vendredi, 09 juin 2006
Un matin sans images... et pourtant
Ce matin, mieux vaut les doux délires machistes sur l'Origine du Monde que les graves commentaires boursiers sur la gueule assassinée de Abou Moussab Al-Zarqaoui !
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jeudi, 08 juin 2006
Chronique portuaire de Nantes IX
Des origines à la fin du Moyen-Âge
1343.— INCENDIE DES GALÈRES DE GRIMALDI.
En dépit de la trêve conclue entre Jeanne de Penthièvre et Jean de Montfort, le 19 janvier 1343. Olivier de Clisson, tenant de Montfort et des Anglais, incendia à Nantes plusieurs galères françaises de l'amiral Grimaldi. Arrêté et conduit à Paris, il fut décapité le 2 août comme fauteur des Anglais.
Sa veuve, Jeanne de Belleville* vendit alors ses terres et ses bijoux, et armant trois vaisseaux de guerre, vint ravager les côtes de France pour venger la mort de son époux. Elle était accompagnée de ses trois fils ; dont l'un, le futur connétable de Clisson, faisait ainsi sur mer ses premières armes (1).
1388. — GALÈRES NANTAISES.
Invité par le roi Charles VI à venir le retrouver à Tours, pour tenter sa réconciliation avec le Connétable de Clisson, le Duc Jean IV de Bretagne fit armer à Nantes six grandes galères. Elles comprenaient outre la chiourme des rameurs, un grand nombre d'arbalétriers et étaient garnies de machines à lancer les pierres et les traits appelées tormentum.
En janvier 1391, le Duc Jean IV se rendît de nouveau auprès du roi, avec cinq galères nantaises armées et équipées de la même manière (2).
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(1) DE LA RONCIÈRE, Histoire de la Marine Française, t.1, p. 470.
(2) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. 1, p. 453.
Post-scriptum :
* Jeanne de Belleville était si belle que sa réputation s'étendait à tout le royaume de France. Son mari, le seigneur de Clisson, chevalier de Nantes, fut accusé d'intelligence avec les Anglais et décapité le 2 août 1343. Mme de Clisson, furieuse, vend ses meubles et ses bijoux. Elle achète trois navires. Sa vie tourne. Elle oublie sa beauté et se consacre à son insatiable vengeance. Bien des marins du roi de France paieront de leur vie l'offense faite par leur maître à la femme d'un chevalier breton. La dame de Clisson, qui emmène ses deux fils dans ses courses, atteint dans son métier un art consommé et laisse le souvenir d'une extrême cruauté.
Gilles LAPOUGE, Les pirates, p. 87, Balland, 1976
Je ne sais si Gilles Lapouge fut un grand voyageur ; il est certainement un étonnant voyageur sur les littératures de l'utopie et sur les ondes - son émission est "En étrange pays" sur France Cul.
Deux exergues qu'il mit en ouverture de chapitres de son livre Les Pirates
Étonnants voyageurs ! Quelles nobles histoires !
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Charles Baudelaire
C'est bien la difficulté, cette profondeur des yeux pour des voyageurs actuels désireux de nous émerveiller.
Et moi, je me suis contenté de l'Équateur.
Henri Michaux
Pas tendre, cette humilité, pour nos stressés des tarmacqs !
11:30 Publié dans Les chroniques portuaires, les lectures | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 07 juin 2006
"Étonnants Voyageurs" ? Exténués ?
Michel Le Bris a beau dire : quand il lança ce beau festival, il y a seize ans, erraient encore quelques voyageurs étonnants. Dans les années qui suivirent, j’ai toujours regretté de n’y avoir point traîner mes “botalos”. De celui de 98, “on” me fit cadeau d’un beau livre d’images d’un de ces voyageurs, Nicolas Bouvier.
Déjà, le “salon” commençait à prendre de l’âge.
Le Bris défend son festival en le déclarant LITTÉRATURE MONDE. Soit !
