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mercredi, 15 octobre 2008

un après-midi peu ordinaire

Passionnant d'arpenter une zone commerciale particulièrement monstrueuse avec FB : il râle, maugrée, mais son regard est en alerte et l'appareil photo prend les notes.
Un parking de quarante mille places. Au nord, le Zénith ; au sud, Ikéa ; à l'est, Décathlon et Boulanger, à l'ouest, Leclair Atlantis — une injure à l'océan proche. Et puis encore UGC-Ciné, Flunch, PathéCiné et un cube culturel noir, ONYX.
Nous échangeons devant un café noir, dans l'interminable galerie marchande Leclerc près des "travellators" d'Ikéa. FB maugrée toujours sur cet espace, mais nous évoquons l'océan, l'île de Houat, Saint-Simon, l'aventure du remue.net ancien, du publie.net nouveau — comme un vin —, de Gracq, de ce que j'écris dans ma paresse, de Calaméo, de mon année Char, des Chroniques portuaires.
Passe l'ombre d'une religieuse âgée qui, dans un autre centre commercial, précédait FB, en y déposant, à la caisse, une paire de collant "Golden Lady" et ce sont des pages de Tumulte qui s'ouvrent.

Tout à l'heure, nous allons entrer sous le chapiteau ceinturé de ganivelles qui fait verrue parmi les quarante mille véhicules. La médiathèque de Saint-Herblain — son adjoint à la Cultre et son bibliothécaire — donne à feuilleter son nouveau site Danslalecture*.
Puis FB va dialoguer avec le secrétaire général de la Société des gens de lettres sur la création littéraire à l'heure du numérique. Dialoguer enfin, ce seront deux parallèles qui parfois se courbent jusqu'à se rapprocher, mais tout aussi vite s'éloignent : que peuvent-elles tracer d'autre entre un monsieur très correct qui avoue ne pouvoir écrire de la poésie qu'avec un crayon et du papier et un "huluberlu" échevelé qui agite un SonyReader contenant certainement tout Rabelais et Saint-Simon, en reconnaissant qu'il ne sait peut-être plus calligraphier le moindre mot.

La nuit du parking nous a séparés. Merci, François ! L'après-midi fut belle dans "l'horreur" mercantile que tu vitupères.
Au printemps prochain bien établi, nous arpenterons les grèves de Houat.

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le mouillage de Houat En-Tal au mois de juin 2008 - Photo de Nicléane- manière de se laver les yeux de la zone Atlantis de Saint-Herblain !


Ce soir, au cinéma le Beaulieu, le passé rattrape quelques-un(e)s d'entre nous : Germaine Tillion et ses images oubliées. D'actualité bien vivante après la semaine du Colloque de Blois : naguère acteurs, nous serons témoins, conteurs d'une Algérie douloureuse qui nous tient au cœur..

* Y. A. qui est un grand bibliothécaire prétend qu'une anthologie — ce que veut être Danslalecture — ne peut être que subjective. Je rêve d'une anthologie collective qui rassemblerait les choix des lectrices et des lecteurs d'une collectivité citoyenne, bien sûr, à l'usage non-exclusif de cette collectivité... avec un flux RRS pour les textes nouveaux qui s'y aggloméreraient. N'est-ce pas, François.


mardi, 07 octobre 2008

la Grande Vieille

Le blogue se hâte lentement vers sa cinquième année. Ces jours-ci, j’ai dû ouvrir quelques petits chantiers de trop. Je crois bien que je ferai ma rentrée littéraire d’autre façon qu’à la manière “de Bretagne”.
Bien que les amours de Viviane et de Merlin relatées par Roubaud et par Élléouêt valent bien un long détour par le Val sans retour !

Mais deux pressent pour la semaine à venir :
• le mardi prochain, pour un après-midi autour de l'Édition et la Toile à Saint-Herblain, une relecture des textes de François Bon sur “écriture et informatique” — l’un doit daté du début de l’an 2001 quand je pataugeais dans mon premier site : il y présentait remue.net qui n'était pas encore le tiers-livre et se fendait de quatre pages de judicieux conseils à l’usage des débutants de la Toile
• le mercredi qui suit, un feuilletage des bouquins de et sur Germaine Tillion : à propos de la projection du documentaire de François Gauducheau sur les Images oubliées de Germaine Tillion, au cinéma de ma petite cité, je dois témoigner (!) — trente ans après elle, dans l’Algérie enfin en paix (?), deux ans durant, j’arpentais, en compagnie de mon vieux copain Er-Klasker, les vallées de l’Oued Abiod et de l’Oued Abdi, les ravins vertigineux et pierrailles de l’Ahmar Khaddou. Elle fut aussi, à travers ma formation et mon expérience professionnelle des Centres sociaux éducatifs, ma mère intellectuelle.

