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dimanche, 11 septembre 2005

Lectures algériennes et autres

Reprise des projets pour les mois à venir. Avant hier, je suis allé à Condorcet - la médiathèque.
J’y suis revenu hier matin pour prendre “Ces voix qui m’assiègent” d’Assia Djebar. C'est quelques minutes avant le bulletin "météo marine" de France Inter que j'ai appris le 15 juin dernier, en plein golfe de Gascogne, l'élection de Djebar à l'Académie française ; ce fut une sacrée joie. Ce sont Yacine, Feraoun, Sénac, Mammeri, Anna Gréki, Dib, qui y entrent dans son beau sillage de femme.

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Je tiens "Ces voix qui m'assiègent" pour un des bouquins les plus forts sur la confrontation linguistique qu'avait déjà abordée Kateb Yacine dans Le Polygone étoilé :

« ...Quand j’eus sept ans... mon père prit soudain la décision irrévocable de me fourrer sans plus tarder dans la “gueule du loup”, c’est-à-dire à l’école française.
Il le faisait le cœur serré :
— Laisse l’arabe pour l’instant. Je ne veux pas que, comme moi, tu sois assis entre deux chaises... La langue française domine. Il te faudra la dominer, et laisser en arrière tout ce que nous t’avons inculqué dans ta plus tendre enfance. Mais une fois passé maître dans la langue française, tu pourras sans danger revenir avec nous à ton point de départ. »

Le Polygone étoilé, page 180.



Le bouquin de Djebar rassemble quinze ans de textes - poèmes, interventions lors de colloques, conférences, articles, où elle se confronte souvent dans un déchirement douloureux avec cet “tangage des langues”.

« Femme algérienne... “femme arabo-berbère” et en sus “d’écriture française” ».


Je le présente aux “coups de cœur” de Bouguenais bouquine du 20 septembre.

Quand j’entre à Condorcet, c’est comme si je n’avais pas quitté le métier. Même accueil chaleureux que naguère, quand je venais y animer des ateliers d’écriture ou des journées autour de la littérature de jeunesse.
Avec Mg, nous avons survolé les deux ou trois actions où je dois - encore ! - intervenir.
“Les heures avec ...” : une heure avec le Sourire qui mord. Nous nous revoyons, mardi avec Br qui a déjà rassemblé tous les albums qu’a édités ce sacré Christian Bruel.
Un petit tour au coin “multimédia” où nous reparlons avec Jl de la relance des deux blogues “Bouguenais bouquine” et “Croque-livres” ; mai et juin ne furent que de timides amorces. Il n’est sans doute pas encore naturel, pour la lectrice, le lecteur, d’affirmer leurs convictions critiques, même quand il ne s’agit que de témoigner de leur intérêt pour un texte.
À lire les quelques interventions que consacre à la “chose” critique le Magazine littéraire de septembre - pp.26-28 et plus particulièrement celle de Bertrand Leclair : Bouvard et Pécuchet font de la critique. En rappel, le blogue de Berlol, le jeudi 3 février 2005.

Be me confie les deux CD sur Cadou chanté. J’avais l’intention de solliciter un compagnon, bon guitariste, bon chanteur, pour accompagner mes lectures dans “Une heure avec René Guy Cadou” en février 2006...
Mais je me réinterroge sur cette idée. Car, toujours la même déception à l’écoute de ces poèmes chantés. Je m’étais accroché assez violemment avec Luc Vidal quand, dans les années 90, il édita, au Petit Véhicule*, Môrice Bénin. J’estimais le résultat franchement mauvais ! Chanter les poètes ? Il n’y a guère que Ferré et quelques exceptions, rares, Caussimon, Hélène Martin, Francesca Solleville, par exemple. Quinze ans après, même quand à Bénin, s’ajoutent des gens, ailleurs talentueux , comme Julius Beaucarne et Marc Robine, ça n’enrichit rien.

Laissez-nous donc les lire, nos poètes !
Mieux vaut bon diseur que piètre chanteur.

Naguère, en mes années de jeunesse, le débat était autour de Brassens sur “chanteur et poète”.
Aujourd’hui, c’est plus dérisoire encore ; en écoutant Finkielkraut, hier matin dans Répliques, j’ai cru comprendre que le thème glissait désormais sur “chanteur et sociologue” (l’exemple : Pierre Perret et sa chanson Mimi - il était déjà sexologue avec son zizi , le brave homme !).

Hier au soir, tard dans la nuit, “fête du village”. Bof ! Beaufs ! L’urbanisation n’arrange guère mes penchants relationnels à certains voisinages.

* Les éditions du Petit Véhicule, association plus militante que mercantile, font une belle part à la poésie. Elles publient une revue, SIGNES, consacrée à la littérature et à la peinture.
http://www.petit-vehicule.asso.fr/

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