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samedi, 30 juin 2012

...du temps perdu...

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 De Proust, c'est bien le seul bouquin que je réussis à lire. Il avait écrit ce texte comme préface à une traduction d'un écrivain britannique, John Ruskin.

J'étais censé me préparer ainsi à lire "avec bonheur" — ce que promettait la quatrème de couverture — À la recherche du temps perdu. Ou tout au moins son premier tome Du côté de chez Swann que j'avais acheté, le 22 mai 1960 dans la seule librairie de Miliana, la petite cité algérienne, pour quelque temps encore française, sur les flancs sud-est du Zaccar. Nous allions partir en "nomadisation" pour un long mois dans le djebel et comme par provocation, j'avais glissé le bouquin dans mon sac — cette guerre n'était-elle point la recherche d'un temps perdu ! — pensant occuper ainsi les temps immobiles et les attentes silencieuces du "chouff" et de l'embuscade.

Je ne pus jamais en ces heures guerrières poursuivre au delà du premier point-virgule de la troisième ligne :

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » Et, une demi-heure après la pensée qu'il était temps de chercher le sommeil;

Mais voilà qu'hier au soir, une vieille maligne petite... et grande dame de télévision, Nina Companeez, a peut-être réalisé partie infime de son ambition — moins par ses images, que par le choix et la diction du texte — me donnant envie de dépasser ce point-virgule de la troisième ligne. J'étais devant l'écran d'Arte par hasard après avoir erré dans les images stambouliotes, anatoliennes, cappadociennes, saturées de miel, d'huile et d'or de Faut pas rêver*.

Companeez ne conclut-elle point son adaptation par cette courte phrase de Proust : « Il est temps de commencer. »

À lire bien sûr !

 

* Un titre horrible de vulgarité : le bref de l'oral ne sied pas toujours à l'écrit.

 

jeudi, 28 juin 2012

tout et n'importe quoi

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C'est au Jardin des Plantes. Ce serait dans le cadre d'une grande manifestation estivale, artistique et touristique, dite Le Voyage à Nantes.

 Les poules d'eau et les merveilleux canards ne s'en émeuvent point. C'est déjà ça...

 

Ailleurs — enfin toujours à Nantes — toujours dans le même cadre, Place Royale — rebaptisée Place du Peuple, le fleuve Loire avec un bonnet phrygien des Sans-culotte et  et la faux des Chouans — mais c'était en 1968, c'est loin, très loin. Aujourd'hui, une glace à la pistache, coiffée d'une chantilly conique, le tout en...contreplaqué. Ça amuse les mômes. C'est toujours ça...

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Le roi est Premier ministre et son "fou" parade dans l'Estuaire. Jules, René Guy et Louis dit "Julien" doivent se marrer. En douce.

 

lundi, 18 juin 2012

poète et météornithologue

Quand donc les Phénomènes d'Aratos de Solès, astronome, poète — et déjà météorologue — sont-ils arrivés sur mon écran ? Deux mille trois cents ans entre cet homme de Cilicie qui étudia à Athènes, sans doute stoïcien, qui influença Lucrèce, Cicéron, Virgile et même Paul de Tarse, et le lecteur "voileux" de 2012 qui, cherchant l'origine des noms des constellations, tombe sur une histoire de héron.

Un ou deux mots-clés efficaces sur un ou deux moteurs de recherche et j'obtiens bien au delà d'Orion, d'Ophiocus, du Cygne, de Persée, un précieux poème de météo-ornithologie, qui livre des observations dignes de l'Almanach du Marin Breton et va jusqu'à conseiller une méthode.

Qui, de nos jours, oserait un poème didactique ?

Toujours ce miracle de l'érudition, enfin possible : tel, il est évoqué dans le dernier Monde des Livres — page 5 — par Roger-Pol Droit qui cite Nietzsche qui cite les érudits tricotant les chaussettes de l'esprit ; je ne chausserai point des chaussures de montagnes qui concluent le texte de Droit, ce seront plutôt des bottes de marin qui accueilleront pieds et chaussettes de l'apprenti érudit. Mais coûte cher l'érudition en papier — entre 25 et 90 €, les bouquins recensés dans l'article : la Toile, une fois de plus, offre la richesse du site de l'Antiquité grecque et latine *, sans bourse délier.

 

Καὶ δ´ ἂν ἐπὶ ξηρὴν ὅτ´ ἐρωδιὸς οὐ κατὰ κόσμον ἐξ ἁλὸς ἔρχηται φωνῇ περιπολλὰ λεληκώς, κινυμένου κε θάλασσαν ὕπερ φορέοιτ´ ἀνέμοιο.
Quand le héron vient à grands cris, de la mer à la terre, contre sa coutume, la mer sera fort agitée.

Καί ποτε καὶ κέπφοι, ὁποτ´ εὔδιοι ποτέωνται, ἀντία μελλόντων ἀνέμων εἰληδὰ φέρονται.
Et souvent les foulques, quand elles volent par un temps serein, se portent en multitude contre les vents qui vont souffler.

