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il est des matins

Il ne faudrait point penser qu'écrire sur la littérature, le jardin, la mer, dispense le blogueur d'être certains matins dans des rages citoyennes.

 

Et comme notre si fameuse démocratie représentative ne nous donne l'occasion que trop rarement d'exprimer nos choix — si, si, même en vivant une modeste activité civique dans son village et dans quelques réseaux, les élus gouvernants nous "bourrent le mou" avec ce concept républicain qui commence à dater, non — il est des matins trop fréquents de rogne.

 

Mais, ce matin, ma rogne a trouvé sa porte-parole : en ce pays d'oublieuse mémoire, nécessité serait de telles chroniques  !


podcast

 

Nota-bene :

Ouais ! je sais : Churchill disait que la démocratie n'est pas le meilleur des systèmes, mais le moins mauvais. Est-ce suffisant pour satisfaire  l'intelligence de la citoyenne et du citoyen ?

 

ξυνόν ἐστι πᾶσι τὸ φρονέειν.
La pensée est commune à tous.


Héraclite


Pour une fois, "l'était" bien optimiste, mon philosophe préféré !


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mardi, 13 octobre 2009 | Lien permanent

Être le premier venu

Centenaire René CHAR
« La lecture de la Lettera amorosa, précédée et suivie de quelques autres poèmes », voici ce que j'annonce pour vendredi soir. Oh ! j'ai bien quelques idées pour les textes qui précéderont : A***, La compagnie de l'écolière, Bora, Congé au vent, Marthe, La compagne du vannier , j'évite Le visage nuptial, je crains d'effaroucher (!) ; j'ai très envie de commencer, après l'écoute du madrigal de Monteverdi, ce chanté-récité poignant — un "sprechgesang" qui a quatre siècles d'avance — par Pedro Liendo du Clémencic Consort, dans le silence qui suivra et la pénombre qui se sera établie autour de la petite table, de la lampe et du livre par ce premier texte :
Être Le premier venu.
L'Amour Arsenal
comme cri ? comme murmure ? Aurai-je le culot ? J'ai promis : « Ni cours, ni spectacle, une lecture nue, quelques dessins et peintures des "Alliés substantiels" du poète, projetés. Fuyant le théâtral, sur quelle image ? Poser la voix, mais dans quel silence précédent et suivant ce :
Être Le premier venu.?

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mercredi, 05 décembre 2007 | Lien permanent

l'ostracisme de Thémistocle mène à tout

 

Foin de la panerée de lectures, promise par ce bon François Rabelais. Ce sera pour demain.

Cette nuit, c'était le grand Baroque avec ses volutes, ses vocalises, ses clusters, ses ornementations, sesAtasersèse.jpeg ostinati. 

J'ignorais tout de ce Leonardo Vinci, compositeur italien du commencement du XVIIIe siècle. 
Artaserse, j'en savais davantage, sortant de trois ou quatre séances d'atelier de Grec ancien, sur la vie de Thémistocle par Plutarque, Thémistocle ostracisé par ses concitoyens d'Athènes étant allé proposer ses services à Artaxerxès, roi de Perse.

Un superbe délire avec six contre-ténors. Ouais ! Que des "mecs" ! Qu'il me faut nommer : Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic, Daniel Behle, Franco Fagioli, Valer Bama-Sabadus, Yuriy Mynenko.

La grande Bartoli peut aller se rhabiller... en femme.

Ce serait réécoutable demain sur France MU - même visible sur YouTube

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dimanche, 13 janvier 2013 | Lien permanent

