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lundi, 17 décembre 2012

l'écrire et le coude

Au mitan de la nuit quand dans l'attente de l'aube la pluie cesse de fouetter la vitre.

L'acte poignant et si grave d'écrire quand l'angoisse se soulève sur un coude pour observer et que notre bonheur s'engage nu dans le vent du chemin. 
                                                               

À une sérénité crispée


Sans doute plus que le geste d'écrire, le geste qui « précède » l'écriture !

 

Un mince créneau de calme météo : je largue ce soir les amarres de Dac'hlmat pour l'entrée du golfe.

Commentaires

Lisant hier soir votre précédente note, j'ai parcouru — disons : survolé avec tout de même quelque vigilance — à la veillée la quasi totalité du volume des œuvres poétiques en Pléiade, sans trouver trace de la citation telle qu'on vous l'avait soumise. Et pour cause ! Il semble bien que ce soit une transcription très approximative de la phrase que vous donnez ici, la seule, d'après ce que j'ai pu moi-même relever, qui mette en relation (de pure contiguïté syntaxique) le coude et l'acte d'écrire (Pléiade, p. 752). Reprise sous sa forme fautive, elle se vide à peu près complètement de son sens... Coupable légèreté de ces citateurs peu scrupuleux, pour lesquels la lettre du texte, le poids des mots (et Dieu sait si, s'agissant de Char, ces mots sont lourds de sens !) importent moins que le tape-à l'œil du "name dropping".
N'importe : cela m'aura permis de retrouver avec bonheur cette écriture magnifique, ces formulations aphoristiques, refermées comme un poing sur leur éblouissante obscurité. Superbe poésie, qui est à elle-même sa propre glose. "Alchimie du verbe" touchant à l'obscur (à l'essentiel et à l'indicible) par le plus obscur encore, selon la formule classique...
"Ceux-là retiendront la fumée qui auront oublié le nuage de la brûlure." (Moulin premier, XVI)

Écrit par : C.C. | lundi, 17 décembre 2012

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