lundi, 07 janvier 2013
feuilletant le Cinquième Livre
L'an 2013 n'a pas trop mal commencé en s'ouvrant sur le Cinquième Livre de Rabelais — est-il de lui ? — avec quelques égarements bienheureux dans l'excès d'une liste en trois services quand aux sons des "veuzes, bouzines et cornemuses" me furent apportés six pages — en Livre de Poche — de mets de forte incohérence culinaire mais de belle sonorité — je ne cite que les deux dernières pages :
Des Hurtalis.
De la patissandrie.
Des aucrastabots.
Des babillebabous.
De la marabire.
Des sinsanbrebleus.
Des quaisse quesse.
Des coquelicous.
Des maralipes.
Du brocancultis.
Des hoppelats.
De la mimitaudaille avec beau pissefort.
Du merdiguon.
Des croquinpedaigues.
Des tintaloies.
Des pieds à boule.
Des chinfrenaux.
Des nez d'as de trèfles en pâte.
Des pâques d'œufs.
Des estafilades.
Du guyacoux
Des drogues sernogues.
Des triquedondaines.
Des gringuenaudes à la jonchée.
Des brededins brededas.
De la galimafrée à l'escafignade.
Des barabin barabas.
Des moquecroquettes.
De la huquemâche.
De la tirelitontaine.
Des neiges d'antan qu'ils ont en abondance en Lanternois.
Des gringalets.
Du salehort.
Des mirelaridaines.
Des mizenas.
Des gresamines, fruits délicieux.
Des mariolets.
Des friquenelles.
De la piedebillorie.
De la mouchenculade.
Du souffle à mon cul.
De la manigance.
Des titrepolus.
Des besaibenis.
Des aliborrins.
Des tirepétadants.
Du coquerin.
Des coquilles betissons.
Du croquignolage.
Des tintamarres.*
Pour le dessert, apportèrent un plat plein de m....
Je souhaite citer encore certaines dernières lignes du Prologue de ce Cinquième Livre, quand après avoir envoyer se faire pendre faiseurs de centons, botteleurs de matières cent et cent fois ressassées, rapetasseurs de vieilles ferrailles latines, revendeurs de vieux mots latins tout moisis et incertains, Rabelais — ou son plagiaire ? — affirme que notre langue vulgaire n'est pas aussi vile, aussi inepte, aussi indigente et méprisable qu'ils l'estiment** et nous encourage au lire, nous, les blogueurs, liseurs, lisards et...buveurs — et féminisons, que diable ! Blogueuses, liseuses, lisardes et...buveuses :
C'est pourquoi, buveurs, je vous avertis en temps opportun, faites-en une bonne provision aussitôt que vous les trouverez dans les boutiques des libraires, et il vous faudra non seulement les égousser mais encore les dévorer comme un opiacé pour le cœur et les incorporer en vous-mêmes; c'est alors que vous découvrirez le bien qu'ils réservent à tous les gentils égousseurs de fèves. A présent je vous en offre une bonne et belle panerée cueillie dans le même jardin que les précédentes, vous suppliant très respectueusement de vous contenter du présent, en attendant mieux à la prochaine venue des hirondelles.
* Notre souper du passage à l'an 2013 fut plus simple, mais de paroles tout aussi abondantes, illustrées de quelques airs en chant-contrechant, Bretagne oblige, de vielle et de clarinette.
** Beau soutien à Joachim et à sa Deffence et Illustration de la Langue Francoyse.
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