Chronique Portuaire de Nantes XCIV

Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1819. — NAUFRAGE DE LA " SOPHIE ".Parti de Nantes, le 14 mai 1819, pour Bahia, le brick la Sophie, de 131 tx., armateurs MM. Le Quen et Cie, capitaine Robert Séheult, faisait naufrage au commencement de juin dans les environs de Ouled-Limi, à dix ou douze journées de Mogador. Une partie de l'équipage s'embarqua dans une chaloupe, et fuyant la côte inhospitalière du Maroc, se dirigea vers le Sud, et fut assez heureux pour atterrir aux Canaries, après une longue et dangereuse traversée.Le capitaine Séheult, un passager du nom de Clochelet, deux autres Français et deux Portugais, dont un prêtre, restèrent à bord du navire désemparé qui ne tarda pas à venir à la côte et s'échoua sur la plage africaine.Une nuée d'Arabes l'entourèrent bientôt, le mirent complètement au pillage, et, s'emparant des six naufragés, les vendirent à un cheik du nom de Biruch, qui les emmena dans l'intérieur.La peste faisait rage alors dans cette contrée, et le cheik, craignant de perdre ses prisonniers et de n'en tirer aucun profit, leur facilita les moyens de négocier leur rachat.Ignorant la présence à Mogador d'un agent français, les naufragés de la Sophie firent parvenir au consul anglais de cette ville un exposé de leur situation, exprimant l'espoir d'être promptement arrachés à leur captivité. Ce fonctionnaire avisa son collègue français, et les deux gouvernements s'empressèrent de donner des ordres pour le rachat des captifs et entamèrent des négociations avec le cheik qui, indisposé contre ses prisonniers par suite de l'indélicatesse de l'un d’eux qui lui avait dérobé douze roublons, et averti, d'autre part, de leur état de fortune et de leur rang par leurs imprudentes paroles, exigeait pour leur rançon la somme énorme de 3.000 piastres fortes.Pendant les pourparlers, le Roi de Maroc, instruit de l'événement par le pacha de Suz, mit tout en œuvre pour hâter la délivrance des captifs faits sur ses côtes, et voulut payer lui-même leur rançon. Il compta au cheik Biruch 500 piastres fortes par prisonnier, et le 13 novembre, les six naufragés de la Sophie entraient en rade de Tanger, d'où un navire de Marseille les ramena en Europe (1).___________________________________________________________________________(1) Journal de Nantes et de la Loire-Inférieure, n°3 des 28 septembre, 9 et 11 octobre 1819, et 4 janvier 1820.

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jeudi, 15 mai 2008 | Lien permanent

relire le Hussard (2)

« Le Hussard est une histoire qui commence au pas d'un cheval et marche ensuite au galop. » Ce sont les propres paroles de Giono présentant son œuvre radiodiffusée en 1953. Nous sommes donc fort éloignés de la fébrilité du film de Rappeneau en son commencement, fébrilité qui se prolongera dans le personnage joué par Olivier Martinez. Alors qu’Angélo, c’est alacrité et flegme ; pourrait-on écrire légèreté et force, naïveté et dureté ! Quand il commence sa quête, il chevauche pour l’amitié, pour la révolution - mieux, pour libérer sa terre de l’oppression. Il monte dans l’horreur des collines, des bosquets, des villages ; il philosophera à propos de liberté et de pouvoir ; il parvient au comble de la terreur, de la cruauté dans les ruelles de Manosque. Il grimpera sur les toits. Cinquante page durant, il observera l’ignoble d’une société apeurée, abandonnée à la répulsion ; il voisinera avec la beauté de la mort "dans l'explosion d'une puanteur sucrée". Il parviendra à l’apogée de son errance - paradoxalement en descendant des escaliers, dans une demi-obscurité :

Il se réveilla. Il faisait nuit. « En route, se dit-il. Maintenant il faut vraiment quelque chose à se mettre sous la dent. » Les profondeurs, vues du petit escalier devant la porte du grenier, étaient terriblement obscures. Angélo enflamma sa mèche d'amadou. Il souffla sur la braise, vit le haut de la rampe dans la lueur rose et il commença à descendre lentement en habituant peu à peu ses pieds au rythme des marches. Il arriva sur un autre palier. Cela semblait être celui d'un troisième étage, à en juger par l'écho de la cage d'escalier où le moindre glissement avait son ombre. Il souffla sur sa braise. Comme il le supposait l'espace autour de lui était très vaste. Ici, trois portes mais fermées toutes les trois. Trop tard pour forcer les serrures. Il verrait demain. Il fallait descendre plus bas. Ses pieds reconnurent des marches de marbre. Deuxième étage : trois portes également fermées; mais c'étaient incontestablement des portes de chambres :les panneaux étaient historiés de rondes bosses et de motifs de sculpture à carquois et à rubans. Ces gens étaient sûrement partis. Les carquois et les rubans n'étaient pas les attributs de gens qui laissent leurs cadavres s'empiler dans des tombereaux. Il y avait même de grandes chances pour qu'ils aient ratissé ou plutôt fait ratisser la cuisine jusque dans les plus petits recoins des placards. Il fallait- lait voir plus bas. Peut-être même jusque dans la cave. A partir d'ici il y avait un tapis dans l'escalier. Quelque chose passa entre les jambes d' Angélo. Ce devait être le chat. Il y avait vingt-trois marches entre le grenier et le troisième; vingt-trois entre le troisième et le second. Angélo était sur la vingt et unième marche, entre le second et le premier quand, en face de lui, une brusque raie d'or encadra une porte qui s'ouvrit.
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C'était une très jeune femme. Elle tenait un chandelier à trois branches à la hauteur d'un petit visage en fer de lance encadré de lourds cheveux bruns. « Je suis un gentilhomme », dit bêtement Angélo. Il y eut un tout petit instant de silence et elle dit : « Je crois que c'est exactement ce qu'il fallait dire. » Elle tremblait si peu que les trois flammes de son chandelier étaient raides comme des pointes de fourche. « C'est vrai, dit Angélo. - Le plus curieux est qu'en effet cela semble vrai, dit-elle.
Il se tient près de la beauté, et l'amour naît. Il sera toujours temps de reprendre le chemin de l'amitié et de la révolution ! Post-scriptum : ces quelques lignes ont été lues et écrites dans l'allégresse des Folles Journées de Nantes : Purcell, Vivaldi, Bach, Haendel, Soler, Couperin et Rameau rassemblés en l'Harmonie des Nations !

