vendredi, 31 décembre 2010
Pour 2011, cette nuit
« Ne ratez pas votre matinée de printemps. »
disait Vladimir Jankélévitch.
Ce que je souhaite, en souriant, à toutes et tous.
18:21 | Lien permanent | Commentaires (4)
mercredi, 29 décembre 2010
Je ne suis pas sûr de saisir encore ce qu'est le post-moderne
...............................................................................................?
12:10 | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 22 décembre 2010
pour le solstice d'hiver
aux lectrices,
aux lecteurs
"Que d'autres se flattent des livres qu'ils ont écrits,
moi, je suis fier de ceux que j'ai lus.
Jorge Luis Borges
22:55 Publié dans Borgès alors ?, Les antiques, les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 20 décembre 2010
Madame la professeure*
Je n'ai guère fréquenté les livres de madame le professeur Jacqueline de Romilly. Quand je suis revenu aux Grecs, en langue, en mythologie, en philosophie, en littérature, ce fut plutôt chez Jean-Pierre Vernant, Cornelius Castoriadis, Marcel Detienne, que j'allai laisser traîner mes sandales.
Mais je ne cache point que son dernier petit bouquin, Petites leçons sur le grec ancien, coécrit avec certaine dame Trédé présente pour de modestes héllénistes qui ont replongé dans la grammaire de Ragon et dans l'énormité du dictionnaire de Bailly, de délicates saveurs. Certes, des idées convenues sur ce que "nous" devons à la Grèce quant la langue, à la pensée, à la démocratie.
Mais dès qu'elles s'insinuent dans les nuances morphologiques et syntaxiques, les deux dames font s'envoler la philologie.
À lire donc pour héllénistes même débutants, À propos du verbe — chapitre 5 — et surtout le chapitre 6, Le jeu des particules, ou l'art d'interpréter l'intraduisible. J'eusse aimé — ce conditionnel eût-il plu à la dame ? — une approche des participes qui sont ma passion et qui souvent m'ont servi à justifier la "lourdeur" de mes phrases.
* Elle n'aurait pas aimé : madame le professeur était une puriste. Mais se retournera-t-elle dans sa tombe.
Post-scriptum : Hommage fortuit à la spécialiste de Thucydide : l'Atelier "Grec ancien" des Chantiers "planche "depuis plus d'un mois sur La guerre du Péloponnèse, I, 75,76 - I, 137, 138 - II, 65,66 - VII, 29,2.
Le site Juxtalinéaires propose les Livres I et III en numérisation d'une édition de 1877. Il n'y a pas que Google Books sur la Toile. Mais pour accéder à une lecture aisée, il faut importer les deux fichiers sur le disque dur.
17:18 | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 17 décembre 2010
Quand à nouveau l'ombre s'étend
à "Lison"
Sa voix s'éleva encore tremblante de la fragilité de la douleur. Elle dit l'amour sans mesure pour sa mère. Elle ouvrit Les Matinaux que celle-ci, naguère, lui avait offert. Sa voix nous éloigna de la mort. À nouveau, nous étions dans le soleil.
Dans mon pays, les tendres preuves du printemps
et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts
lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le
verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme
ému.
Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.
Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les
arbres de mon pays. Les branches sont libres de
n'avoir pas de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays, on remercie.
Qu'il vive*
Ce fut d'une beauté austère, nue. Le silence seul — ou la musique — était possible.
Nous entrions, apaisés, dans cette absence sans retour.
*René Char, La sieste blanche, Les Matinaux, 1950/1986.
17:10 Publié dans Char à nos côtés, Les graves, les lectures, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 décembre 2010
écrire comme un tir
Seulement vers la fin de la trêve quand la situation fut de nouveau tendue, je fis un tir en plein jour sur des jeunes filles qui sortaient d'un lycée. Trois belles cartouches dont on parla dans tous les journaux.
C'est une parmi les brièvetés cruelles qui ponctuent — "-tuent" — la Perfection du tir, le premier bouquin de Mathias Énard. Manière d'aller flairer le romanesque avant d'affronter la phrase de cinq cents pages qu'est Zone.
(Chez Actes Sud, coll. de poche Babel).
Post-scriptum : Dommage qu'à longueur de tirs, le "sniper" appuie improprement sur la détente et non sur la queue de détente.
19:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 décembre 2010
ce n'est pas vrai !
la littérature aujourd'hui ? Ah, bon ?
En ce cas-là, monsieur Finkielkraut, faut-il parler de "livres" ou de "bouquins" ?