Témoigner ?
Ce soir, je me dis qu’il suffirait de lire cette assertion très spinoziste de la jeune ethnologue “aurésienne”:

« Ne pas croire qu’on sait parce qu’on a vu, ne porter aucun jugement moral ; ne pas s’étonner ; ne pas s’emporter...»

ou cette autre encore :
« Dire le vrai ne suffit pas, il faut dire le juste ! »

Cette sacrée bonne femme, une Grande Vieille, peut bien reposer dans les cieux sahariens parmi les Imouqqranen — les Grands Vieux — qui l'accueillirent naguère et boire avec eux une céleste tasse de “kawa”.

samedi, 13 septembre 2008

« Les salons littéraires sont dans l'internet. »

Mais soyez assurés que ce n'est pas grâce à monsieur Pierre Assouline ; il aurait le blogue littéraire le plus fréquenté : ce serait le dernier web-salon où l'on cause.
C'est du moins ce qui est écrit dans le Nouvel Obs de cette semaine — d'ailleurs, en janvier 2009, je clos mes quasi cinquante ans d'abonnement : une trop vieille fidélité épuisée par plus d'un an de "pepolisation" (sic) d'un hebdomadaire qui tente, sans doute, de survivre.

La lecture des propos recueillis par Melle Anne Crignon me conforte dans ce désabonnement à venir.
Pas un mot d'un bouquin paru en 2002.
Forte prémonition d'un auteur qui ne se mit point en lumière — il est vrai qu'en 2002, nous n'étions point des millions — et monsieur Assouline ne tenait pas blogue à monde.fr.
En deux cent dix-huit pages et pour 20 € — 1€ de moins que celui de monsieur Assouline — les salons littéraires de l'Internet y sont annoncés et leur problématique, déjà bien déblayée ; c'est écrit par un universitaire et ça n'a rien d'universitaire.

Quand monsieur Assouline était rédacteur du magazine LIRE, il aurait dû — ou pu —lire ce bouquin ; peut-être l'a-t-il lu ? Aurait-il craint que ce bouquin lui fît de l'ombre.
Je vous entretiens de :

Patrick REBOLLAR, Les salons littéraires sont dans l'internet, Écritures électroniques, Presses Universitaires de France, avril 2002.


C'était aux beaux temps libertaires de remue.net et de zazieweb.

Les pontifes de l'appareil lettré éditorial suçaient encore le lait de leur "souris".

Post-scriptum : Allez lire Berlol et son Journal LittéRéticulaire. Il est dans la colonne de gauche, en tête de liste !

mardi, 15 juillet 2008

de ci de là

Partent toutes et tous pour l'été, tous ces amis de ma "colonne de gauche" !
Hors ! Hors les grands "ancêtres" : le Journal Littéréticulaire et Remue.net, entre autres !

Et je vais de ci de là.
Au gré des vents et de quelques rares écrans !

Mes "Donzelles" arrivant, nous continuerons donc d'aller de grèves en ports.
Manière d'un vieillir jeune qui, chaque matin, fait inaugurer une nouvelle et modeste vie*.

* Pour inciter à lire un article dans le Libé-Livres du 10 juillet sur un bouquin "Vieillir, une découverte", qui devrait prolonger ces lectures de post-adolescence que sont L'art de vieillir de John Cooper Powys et Vivant jusqu'à la mort de Paul Ricœur.

jeudi, 22 mai 2008

un iMac : le dernier Mac ?

Il est bien beau, l'iMac, le cinquième dans la généalogie de "mes" Mac.

En 1991, le LC 2, qui façonna les minces brochures des Ateliers du Gué, les manuels de maraîchages pour les centres d'alphabétisaton de la Communauté rurale de Baalu et leurs Groupements féminins.
En 1994, le PowerBook 150, qui fit le Sahel avec un petit panneau solaire qui rechargeait la batterie ; il fut sûrement le premier ordinateur à fréquenter ces rives du Sénégal aux confins du Mali et de la Mauritanie ; je l'embarquai pour les Iles-sous-le vent, les Marquises et la traversée du Pacifique. Il me suivit dans les rias de Bretagne, des Asturies et de Galice
En 1996, le Mac Perfoma 6320 fut l'ordinateur de la petite édition et des premiers surfs sur La Toile à l'aide d'un Olicom Speed'Com 2000, celui de la lecture des premiers CD et de l'installation, fin 2000, du premier site Dac'hmat ; c'était sur AOL et il en reste quelques vestiges.
En 2002, l'iBook 15 pouces embarqua, sur le voilier, pour la virée ibérique, petit Mac des premières images numériques et des balbutiements informatiques de Noémie et de Célia.