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vendredi, 27 janvier 2006 | Lien permanent | Commentaires (3)

Chronique portuaire de Nantes XLII

Du commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution
1711. — CAMPAGNE DE JACQUES CASSARD EN 1711. Appelé par le Duc de Vendôme, Jacques Cassard, escorta enjavascript:;core en 1711, un convoi de quarante-trois voiles, chargé de munitions de toutes sortes, et bloqué par six navires anglais. Sa division se composait des vaisseaux : le Parfait, le Neptune, le Téméraire, le Sérieux, le Fendant et le Mercure-Volant. Chaque fois, en effet, que l'on avait besoin d'un hardi capitaine pour mener à bien une entreprise aussi difficile que celle de l'escorte d'un nombreux convoi de navires marchands, guetté par des forces ennemies, on s'adressait au marin nantais ; parce que l'on savait, ainsi que l'avaient déclaré les Marseillais, que les navires escortés par Cassard étaient toujours « des navires en sûreté » (1). CAMPAGNE DE JEAN VIE EN 1711. Le 15 juillet 1711, Jean Vie, commandant la frégate de Nantes l'Illustre, avec une Commission Royale lui donnant pour mission de purger les côtes bretonnes des corsaires anglais, s'emparait du JEAN-GALEY, de 40 tx., 4 can. et 53 h., qui, attaché au port de Nantes sous le nom de l'Hermine, suivit ensuite l'Illustre dans ses croisières (2). CORSAIRES NANTAIS EN 1711 . Trois navires appartenant à des armateurs nantais ; la frégate la Mutine, de 28 can. ; la Fidèle, de 26 can, ; et le Jupiter, de 36 can., amarinaient en 1711 six Hollandais d'une valeur totale de 1.298.007 livres 18 s. 6 d. ; c'étaient; la PAIX ; le GRAND-SAIMT-ANDRÉ, de 4 can. et 6 pier. ; le PRINCE-DUC-DE-MALBOROUGH, de 18 can. ; le ROY-DE-PORTUGAL ; le ROY-DAVID et le JEUNE-ÏSAAC. La Mutine prit la même année le KOUHER, de Londres. Le Lusançay enleva le CHARLES-ÉLISABETH et le JEAN-JACQUES. Le Saint-Pierre amarina le JEUNE-JEAN, corsaire de Flessingue (3). Enfin, l'Achille fit une prise magnifique en enlevant un navire chargé de « sequins d'or ou bageoires ». Mais les marins du corsaire, exaspérés par la lutte et grisés par la vue des richesses de leur prise se révoltèrent et s'en emparèrent ; les armateurs plongés « dans un grand chagrin », accusèrent les officiers d'avoir trempé dans ce pillage qui montait à près de 50.000 écus (4). _______________________________________________________________________________ (1) S. DE LA NICOLLIÉRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, pp. 56 et suiv. (2) S. DE LA NICOLLIÉRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 96 et suiv. (3) S. DE LA NICOLLIÉRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, p. 71. (4) GABORY, La Marine ef le Commerce de Nantes au XVIIe s. et au commencement du XVIIIe s., p. 128.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de Marins et Corsaires Nantais par Paul Legrand Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs 7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

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jeudi, 22 février 2007 | Lien permanent

