jeudi, 14 mars 2013
un Pape argentin ?
Qu'en eût pensé ce mécréant de Jorge Luis Borgès qui écrivait dans L'auteur et autres textes ?
Nous avons tiré les pesants revolvers... et, gaiement, nous avons tué les Dieux.
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mardi, 17 avril 2012
écrasé par l'érudition et redressé par la Toile
J'ai longtemps été abasourdi, ahuri, baba, ébahi, ébaubi, éberlué, épaté, estomaqué, interloqué, médusé, pantois, sidéré par les accumulations érudites de Borgès.
Bon ! Quand il ne voyageait pas, il était bibliothécaire et avait accès à tout moment à toute œuvre. N'a-t-il pas écrit qu'il s'imaginait le Paradis sous l'espèce d'une Bibliothèque, l'Univers lui étant aussi bien le Livre.
Relisant, avant-hier Funès ou la mémoire, ma stupéfaction ne s'est point dégonflée ; assainie plutôt. Le narrateur de cette Fiction rencontre donc cet Irénée Funès au visage taciturne d'indien, singulièrement lointain derrière sa cigarette. Notre narrateur, qui souhaite étudier le Latin, a dans sa valise quatre bouquins — des livres anormaux, avouera-t-il — le De viris illustribus de Lhomond, le Thesaurus de Quicherat, les Commentaires de Jules César et un volume dépareillé de la Naturalis Historia de Pline. Il laissera ce dernier volume à Irénée et quelques jours plus tard, souhaitant récupérer son bouquin, il aura... mais je laisse la suite du texte au narrateur, ou plutôt à Borgès lui-même :
La mère de Funes me reçut dans le ranch bien entretenu. Elle me dit qu'Irénée était dans la pièce de fond, et de ne pas être surpris si je le trouvais dans l'obscurité, car Irénée passait habituellement les heures mortes sans allumer la bougie. Je traversai le patio dallé, le petit couloir, j'arrivai dans le deuxième patio. Il y avait une treille ; l'obscurité put me paraître totale. J'entendis soudain la voix haute et moqueuse d'Irénée. Cette voix parlait en latin ; cette voix (qui venait des ténèbres) articulait avec une traînante délectation un discours, une prière ou une incantation. Les syllabes romaines résonnèrent dans le patio de terre ; mon effroi les croyait indéchiffrables, interminables ; puis, dans l'extraordinaire dialogue de cette nuit, je sus qu'elles constituaient le premier paragraphe du vingt-quatrième chapitre du livre VII de la Naturalis Historia. Le sujet de ce chapitre est la mémoire ; les derniers mots furent : ut nihil non iisdem verbis redderetur auditum.
Eh oui ! naguère, j'en serais demeuré pantois. Comme bluffé.
Aujourd'hui, je puis accéder de ma modeste "librairie" en quelques clics de souris à Pline l'Ancien, à son Histoire Naturelle, au Livre VII, au chapitre XXIV. Et je puis même affirmer que les derniers mots de ce chapitre sont ceux-ci : Somno quoque serpente amputatur, ut inanis mens quaerat ubi sit loci.
Il suffit de cliquer sur ce chapitre XXIV ; latiniste ou non, Pline l'Ancien vient à vous.
Post-scriptum : Et pas seulement Pline l'Ancien, mais quasiment toute l'Antiquité Grecque et Latine. Je suppose que les Anglophiles, les Germanophiles, les Slavophiles, les Arabophiles, les Sinophiles, les....., les... peuvent s'ébattre dans de tels Paradis littéraires. La double interrogation demeurant toujours :
qu'est-ce que je cherche ? pourquoi je cherche ?
• Deux sources : l'Itinera Bibliotheca de l'UC de Louvains et le site de l'Antiquité grecque et latine créé par Philippe Remacle. Cliquez, vous-dis-je !
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dimanche, 15 avril 2012
le plus terrible de la mémoire
Cest de Borgès, dans Fictions qui enferme le récit de Funes ou la mémoire.
C'est Avant de Pontalis qui m'a fait réouvrir ces Fictions. Je demeure dans le froid venteux de ce dimanche avec deux phrases :
... de même Irénée percevait les crins embroussaillés d'un poulain, quelques têtes de bétail sur un coteau, le feu changeant et la cendre innombrable, les multiples visages d'un mort au cours d'une longue veillée.
Plus loin,
Il pensa qu'à l'heure de sa mort il n'aurait pas fini de classer tous ses souvenirs d'enfance.
