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mardi, 21 novembre 2006

retour à Artaud

La glane matinale qu'une amie qui m'est plus que très chère m'envoie par courriel ce jour :

On peut commencer à tirer une idée de la culture, une idée qui est d'abord une protestation. Protestation contre le rétrécissement insensé que l'on impose à l'idée de culture en la réduisant à une sorte d'inconcevable Panthéon ; ce qui donne une idolâtrie de la culture, comme les religions idolâtres mettent des dieux dans leur Panthéon.
Protestation contre l'idée séparée que l'on se fait de la culture, comme si il y avait la culture d'un côté et la vie de l'autre ; et comme si la vraie culture n'était pas un moyen raffiné de comprendre et d'exercer la vie.
Antonin Artaud
Le théâtre et son double


Le dernier paragraphe a longtemps été une sentence que je m'emportais, dactylographiée dans mes dossiers, glissée dans un transparent entre des coupures de presse et un polycope.
Montaigne, lui, les faisait graver sur les poutres de sa "librairie".

Mais à propos, pourquoi doit-on payer 7 € pour voir une exposition sur Artaud à la BNF ?

Toujours feuilletant Jouve, pour préparer ma note sur le "Seghers", dans "En miroir, journal sans date" :
Des bandes se partagent aujourd'hui le commerce de la littérature. Elles pactisent entre elles, car elles sont engagées dans une opération unique contre la qualité. Leur solidarité s'exerce en vue de conquérir une définition, et une place, dans le cadre de la répétition. Leur littérature est chargée de faire dériver l'angoisse moderne, parvenue à un degré insupportable ; la platitude ou l'indécence du talent ne saurait être assez grandes, pour endormir ici, et aggraver là les douleurs de la répétition.
Comment les hommes de telle fabrication salueraient-ils la Poésie, dont le mouvement est libre, péremptoire et insolite ?


Ailleurs, vers la fin, très brièvement.

lâche-moi la main
dans l'enfer noir et blanc

mais l'incandescence bascule
le noir
le blanc

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