Chronique portuaire LXIV

Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution 1785. — NANTAIS COMPAGNON DE LA PÉROUSE. Parmi l'État-major de L’Astrolabe, l'un des deux navires de La Pérouse qui quittaient Brest le 1er août 1785, figurait un Nantais, le lieutenant de vaisseau Augustin de Monti. Appelé le 24 avril 1785 au commandement de la Dorade, il avait refusé ce poste pour suivre La Pérouse ; ce dernier lui en sut gré, d'ailleurs, en donnant son nom à l'une des baies qu'il découvrit, la baie de Monti, par 60° lat. N. et 145° long. O. . Après la mort de son capitaine, de l'Angle, de Monti prit le commandement de L’Astrolabe, et disparut avec toute l'expédition, probablement en 1788, à l'âge de 34 ans. Augustin de Monti était l'arrière-petit-fils d'Yves de Monti, en faveur duquel Louis XIV avait érigé, en 1672, la terre de la Chalonnière et de Rezé en comté. Avant de s’embarquer pour cette fatale expédition, il avait chargé son frère, Joseph, chevalier de Monti de Lormière, d'acheter en son nom le château et la terre noble de la Cholière, paroisse d'Orvault, et cette acquisition fut faite le 12 mai 1787. Le chevalier Augustin de Monti avait fourni une carrière de dix-huit ans dans la marine de l'Etat. Il avait servi avec éclat sous les ordres de Guichen, de son parent Du Chaffault de Besné, du Comte de la Motte-Piquet ; et, le 24 octobre 1784, avait reçu la croix de Saint-Louis par anticipation, car la décoration ne s'accordait qu'aux lieutenants de vaisseau ayant vingt-deux ans de service, et la pension seulement aux officiers ayant vingt ans d'exercice ou des blessures qui les missent hors d'état de servir (1), 1787. — PROJET DE CANAL DE NANTES À PORNIC. En 1787, le Marquis de Brie-Serrant, dernier seigneur de Retz, présentait un projet de canal maritime de Nantes à la mer par le lac de Grand-Lieu, et aboutissant à Pornic ; projet qu'il se proposait d'exécuter « à ses risques et périls », et qui, cependant, ne fut pas pris en considération. Vingt ans après, l'Amiral le Ray, alors député, reprit cette idée, et la fit accepter par le Gouvernement, mais l'opposition de la Ville de Nantes en empêcha la réalisation (2). _____________________________________________________________________ (1) Revue historique de l'Ouest, Un Monti compagnon de La Pérouse, par Ch. COURTEAUD. (2) Lycée Armoricain, 4° volume, 1824, pp. 320 et s.

Ici, s’achève le chapitre IV , Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution tiré de Marins et Corsaires Nantais par Paul Legrand Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs 7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

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mercredi, 10 octobre 2007 | Lien permanent

où l’on retrouve le serpent

Centenaire René CHAR
Adam et Ève, la condition humaine : Todorov signe dans le Monde des Livres de vendredi, un brève présentation d’un bouquin de François Flahault : celui-ci y analyse l’universalité de l’histoire d’Ève et d’Adam et l’opposition fondamentale qui traverse l’histoire de l’Occident, sinon de l’humanité, entre deux grandes conceptions de la condition humaine... L’une des traditions, celle du paganisme, pour qui le mythe dit l’incomplétude de notre nature humaine, à la fois manque mais aussi chance, car grâce à elle, nous rencontrons les autres et nous en jouissons. L’autre, celle des religions monothéistes, qui y voit le récit de la chute, l’apparition du mal et l’émergence du salut à condition de choisir “dieu”. Me voilà renvoyé tout droit à ce texte de Ricœur, dans Le conflit des interprétations (1969), que j’ai abordé avec l’ami Bal, lors de l’atelier Jalons pour une éthique, en mai :
C’est pourquoi le mythe adamique... introduit dans le récit la figure hautement mythique du serpent. Le serpent représente, au cœur même du mythe adamique, l’autre face du mal que les autres mythes tentaient de raconter : le mal déjà là, le mal antérieur, le mal qui attire est séduit l’homme. Le serpent signifie que l’homme ne commence pas le mal. Il le trouve. Pour lui, commencer, c’est continuer. Ainsi, par-delà la projection de notre propre convoitise, le serpent figure la tradition d’un mal plus ancien que lui-même. Le serpent, c’est l’Autre mal humain.
et, au IIIe Fascinant de René Char et à la civilisation serpentaire (notes des 24 et 28 février de cette année)
Prince des contresens, exerce mon amour À tourner son Seigneur que je hais de n'avoir Que trouble répression ou fastueux espoir. Revanche à tes couleurs, débonnaire serpent, Sous le couvert du bois, et en toute maison. Par le lien qui unit la lumière à la peur, Tu fais semblant de fuir, ô serpent marginal !
Je ne veux pas opposer Char et Ricœur, qui dans ce texte, en quête des origines du Mal, démonte le mythe adamique dans son contexte judéo-chrétien. L’apposition des deux textes souligne simplement le refus fondamental de Char de la tradition monothéiste. Char se dresse à contresens de la foi religieuse - refus du salut, fastueux espoir et de la damnation, trouble damnation . Quant on songe aux multiples représentations picturales de la Chute d’Adam et d’Ève, le serpent séducteur dans l’arbre dominant Ève et un Adam, à l'écart hors du "coup", et au mince vipéreau qui émerge des broussailles pour converser avec l’Ève de Giacometti*, surprise mais attentive et sensuelle, on ne peut que s’émerveiller de la convergence entre le plasticien, illustrant Le Visage nuptial, et le poète, dans la révision de nos habitudes millénaires de penser le monde humain et nous-mêmes et de l'invite "serpentaire" à porter un autre regard sur la condition de notre double humanité, non récit d'une chute mais d'un avènement.
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* Mais où donc est passé Adam ? Sans doute, est-ce Char écrivant le poème ? Giacometti traçant le dessin ?