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mercredi, 22 décembre 2010
pour le solstice d'hiver
aux lectrices,
aux lecteurs
"Que d'autres se flattent des livres qu'ils ont écrits,
moi, je suis fier de ceux que j'ai lus.
Jorge Luis Borges
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mercredi, 31 mars 2010
tiens ! à ajouter aux listes
J'emprunte au Poézibao de ce jour.
J'ai ouvert une nouvelle catégories : "Les listes". Ce sacré Éco m'a vraiment "flanqué le tournis". Je m'enivre de listes.
Et le décalé des listes borgésiennes, fait d'oppositions, de ruptures, d'accolements est d'un parfum inouï.
Tu dormais. Je te réveille.
Le grand matin nous offre l’illusion d’un commencement.
Tu avais oublié Virgile. Voici les hexamètres.
Je t’apporte beaucoup de choses.
Les quatre racines du grec : la terre, l’eau, l’air et le feu.
Un seul nom de femme.
L’amitié de la lune.
Les couleurs claires de l’atlas.
L’oubli, qui purifie.
La mémoire, qui distingue et qui redécouvre.
L’habitude, qui nous aider à sentir que nous sommes immortels.
La sphère et les aiguilles qui morcellent le temps insaisissable.
Le parfum du santal.
Les doutes, que, non sans vanité, nous appelons métaphysique.
La courbe de ce bâton que ta main attend.
Le goût des raisins et du miel
Jorge Luis Borges,
Envers
Les Conjurés, précédé de Le Chiffre,
traduit de l’espagnol par Claude Esteban,
Gallimard, 1988, p. 51 et 52.
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lundi, 09 novembre 2009
« vertige de la liste » les dernières listes
En octobre 1990, lors de la Fureur de lire, je fus invité à lire du "fantastique qui était le thème proposé, cette année-là. Je choisis, avec un soupçon de provocation, de lire "du" Borgès :
J'y lus donc
Le miroir d'encre
l'Argument ornithologique
Le Disque
Le dialogue sur un dialogue
le Désert
Les deux rois et les deux labyrinthes
La Rose
et l'Écriture du dieu.
En troc, je reçus des mains de FV, jeune adjointe à la Culture de ma petite cité, HAZANOUT, un disque de Chants liturgiques juifs. Le premier chant était une lecture en araméen du Zohar. Je lui dédie cette note que j'espère fort borgésienne.
Si un auteur a cédé dans des pages nombreuses au vertige de la liste — index, nomenclatures, classifications, descriptions, — c'est bien Jorge Luis Borgès.
Tirée d'une encyclopédie chinoise — sur le témoignage d'un sinologue réel — cette classification zoologique :
« Les animaux se divisent en
a) appartenant à l'Empereur,
b) embaumés,
c) apprivoisés,
d) cochons de lait,
e) sirènes,
f) fabuleux,
g) chiens en liberté,
h) inclus dans la présente classification,
i) qui se démènent comme des fous,
j) innombrables,
k) dessinés avec un très fin pinceau de poils de chameau,
l) et cætera,
m) qui viennent juste de casser la cruche,
n) qui vus de loin paraissent des mouches ».
Vingt auparavant, dans Histoire de l'Infamie, Borgès prêtait au jeune empereur Kia King cette proclamation destinée à mettre en garde la population contre les méfaits des pirates :
Des hommes infortunés et nocifs,
des hommes qui piétinent le pain,
des hommes qui font la sourde oreille au cri du percepteur et de l'orphelin,
des hommes dont le linge de corps porte l'image du phénix et du dragon,
des hommes qui mettent en doute la véracité des livres imprimés,
des hommes qui laissent leurs larmes couler en regardant le nord — compromettent le bonheur de nos fleuves et l'antique confiance de nos mers.
Plus loin, dans Histoire de l'Éternité, il nous livre le catalogue, en cinq pages, des métaphores — les Kenningar — que les Islandais employaient dans leurs poèmes ; j'en citerai trois :
La mer
Toit de la baleine
Terre du cygne
Chemin des voiles
Champ du viking
Prairie de la mouette
Chaîne des îles
Le sang
Ruisseau des loups
Marée du massacre
Rosée de la mort
Sueur de la guerre
Bière des corbeaux
Eau de l'épée
Vague de l'épée
La mort
Arbre des corbeaux
Avoine des aigles
Blé des loups
Borgès alléguera souvent sa timidité devant la création pure, avouant ses écrits comme "les jeux irresponsables d'un timide qui n'a pas eu le courage d'écrire des contes et qui s'est diverti à falsifier ou altérer — parfois sans excuses esthétiques — les histoires des autres".
