Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 28 janvier 2013

pieds nus et en deux langues

Je n'ai pas écrit sur le VendéeGlobe. J'ai cependant suivi tous les jours et je suivrai encore ce tour du monde à la voile.

images.jpgJe voudrais simplement relater le bref côtoiement de François Gabart que j'ai vécu quinze jours avant le départ, au hasard d'un restaurant de Port Olonna. Une heure durant j'ai vu un homme jeune portant son enfant et le câlinant avec tendresse et savoir-faire, faisant abstraction de la longue table qui devait rassembler son équipe de préparation et ses sponsors, totalement dans sa bulle paternelle. C'est le souvenir que j'ai gardé de ce père tout au long de ces 78 jours. Ce n'est pas un "petit prince". C'est un marin qui, interrogé pour savoir s'il "va y retourner" dit : « Je ne sais pas, il me faut du temps, que je respire...» Pieds nus et en deux langues.

Je n'oublie pas Armel Le Cléac'h qui depuis sa première course du Figaro en 2003 avait prouvé sa sagacité et son sens marin, hors normes.

samedi, 26 janvier 2013

en miroir à la "flemme" de Léautaud

 

Je cherche la trace d'un aphorisme de Char dans la Rougeur des Matinaux. Mais c'est comme à chaque fois, à la basse mer, sur l'estran héraclitéen, je ne trouve jamais le même galet.

En voici un, miroir de la "flemme" d'hier : 

Ne te plains pas de vivre plus près de la mort que les mortels.

Rougeur des Matinaux, XIX

vendredi, 25 janvier 2013

« la flemme de décéder »


Dans les errances nocturnes de la radiophonie.

Entre quatre et cinq heures, ce matin.

Robert Mallet discute avec Paul Léautaud des corrections que celui a apportées dans son Journal. Le vieux éructe, grogne, regimbe, se justifie, ricane, se met en colère, rit. 

Malllet le pousse à bout et Léautaud admet son erreur enfin, quand Mallet lui demande pourquoi il a corrigé par la peur de mourir, cette si belle expression :

 la flemme de décéder.

 

 

dimanche, 20 janvier 2013

hors temps ?

Comme souvent c'est un enfant qui pose la question toute simple — et pourtant  elle suscite en moi un léger vertige : « Est-ce qu'aujourd'hui sera hier, demain? »

J'avais cru lire cette interrogation ailleurs, récemment. Aurais-je donc oublié ce dernier paragraphe d'AVANT, un des derniers minces opuscules que publia J.-B. Pontalis qui s'en est allé le 15 de ce mois. Je ne suis pas un habitué des écrits qui se déclinent en "psy...". Une amie m'avait offert, il y a deux ans, En marge des nuits. J'avais aimé tout ce qui échappait au "psy".

L'an passé, j'avais acquis AVANT. Demeure de cette lecture, ce paragraphe. Et aussi ces deux lignes que Pontalis lui-même signait en quatrième de couverture :

Je me refuse à découper le temps.
Nous avons, j'ai tous les âges.


Nous deviendrons hors d'âge.


dimanche, 13 janvier 2013

l'ostracisme de Thémistocle mène à tout

 

Foin de la panerée de lectures, promise par ce bon François Rabelais. Ce sera pour demain.

Cette nuit, c'était le grand Baroque avec ses volutes, ses vocalises, ses clusters, ses ornementations, sesAtasersèse.jpeg ostinati. 

J'ignorais tout de ce Leonardo Vinci, compositeur italien du commencement du XVIIIe siècle. 
Artaserse, j'en savais davantage, sortant de trois ou quatre séances d'atelier de Grec ancien, sur la vie de Thémistocle par Plutarque, Thémistocle ostracisé par ses concitoyens d'Athènes étant allé proposer ses services à Artaxerxès, roi de Perse.

Un superbe délire avec six contre-ténors. Ouais ! Que des "mecs" ! Qu'il me faut nommer : Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic, Daniel Behle, Franco Fagioli, Valer Bama-Sabadus, Yuriy Mynenko.

La grande Bartoli peut aller se rhabiller... en femme.

