jeudi, 04 mai 2006
Chronique portuaire de Nantes V
Des origines à la fin du Moyen-Âge
853. — NOUVELLE ATTAQUE DES FLOTTES NORMANDES.
Dix ans après le premier siège de Nantes par les Normands, leur flotte, cantonnée au Croisic, envahit de nouveau la Loire et vint piller Nantes. Les pirates se jetèrent sur la ville, massacrèrent une grande partie des habitants, et se retirèrent dans l'île de Biesse avec leur butin et leurs prisonniers. Parmi eux, se trouvait l'évêque de Nantes, Actard, qui parvint à leur échapper (1).
Pendant qu'ils étaient retranchés dans l'île de Biesse : « survindrent autres Normans avecques grand abondance de nefs, qui leur demandèrent la moitié de toute la rapine leur être distribuée, autrement ils feraient bataille contre eux ; ausquels les premiers moult centristes, respondirent qu'ils ne leur en bailleraient nulles, ains se deffendraient « d'eux, et adonc prindrent les nefs et les despoilles, et par le fleuve de Loire s'en allèrent en Basse-Bretagne, et ainsi demeura la cité de Nantes vuide et sans habitants... » (2).
874. — CONSTRUCTION DU PONT DE NANTES.
C'est à cette date que remonte la première mention de pont à Nantes. Il fut construit par ordre de Charles le Chauve pour empêcher les flottes normandes de remonter la Loire et de piller les riches cités du Centre. C'était d'ailleurs un simple pont de bois, et il semble qu'il n'empêcha nullement les pirates de continuer leurs incursions vers Tours et Angers (3).
—————————————————————————————————————
(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. I, p. 135.
(2) LEBAUD, Chronique de Nantes, chap. 18, p. 128.
MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, donne la date 877, t. I, p. 246.
(3) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. I, p. 244.
16:10 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 03 mai 2006
vous avez dit "torticolis" ?
TORTICOLIS, adj. et subst.
I. Adj. et subst., vx
A. Adj. [En parlant d'une pers.] Qui a le cou de travers. Cette attaque d'apoplexie l'a rendu torticolis (Ac. 1835, 1878).
B. Subst., au fig. [P. réf. à ceux qui ont le cou de travers] Faux dévot. Ne vous fiez pas à ces torticolis (Ac. 1798-1878).
II. Substantif
A. PATHOL. Dyskinésie de la tête ou du cou, d'origine traumatique ou rhumatismale, caractérisée par une contracture douloureuse des muscles et par une amplitude limitée du mouvement de rotation ou d'extension. Avoir un torticolis; attraper un torticolis (fam.). Mon cou était appuyé contre mes flanelles. Si maintenant je l'éloignais de ces flanelles avant d'avoir laissé tomber ma chaleur, je suis sûr de prendre un torticolis et peut-être une bronchite (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 305). Un certain nombre d'affections osseuses ou rhumatismales du cou peuvent être à l'origine des maux de tête: infiltration cellulitique douloureuse de la nuque, arthrose cervicale, (...) torticolis aigu, hernie discale cervicale (QUILLET Méd. 1965, p. 337).
Torticolis spasmodique. Torticolis caractérisé par la contraction spasmodique des muscles du cou provoquant une rotation de la tête dans un sens ou dans l'autre avec inclinaison latérale. [Babinski] a le premier soutenu l'organicité du torticolis spasmodique, qualifié alors de torticolis mental, et essayé sa cure par la section du spinal (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 263).
B. P. ext. Douleur, raideur passagère due à une tension ou à une position pénible du cou. J'ai été horriblement souffrant toute la semaine d'un torticolis; mais je suis mieux, et le voyage achèvera de me remettre (HUGO, Corresp., 1825, p. 429). De m'être courbée si bas sur les enfants, je me couchai avec le torticolis, avec mal dans le dos, mal dans les reins, mal dans les jambes (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 33).
P. méton Position pénible du cou. Théâtre à angles morts et à torticolis, ce théâtre est moins fait pour le spectacle de la scène que pour celui de la salle (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 58).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1535 subst. plur. Torticollis « faux dévots, cafards » (RABELAIS, Pantagrueline Prognostication, éd. M. A. Screech, chap. 5, p. 15, 29, var.); b) 1542 adj. tortycolly « qui a le cou tordu » avec allus. au sens de « faux dévot » (ID., Pantagruel, chap. 30, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 363: Adonc nectoya [...] le col, et puis la teste [...]: et les afusta justement [...] affin qu'il [Epistémon, dont la tête était coupée] ne feust torticolly (car telles gens il haissoit de mort)); 2. 1562 subst. plur. torticollis « contractures douloureuses du cou » (A. DU PINET, Hist. du Monde de C. Pline Second, t. 2, p. 179: Sa racine [de Baccharis] cuytte, prinse en breuvage, est tenuë pour singuliere aux spasmes: aux torticollis et baissemens de teste). Empr. à l'ital. torti colli, plur. de torto collo « faux dévot, bigot » (1re moit. du XVe s., BURCHIELLO d'apr. CORT.-ZOLLI; 1542 collo torto, L'ARÉTIN, ibid.; cf. aussi torcicollo ds DEI et collo torto ds BATT.), propr. « cou tordu », les faux dévots tenant la tête penchée pour marquer leur dévotion. Voir HOPE, p. 225. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. QUEM. DDL t. 6.
!
.Et ça me tient depuis deux jours à n'en point dormir, à n'en point écrire, à peine à lire !
À lire - ça ne soulage pas, mais ça procure quelque petit bonheur - dans le merveilleux dictionnaire du Trésor de la langue française informatisé.
"ILS" vendent nos "typos" ! Vendront quand même point notre langue ! Quoique...
16:35 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 01 mai 2006
Le malheur de l'Imprimerie Nationale sera aussi le nôtre
Premier Mai, seul jour de non-labeur !
Pour ne pas oublier ce que signifie LABEUR, lire le blog/journal de François Bon.
Chris m'y avait entraîné une journée en février 1990 ; c'était au temps de la PAO "jubilante". J'en étais revenu avec le "Lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale", consulté aussi souvent que le Bon Usage du père Grévisse.
Depuis plus d'un an, les syndicalistes de l'Imprimerie Nationale, la "mère" de tous nos livres, lancent des cris d'alarme.
Cet État brade une parmi nos plus grandes richesses, celle qui, depuis François Ier, fait que toutes pensées, tous rêves, tous poèmes sont LISIBLES à nos yeux sans effort, avec grâce et bonheur.
Elle s'appelle TYPOGRAPHIE.
Ma seule fierté c'est d'être parmi les 21 448 signataires de la lettre remise à Chirac, le 14 avril 2005 pour sauver l'or de nos mots qui est "de plomb".
Honte à ces gouvernants ignares, à peine alphabétisés.
Ils vont nous crever les yeux.
À relire d'urgence pour nous assainir de ces monstruosités typographiques des imprimeurs de la société ultralibérale qui nous balancent de la merde à pleines pages :
18:45 Publié dans les civiques | Lien permanent | Commentaires (1)