La liste lui fut un de ces jeux qu'en bibliothécaire à l'érudition folle, il pratiqua tour à tour, dans une déraison souriante — la classification zoologique, ci-dessus — ou grave — l'énumération qui suit, extraite du Miroir d'encre :
Cet homme mort que je déteste eut dans la main tout ce que les hommes morts ont vu et tout ce que voient ceux qui vivent :
les cités, les climats et les royaumes qui divisent la terre, les trésors cachés dans son centre, les navires qui traversent les mers, les engins qui servent pour la guerre, la musique et la chirurgie, les femmes pleines de grâce, les étoiles fixes et les planètes, les couleurs employées par les Infidèles pour peindre leurs abominables tableaux, les minéraux et les plantes avec les vertus et secrets qu'ils renferment, les anges d'argent qui se nourrissent de louer et de justifier le Seigneur, la distribution des prix dans les écoles, les statues d'oiseaux et de monarques qui sont au cœur des pyramides, l'ombre projetée par le taureau qui soutient la terre et par le poisson qui est sous le taureau, les déserts de Dieu le Miséricordieux.
Ailleurs, René Char écrivait :
Certains jours, il ne faut pas craindre de nommer les choses impossibles à décrire.
Pauvreté et privilège,
in Recherche de la base et du sommet.
Sans doute est-ce là, pour l'ordre ou pour le chaos, pour l'oubli ou pour la mémoire, la force de la LISTE !
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jeudi, 19 février 2009
avatar III
Après le foisonnement burlesque de Joyce, le conte sensuel de Giono, voici le troisième avatar et nous pénétrons dans l'ironie sombre et la double nuit des Grands Aveugles : celle de l'Aède grec et du Bibliothécaire argentin.
Un récit si bref, vingt-cinq pages qui traversent des siècles et des continents, des fleuves et un simple ruisseau, et se dit être l'Immortel.
Personne ne peut écrire un livre. Pour
Qu'un livre soit vraiment,
Il faut l'aurore et le couchant,
Des siècles, des armes et la mer qui unit et sépare.
Homère a-t-il écrit l'Odyssée ? Ou est-ce ce tribun, Marcus Flaminius Rufus ? Ou ce Cartaphilus, antiquaire de Smyrne ? Peut-être ce mécréant de Jorge Luis Borgès, qui un jour réglera le problème de l'identité réelle de l'auteur de l'Odyssée en déclarant que l'Odyssée a été écrite par Homère « ou par un autre Grec portant le même nom » ?
Je déroge à ma petite règle du premier et dernier paragraphe de l'œuvre, je glisse le dernier paragraphe du chapitre III de ce récit qui en contient cinq, précédés d'un préliminaire et suivis d'un post-scriptum — on sait le goût raffiné de l'érudit pour les éléments du paratexte.
C'est un écrit à lire en fermant les yeux après chaque phrase, ces vingt-cinq pages qui seront la durée d'une lecture courante de l'Odyssée. Quelques secondes ? Une éternité ? Hors temps, certainement !
Il est curieux que tous ceux qui écrivent sur cet récit éprouvent le besoin de doubler, tripler, voir plus, le nombre de pages de leur commentaire, en regard de l'original.
Voilà où m'a mené ce post-it décollé, glissant d'un vieux dossier.
Autant que je me souvienne, mes épreuves commencèrent dans un jardin de Thèbes Hékatompylos, quand Dioclétien était empereur. J’avais servi (sans gloire) durant les récentes campagnes d’Égypte, tribun dans une légion en garnison à Bérénice, en face de la Mer Rouge.
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Je lui demandai ce qu'il savait de l'Odyssée. L'usage du grec lui était pénible ; je dus répéter ma question.
« Très peu, dit-il, moins que le dernier rhapsode. Il y a déjà mille cent ans que je l'ai inventée. »
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Quand s'approche la fin, il ne reste plus d'images du souvenir ; il ne reste plus que des mots. Il n'est pas étrange que le temps ait confondu ceux qui une fois me désignèrent avec ceux qui furent symboles du sort de l’homme qui m'accompagna tant de siècles. J'ai été Homère; bientôt, je serai Personne, comme Ulysse ; bientôt, je serai tout le monde : je serai mort.