Ne négligez aucun de ces signes. Comparez-en deux l'un à l'autre ; s'ils conspirent ensemble, vous serez plus sûr de l'avenir, mais assurez-vous en plus encore par un troisième...
Ces observations faites sans interruption pendant toute une année, vous mettront en état de ne rien dire d'incertain sur l'état de l'air.



Aratos de Soles
Pronostiques
in Phénomènes



* L'Université catholique de Louvain qui gère l'extraordinaire site, accessible à tous, de la Bibliothéca Classica Selecta, a reçu une nouvelle lettre comminatoire venant de l'Université de Californie (Irvine) en rapport avec le Thesaurus Linguae Graecae  (Responsable : une certaine dame Pantelia), les Californiens prétendant être les uniques détenteurs de droits de ce Thesaurus et suspectant les Belges d'être d'infâmes copieurs. Louvain a donc décidé de placer HODOI ELEKTRONIKAI — le chemin électronique d'accès aux textes grecs — en accès INTRANET uniquement. C'est superbe, la propriété intellectuelle dans les sociétés libérales avancées !


dimanche, 17 juin 2012

météo, ce grand souci

 

 à Mau avec qui j'ai tiré quelques bords au bistrot

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Met Office view of 0000 UTC surface analysis

The low pressure system which brought strong winds and heavy rain to the UK on Friday and Saturday, has moved out into the North Sea, although the tail of an occluded weather front is trailing across Scotland, resulting in cloud and rain. High pressure across Eastern Europe is bringing dry and warm weather here. 
Updated: 0730 UTC on Sun 17 Jun 2012*

 

 Ça râle sur les marchés, dans les soirées "barbecue" et ce matin sans doute  sur le parvis des églises, à la sortie des messes, à l'entrée et dans les bureaux de vote. En avril, en mai, en juin, pluie encore, encore et encore.

Plaintifs qui ignorent tout de l'aridité des déserts, des steppes, des savanes aux herbes jaunies. Ô les pluies bienfaisantes, bienheureuses et fécondes !

Bulletins "météo" des télévisions avec des belles et des moins beaux qui serinent un jargon redondant sur des écrans délivrant des cartes de l'Atlantique Nord en pointant du doigt des courbes de hautes et basses pressions. Bref, tous n'ignorent plus ce qui les attend demain, mais qui avant d'ouvrir le parapluie ou de s'engoncer dans l'imperméable et autres capes, a levé le nez vers l'horizon.

Météos à touristes, à marins, à paysans, à jardiniers, pour piétaille et footballers. À la télé, à la radio, dans les journaux, sur les smartphones, les iPhones et autres "BlackBerry", sur la Toile, sur des sites et des sites avec des courbes agrémentées d'arcs arrondis ou aigus, de couleurs et d'icônes ?

Qui parle encore des nuages ?

 

 

Demeurent encore cachés dans de vieux grimoires, enfouis dans des almanachs, des dictons ancestraux, les uns fous et faux, archifaux quand ils prétendent excéder le lendemain et le surlendemain, les autres redoutables de justesse par la rigueur héraclitéenne des observations accumulées et méditées.

 

Mentira bien souvent
Qui prédira le temps
Mais beaucoup moins pourtant
s'il est bon observant.


Je vous l'assure, ce matin c'était :

Ciel pommelé
Femme fardée
ne sont point de longue durée.

Entre cartes, bulletins et dictons, pleuvra, sûr, entre 22 heures et 1 heure cette nuit sur la Bretagne Sud et l'estuaire de Loire. Tant pis pour le "Voyage à Nantes" et autres fariboles. Et toujours se rappeler que

Qui trop écoute la météo
Tire des bords au bistrot.

 

* Le système de basses pressions qui a apporté des vents forts et des pluies abondantes au Royaume-Uni,  vendredi et samedi, s'est éloigné sur la mer du Nord, tandis que la queue d'un front occlus se dirige rapidement vers l'Ecosse, entraînant nuages et pluie. Hautes pressions sur l'Europe apportant un temps sec et chaud. Mise à jour: 0730 UTC le Dim 17 juin 2012

 


mardi, 12 juin 2012

émerveillé par les floraisons simultanées de la vigne et de l'olivier

 

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 à Boualem Sansal

 

 

 

 Chaque année, en fin de printemps, je guette la floraison de ma treille et de mon olivier.


Ce matin, cette minuscule merveille m'est venue en mon jardin et a éclaté comme un miracle, alliant ainsi la vigne de mes ancêtres sur les côteaux de la Moine et l'olivier témoin d'une paix qui advint et d'une contrée aride qui naguère m'adopta.

 

Sans doute les ombres bienfaisantes de "mes" Grecs anciens veillent-elles sur l'infime de ces fleurs qui présagent des fruits à venir.

 

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lundi, 04 juin 2012

philosopher

Après avoir lasuré, vidangé, étanchéifié, étalonné, revient peut-être le temps de philosopher.

C'est, au IVe siècle de notre ère, un ermite chrétien court dans le désert en criant :
— J'ai une réponse ! J'ai une réponse !

Au sommet d'une dune, essouflé, il s'arrête :
Qui a une question ?


Narré par Jean-Claude Carrière dans les Racines du ciel, sur France Cul, ce dimanche 3 juin.