Et c'est vrai, c’est si bien que s’inversent les sens du voyage : l’Autre me visite.
Mais aujourd’hui, ce ne sont point les étonnants qui s’exténuent, ce sont les destinations qui se rétrécissent.
À ce jour, la rondeur terrestre n’est qu’une balle de Roland-Garros, au mieux une sphère de cuir pour un “mondial” de fric putassier. Les camping-cars et les mobil-homes s’incrustent à toutes fins de terre.
Un ancien conseiller culturel de président - l’inévitable Orsenna - et une navigatrice, Isabelle Autissier - peuvent bien annoncer qu’ils s’aventurent dans le Grand Sud, avec un peu d’argent et beaucoup d’entregent, le risque devient moindre et, absent l’étonnement.
Quoiqu’entre la pointe du Raz et Sein ( et non pas au large de Sein, comme le clamaient les journalistes qui ne sont point marins !)... ce n’est qu'un naufrage d'avant-hier.
Pressentiment ? J’emportai dans mon sac “Voyage en Italie” de Giono. Bien m’en prit !
Une méchante tendinite - Ha ! encore la vieuzerie ! - me cloua à Saint-Servan chez MT et de A, hôtes très attentionnés dont la villa rococo ressemble si fort à ces maisons de Cadix rehaussées d'une tour de guet pour veiller les retours des grands voiliers. Chaque pièce y a ses étagères de livres et dans ma chambre, je retrouvai Les derniers Grands Voiliers du capitaine Louis Lacroix *, rédigés en 1935, publiés en 1950 dans une édition de chez Amiot-Dumont, qui présente les pavillons d’armement des compagnies de Voiliers de Nantes. Mon exemplaire de 1974, édité par les ENOM, ne les mentionne plus.
Nicléane, accompagnée de nos amis Da, Ja et Pi, alla saluer le Grand Bé et me ramena, pieds mouillés, une image du sobre tombeau de Chateaubriand.
Et m’est alors revenu souvenir du Voyage en Italie de notre grand romantique. D’écrit en écrit, “mon” Italie s’est retrouvée chez l’ami Montaigne, chez la belle De Staël, chez Stendhal.
De Montaigne,
Nous partimes le samedi bien matin et par une très belle levée le long de la rivière, ayant à nos côtés des plaines très fertiles de blé et fort ombragées d’arbres, entre-semés par ordre dans les champs où se tiennent leurs vignes, et le chemin fourni de tout plein de belles maisons de plaisance.
De Chateaubriand,
Vous voyez d'abord un pays fort riche dans l'ensemble et vous dites : «C'est bien»; mais quand vous venez à détailler les objets, l'enchantement arrive. Des prairies dont la verdure surpasse la fraîcheur et la finesse des gazons anglais se mêlent à des champs de maïs, de riz et de froment ; ceux-ci sont surmontés de vignes qui passent d'un échalas à l'autre, formant des guirlandes au-dessus des moissons; le tout est semé de mûriers, de noyers, d'ormeaux, de saules, de peupliers, et arrosé de rivières et de canaux. Dispersés sur ces terrains, des paysans et des paysannes, les pieds nus, un grand chapeau de paille sur la télé, fauchent les prairies, coupent les céréales, chantent, conduisent des attelages de bœufs, ou font remonter et descendre des barques sur des courants d'eau.
De madame de Staël (plus Romaine)
Il y a dans les jardins de Rome un grand nombre d'arbres toujours verts qui ajoutent encore à l'illusion que fait déjà la douceur du climat pendant l’hiver. Des pins d'une élégance particulière, larges et touffus vers le sommet et rapprochés l'un de l'autre, forment, comme une espèce de plaine dans les airs dont l’effet est charmant, quand on monte assez haut pour l'apercevoir. Les arbres inférieurs sont placés à l'abri de cette voûte de verdure... Oswald et Corinne terminèrent leur voyage de Rome par la villa Borghèse, celui de tous les jardins et de tous les palais romains où les splendeurs de la nature et des arts sont rassemblées avec le plus de goût et d'éclat. On y voit des arbres de toutes les espèces et des eaux magnifiques. Une réunion incroyable de statues, de vases, de sarcophages antiques, se mêlent avec la fraîcheur de la jeune nature du sud.
