Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 12 décembre 2012

l'intime, le lyrique et l'élégiaque

Il est dit que le lyrique, c'est un cri devenu chant.
Peut-on dire que l'élégie, c'est une plainte devenue chant ?

L'un et l'autre émergeant de l'intime. 

Écoutant un andante de Mozart, lisant un poème de Cadou, je retourne aux profondeurs de l'intime.

... le lyrisme se conçoit parfaitement la tête froide. Je veux dire qu'il ne s'échauffe point au récit ou à la vision des reliefs de la fête, mais porte en lui une fête — ou bien une défaite bien autrement exaltante et surtout bien autrement contagieuse.
On pourrait épiloguer longtemps sur le lyrisme contemporain qui peut paraître au prime abord un contre-lyrisme. C'est qu'il fait fi justement des grandes périodes, de toute rhétorique comme de tout développement. On peut le confondre avec le style en ce sens qu'il est une respiration adéquate de l'âme et pour cela propre à chaque individu. Bien plus qu'un contre-lyrisme je vois dans notre époqueles signes d'un lyrisme à rebours, éminemment cruel certes, mais tellement plus vrai, tellement plus circonscrit à l'objet même de la poésie.

René Guy Cadou,
12 décembre 1948.
Notes inédites.
Œuvres poétiques complètes, p. 433.

 

Et l'élégie ?

...La parole m'a été accordée par sucroît, afin de retransmettre quelques-unes de ces étonnantes vibrations, quelques-unes de ces mystérieuses palabres qu'il nous est donné d'intercepter, parfois, dans les couloirs de la détresse...
...Je ne cèle point que ces poèmes m’arrivent de bien plus loin que moi-même et que, vous autres, je vous entretiens d’un monde fugace, inaccessible comme un feu d’herbes et tout environné de maléfice...

du même
Préface à Hélène ou le règne végétal.


Les commentaires sont fermés.