samedi, 24 janvier 2009
sur la Place de la Toile, le droit de se déconnecter
En écoutant en direct, le... différé de Place de la Toile, sur le droit à la déconnexion — rien que ça —, tout en feuilletant le bouquin de Marcel Mathiot, Carnets d'un vieil amoureux, — voila un vieux qui aurait bien blogué entre 2000 et 2004 — je me retrouve en l'état de ce dernier, AHURI d'être passé en si peu d'ans de la brouette de ma grand'mère maternelle, descendant laver le linge sale des autres à la rivière, avec sa lessiveuse, son trépied, ses bûches, son bat-drap et son baquet, un matin glacé de janvier, ahuri donc d'être passé en si peu de jours... à cette machine à laver que je viens d'allumer dans une maison bien tiède pour quelques mouchoirs — mais oui encore ! — deux ou trois "polaires, un torchon et même quelques "loungewear" (ahurissant ! n'est-ce pas ce mélange avec les mouchoirs de Cholet).
Ce droit à la déconnexion, c'est vraiment tout fait dans la logique des Droits, droits de l'enfant, droits des femmes, droits de l'homme — pardon de l'humain —, ce ventre mou de nos sociétés libérales qui, en le dissimulant fort habilement, autorise le riche à écraser les pieds du pauvre.
Ainsi le droit de ma grand'mère à briser la glace de la Vilaine pour laver les caleçons merdeux de monsieur, du château de Trenon, comte de Saint-Germain, et les culottes ensanglantées de madame la comtesse !
Et mon droit à "ma" machine à laver !
Merdre !
Tempête sur le golfe de Gascogne. Le vent de Galerne hurle sous les portes.
Post-scriptum : Et comme ce matin, je n'en suis pas un ahurissement près, mais que j'éprouve besoin de certaine douceur, dans Répliques, tout de suite, notre grognon de service, Alain Finkielkraut, s'entretient avec Renaud Camus (sans doute antisémite et parfait amant de la langue) de l'ineffable Paul-Jean Toulet. M'émerveilla jadis, cet ineffable — et sans doute aujourd'hui encore :
Carthame chatoyant, cinabre,
Colcothar, orpiment,
Vous dont j'ai goûté l'ornement
Sur la rive cantabre :
Orpiment, dont l'éclat soyeux
Le soleil qui reflète ;
Cocothar, tendre violette
Eclose dans ses yeux ;
Fleur de cinabre, étroite et rare,
Secret d'un beau jardin ;
Carthame et toi, rose soudain,
Dont sa pudeur se pare...
Contrerimes
De la linguistique — ou de la poésie, — à votre gré, en "loungewear" !
08:08 Publié dans Les blogues, les lectures, Web | Lien permanent | Commentaires (0)
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