lundi, 11 juillet 2011
réparer une erreur de plate-forme ?
Ma plate-forme de blogue m'a, me semble-t-il, méchamment écorné ma note précédente. J'en étais à la brièveté incisive de Char et aux "allongeailles" de Perse.
Et de suite ce fut l'image du dernier matin à la Pointe Buggul, sous Belle-Ile-en-mer.
Je reprends donc ma lecture du mouillage d'En Tal, face au vallon de l'île de Houat qui abrita la retraite de Gildas, le moine celte.
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De Char, par exemple :
La vie commencerait par une explosion et finirait par un concordat ? C'est absurde.
Feuillet d'Hypnos 140
De Perse :
Prédateurs, certes ! nous le fûmes ; et de nuls maîtres que nous-mêmes tenant nos lettres de franchise — Tant de sanctuaires éventés et de doctrines mises à nu, comme femmes aux hanches découvertes ! Enchères aux quais de corail noir, enseignes brûlées sur toutes rades, et nos cœurs au matin comme rades foraines...
Chronique II
Dans le sac marin j'avais glissé, de Marcel Detienne, Dionysos à ciel ouvert, pour m'introduire près du dieu de l'excès avec deux entrées proposées par l'hélléniste: inventer le vin et l'Île aux femmes.
Inventer le vin parce que ma treille, cet été, est superbe et si lourde de grappes et de pampres ; l'ïle aux femmes parce que souvent nos bords à tirer nous approchent de l'île Dumet — mais est-ce elle qui serait la plus proche de l'embouchure de la Loire ? comme le précise Strabon dans le livre IV de sa Géographie — quant à moi, je pense que c'est plus de l'estuaire de la Vilaine, la Visnonia latine, qu'il s'agit. (Relire la note du 4 septembre 2009)
Je n'ai pas encore refermé le bouquin de Detienne ; je relève ce qui m'a longtemps été une maxime de tempérance que l'auteur de comédies grecques, Euboulos, au IVe siècle avant notre ère, met dans la bouche du dieu de l'excès :
Aux gens sensés, je ne prépare que trois cratères : l'un de santé, celui qu'ils boivent le premier ; le second, d'amour et de plaisir ; le troisième, de sommeil. Après avoir vidé ce troisième, ceux qu'on appelle les sages vont se coucher.
Au cours de cette croisière, Mau, mon compagnon de navigation et moi, avons suivi le précepte de ce Dionysos Bien Droit.
Cendrars était à l'introduction, même si j'ai suivi son poème à contre-sens ; il méritait d'être à la conclusion et, avec cet homme, nous ne sommes jamais très éloignés du dieu de l'excès.
Quelques jours avant de larguer, je "fis la rencontre" de l'Ami Blaise aux Archives départementales de Loire-Atlantique qui commémoraient le procès des insurgés de Cayenne qui se déroula aux Assises de Nantes entre le 9 et le 21 mars 1931.
Cendrars y avait assisté en qualité de correspondant de presse pour le magazine VU : il en tira RHUM, une biographie romancée, oh combien dionysiaque !, d'un protagoniste des émeutes de Cayenne en 1928, Jean Galmot.
Ivre de livres, la nuit dernière, ce n'est peut-être pas ma plate-forme Hautetfort qui m'a trompé.
J'ai dû consommer au-delà du troisième cratère.
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