De Giono,
En approchant de Lonato, il semble que le pays devienne familier. La route circule dans une terre velue, couverte de canniers d'un vert acide. Ils s’entrouvrent sur des champs de terre rose. Par les chemins de traverse arrivent des chars traînés par des bœufs à grandes cornes. Les vergers de pommiers sont touffus comme des bosquets de plaisance. Les raies de haricots, de petits pois, de fèves, de salades, de choux s'alignent contre des prairies et des chaumes pas plus grands que des mouchoirs mais infiniment répétés côte à côte comme les carrés d'un damier. Les fermes sont à usage de trois ou quatre personnes, pas plus : cela se voit. Un mûrier fait de l'ombre. Une treille. Des aubergines, des potirons à soupe sèchent sur une murette ; cinq à six tomates sur une assiette. Un melon jaune. Les bouteilles de vin rafraîchissent dans la canalisation d'arrosage. C'est le paysage des Géorgiques.
Je suis cependant allé au Palais des Congrès voir une exposition à propos d’Hugo Pratt avec de belles photographies de Marco d’Anna déjà admiré à Gijon en juin 2005 ; toujours clopinant, j’ai arpenté sur le quai Duguay Trouin les allées de l’immense librairie - ce que sont devenus les salons et autres festivals du livre - avec de drôles d’êtres humains, femelles et mâles, à demi-dissimulés derrière des piles de livres et griffonnant des signes en interpellant du regard d’autres drôles d’êtres humains debout, penchés admirativement vers les assis(e) !
Si peu d’étonnement possible !
J’ai achevé, poussé sans doute par les rêveries vénitiennes de Giono, ma soirée de festival en feuilletant, tiré des rayons de chez MT et A, un bouquin d’art sur Véronèse, et j’y ai retrouvé une belle et païenne lactation, Vénus et Mars unis par l’amour - mais le regard baissé de Mars n'attend point une future giclée masculine !
À envoyer à Bourdaily pour merci !
Ah, si !...Nicléane voulait voir Jersey, nous avons vu Jersey... un petit voyage exténué !
* Encore une note comme Blaise Cendrars en avait le génie : dans Bourlinguer, Gênes, note 12, p. 268, Le livre de poche, (1960 ?).
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samedi, 03 juin 2006
"petites délices"* de lecture
J’avais emporté en mer le Voyage en Italie de Giono et trois bouquins de Jouve...
L’Italie chez l’un et l’autre. Pas tout à fait la même.
Giono/Jouve, adret et ubac de mes lectures actuelles.
Jouve pour la chronique à venir de “Poètes, vos papiers”, un Jouve des profondeurs rouges et noires...
Giono dans les odeurs tièdes du printemps, où, cependant courent des effluves de cruauté.
Quelques éclats de bonheur (il va sur les traces de son Bonheur fou qu’ il a déjà peut-être ébauché) :
La petite façade du Palazzo... me procure aussitôt quelques-unes de ces pensées tristes sans lesquelles un beau matin clair ne saurait être parfait. J’entre dans la cour du Broletto et je suis heureux pendant plus de vingt minutes, comme je l’ai été l’autre soir à Turin, c’est-à-dire sans raison bien déterminée.
C’est un endroit où on attrape le bonheur comme dans d’autres on attrape la peste.
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Or, j'ai le temps ; tout mon plaisir est dans le temps que je perds. Le détail, le fait divers, le faux pas est pour moi d'une saveur extrême et d'un enseignement dont je refuse de me passer. Je suis fort capable de méditation au désert. Chaque fois que je vais en prison, j'y prends le plaisir le plus rare et j'ai compris l'appétit de l'homme pour les couvents ; mais j'aime également la vie quand elle est compliquée. Je me suis efforcé de décrire le monde, non pas comme il est mais comme il est quand je m'y ajoute, ce qui, évidemment, ne le simplifie pas. Je l'ai fait avec ce que je crois être de la prudence. J’entrechoque mes découvertes. Je ne jongle pas.
