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jeudi, 06 décembre 2012

lire Aragon

 Ça commence par une chanson : "Il n'y a pas d'amour heureux". C'est donc avec Brassens que tout commence entre Aragon et le lecteur. En 54 ou 55. Le poème d'Aragon est chanté sur le même air que la Prière de Jammes. Ou l'inverse si j'en crois l'ordre de parution de mes "45 tours" : Aragon est sur le n° 1,  Jammes sur le n°3. Il y a trois ans quasi jour pour jour je me posais la même question. Qu'importe !

J'ai dû fredonner la Prière d'abord, j'étais bon chrétien et les communistes étaient très mal vus dans la famille. Alors Aragon ? Mais l'hiver 1960, il y eut une nuit, un départ en "opé", dans le brinquebalement du GMC sur la petite route de Miliana à Levacher qui contourne le Zaccar par le sud-ouest, comme une irrépressible nostagie et la mélodie de Brassens m'est venue aux lèvres, fredonnée jusqu'au petit matin et les mots — tous les mots d'Aragon, un à un, murmurés, mâchés, remâchés — comme brûlure. C'était sur la même mélodie. Ce n'était plus Jammes, c'était Aragon.

 

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin 
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désœuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

 

 

 

 

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