Jorge Luis Borgès
L’Aleph,
L’Imaginaire/Gallimard
Post-scriptum :
L'Immortel ne fut pas ma première lecture de ce recueil, L'Aleph, que je découvris en 1968.
Ce fut lors d'une mise en scène — un comble d'audace naïve, mais en Éducation populaire, nous faisions souvent fi de la gravité des textes érudits !— d'un "Livre Vivant" sur L'Écriture du Dieu, un parmi les dix-sept récits, qui narre la découverte de la sentence qui permit au dieu la création du monde ! Rien que cela.
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vendredi, 06 février 2009
avatars de traduction
Je ne mesurerai point mon petit chantier sur l'Odyssée et ses avatars à la réflexion de Borgès, qui, sur les traductions de l'Odyssée, confesse son "ignorance opportune du grec" et se réjouit de leur abondance :
« On peut imputer cette richesse hétérogène et même contradictoire...à la seule longueur de l'original, aux écarts ou à la capacité diverse des traducteurs, mais plus encore à cette circonstance qui doit être particulière à Homère ; la difficulté catégorique de savoir ce qui appartient au poète et ce qui appartient à la langue. C'est à cette heureuse difficulté que nous devons la possiblité de tant de versions, toutes sincères, auhentiques et divergentes. »
Les traductions d'Homère,
en marge de Discussions, La Pléiade, p. 290.
L'Argentin songeait aux traductions surtout anglaises, « car les lettres en Angleterre ont toujours sympathisé avec cette épopée de la mer. » et souligne l'admirable jeu des qualificatifs homériques.
De combien d'épithètes fut affublé Ulysse ?
Parmi les vingt-quatre traductions françaises recensées, j'en ai privilégié une par siècle depuis celle de Pelletier du Mans en 1570, qui fut première en France. Et une femme parmi ces mâles héllénistes, Anne Dacier, née Lefèbvre !
Enseigne moi, Muse, le personnage,
plein d’entreprise et de savoir en son age
Lequel après qu’il eut saccagé
Troye la grand’, a longtemps voyagé,
Et en errant les villes à passées
D’hommes divers, & compris leurs pensées :
Qui a souffert maints travaux périlleux
Dessus la mer, avec soing merveilleux
De rachetter sa vie & de donner
Moyens aux siens de pouvoir retourner
Pelletier du Mans, 1570
Muse raconte moy l’homme fin & rusé
Qui long temps erra, depuis qu’il eut rasé
Le sacré mur de Troye, & d’hommes & de villes
Remarqua les façons farrouches & civiles,
il eut en son esprit en courant sur les mers
Des douleurs en grand nombre & des travaux amers
Pour garder plein de soin & de peyne infinie
Sa vie, & ramener ceux de sa compagnie.
Salomon Certon, 1604
Muse, contez-moi les aventures de cet homme prudent
qui, après avoir ruiné la ville sacrée de Troie, fut errant
plusieurs années en divers pays, visita les villes de différents peuples,
et s'instruisit de leurs coutumes et de leurs mœurs.
Il souffrit des peines infinies sur la mer pendant qu'il travaillait à sauver sa vie
et à procurer à ses compagnons un heureux retour.
Anne Dacier 1716
Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps,
après qu'il eut renversé la citadelle sacrée de Troie.
Et il vit les cités de peuples nombreux, et il connut leur esprit ;
et, dans son cœur, il endura beaucoup de maux, sur la mer,
pour sa propre vie et le retour de ses compagnons.
Leconte de Lisle, 1867
C'est l'Homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire,
Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte,
Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit,
Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses,
en luttant pour survivre et ramener ses gens.
Victor Bérard, 1924
Secrètement, la seule satisfaisante serait celle de la lectrice ou du lecteur !
Mais je reviendrai, un jour à venir, sur Borgès et Ulysse.
Post-scriptum :
À propos de cinéma, mais bien sûr ! Existe un méchant film italien en technicolor, oui, avec Silvana Mangano, Rossana Podesta, Kirk Douglas, Anthony Quinn et Daniel Yvernel (!).
Poseïdon d'encore fulminer et Athéna d'en trembler, enfin, de...jalousie !
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mercredi, 28 janvier 2009
votre "librairie en ligne"
Depuis quelques jours, il y a ajout dans la colonne de droite ; d'abord, il y eut un courriel émanant de LITOR annonçant l'existence d'un site : Babelio, de la bibliothèque papier au réseau social.
