc entré en cette jubilation qui ne s’atténue point !
Bref, le bouquin de Powys est de bon conseil et son chapitre IX “ La Vieillesse et la Littérature”, un exercice de méditation à l’usage des lectrices et lecteurs de certain âge :
«Le contraste est la cause principale du plaisir humain. Le contact le plus simple à la disposition d’un vieillard qui a vu du pays, et qui a aussi la chance de ne pas avoir de visiteurs, varie entre “naviguer par temps calme” sur un océan serein de mots familiers et plonger dans les eaux bourdonnantes des pages d’un dictionnaire afin de résoudre le mystère de mots bizarres et étranges.
Heureux, oui trois fois heureux, le vieillard qui, sans être par nature ce que nous appelons un érudit, garde encore assez de souvenirs de son passage sur les bancs de l’école pour savoir se servir du Dictionnaire grec de Scott et Liddell ! »
Le Bailly, chez nous !
Voilà, aujourd’hui est jour de marché : le marchand de brioches nous est-il revenu des marchés saisonniers de la “Côte” ? Ma poissonnière à la belle matité de Juive oranaise offrira-t-elle encore de belles moules, bien pleines, de Pénestin ? Et le boudin ? Aura-t-il moins de viande, plus de sang et de gras ?
Cette chronique, qui, donc, est chronique d'anniversaire, je la dédie à mon "petit" frère, qui depuis un an m'a rejoint, avec tout autant de jubilation, dans cet état de vacance, "littéralement et dans tous les sens".
*L’art de vieillir, John Cowper Powys, traduit de l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, coll. “en lisant en écrivant”, Éditions José Corti, Paris 1999.
06:25 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 07 septembre 2005
Retour de Liré
Le séjour qu'avaient bâti les aïeux de Joachim, seigneur de Gonnord, avait des teintes automnales, mais le vallon du Doué de Lou semble recèler encore dans ses ombres fraîches de tendres mystères.
Je n'ose dire que, plus bas, le Loyr gaulois n'est plus qu'un mince ruisselet.
Mais quelle sécheresse ! Les grèves blondes où s'allongeaient mes belles en sont devenues grises !
À La Maison-Cassée, il fut question de croisière à venir pour le début d'automne, des erreurs que commet à répétitions l'auteur de ce blogue quand il s'obstine à ne point distinguer infinitif et participe passé, Th étant une très attentive lectrice et une des correctrices les plus affûtées que je connaisse.
J'aime beaucoup les images que Nicléane a faites des ruines de La Turmelière, mais il serait grand temps que la municipalité de Liré se préoccupe de l'état du site où naquit son grand homme.
21:55 Publié dans les voyages | Lien permanent | Commentaires (1)