Les uns et les autres avaient été précédés, dès 1987, par deux énormes Thomson TO 16 avec une unité centrale sans disque dur, à double lecteur de disquettes — une "système", le DOS, une "programmes" : les ELMO de l'Association française de lecture — ; ils s'ajoutaient aux caisses de bouquins, chargées de poètes, de philosophes, d'historiens, de romanciers, d'anthropologues, d'ethnologues, de sociologues, d'ornithologues, de botanistes, de jardiniers, de grammairiens, de musiciens, d'essayistes, de peintres, de photographes, de voyageurs, de pédagogues, avec des modes d'emplois pour mieux lire, mieux écrire, mieux vivre.
Tous objets dont le transport quasi hebdomadaire ne lubrifiat point la charpente vertébrale du bonhomme, mais apportèrent quelque facilité de vivre et de penser à celles et ceux qui feuilletèrent les bouquins et déroulèrent les écrans..

J'avoue avoir eu autant de bonheur à ouvrir le carton de mon bel iMac que, naguère, j'en avais à déchirer les papiers des colis de bouquins que je recevais au fin fond de ma forêt côte-d'ivoirienne et sur les pitons d'Algérie.

Il est là, avec dans la minceur de sa dalle, les poètes, les philosophes, les historiens, les romanciers, les anthropologues, les ethnologues, les sociologues, les ornithologues, les botanistes, les jardiniers, les grammairiens, les musiciens, l les essayistes, les peintres, les photographes, les voyageurs ; moins de pédagogues depuis que j'ai foutu la pédagogie aux orties ! Le livre des Feux et l'Annuaire des marées !
Il est ma bibliothèque-cinéma-librairie-centre documentaire. Il est mes postes et télécommunications, je ne veux pas qu'il soit la télévision. Il est mon écritoire, mon lutrin, mon agenda, mon livre de bord, mon scriptorium. Les règlages, les "migrations" de disques durs à son disque dur, les sauvegardes, les chargements... les raffinements m'ont bien pris sur le temps du blogue une bonne semaine. Ce n'est pas tout à fait achevé.

Mais voici, je me mets à écrire ! Enfin.

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mardi, 01 avril 2008

vous avez dit "hétéroblogues" ?


Encore une plate-forme efficace en mise en page à trouver et j'en serai à mon septième blogue !

Je ne tiens point, cependant, à concurrencer les soixante-douze — ou quinze — hétéronymes de Fernando Pessoa qui se créa même un orthonyme, un certain très secret Fernando Pessoa, qui portait le même nom que lui, sans être lui !
J'y répandrai d'anciens écrits : cahiers d'adolescence, plus ou moins intimes (!), notes griffonnées, poèmes, ébauches romanesques, jeux "littéraires", citations, exergues pour les écrits d'aujourd'hui. Bref, comme des sortes de malles informatiques qui me renvoient avec humilité à la malle du Lisboète aux 27 543 textes.

Je n'en ai point tant.


dimanche, 30 mars 2008

le temps rongé

La semaine avec "Lulle" (la note du 25 mars, un peu alambiquée selon certain lecteur très proche) m'a entraîné dans des explorations qui rongent mes temps de lecture et d'écriture.
Je crois bien avoir exploré une quinzaine de "plates-formes" pour blogueurs.
S'inscrire, choisir, modifier, publier au moins une note.
Avec soudain cette difficulté pour supprimer ce blogue nouveau-né... qui est tellement mieux — polices et mise en page surtout — que ce petit maigrichon de quatre ans qu'autorise la gratuité d'Hautetfort.
C'est ainsi que je crains (!) me retrouver avec cinq, six, ou sept hétéronymes — non, hétéroblogues — contaminé par ma lecture conjointe de Pessoa et vaincu par mon impuissance à cliquer sur "supprimer le blogue".
Mais peut-être bien que ce serait le chemin pour éviter les insolubles accès aux squelettes de Spip ?
Et pendant ce temps-là, des échanges si passionnants, suivis à grand'peine, dans les blogues de ma colonne de gauche sur "blogues, tout et n'importe quoi", "blogues littéraires" — cliquer sur Bon, Berlol, Lignes de fuite et autres — et des écoutes qu'il me faut bien podcaster sur la Société numérique ou les rotomontades du directeur d'UGC-Ciné-Citées dans Masse Critique .