S'il vous plait ?
Post-scriptum :
Autres temps, autres littératures et littérateurs.
Et dire que je me suis désabonné du Nouvel Obs.
08:37 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 décembre 2010
irresponsable ? je suis donc un irresponsable
Je n'irai point prendre la queue devant la banque que depuis des annnées, pour percevoir mon modeste salaire et ma plus encore modeste retraite, je suis obligé de fréquenter : je suis "à sec", sinon à découvert. Et mon épargne, à peine placée, s'envole en bouquins ! J'aurais bien aimé être un irresponsable, ce matin.
J'ai beaucoup apprécié le commentaire de Paul Jorion sur France Cul. J'ai sur l'étagère "Mer" un de ses premiers (?) bouquins d'anthropologue économiste sur les pêcheurs de Houat*, une de mes Iles bien-aimées.. Lui aussi tient un blogue.
Un gars du côté des croquants. Totalement libre.
* Paul JORION, Les pêcheurs d'Houat, anthropologie économique, Coll. Savoir, chez Hermann, 1983
12:41 Publié dans les civiques, les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 décembre 2010
lire un bouquin serait ne pas lire un livre
« — Et ça, il me semble que quelque chose arrive à la littérature quand un livre devient un bouquin. J'ai même le sentiment très vieux jeu, très collet monté, que ceux qui lisent un livre comme livre et ceux qui le lisent comme bouquin ne lisent pas le même livre...
..........(gloussements d'acquiescement en fond sonore).................
— Ça, c'est un rapport spécifiquement vulgaire aux œuvres d'art en général.»
Trois messieurs, sans doute fort bien et pas du tout du genre vulgus (ou vulgum ou vulgare)pecus s'entretenaient hier matin de l'art de la lecture : en quelques mots, voici résumée l'atmosphère de la conversation que diffusait "Répliques". Des références stendahliennes, flaubertiennes, nietzschennes, barthésiennes — pas tout à fait les miennes. — deleuziennes. C'était de bon ton — déjà trop ? — mais je peux encore entendre. Et puis dans les dernières minutes, l'animateur qui déboule avec cet "Et ça..."
Et là, c'est trop : je suis issu — "je monte", aurait dit Veuillot — de la classe du "vulgaire" ; je lis plus souvent des bouquins que des livres; je n'ai pas lu l'introduction à l'analyse structurelle du récit, l'horizon restreint de mon vulgus (ou vulgum ou vulgare) pecus ne m'a apporté que le Plaisir du texte plus accessible, financièrement ; mais Montaigne est loin de "m'emmerder"*.
Ce qui, hier matin, n'a pas été le cas de deux de ces messieurs. Qui m'ont au plus profond, donc viscéralement — je ne prolonge que la "rumination bovine" nietzschenne, à laquelle il fut noblement fait allusion — EMMERDÉ !
Cet irrespect, ce mépris, cette morgue, cette impudence, ! Dantzig* et Finkielkraut sont parfois — souvent ? — des personnages indignes.
Finkielkraut a bien tenté d'atténuer sa morgue en lisant cette citation de Proust. Mais quelle sincérité attendre de cette bouche dédaigneuse ?
Dans la lecture, l'amitié est soudain ramenée à sa pureté première. Avec les livres, pas d'amabilité. Ces amis-là, si nous passons la soirée avec eux, c'est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous ne les quittons souvent qu'à regret. Et quand nous les avons quittés, aucune de ces pensées qui gâtent l'amitié : Qu'ont-ils pensé de nous ? - N'avons nous pas manqué de tact ? - Avons-nous plu ? - et la peur d'être oublié pour tel autre. Toutes ces agitations de l'amitié expirent au seuil de cette amitié pure et calme qu'est la lecture.
Marcel Proust
Sur la lecture, p.45
Actes Sud, mars 1988
Alentour de cet ordinateur, mes bons vieux BOUQUINS sont, pour la plupart, des rivages chaleureux. Leur "rumination" m'autorise paisiblement cette humeur.
* Référence à la fatuité du monsieur, naguère en septembre 2005, à propos de Montaigne.
10:24 Publié dans les civiques, les lectures | Lien permanent | Commentaires (5)
mercredi, 01 décembre 2010
vih cancer et autres
à mes compagnons "en" vie
« tomber malade, vivre debout »
C'est le très fort et très beau titre du chapitre I de "La traversée des catastrophes", certainement manuel de survie, mais aussi traité d'amitié.
09:19 Publié dans Les graves | Lien permanent | Commentaires (0)