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dimanche, 02 décembre 2007 | Lien permanent

retour à Artaud

La glane matinale qu'une amie qui m'est plus que très chère m'envoie par courriel ce jour :

On peut commencer à tirer une idée de la culture, une idée qui est d'abord une protestation. Protestation contre le rétrécissement insensé que l'on impose à l'idée de culture en la réduisant à une sorte d'inconcevable Panthéon ; ce qui donne une idolâtrie de la culture, comme les religions idolâtres mettent des dieux dans leur Panthéon. Protestation contre l'idée séparée que l'on se fait de la culture, comme si il y avait la culture d'un côté et la vie de l'autre ; et comme si la vraie culture n'était pas un moyen raffiné de comprendre et d'exercer la vie.
Antonin Artaud Le théâtre et son double
Le dernier paragraphe a longtemps été une sentence que je m'emportais, dactylographiée dans mes dossiers, glissée dans un transparent entre des coupures de presse et un polycope. Montaigne, lui, les faisait graver sur les poutres de sa "librairie". Mais à propos, pourquoi doit-on payer 7 € pour voir une exposition sur Artaud à la BNF ? Toujours feuilletant Jouve, pour préparer ma note sur le "Seghers", dans "En miroir, journal sans date" :
Des bandes se partagent aujourd'hui le commerce de la littérature. Elles pactisent entre elles, car elles sont engagées dans une opération unique contre la qualité. Leur solidarité s'exerce en vue de conquérir une définition, et une place, dans le cadre de la répétition. Leur littérature est chargée de faire dériver l'angoisse moderne, parvenue à un degré insupportable ; la platitude ou l'indécence du talent ne saurait être assez grandes, pour endormir ici, et aggraver là les douleurs de la répétition. Comment les hommes de telle fabrication salueraient-ils la Poésie, dont le mouvement est libre, péremptoire et insolite ?
Ailleurs, vers la fin, très brièvement.
lâche-moi la main dans l'enfer noir et blanc mais l'incandescence bascule
le noir le blanc

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mardi, 21 novembre 2006 | Lien permanent

week-end d'aide-soignant

Guère le temps, ni le goût de rédiger une note quand votre "peintureuse" préférée revient après quinze jours d'hôpital — du service public, nous y tenons — et une prothèse en son foyer. On pousse le fauteuil roulant, on passe les cannes, on mijote de petits plats : mais, rien n'est triste, car, et elle ...et moi, nous allons vers un mieux quand la prothèse sera intégrée. À peine le temps de jeter un coup d'œil aux vacheries qu'un certain Corcuff débite dans Le Monde sur un "Jean Baudrillard (qui) n'a pas eu lieu". Quand la modestie sans doute d'un honorable penseur laisse sourdre comme de l'envie ? Demain, Printemps du cinéma: quatre ou cinq films à attraper avant qu'ils ne disparaissent des chaînes à consommer : Le voile des illusions, Les témoins, La vie des autres, Danse avec lui, Par effraction, Lettre d'Iwojima, Blood diamond, Volem rien foutre al païs, La Cité Interdite. Comme jadis à la Cinémathèque d'Alger, à peine sorti de l'obscure salle et déjà rentré. Je n'oublie pas les "mots" chez René Char. C'est par ce chemin qu'il m'eût fallu commencer l 'évocation de "mon" poète centenaire. Les mots qui vont surgir..., c'était l'épigraphe de la première note de ce blogue en octobre 2004.

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dimanche, 18 mars 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

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