J'ai quand même trouvé le temps de relire le Supplément au voyage de Bougainville après avoir visionné les trois épisodes de Capitaine Cook sur Arte ; ce vieux Diderot supplée avantageusement, avec deux cents ans d'avance, à tous les écrits postérieurs qui auront trait aux empires coloniaux, aux sombres avatars des colonisations et autres décolonisations, aux actuelles dérives religeuses et républicaines (si ! si !) dans l'ordre du moral, de l'amoral, de l'immoral.

Une observation assez constante, c'est que les institutions surnaturelles et divines se fortifient et s'éternisent, en se transformant, à la longue, en lois civiles et nationales ; et que les institutions civiles et nationales se consacrent, et dégénèrent en préceptes surnaturels et divins.


Le temps de me retourner vers Ernst Junger pour penser la guerre — il va bien me falloir clôre la réflexion sur mes trente-deux mois de guerre coloniale dont dix de "commando de chasse", avant la fin 2008 — par la vertu d'une citation (!) d'Annah Arendt :
...de l’extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n’ont plus aucune expression visible.


Et pour achever, le temps de découvrir, enfin !, un vrai de vrai :
Poisson hameçonné, donc, mais pas encore arraché à la flaque bavarde, je sais combien ma lecture est fragile. Les mots n'ont pas encore trouvé leurs racines, le phrasé demeure branlant comme une dent sous le davier, je dois fermer les yeux que je serais incapable d'écarquiller pour mieux voir les limites de l'écran qu'interpose la lecture.

C'est Clairo, dans Madman Bovary. Rien que le "bruit" que fait le titre, et je suis sur le point d'être conquis !

jeudi, 18 mai 2006

Merci, Monsieur Butor !

Pourquoi avoir un site Internet ?

Je l'ai ouvert il y a quatre ou cinq ans. Je voulais le renouveler, l'alimenter. Mais j'ai un peu de mal avec l'Internet. Je suis un homme du XXe siècle, avec le XXIe, j'ai des difficultés.
Tout de même, j'ai trouvé que c'était très intéressant comme mode de publication. Les lecteurs d'Internet sont, je crois, spécialement aptes à me lire. Je n'ai pas continué à m'en occuper, avant tout à cause de l'existence de cet énorme site qu'est le Dictionnaire Michel Butor fait par Henri Desoubeaux.


En quoi les internantes sont-ils de bons lecteurs pour votre oeuvre?

Ils ont une façon de lire qui n'est pas tout à fait celle du XIXe ou du XXe siècle. Ils fouillent. Ils surfent. Mes textes aussi vont chercher des références un peu dans tous les coins. On peut les explorer de cette façon. Et puis les lecteurs de l'Internet cherchent des informations au-delà des frontières. Mes textes sont voyageurs.
L'idée de zapping est importante. Pour un de mes livres, Gyroscope, j'ai utilisé un format à l'italienne, horizontal, plus large que haut, qui rappelle l'écran d'une télévision ou d'un moniteur. Dans ce livre, il y a quatre colonnes de texte qui se suivent, mais j'invite le lecteur à sauter d'une colonne à une autre pour trouver des échos, des répondants, des contrastes. Celui qui est habitué à confronter un site avec un autre, est tout à fait à l'aise avec un livre comme celui-là.


J'en connais peu de ceux qui ont "pignon sur rue", la rue des littératures, pour dire aussi simplement sa relation à la Toile et aux internautes. Sans réticence, sans allusion à des quelconques droits d'auteurs, à la crainte de plagiats éventuels.

Salut à deux, qui depuis presque dix ans, sont déjà sur la Toile : François Bon, Renaud Camus - (en espérant que le premier ne s'offusque point de la proximité avec le second). Et d'autres sans doute, mais de "mon jardin", je ne puis prétendre à l'exhaustivité. - mes compagnons du "phalanstère"peuvent en ajouter.

Les pourfendeurs de l'intertextualité, les sabreurs des gloses, les craintifs de la copie, les lettrés qui ne jurent que par le sacro parfum du codex vont se sentir hors-jeu.

À lire dans le Libé-Livres de ce jeudi 18 mai, à propos de la publication des deux premiers volumes des Œuvres complètes de Michel Butor.
Et puis aller errer sur mon magazine préféré remue.net.