Babelio permet de cataloguer et de classer ses livres en ligne. Les internautes peuvent créer leur bibliothèque virtuelle et y ajouter leurs livres en quelques clics. Toutes les informations bibliographiques disponibles sont importées automatiquement : titre, auteurs, édition, image de couverture, résumé. Les utilisateurs peuvent ensuite classer leurs livres en les étiquetant, partager des critiques ou des citations, et personnaliser leur profil de lecture.
Sur le modèle des réseaux sociaux existants sur le web (Facebook, Linkedin, Last FM...) Babelio vise à mettre en contact les internautes par affinité de lecture. En recommandant automatiquement à ses membres les bibliothèques qui leur ressemblent, Babelio favorise l'échange de suggestions et d'impressions de lectures.
Babelio réunit aujourd'hui les bibliothèques de près de 6000 passionnés de lecture, et plus de 270 000 livres.
Comme "réseau social", Babelio me parle plus que FaceBook, quoiqu'on puisse autant, sinon plus, "bluffer" dans le virtuel ; je n'ai jamais trop apprécié l'exposition de la bibliothèque comme statut social et dans le virtuel de la Toile, toutes les infatuations et excroissances sont permises. Je n'ai sans doute point dérogé à ces glissements autosatisfaits en "exposant" mes premiers bouquins. Mais l'expérience m'a tenté et plus que d'exposer ma gueule, je préfère montrer quelques uns de ces amas de papier qui façonnent sur étagères mon enceinte de bienheureuse solitude.
J'ai donc insérer un "widget" dans ma colonne de droite : les bouquins changent — trois au hasard — à chaque visite faite au blogue.
J'ai quelques gênes : typographies limitées dans les notes de critique et de citations, répulsion très affirmée pour les "étoiles" qui notent les livres, pour le cartouche mentionnant les librairies en ligne, méfiance pour les fiches de description rédigées par les lecteurs — les références à "wikipédia" semblent fréquentes et j'ai déjà eu quelques divergences avec une rédactrice à propos de la biographie (?) d'Héraclite.
Je n'ai pas encore trouvé — pas cherché, non plus — les "bibliothèques" qui auraient mes préférences.
Ce que je souhaiterais, c'est que ces préférences puissent se manifester à partir des liens qui se sont tissés et se tissent dans ma vie quotidienne, dans ma rue, dans ma petite cité, sur les quais que j'arpente, dans ce petit coin de la Toile où je lis et suis lu !
Demeure une question quant à l'utilisation deBabelio : où et comment faire émerger ces écrits qui s'accumulent sur mon disque dur ? Je pense à mes écrits de publie.net, à ces fichiers en .pdf que j'accumule pour les travaux de l'atelier de Grec ancien.
Allez visiter le site — déjà recommandé dans ma note du 8 de ce mois — de JuxtaLinéaires, par exemple, — les Latins y sont aussi. Autant de fac-similés, scannés, à portée d'écran !
Le "grand vieux" Borgès n'avait pas rêvé :
La Bibliothèque est une sphère dont le centre véritable est un hexagone quelconque, et dont la circonférence est inaccessible.
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vendredi, 18 janvier 2008
ce n'est pas moi
Bien muet ! Assez las !
J'ai quitté, allégé, les lectures de Linda LÊ et de Chloé DELAUME.
Je reviendrai cependant à cette dernière que j'avais voulu méchamment réduire, après avoir lu Les mouflettes d'Atropos, à un tiers d'elle-même, un tiers de Christine Angot et un dernier tiers de Virginie Despentes. Mais non, elle est bien au-delà : plutôt entre Kate Millet et Simone de Beauvoir, mâtinée de Artaud, une jeune guerrière qui bricole ses armes, déjantée et douloureuse !
Je "rentre" dans Olivier ROLIN, pour une rencontre à la fin du mois ; de lui, je n'ai que Paysages originels et des lectures de Borgès, Michaux et Hémingway en commun. J'ai acquis ses conférences que F publie sur la Toile ; mon second achat depuis la Grammaire du Français contemporain et plus de dix ans sur cette Toile ; j'ai de la frilosité dans mon "panier" !
À la page 8 du Monde des Livres de ce jour, dans la rubrique APARTÉ, c'est sûr, ce n'est pas moi. Qu'est-ce que je pourrais bien foutre dans cette page, quand je ne parviens point à comprendre deux phrases de suite alignées par un psychanalyste ?
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