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vendredi, 23 janvier 2009

une jeune fille lisant

Hier, 22 janvier 2009, 7 heures 30 du matin.
Dans le tramway, pluie frappant les vitres embrumées, avis de grand Frais sur le golfe de Gascogne.
Peu de voyageurs.
Elle s’assoit devant moi, à contre sens.
Vêtue de noire, emmitouflée dans un châle. Peau sombre. Mains gantées de mitaines.
Pakistanaise ? Iranienne ? Afghane ?
Moyenne-orientale, certes ! Elle n’a pas vingt ans. Est-elle jolie ? Peut-être ! Je la vois pour la première fois. Comme moi, elle est montée à la Neustrie.

De son sac damassé, elle sort un petit livre à la reliure de cuir brun. Elle le feuillette — Le geste me met en éveil — de gauche à droite. À peine, ses lèvres bougent. Elle appuie le livre sur ses genoux. J’entrevois alors les entrelacs enluminés qui encadrent chaque page et je vois l’écriture arabe. Fugitivement, quand elle rehaussera le livre à hauteur de sa poitrine, j'identifierai, sur ce qui est pour nous la quatrième de couverture, le titre :

Le Coran, Al Q'ran, القرآن

À la Balinière elle referme le livre et le glisse dans le sac, dont elle retire — et je ne puis que sourire— Lorenzaccio de Musset dans l’édition de Garnier-Flammarionen en poche.
Elle est descendue à Hôtel-Dieu.

Je suis demeuré songeur.
Le vent se déchaîne sur le fleuve.

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