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vendredi, 25 mai 2012

nous ne quitterons point la rive

Liste de tâches à faire :
• "Lasurer" les planchers,
• Vidanger le Yanmar
• Vérifier l'annexe
• Vérifier le hors-bord
• Étanchéifier le pied de mât
• Régler le sondeur.

Provende du lecteur :
• Le spécial Rousseau, une vie, une œuvre dans le spécial du Monde
• Le dossier Borgès du Magazine littéraire
• La petite poucette de Michel Serres
• Régis Debray et sa Rêverie de gauche
Théagène et Chariclée d'Héliodore, roman d'amour en grec ancien... mais seulement quelques lignes à traduire.

Jouir d'un printemps qui enfin s'échauffe dans les vertes collines de Vilaine.

au Foleux - copie.JPG

dimanche, 20 mai 2012

un "Z" de trop

Soyons indulgents ! La langue orale n'est point la langue écrite. Mais l'agréable dame que le nouveau président de la République et son premier ministre nous ont proposée à la Culture devait être bien lasse d'avoir arpenté nuitamment quelques musées.

Ce matin sur France-Musique, déclaration un peu creuse et fort convenue :

« ...La culture est le bien commun, quel que soit le lieu où on habite, dans les quartiers, dans les campagnes ; qu'on soit un enfant, une personne "Zâgée", on doit avoir accès à la culture...»

Était-ce parce que la déclaration était faite sur les ondes de France-Mu ? Mon intensité d'écoute trop aigüe ? Mais, dieux, que ce sifflement relevait agressivement le droit des "vieux" à la culture.

vendredi, 18 mai 2012

retour à terre, depuis quelques jours

Dans le couchant, saluée la bouée des Mâts, la plage de la Mine d'Or, fine comme un verset de Perse. Les vents de terre s'étaient apaisés. Nous entrions par la passe de la Grande Accroche dans l'estuaire de ma belle Vilaine.

DSCN1298.jpg

   « Trouve ton or, Poète, pour l'anneau d'alliance; et tes alliages pour les cloches, aux avenues de pilotage...»
  Car nous tenons tout à louage, et c'est assez d'emmailler l'heure aux mailles jaunes de nos darses...
  La mer aux spasmes de méduse menait, menait ses répons d'or, par grandes phrases lumineuses et grandes affres de feu vert.

Saint-John Perse,  Amers, I, 2

 

Nous étions revenus pour écouter le très sec terrien qu'est Pierre Bergounioux, au verbe plus haut tenu encore que ses écrits. Il devait nous entretenir du style, il s'égara dans le ressassement de ses questionnements sur l'origine du Grand Récit ; ce fut toujours grand plaisir à entendre cette voix de rocaille charruer l'histoire littéraire de Homère à Faulkner. Mais c'était déjà su.

Sur la table de presse, j'ai pris Jusqu'à Faulkner* dont le lecteur peut suivre l'écriture dans les premières pages du Carnet de notes 2001-2010. Je relève l'acuité du regard sur Stendhal entre les pages 26 et 38 quand il évoque "ce grand frisson" qui "parcourt la Chartreuse".

 

* Cependant, petite anicroche érudite, page 15 : ce n'est point Circé qui offre l'immortalité à Ulysse, mais au Chant V (208-209) de l'Odyssée, Calypso . On peut être agrégé et être troublé par la suprême beauté des Enchanteresses. Sachant que dans l'une et l'autre rencontre, le marin errant ne rechigne point à s'avancer au profond des grottes et à successivement "monter sur le lit très beau" et de Calypso et de Circé. N'y aurait-il que les marins pour ne pas confondre les féminines promesses des Iliennes divines ?

dimanche, 06 mai 2012

largué pour quelques jours

Au loin l'averse traversée d'iris et da faucilles lumineuses s'ouvrait la charité des plaines.

Saint-John Perse,
Amers, I,4.

 

 Ce soir Dac'hlmat largue les amarres pour une semaine et un jour en baie de Quiberon.
Météo d'un printemps aigre, mais entre deux grains, les lumières du Golfe seront belles.

Viatique un peu lourd dans le sac :
le Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux pour la rencontre de mardi en huit auquel s'ajoute, pour relecture, Le ruban au cou d'Olympia de Michel Leiris, qui m'a relancé sur le thème des listes. L'un et l'autre pour touiller, mixer journal, mémoires, carnets, autobiographie, autofiction et laisser décanter aux fins d'usage personnnel.

Et quand les yeux délaisseront l'encre du livre, nous irons arpenter les îles.

jeudi, 03 mai 2012

pour fuir un match de boxe

Nous sommes sans doute quelques-unes et quelques-uns à ne pas aimer du tout les matchs de boxe. Le chroniqueur de France Cul, Philippe Meyer, était l'un parmi les uns et les autres qui, hier au soir, vaquaient à des occupations autres que la vision ou contemplative ou fascinée ou critique ou militante de "l'étrange lucarne". Il lisait un livre.

J'avoue que moi — très "tendance", ce pronom personnel — je traduisais pour mon atelier de Grec ancien d'aujourd'hui quelques lignes  du Discours funèbre en l'honneur de Césaire, son frère, écrit par Grégoire de Naziance dans les années 300 de notre ère. Vraiment à des lieues du sujet qui agite nos contrées à propos de cette royauté présdentielle.

Je ne vois point quelle citation je pourrais tirer de cet fraternel éloge pour jeter quelque lueur sur ces jours-ci. Sinon qu'il y est question de l'amour maternel qui réunit celui qui vient par terre et celui qui vient par mer.


κατὰ τὸν αὐτὸν χρόνον εἰς τὴν αὐτὴν πόλιν, ὁ μὲν ἀπὸ γῆς, ὁ δὲ ἀπὸ θαλάσσης
au moment même, dans la même ville, l'un par terre, l'autre par mer

Ce ne devait pas être une situtation identique hier soir dans "l'étrange lucarne". Ou plutôt quasi la même, mais pour un autre objet de conquête : la mère-patrie aurait alors bon dos !