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Je me promenais sur les pavés qui longent la rangée de façades devant la Loggia Amulia. J'avoue que, si j'habitais Padoue, ce serait ici mon lieu de prédilection. Tout y a du caractère. À chaque instant, ma rêverie était poussée vers de petites délices personnelles*. J'ai déjà éprouvé ce sentiment très voluptueux à Brescia. Voilà encore ce qui me fait dire que je n'ai pas besoin, à toute force, d'art. J'ai été des milliers de fois heureux dans ma vie ; pour l'être encore et de façon nouvelle (puisque depuis j'ai changé) il me suffit de retrouver l'harmonie qui a déjà provoqué une fois le bonheur. La plus belle architecture, la plus belle peinture, la plus belle musique, la plus belle poésie peut m'y aider, bien entendu, mais elle peut aussi être impuissante à le faire et même me gêner. Mon bonheur n'est pas automatiquement créé par la beauté. Rien ne le crée d'ailleurs, mais tout peut le provoquer : voilà qui est plein d'espoir et prolonge aisément la jeunesse du cœur. Les petites bouches se nourrissent mal et vieillissent vite. J'aime le beau et évidemment c'est de ce côté-là que je cherche, mais je dois reconnaître que le laid, et plus terriblement encore, le vulgaire, réussit parfois où le beau a échoué.
Il n'y a rien extraordinaire sur le Prato della Valle, sauf pour moi aujourd'hui, à cinq heures du soir, une lumière et un air, des bruits, des couleurs, des formes qui me comblent d'un bonheur que je suis seul à pouvoir goûter. Pourquoi ne pas le dire ?
Le Monde des Livres d’aujourd’hui, vendredi 2 juin - je suis en province - titre en page 2 :
“Stendhal, le patrimoine national en péril”. Les cinq cahiers autographes du Journal seront mis aux enchères le 20 juin. Une revente "à la découpe" fait craindre la mutilation des manuscrits.
Giono se souvient d'une photographie en tête du tome V du Journal dans une édition moderne ; voici comment il pratique l’art du voyage littéraire
J'avais envie de voir le café Pedrocchi. Je ne tenais plus en place. Il est exactement tel que le représente la photographie qui est en tête du tome cinquième du journal de Stendhal édité par Honoré Champion. Je n'ai pas du tout envie de boire un moka célèbre ni de déguster une glace fameuse. Je tiens à passer, lentement, mais sans m'arrêter. Je veux voir cette terrasse sur laquelle Henri Beyle trouva tant de draw-back mais je veux la perdre de vue tout de suite pour ne pas lui enlever sa valeur romanesque.
C'est fait. J'ai quelques minutes de bonheur très intense. C’est bien pour dire qu’il ne s’agit pas toujours d’art. Nous avons tous notre gibier.
La “valeur romanesque” contre la réalité touristique. Bien vu !
* Blaise Cendrars, dans L'homme foudroyé, pour conclure le chapitre fou où il narre ses amours avec Madame de Patmos, se récite "à satiété" cette règle grammaticale qui lui devient "comme la règle d'or de la poésie :
« Amour, délice et orgue sont féminins au pluriel.
Amours, délices et orgues sont masculines au singulier.»
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vendredi, 02 juin 2006
sans commentaire
L’un surfe sur ses stock-options, il prend sa retraite avec une indemnité de départ de trois fois son dernier salaire - 13 millions d’euros -, il voulait encore une prime de 8 millions d’euros, il est l’ex-PDG de Vinci : il s’appelle Antoine ... Il a l’air d’avoir une bonne gueule !
L’autre est un "sans nom", un "sans papiers", sans argent, c’est un “pauvre Nègre” qui rampe, à demi-mort, sur une grève de Fuerteventura,aux Canaries.