Ce serait réécoutable demain sur France MU - même visible sur YouTube

lundi, 07 janvier 2013

feuilletant le Cinquième Livre

L'an 2013 n'a pas trop mal commencé en s'ouvrant sur le Cinquième Livre de Rabelais — est-il de lui ? — avec quelques égarements bienheureux dans l'excès d'une liste en trois services quand aux sons des "veuzes, bouzines et cornemuses" me furent apportés six pages — en Livre de Poche — de mets de forte incohérence culinaire mais de belle sonorité — je ne cite que les deux dernières pages :                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Des Hurtalis.
De la patissandrie.
Des aucrastabots.
Des babillebabous.
De la marabire.
Des sinsanbrebleus.
Des quaisse quesse.
Des coquelicous.
Des maralipes.
Du brocancultis.
Des hoppelats.
De la mimitaudaille avec beau pissefort.
Du merdiguon.
Des croquinpedaigues.
Des tintaloies.
Des pieds à boule.
Des chinfrenaux.
Des nez d'as de trèfles en pâte.
Des pâques d'œufs.
Des estafilades.
Du guyacoux

Des drogues sernogues.
Des triquedondaines.
Des gringuenaudes à la jonchée.
Des brededins brededas.
De la galimafrée à l'escafignade.
Des barabin barabas.
Des moquecroquettes.
De la huquemâche.
De la tirelitontaine.
Des neiges d'antan qu'ils ont en abondance en Lanternois.
Des gringalets.
Du salehort.
Des mirelaridaines.
Des mizenas.
Des gresamines, fruits délicieux.
Des mariolets.
Des friquenelles.
De la piedebillorie.
De la mouchenculade.
Du souffle à mon cul.
De la manigance.
Des titrepolus.
Des besaibenis.
Des aliborrins. 
Des tirepétadants. 
Du coquerin.
Des coquilles betissons. 
Du croquignolage. 
Des tintamarres.*

Pour le dessert, apportèrent un plat plein de m....


 Je souhaite citer encore certaines dernières lignes du Prologue de ce Cinquième Livre, quand après avoir envoyer se faire pendre  faiseurs de centons,  botteleurs de matières cent et cent fois ressassées, rapetasseurs de vieilles ferrailles latines, revendeurs de vieux mots latins tout moisis et incertains, Rabelais — ou son plagiaire ? — affirme que notre langue vulgaire n'est pas aussi vile, aussi inepte, aussi indigente et méprisable qu'ils l'estiment** et nous encourage au lire, nous, les blogueurs, liseurs, lisards et...buveurs — et féminisons, que diable ! Blogueuses, liseuses, lisardes et...buveuses :

C'est pourquoi, buveurs, je vous avertis en temps opportun, faites-en une bonne provision aussitôt que vous les trouverez dans les boutiques des libraires, et il vous faudra non seulement les égousser mais encore les dévorer comme un opiacé pour le cœur et les incorporer en vous-mêmes; c'est alors que vous découvrirez le bien qu'ils réservent à tous les gentils égousseurs de fèves. A présent je vous en offre une bonne et belle panerée cueillie dans le même jardin que les précédentes, vous suppliant très respectueusement de vous contenter du présent, en attendant mieux à la prochaine venue des hirondelles. 


* Notre souper du passage à l'an 2013 fut plus simple, mais de paroles tout aussi abondantes, illustrées de quelques airs en chant-contrechant, Bretagne oblige, de vielle et de clarinette.
** Beau soutien à Joachim et à sa Deffence et Illustration de la Langue Francoyse.

 

 

mardi, 01 janvier 2013

2013 dans une bulle

 

L'habitude est de présenter — et/ou d'offrir — ses vœux pour l'an qui commence.
Vogue Ulysse, vent portant vers le ponant. Je n'offre que la bulle, parole blanchie d'Homère.

Que la lectrice, le lecteur, y glissent leurs rêves !

ulysse.jpg


Dernière vignette de la Bande dessinée ULYSSE de Homère, scénariste, Lob, adaptateur, Pichard, dessinateur, aux Éditions Jacques Glénat, 2ème trimestre 1981.