samedi, 13 avril 2013
outre Manche autre sonnettiste, William Shakespeare
CXLVII
My love is as a fever, longing still
For that which longer nurseth the disease ;
Feeding on that which doth préserve the ill,
The uncertain sickly appetite to please.
My reason, the physician to my love,
Angry that his prescriptions are not kept,
Hath left me, and I desperate now approve
Désire is death, which physic did except.
Past cure I am, now reason is past care,
And frantic-mad with evermore unrest ;
My thoughts and my discourse as madmen's are,
At random from the truth vainly express'd ;
For I have sworn thee fair, and thought thee bright,
Who art as black as hell, as dark as night.
Fièvre est mon amour besoin fatal
Désir de ce qui blesse et de s'y plaire
Et se nourrir d'entretenir le mal :
Rancœur, l'incertaine faim satisfaire.
Ma raison, médecin de mon amour,
Pestant qu'à ses remèdes on ne pense,
Fuit. Désespéré je vois sans recours
Désir est la mort, n'y peut la science.
Hors cure est mon cas, raison hors tout soin,
Fou harcelé sans cesse et sans mesure
Je pense et parle un dément tel se plaint,
Les mots dits en vain du vrai l'imposture,
A te jurer si belle et clair esprit qui luit,
Toi noirceur de l'enfer plus noire que la nuit.
traduit par Philippe de Rostschild
Mais qui donc est cette Dame Brune, "noirceur de l'enfer plus noire que la nuit" ?
Sombres les grands piliers du sonnet européen. Après le "bois brûlé" de l'Italien, la démence du "fou harcelé" et le désir de mort du Britannique.
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