Dis, monsieur Antoine, tu ne pourrais pas lui filer cent balles au pauvre Nègre ?
nota-bene : l'image, parue dans Le Monde des 21-22 mai, est de Juan Médina.
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jeudi, 01 juin 2006
Chronique portuaire de Nantes VIII
Des origines à la fin du Moyen-Âge
1249. — LA NEF NANTAISE " LA PÉNITENCE-DE- DIEU " ET LE MARINIER HERVÉ À LA VIIe CROISADE
Parmi les innombrables nefs qui transportèrent en Egypte le roi saint Louis et la Septième Croisade, on voit figurer la nef nantaise La Pénitence-de-Dieu, sous la conduite du marinier Hervé. Elle avait à bord les Croisés Bretons et Nantais et accomplit plusieurs fois le voyage de la Loire en Egypte pendant la durée de cette Croisade (1248-1254) (1).
De tous les marins des Croisades, Hervé fut le plus célèbre, et le seul dont le nom soit parvenu jusqu'à nous. Il figure dans plusieurs titres relatifs au passage des Croisés de Limisso à Damiette en 1249,et : « à en juger par les services qu'il rendit alors aux Bretons, ses compatriotes, était, sinon le Jacques Cœur de la France, du moins celui des Provinces de l'Ouest » (2).
Pierre Mauclerc, Duc de Bretagne, par une procuration spéciale, le chargea de son transport en Égypte, et de celui de ses compagnons. « Qu'il soit connu de tous ceux qui ces présentes verront, que moi, Pierre de Braine, chevalier, ayant pleine confiance dans la prudence d'Hervé, marinier de Nantes et propriétaire du navire La Pénitence-de-Dieu, je donne au dit Hervé plein pouvoir de traiter, de convenir pour moi, en mon nom, avec certains maîtres de navires, du prix de mon passage à Damiette, promettant de ratifier sur tous les points tout ce qui aura été fait sur cette affaire, tant pour moi-même et ma famille que pour tous les chevaliers et écuyers de Bretagne qui voyagent avec moi, et dont les conventions sont, sans exceptions, placées sous la sauvegarde de ma foi, — En foi de quoi j'ai corroboré les présentes lettres de mon sceau. Fait à Limisso, l’an de Notre-Seigneur
1249, au mois d'avril » (3).
On voit par cet acte qu'Hervé était non seulement capitaine, mais encore armateur de plusieurs autres navires.
Un grand nombre de Croisés Bretons se confièrent de la même manière à Hervé ; et la Charte de Limisso contient, entre autres, les procurations de Guillaume Hersart ; Robert de Kergoët ; Thomas de Treziquidic ; Geoffroy du Plessis ; Guillaume du Chatellier ; Macé de Çuédillac ; Hervé de Sesmaisons ; Jean de Guébriac ; Pngent de Rochejagu ; Eudes de Çuélen ; Hervé de Saint-Pern ; Geoffroy de Goulaine ; Guillaume de Bruc, etc., données en faveur du marinier nantais (4).
Ces nefs des Croisés étaient de lourds et massifs vaisseaux, à peine deux fois plus longs que larges, et portant seulement deux mâts très courts et deux voiles latines ; leur gouvernail, au lieu d'être fixé à l'étambot, consistait en deux fortes rames placées à droite et à gauche de la poupe. Ils devaient être d'ailleurs d'un tonnage relativement élevé, si l'on considère le grand nombre de Croisés qu'ils avaient à leur bord, chacun d'eux accompagné de ses valets d'armes, de ses chevaux, de ses bagages et de ses provisions.
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(1) ROGER, La France aux Croisades.
(2) H. DE FOURMONT, L'Ouesf aux Croisades, t. I, pp. 244-5.
(3) Charte de Limisso, de 1249.
(4) H. D£ FOURMONT, L'Ouest aux Croisades, t. I, pp. 244-45.
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