mercredi, 29 mai 2024
Salut à Charette de la Contrie
François Athanase Charette de la Contrie fut sans doute le seul révolté à tenter le dialogue avec les Républicains, lors de cette guerre civile "faussement" appelée guerre de vendée.
Salut à lui.
Il fut fusillé Place Viarme le 29 mars 1796.
Et qui, à la fin du XXe siècle, a décidé de supprimer la stèle qui commémorait cet acte ? Elle intriguait mon enfance du quartier Talensac et m'a ouvert à l'intérêt admiratif pour ce François Athanase !
17:46 Publié dans la guerre, les civiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 24 janvier 2024
de vieux mots tout neufs
Lisant et lus pour la première fois depuis mes bredouillements enfantins qui firent de moi, il y a plus de de 80 ans, ce lecteur toujours apprenti:
. élation qui tente de nommer un orgueil naïf, une noblesse exaltée du sentiment, mot emprunté au latin classique "action d'élever, grandeur, noblesse, hauteur d'âme"*.
. abergement qui est un ensemble de tôles, souvent en zinc, mises en forme pour assurer l'étanchéité sur les toitures.
. têt qui peut être un pot de terre servant, entre autres usages, en alchimie pour l'or.
Mais nulle part, je n'ai trouvé la"carole" que nomme, à la page 28 des heures heureuses, Pascal Quignard, l'heureux(!) et savant utilisateur des trois vocables précédents.
* Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, (cnrtl.fr), découvert à l'occasion de ces mots. À consulter tout autant que le Larrousse et le Robert
12:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 01 janvier 2024
Pour entrer en 2024
Έναντιοδρομία
la course en sens inverse
selon Héraclite, cité par Jean Stobée*
tu rebrousses chemin
tu reviens sur tes pas
tu retournes en arrière
tu remontes à l'origine
tu retournes au passé
tu reviens aux sources
tu reflues
tu régresses
tu luttes à contre-courant
tu lis à rebours
tu vas à l'opposé
tu es dans l'aller-et-retour
tu pratiques le va-et-vient
Tu pêches au flot et au jusant
rêves de l'éternel retour
et puis va à nouveau de l'avant
et avance régénéré
"le soc de la charrue va d'est en ouest
puis d'ouest en est
puis d'est en ouest sans finir".
(Pascal Quignard)
C'est une des notices concernant un terme parmi les plus brèves du "Bailly", le dictionnaire Grec-Français (1894). Toute recherche du concept chez les spécialistes héraclitéens — les miens tout du moins : Marcel Conche, Jean Brun, Kostas Axelos, Jean-François Pradeau, Cornelius Castoriadis — est vaine. Il m'a fallu l'égarement dans le dernier "poche" de Quignard, Mourir de pensée, p. 34, pour le découvrir.
Depuis l'entrée dans ce XXIe siècle que je ne vis guère comme une joie profonde, c'est un sens qui me sied, cet à-rebours. Le peuple dit "On est de son siècle" ; si pourri fut-il, j'ai sincèrement une sympathie pour le XXe. J'y aurai vécu soixante-quatre ans et même si je m'en vas jusqu'en 2036, centenaire donc, je n'aurai séjourné en cet actuel qu'à peine un peu plus du tiers de ma vie.
Remontons donc, certains jours, ce fil des ans. Il sera redescendu plus tard.
D'ici 2040, n'est-ce pas ? j'ai l'heur de la pratiquer, cette Έναντιοδρομία.
Je vous souhaite, à toutes et tous, de la pratiquer jusqu'à 2040 et même au-delà, vers 2060 .
*Jean Stobée, originaire de Stobi, en Macédoine, compilateur entre 450 et 500 avant notre ère, in Eclogarum physicarum et ethicarum libri, I,
15:10 Publié dans dans les pas d'Héraclite | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 30 décembre 2023
célébrer un très grand CELTE
En ces derniers jours de 2023, plus de 40 ans après sa mort, la gueule ravagée d'un ange a éclaboussé ma mémoire : Xavier Grall, l'homme des contre-chants, aux bronches lourdes de crachins, le nostalgique des oliviers, des argiles berbères, le célébrant des errances marines et des laminaires échouées.
