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lundi, 15 avril 2013

quatre siècles plus tard l'Andalou enflamme le sonnet


En la muerte
de José de Ciria y Escalante


¿Quién dirá que te vio, y en qué momento?
¡Qué dolor de penumbra iluminada!
 Dos voces suenan: el reloj y el viento,
 mientras flota sin ti la madrugada.

 Un delirio de nardo ceniciento
 invade tu cabeza delicada.
¡Hombre! ¡Pasión! ¡Dolor de luz! Memento
Vuelve hecho luna y corazón de nada.

 Vuelve hecho luna: con mi propia mano
lanzaré tu manzana sobre el río
turbio de rojos peces de verano.

Y tú arriba, en lo alto, verde y frío,
¡olvídate! Y olvida el mundo vano,
delicado Giocondo, amigo mío.



Sur la mort
de José de Ciria de Escalante


Qui croira t'avoir vu? En quel moment?
Ο douleur de pénombre illuminée !
Deux voix résonnent : l'horloge et le vent
tandis que flotte sans toi la matinée.

Un délire de nards couleur de cendre
a envahi ta délicate tête.
Homme! Passion! Peine ardente! Prières!
Reviens changé en lune et en cœur du néant.

Reviens changé en lune et de ma main
je lancerai ta pomme sur l'eau vive
que troublent les poissons rouges de juin.

Et toi, là-haut, bien loin, vert et transi,
oublie-toi ! Oublie le monde vain,
ô délicat Giocondo, mon ami !

écrit en 1934 et traduit par André Belamich
Poésies Tome II - Poèmes détachés
Gallimard, 1955

 


Lorca !
C'est en 1957 à Bongouanou. Je n'entends rien à la langue espagnole. Je découvre le Romancero Gitan, les Gacelas, les Casidas du Divan du Tamarit et tout au bout de ce bouquin, ces Sonnets — comme ceux de Du Bellay et de Nerval — qui chantent l'amitié, l'amour, la mort. C'est glacé et ça brûle !
 
La Poste marche bien entre la France et ses Colonies et le receveur Sérère qui doit lire Léopold Sédar Senghor sourit à ce jeune instituteur qui reçoit si régulièrement des colis de livres expédiés par les éditions Gallimard ou Seghers.


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