L'une des cinq, Catherine, me fut belle compagne de labeur au service des lectures ouvrières à l'ACENER. Elle m'offrit de son père, à mon départ, Cantique à Mélilla.
Le soir de ce Noël 2023, de ma Compagne bien aimée, j'ai reçu LE MONDE vu de BRETAGNE - Chroniques.
Ce soir donc, pour clore cet an tant troublé, j'ouvre le Rituel breton à l'audacieuse dédicace
"Pour Ulysse, s'il revient en Armorique"
...j'ai pleuré sur la splendeur
des mers sarrazines désertées.
Et j'ai rêvé de toi, gardienne
de l'extrême Ouest.
Ah quand allierai-je à tes noroîts
le miel des aurores africaines ?
Ah quand allierai-je la vigueur de tes chênes
à la sensualité des figuiers ?
............................................................
et ceci sera mon testament
à mes parents je lègue ma souvenance
des navires trépassés
qui s'en venaient comme des filles
d'Islande ou de Mauritanie
.............................................................
Et ceci sera mon testament
à mes Berbères je lègue
les oiseaux des Glénan
et le sourire de Concarneau
à mes Berbères je lègue
l'allégresse des fontaines
et les printemps du pays Gallo
Et ceci sera mon testament
à mes amis je lègue
l'alliance de l'Ouest et du Sud
le mariage des dolmens
et des mosquées
et les fiançailles des roses
d'avec les oliviers.
12:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 25 décembre 2023
une vieille note d'un NOËL ancien
Fumée bleue dans la pluie froide. La bûche est dans la cheminée. Les vins blancs à la fraîcheur, chambrent les vins rouges.
En évitant les grand-routes
Et les agglomérations
On se moque des gendarmes
Des menées de la nation
Et l'on injurie Hérode
Le vénal le malappris
Qui confond c'est bien commode
Les parias et les brebis
Mais on marche dans la neige
Et soudain l'on aperçoit
Un brin de fumée qui trempe
Dans le vase bleu d'un toit
On pourrait qu'en dis-tu femme
S'arrêter là cette nuit
Une fois n'est pas coutume
De dormir dans un bon lit
L'ane rit l'âne respecte
La parole du patron
Cependant Marie inspecte
D'un coup d'œil les environs
Les voici devant l'auberge
L'aubergiste a beaucoup bu
II sent le rhum et l'absinthe
L'estomac les oignons crus
Quand ils furent dans l'étable
Que Joseph eût bien pleuré
A la plus grosse des poutres
Une étoile s'alluma
Et le ciel comme une terre
Qui longtemps a manqué d'eau
Aspira jusqu'à son centre
L'enfant-roi dans son maillot.
René Guy Cadou
Noël
L'aventure n'attend pas le destin
Enclave nocturne pour la paix !
09:45 Publié dans Cadou toujours | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 décembre 2023
Quand, dans la nuit...
entre le mur et le volet se dessine un si mince trait d'aube
revient à la mémoire de l'écrivant
une lettre d'Héloïse
et la plainte déchirante de Théophile de Viau...
BELLE COMME ELLE ÉTAIT À LA CLARTÉ DU JOUR
* ABÉLARD & HÉLOÏSE, Correspondance, traduit et présenté par Paul ZUMTHOR, 10/18 UGE, 1979.
* THÉOPHILE DE VIAU, Après m'avoir fait tant mourir, NRF, Poésie/Gallimard, 2002.
14:04 Publié dans Les graves, les lectures, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 décembre 2023
feuilletant de vieux bouquins
Mais qui, de Roland BARTHES
et de Philippe SOLLERS,
est devenu l'ILLISIBLE ?
* Philippe SOLLERS, Paradis, Points Roman, Éditions du Seuil, 1981.
* Roland BARTHES, Sollers écrivain, Points Essai, Éditions du Seuil,1979.
en ce mois de décembre 2023
14:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 03 décembre 2023
une note
Comme çà ! Pour rien ! Si, pour voir....
09:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 22 novembre 2023
ce regard ultime
à peine surgissant et s'effaçant déjà dans la nuit
18:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 novembre 2023
ce novembre 2023
... Et le dernier dahlia dans un jardin perdu...
René Guy Cadou
Le chant de solitude
10:04 Publié dans Cadou toujours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 novembre 2023
À Joachim Du Bellay
Pour La Défense et pour l'Olive
donc
pour la Langue et pour l'Amour
Salut, à cinq cents ans d'écart,
à mon voisin et ami des rives de Loire
Il était de rive gauche,
je n'étais que de rive droite,
mais souventes fois, à force brasses,
le Fleuve fut traversé.
10:32 Publié dans Du Bellay mon voisin | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 27 octobre 2023
Nostalgie algérienne 3
Dans mes derniers jours algériens, début mai 68, près de la Grande Poste, cette rencontre inattendue d'un homme qui me fut si proche et qui me dit alors être devenu depuis sept ans, un "clandestin".
ALI MESSAOUD, un Juste, paisible et bon, égaré par erreur de jeunesse dans l'atroce d'une guerre fratricide.
Cette photo, c'était encore dans le village de regroupement de Tamloul en 1960/1961.
16:37 | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 22 octobre 2023
Nostalgie Algérienne 2
Faut-il "effacer" Delacroix ?
...et glisser dans ce blogue l'une des quinze FEMMES D'ALGER tracées par Picasso
quand commence la guerre d'Algérie
18:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 19 octobre 2023
Nostalgie algérienne
Tant et tant d'Algérienne(s) en cette journée d'automne
16:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 17 mai 2023
L’EXOTE que je fus et que je deviens encore
Les racines de l’enfance
La grande-tante missionnaire en Papouasie Hélène André
Mère Marie Gertrude en religion
Le Magasin Pittoresque dans le grenier de la rue Rosière d’Artois
la revue en noir et blanc d'un temps colonial
Le Père recruteur des Missions Africaines à l’école primaire de Talensac
le Père Gandon
Le quai de la Fosse et ses bateaux
Les rives de l’Estuaire de Loire
S’absenter des rives
Seul parmi les Autres
Dans la solitude de la langue
La singularité du « Blofouo », l’homme sorti des brumes
plus trivialement traduit par « l’homme à la la peau blanche »
En Côte d’Ivoire
le Moronou entre Nzi et Comoé
En Algérie
le Dahra entre la vallée du Chélif et la mer
les Aurès aux marches du Désert
Au Sénégal
le Gadiaga au confluent du Sénégal et de la Falémé
aux frontières du Mali et de la Mauritanie
Aller en Euskadi et Gascogne
La haute amitié basque de la fin d’adolescence
La pelote à main nue
Le chant des hommes
Les courses de vaches landaises
Les meutes de chiens de chasse
Le parler gascon, un accent du parler d’Oc
L’Exote dans le Très Proche et l’Extrême Lointains géographiques
Dans la toute fin d’époque coloniale
Suite à la loi-cadre Deferre publiée en 1956, organisation d’un référendum sur l’autonomie interne en Côte d’Ivoire, et dans toutes les autres colonies, le 28 mars 1958.
J’ai eu 22 ans la veille ; je vais voter pour la première fois et j’ai été nommé par l’autorité coloniale de la subdivision comme président d’un des bureaux de vote de la commune de Bongouanou.
AMA qui vote, elle aussi pour la première fois, se présente dans le bureau que je préside ; elle est en fait inscrite dans un des autres bureaux. Je vais l’y accompagner.
Ce geste comme un geste d’égalité qui pour nous signifie l’abolition du rapport colonisée/colonisateur.
Sans doute étais-je venu pour apprendre aux «petits noirs» ma langue française ; ils vont m’apprendre la leur, apprentissage nuancé par la relation amoureuse, qui gomme chaque nuit un peu plus l’affrontement, peau contre peau, de la Noire et du Blanc.
La parution du livre « Algérienne(s) » au printemps 2020
Le cheminement très lent à travers la guerre, et à nouveau par une Femme, d’une décolonisation intime.
11:39 | Lien permanent | Commentaires (0)